Lu sur le blog de Thibaud Collin :
" Laurence Rossignol, Ministre des familles, de l’enfance et des droits des femmes veut nous faire croire que l’accès à l’IVG serait aujourd’hui en danger. Les responsables ? Des sites internet qui « sont en fait des leurres, déclare-telle sur France-Info le 17 septembre, et emmènent sur de la propagande anti-IVG. Ce n’est plus devant les cliniques qu’on s’enchaîne aujourd’hui, c’est sur internet que la lutte se poursuit.» Et de constater que « les opposants n’ont jamais désarmé. Pas une fois, pas une heure, pendant ces quarante ans, ils n’ont cessé de chercher à dissuader des femmes, à affaiblir leur droit à l’IVG. »
Laurence Rossignol s’appuie sur la loi Veil pour légitimer son projet de créer un délit d’entrave numérique à l’IVG. Or en cela, elle fait un contre-sens puisque la loi Veil n’a jamais créé un droit à l’IVG mais l’a dépénalisé à certaines conditions comme étant un moindre mal au vu de la santé publique. C’est donc une loi de tolérance qui, rappelons-le, a pour objet un mal que l’on supporte car sa suppression apparaît comme pire. Simone Veil dans son discours du 26 novembre 1974 affirme explicitement que cette loi « ne crée aucun droit à l’avortement » mais qu’elle est là pour « le contrôler et en dissuader les femmes ». Non seulement ce volet prévention de la loi n’a jamais été appliqué mais la législation a effectivement évolué vers la production d’un « droit à avorter ». Mais à qui est opposable ce droit ? A qui crée-t-il un devoir correspondant ? A ceux qui pourraient empêcher la femme de recourir à ce geste, le corps médical et les opposants considérant que l’avortement est la suppression d’une vie humaine innocente. Ce droit d’accès remet-il en cause le fait que l’avortement demeure l’objet d’une tolérance (et donc reconnu comme un mal bien que moindre dans certaines circonstances) car transgressant le principe du droit à la vie qui constitue, ne l’oublions pas, le premier article de la loi Veil ?
Le tour de passe-passe rhétorique consiste à faire croire que l’avortement est désormais un droit fondamental, fruit d’une conquête glorieuse et vecteur d’émancipation de la femme et que donc tous ceux qui nient sa qualité de droit conspirent contre le progrès du genre humain, les droits de l’homme, la démocratie, bref sont d’affreux rejetons de la « bête immonde ». Le sophisme consiste à présenter comme identique ce qui ne l’est pas : car défendre la possibilité de la femme à avorter ne signifie pas le considérer comme un acte émancipateur et bon. En effet, la transgression du principe du droit à la vie pour tout être humain demeure ; l’article 1 de la loi Veil n’a pas été abrogé et pour cause, le respect de la vie humaine est un des principes fondamentaux de notre République. Les polémiques actuelles sont donc révélatrices que l’avortement demeure un tabou au cœur de notre société et que la loi Veil est une position intermédiaire, supportable dans le champ pratique mais insupportable dans le champ théorique.
En effet, d’un côté l’avortement n’est toujours pas un acte anodin. Selon un récent sondage IFOP, 89% des français continuent à considérer que l’avortement laisse des traces psychologiques difficiles à vivre pour les femmes. Ce chiffre impressionnant peut être interprété de deux manières. Soit on considère qu’avorter n’est pas plus grave que de se faire arracher une dent de sagesse ou enlever une tumeur bénigne, et alors on considère que la souffrance psychique post-avortement est la conséquence de représentations archaïques entretenant la culpabilité. Il est donc urgent de faire taire toutes ces voix discordantes qui alimentent ce fond de préjugés et contribuent à l’aliénation des femmes. L’idée même de prévention de l’avortement paraît alors inintelligible puisque cet acte n’est en rien un mal, fut-il moindre.
Soit on considère que ce chiffre de 89% révèle que les gens ont l’intuition plus ou moins claire que l’avortement est le fait d’interrompre, non seulement une grossesse, mais par là même la vie d’un être à un stade de son développement que chacun a par définition vécu. Et il faut constater que cette intuition résiste à la persistante volonté de banaliser cet acte par des campagnes publicitaires et son remboursement total par la sécurité sociale. Mais si l’avortement n’est pas simplement l’interruption d’une grossesse mais le fait d’enlever la vie à un être, non pas neutre et indifférencié, mais de nature humaine, la position de moindre mal paraît intenable. Quel bien pourrait-il être mis dans la balance en face d’une vie humaine? La conscience morale peut difficilement supporter cet entre-deux qui pourtant, pratiquement, paraît être un compromis habile et raisonnable (tel était la manière dont Simone Veil a présenté la loi dépénalisant cet acte pour des raisons de santé publique). Cet inconfort tend à se résorber dans le discours militant tenu par Laurence Rossignol qui dès lors ne peut plus tolérer une voix discordante, osant juger cet acte comme un « crime abominable », selon l’expression de Vatican II (Gaudium et spes, n°51) reprise dernièrement par le pape François."
toto
Dire que l’avortement serait un mal “supportable” en pratique est une des erreurs les plus manifestes de nos hommes politiques et de certains évêques. IL faut se placer du côté du principal intéressé, le bébé avorté. La notion de “moindre mal” ne s’applique pas . L’assassinat d’un innocent est un crime abominable, ne l’oublions pas. La loi Veil a été d’une hypocrisie rare: elle n’a jamais permis de créer les structures promises pour aider les femmes “en détresse” à garder leur enfant.
professeur Tournesol
Si je puis oser une comparaison, on a tout à fait le droit de fumer du tabac et de boire de l’alcool, est-ce une raison pour interdire les sites internet ou les campagnes de sensibilisation qui informent les consommateurs des effets nocifs du tabac et de l’alcool ?
Dr. Harvey
Effectivement toto, je ne suis absolument pas pour poursuivre et sanctionner des personnes qui souffrent, avant, pendant et après. Ces personnes ont besoin d’être aidées. Mais précisément les mesures d’aide et d’assistance manquent cruellement, jadis et maintenant. Je ne suis même pas pour poursuivre les médecins qui avortent même si leur conduite est dictée par un esprit de lucre (comme le montre bien des enquêtes notamment dans les centres du « planning familial »).
Parce que le viol, le vol et le meurtre existent de facto, faut-il les « encadrer » ? dire que sous telle forme, à telles conditions ils deviennent acceptables ? C’est vraiment un raisonnement tordu et peut-être parfois de mauvaise foi pour faire accepter l’inacceptable.
Dr. Harvey.
startrek
Qu’un évêque ou un prêtre, homme consacré, prétende que l’avortement est un mal supportable le condamne définitivement à la rupture de ses vœux religieux.
Les sacrements donnés par un tel homme ne peuvent être valides avant une sérieuse confession en profondeur.
Je suis consterné par la légèreté doctrinale et humaine de la majorité de nos évêques et de certains prêtres c’est pourquoi je choisis mes pasteurs avec une grande rigueur.
J.EFF
Le milieux Ecclésiaux Français porte une très lourde responsabilité dans l’assassinat de nos 9 500 000 enfants depuis 1975.
JAMAIS, il ne c’est réellement levé contre cette horreur. Encore récemment à NDP l’un d’eux à parler de resêct de la vie naissante, mais SANS préciser depuis la CONCEPTION, ceci n’est pas admissible.
Ils doivent faire front de face et immédiatement, sans détours est sans hésitation, au lieu de nous rabattre les oreilles avec un front national de toute façon bon à rien.
Quitte à conseiller la politique des bulletins nuls !!! Par millions.