Les réactions se succèdent sur l'avortement, revenu au centre de la campagne électorale, ce qui, malgré le soutien des deux candidats à cette loi mortifère, n'est pas pour nous déplaire.
Jean-Frédéric Poisson :
VIDEO : @JFPoisson78 soutient #Fillon pour son programme sur la #famille et s'exprime sur l'#avortement.#JeVoteFillon #LaPrimaire #ProLife pic.twitter.com/ReDyv0CXlM
— fandetv ن ? (@fandetv) 22 novembre 2016
Gérard Longuet (soutien de François Fillon)
VIDEO : @Gerard_Longuet (soutien de #Fillon) dit qu'il est aussi opposé à titre personnel à l'avortement.#JeVoteFillon #LaPrimaire #ProLife pic.twitter.com/AEI5jJcDEv
— fandetv ن ? (@fandetv) 22 novembre 2016
Et même Alain Juppé
Alain Juppé : "l'avortement est toujours un drame pour la femme qui y recourt" – BFM (22/11/2016 – 18h30)
— Gonzagنe deChantérac (@gdechanterac) 22 novembre 2016
Bernard Antony commente :
"[…] Aujourd’hui, Juppé, en bon disciple des francs-maçons nihilistes inspirateurs de la loi, et notamment du docteur Simon, son principal concepteur, exalte l’avortement comme un acte d’émancipation humaniste. Et Fillon, sur la défensive, n’ose pas rappeler tout simplement que l’avortement est un acte qui « met fin à une vie innocente », même s’il n’en remet pas en cause la législation. Juppé est de surcroît d’une insigne malhonnêteté en se réclamant du pape François pour justifier sa position. Or, ce dernier vient encore de rappeler que l’avortement « met fin à une vie innocente ». Cela s’appelle un meurtre. En résumé, Juppé se fait le hautain parangon de la vertu d’avortement et Fillon du respect de son intouchable légalisation. Exactement comme Marine Le Pen. […]"
Et Yves Daoudal commente cette réaction de François Fillon, déjà citée, mais il faut voir la vidéo
"Quand je vois la vidéo d’aujourd’hui j’ai une réaction de frayeur, car c’est le diable qui s’exprime, comme on le voit fugitivement sur l’expression de Fillon habituellement inexpressif. Le problème, monsieur Fillon, c’est que le bon Dieu, il a aussi les vidéos. Et que ce qui comptera ce n’est pas ce que vous pensiez, mais ce que vous faisiez. Quant à moi je vais sans doute voter Trump aux deux tours. Donald Trump, lui, n’est pas catholique, et il ne fait pas semblant de mener une vie de bourgeois catho. Mais il dit et répète, ouvertement, sans fard, qu’il est contre l’avortement, et il va le montrer."
Notons que pas un seul de ces politiciens (à l'expression de Jean-Frédéric Poisson) ne s'est exprimé sur la proposition de loi visant à étendre le délit d'entrave à l'avortement qui sera examinée le 1er décembre au Parlement. Cela eut été pourtant une bonne occasion de se montrer attaché aux libertés d'expression, compris sur ce sujet.
Alliance Vita dénonce :
"Les attaques que se renvoient les deux candidats finalistes concernant l’IVG sont indignes du débat politique français ; elles montrent comment l’idéologie libertaire muselle depuis des années un véritable débat sur la prévention de l’IVG. Quand près de 40 % des Françaises recourront à l’avortement une fois dans leur vie, traiter cette question sanitaire et sociale majeure sous forme d’invectives personnelles, en référence à une loi votée en 1975 qui a été maintes fois remaniée, est lamentable."
Caroline Roux, coordinatrice des services d’écoute d’Alliance VITA, spécialiste des questions de grossesse et de maternité :
« Cette querelle montre combien les politiques sont encore loin du terrain. Il s’agit d’un débat caricatural sur l’IVG, loin des réalités. La France connait deux fois plus d’avortements que l’Allemagne. C’est un sujet sensible et douloureux, personne ne peut souhaiter à une femme d’avorter. On a tant parlé de l’avortement comme de la revendication à un droit fondamental, qu’on laisse sur le bord du chemin toutes celles qui en souffrent et qui préféreraient l’éviter, spécialement quand elles sont soumises aux pressions de leur compagnon, parfois très violentes, ou de leur environnement professionnel. C’est la réalité d’aujourd’hui. Les conséquences psychologiques de l’IVG sur les femmes sont largement déniées. Et nous manquons d’études objectives, comme l’a reconnu la Haute Autorité de Santé. »
Tugdual Derville, délégué général d’Alliance VITA, insiste :
« Nous attendons de nos responsables politiques qu’ils s’occupent des réels traumatismes liés à l’IVG. Le gouvernement annonce aujourd’hui un 5ème plan ministériel de mobilisation et de lutte contre toutes les violences faites aux femmes, il serait temps de s’interroger sur les violences subies par les femmes enceintes. Plusieurs enquêtes reprises par le Haut Conseil à l’Egalité Femme Homme montrent que, dans 40% des cas, les violences du conjoint débutaient à la première grossesse. Une étude avance que 27% des demandes d’IVG sont directement liées à des violences. Durant ce quinquennat, les maigres mesures censées protéger les femmes face à l’IVG ont été supprimées : notion de détresse, délai d’une semaine de réflexion. La société s’est progressivement déresponsabilisée. Tout responsable politique qui prétend à l’alternance devrait se libérer des injonctions idéologues libertaires pour aborder ce sujet avec lucidité, sans calcul, ni caricature. »
Et Alliance Vita souligne :
"A l’heure où le gouvernement de gauche s’apprête à imposer un nouveau délit d’entrave menaçant des associations qui refusent la banalisation de l’avortement et apportent aux femmes une information sur les aides et droits qui peuvent aider celles qui le souhaitent à éviter l’IVG, nous attendons des futurs présidentiables des prises de position courageuses pour libérer la parole sur ce sujet délicat et proposer une véritable prévention de l’IVG."