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Culture de mort : Avortement

Avortement : témoignage d’une ex-employée du Planned Parenthood (3)

Voici la 3e et dernière partie du témoignage (relire partie 1, partie 2). Merci à la lectrice qui nous a traduit cette vidéo.

Moi, je ne savais que penser, je ne comprenais pas pourquoi on me demandait de changer mon vocabulaire, mais je n'ai rien dit. J'ai fait ce que m'a demandé la responsable, et toute la journée, je préparais des femmes à avorter. La première des questions que posent toutes ces femmes, c'est la même partout : « Mon bébé va le sentir ? Mon bébé va le sentir, n'est-ce pas Patricia ?! ». Et moi je répondais : mais non, bien sûr qu'il ne sentira rien, puisque ce n'est pas un bébé, c'est un amas de cellules. Un amas de cellules ne ressent rien, ne t'inquiète pas. Je les tranquillisait, car je devais m'assurer qu'elles ne renoncent pas, sinon, je me ferais réprimander, et je pourrais perdre ce travail. C'était la première fois que je vivais  par mes propres moyens, avec une maison, un appartement, une voiture, sans mon père. 

En réalité, ce que je faisais sans le savoir, c'était vendre des assassinats. A l'époque, on pouvait gagner jusqu'à mille dollars (= 878,01 € taux d'avril 2016) par avortement, on gagnait donc 25.000 dollars en une journée (21.950,25 €), 50.000 dollars en deux jours (43.900,50 €). Il existe aux États-Unis des cliniques, il y en a peu, mais elles existent, qui font 30 avortements à l'heure, c'est un vrai marché, une culture de mort.

Mais moi, dans mon cœur, je pensais sincèrement que j'aidais ces femmes. Je pensais : il vaut mieux que cette femme ne souffre pas, qu'elle ne mette pas un enfant au monde dans ces conditions de souffrance. Je pensais faire le bien.  A mon arrivée le mercredi matin, jour des avortements, la responsable me reçoit, et me dit : « Patricia, aujourd'hui, tu vas devoir te surpasser, parce qu'aujourd'hui on reçoit un praticien de l'extérieur, qui va passer de chambre en chambre et d'avortement en avortement toute la journée. Un avortement doit durer 5 minutes maximum, sinon, nous perdons de l'argent. Tu sais pourquoi ce docteur vient d'ailleurs ? Tu ne le connais pas, il n'est pas de cette clinique, n'est-ce pas ?! Parce qu'après autant d'avortements, si une femme a ensuite des complications, et veut venir faire une réclamation ou essayer d'engager des poursuites (NB : pour obtenir des indemnisations), et bien le docteur ne fait pas partie de la clinique, il n'est pas ici, et nous n'avons pas de problèmes ».

L'avortement est le seul acte de chirurgie aux États-Unis, où une femme ne peut engager de poursuites en cas de décès ou de complication. La femme signe littéralement un chèque en blanc sur sa vie et, quoi qui puisse lui arriver, elle ne peut engager de poursuites. C'est la loi en Californie et dans beaucoup d'autres États d'Amérique.

La responsable me dit aussi une chose importante : « Ne raconte jamais à quiconque ce que tu vois derrière ces portes. Tu ne peux te lier d'amitié avec aucune femme ici, et tu ne peux pas les regarder dans les yeux pendant l'avortement. Parce que 99 % des femmes viennent ici angoissées, en pleurant, et elles espèrent que l'hôtesse d'accueil, l'infirmière va les regarder dans les yeux et leur dire : Mais pourquoi tu pleures ? Tu veux vraiment avorter ? Il y a d'autres possibilités, tu n'es pas obligée d'avorter. Non, Patricia, ici, la seule option est l'avortement. Donc tu ne les regarderas pas en face. Et ne va jamais dire à une mère ou au père qui est dans la salle d'attente qu'après l'avortement, on jette leurs bébés aux ordures ».

Et quand elle m'a dit ça, « on jette leurs bébés aux ordures », j'étais énormément surprise, car elle a utilisé les mots mère et père. Et moi qui pensais qu'ils ne pouvaient être des papas, des mamans, je ne comprenais rien. Mais je me suis tue, et je n'ai posé aucune question après ces paroles : les bébés aux ordures. J'avais peur de poser une question.

La première fille passe, elle avait 15 ans, elle s'évanouissait dans mes bras. Et je disais : elle exagère ! Elle s'évanouit pour un amas de cellules ?! Moi, j'ai été courageuse, jamais je n'ai pleuré, jamais je ne me suis évanouie… Quelle exagération ! Je me rappelle qu'elle pleurait dans mes bras, et je ne devais pas regarder son visage. Elle transpirait, et je l'ai mise sur la table, le docteur est entré, et m'a dit : « On va commencer l'avortement, j'ai besoin que tu te places derrière moi, et que tu m'assistes ». Je me suis mise debout derrière lui et il m'a dit : « je vais te guider ». On ne m'avait pas entraînée avant, c'était la première fois de ma vie que j'allais assister à une chirurgie.

Le docteur sort les instruments, il sort une seringue longue comme la taille de mon coude jusqu'au bout de mon majeur. Il me dit « ça, c'est pour l'anesthésie. On la lui injectera 7 fois pour qu'elle ne sente rien ». Et moi, comme je ne me rappelais rien de mes trois avortements puisque je m'étais bloquée, ça m'a étonnée. Il commence à injecter l'anesthésiant, la fille avait une peur ! Et il commence à disposer tous les instruments. Il sort la canule, un long tube métallique, au bout pointu comme une lame de couteau, qui se connecte à l'appareil abortif, et il prend la machine aspirante.

Et moi, ce dont je me rappelle de ces cinq minutes avec le docteur, c'est qu'il se penchait, s'accroupissait, [tout en actionnant l'appareil sur les côtés, vers le haut, sur les côtés, bêtement, (le daba los lados, arriba, los lados, a lo tonto), il maniait l'appareil sur la femme comme il pouvait, sans plus (o sea él no más le daba como él podía).] [Traduction?]

La fille a commencé à gigoter, les instruments se sont mis à bouger, il y avait du sang qui se répandait, le docteur s'activait dans un chaos complet. Je m'étais mise debout derrière lui et la fille criait : « Mon bébé ! Mon bébé ! Mon bébé !». Toutes les femmes savent ce qu'est un bébé au plus profond de leur être. Et moi, debout derrière le docteur, je me disais : ce n'est pas normal. Ça donne l'impression qu'on la viole !

Il est scientifiquement prouvé que l'avortement est littéralement un acte de violence, c'est un viol. Et le docteur, il s'agitait au milieu de ce chaos, sondait, et moi je lui ai demandé :  Docteur, comment savez-vous que vous avez tout enlevé ? parce que j'avais vu qu'il éprouvait beaucoup de difficultés. Il m'a répondu « Grâce au temps, Patricia, je calcule le temps, et aussi grâce à la quantité de sang que je vois dans ce bocal ». Et il me dit ensuite, « ça y est Patricia, les cinq minutes sont passées, je crois qu'on a fini ! »  « Je CROIS qu'on a fini » !?! Il éteint la machine, il avait retiré cette quantité de sang (geste), il ouvre le bocal, le contenu tombe dans un sac. Et l'infirmière qui se tenait dans un coin de la salle me demande de d'attraper ce sac et de la suivre. J'ai fait ce qu'elle me demandait et l'ai suivie jusqu'à une petite salle derrière la clinique. Je rentre dans cette petite pièce, et l'infirmière me dit : « ferme la porte, vite ! Parce que si cette fille se lève pour aller aux toilettes et voit ce que nous allons voir maintenant, alors nous pourrions avoir des problèmes, et elle pourrait nous faire un procès ». Et moi, déconcertée, j'ai fermé la porte. Je pensais : maintenant on va trouver l'amas de cellules dont j'ai parlé à cette fille il y a deux jours, en lui disant que ce n'était rien. Nous devions vérifier en effet que l'amas de cellules était bien présent, pour que cette fille puisse retourner chez elle.

J'avais un bassin de verre devant moi, j'ai pris le sac, l'ai vidé dans le bassin. Ma collègue a pris une paire de pinces, des forceps, elle les a mis dans le bassin et a commencé à en explorer (litt : naviguer) le contenu. Soudain, elle lève vers la lumière un bras, avec la main écartée comme ça, et elle dit : « partie numéro 1 ! ». C'était la partie numéro un du bébé, on devait en trouver cinq pour qu'on puisse dire au docteur que l'avortement avait réussi.

C'était comme si Dieu avait arrêté le temps ! Je pouvais contempler ce bras et cette main qu'elle tenait  en l'air. J'en voyais tous les détails : la première chose que j'ai vue, c'étaient les empreintes digitales.  C'est ce qui sert à nous identifier, à nous différencier en tant qu'êtres humains. Je pouvais voir les lignes de la paume, et quand elle a retourné la main, j'ai pu en voir les ongles, formés. Et elle le jette à la poubelle. Elle replonge les pinces et retire une petite jambe très bien formée, j'ai regardé sous le pied, il y avait des empreintes sous la peau, ses petits ongles, et ce qui m'a beaucoup émue, c'est qu'il y avait des petits poils qui poussaient. « Partie numéro 2 », et elle la met à la poubelle. Elle a retrouvé l'autre bras, l'autre jambe, et finalement, elle a élevé la tête vers la lumière, c'était tellement douloureux : il avait déjà ses cheveux, ses petits yeux, son petit nez, ses oreilles, et ce qui m'a fait très mal, c'est qu'il avait la bouche ouverte, comme s'il avait hurlé à mort (litt : crié pour sa vie), et personne n'avait pu l'entendre parce qu'il n'avait pas de voix. Je vous rappelle que l'anesthésie était seulement pour la femme, pas pour le bébé. Je me le suis fait confirmer par une gynécologue guatémaltèque expérimentée : le bébé a senti chaque démembrement (litt : arrachement) de son corps. Et elle l'a mis à la poubelle et a dit :  « l'avortement est réussi ». Moi, j'avais vu ce petit bébé de seulement trois mois de gestation, et quand je me suis rappelée que j'avais avorté pour la première fois à quatre mois, j'ai compris qu'on m'avait trompée. On m'avait dit que ce n'était qu'un amas de cellules, mais ceci n'est pas un amas de cellules, c'est un être humain.

Mais je suis restée muette, lâchement. J'ai fait celle qui était forte, je pourrai survivre à cela. J'étais traumatisée, et j'ai essayé de survivre à ce traumatisme. Je ne comprenais pas comment mes collègues pouvaient chercher les membres des bébés et dire « qu'est-ce que tu vas faire ce week-end ? Que vas-tu manger à la pause ? » Le docteur arrivait pour demander « alors ? Toutes les parties sont bien là ? » en sifflant, chantant, plaisantant, en faisant des blagues avec les collègues. Moi, je me disais : ces gens sont comme des robots, des zombies, ils ne sentent rien de ce que je ressens, ils ne voient pas que cela, c'est un être humain ! Mais je me taisais. Et chaque jour, dans cette clinique, ces jours d'avortements… C'est absolument horrifiant d'entendre le bruit de la machine aspirante « bjûûûû ! » toute la journée. Les femmes s'évanouissaient littéralement, on les traînait dans les couloirs. Je sautais d'une chambre à l'autre, d'un avortement à l'autre. Pour moi, c'était une machine à tuer les humains, comme une boucherie : la fille entre, avorte,  jambes-pieds-tête, la fille sort. Une autre arrive, avorte, jambes-pieds-tête …etc. Toute la journée, une machination financière, pour faire du business. C'était tellement laid ! A la fin de la journée, le sac poubelle contenait les parties de 25 corps humains accumulées dedans. Je demandai à l'infirmière : « Qu'est-ce qu'on va faire de ce sac ? – Ah ! Avec ces déchets ?! Eh bien on ne peut pas les mettre dans les conteneurs dehors, car des femmes pourraient sortir, ouvrir les conteneurs et découvrir leurs enfants morts et démembrés dedans. Alors on les stocke dans le congélateur là bas, et une entreprise passe les prendre une fois par mois pour les mettre à la décharge. Cela se passait il y a 14 ans. Mais de nos jours, on sait que le planning familial fait un trafic de parties d'organes de bébés : le business ne s'arrête pas.

Donc j'y vais, j'ouvre ce grand congélateur et à ma grande surprise je me retrouve face à des blocs de glace constitués entièrement de morceaux de bébés, qui venaient de tous les avortements ayant eu lieu ce mois-ci. Imaginez-vous, des blocs de glace, avec des bras, des têtes qui semblent encore crier… c'est tellement horrible ! Cela se passait le même jour où le monsieur est passé pour les emmener à la décharge. Je pleurais tous les jours dans ma voiture, et tous les jours, je me sentais coupable car je me rendais compte que j'avais assassiné mes trois enfants. Mais que vais-je devenir si je pars d'ici ? Comment vais-je me payer ce dont j'ai besoin ? J'ai besoin de mon travail !

J'y ai travaillé un mois, je n'ai pu en supporter davantage, car le dernier jour, lorsque je suis arrivée, il y avait une jeune fille qui attendait avec le ventre gros comme ça (geste). Et la responsable me dit, toute contente – jamais de ma vie je ne l'avais vue contente comme ça – mais c'était parce que cette fille de 16 ans allait devoir débourser 3.000 dollars (2.634,03 €) pour avorter. « Patricia, tu vas t'occuper d'elle pendant son avortement, elle en est à 6 mois de grossesse et ce sont des jumeaux ! » Or, on sait qu'un bébé de 6 mois est parfaitement viable, même s'il naît prématuré, il y en a beaucoup qui sont nés comme cela. Et moi, je n'avais pas le cœur à voir deux petits frères démembrés dans la bassine de verre, et je suis sortie en courant de cet endroit.

Je suis ressortie très choquée par cette expérience, je me considérais comme une meurtrière, une complice qui aidait les mamans à tuer leur enfant en les trompant, et ayant tué mes propres enfants dans mon propre corps, je suis devenue folle ! J'ai commencé à traîner avec un jeune qui était accro à la drogue. J'éprouvais énormément de douleur dans mon cœur, et la cocaïne m'aidait à endormir cette douleur. Bientôt, elle ne me faisait plus rien parce que j'en consommais quotidiennement, alors j'ai commencé à prendre une drogue qui s'appelle les méthamphétamines, qui se fume avec une pipe, une drogue plus forte, plus puissante. Comme j'étais droguée sans arrêt et que je ressentais tant de douleur, je ne pouvais pas travailler ni étudier en étant droguée. J'ai perdu ma maison, mes voitures, tout ! Et je suis restée trois années plongée dans la drogue, j'étais à la rue, complètement droguée, accro à la cocaïne et aux méthamphétamines. Je dormais sur des banquettes, dans la rue, dans des voitures, dans des chambres d'hôtels avec tout un tas de gens drogués. Je n'avais pas le courage de parler à mes parents parce que je ne valais plus rien, j'étais devenue un déchet. Les valeurs de la vie étaient le succès, la beauté, et moi je n'avais plus aucune valeur. J'étais trop honteuse à l'idée de parler à mes parents. Je me rappelle m'être regardée dans un miroir : je ne reconnaissais pas cette femme qui était heureuse, qui avait des rêves, cette princesse adorée par ses parents, qui voulait accomplir beaucoup de choses en ce monde. La seule chose que je voyais était une mort-vivante. Après avoir fumé autant de drogue, je m'étais arrachée tous les cheveux, je n'avais plus de chevelure. J'étais tellement maigre que je m'étais voûtée (litt : bossue), mes os saillaient dans mon dos, on voyait mes côtes, les yeux étaient tout humides à cause des pleurs et du manque de sommeil. Dans le miroir, je voyais la mort, et une personne qui ne valait plus rien, qui était un déchet.

Et un jour, je me suis fortement disputée avec mon fiancé, et il m'a laissée affalée sur une banquette. Je pensais qu'il allait revenir vers moi, qu'il voulait me mettre en colère, me contrarier. Mais il est monté dans une voiture, et m'a laissée seule : il n'est jamais revenu.

Les heures passaient, et je me suis mise à pleurer, à pleurer, pleurer, parce que j'étais abandonnée sur ce banc, j'avais faim, soif, sommeil, et je n'avais plus rien, je touchais le fond. Au milieu de mes pleurs, pour la première fois de ma vie, dans mon cœur j'ai senti le Dieu le Père. J'ai senti qu'il me regardait avec compassion depuis le Ciel, et qu'il avait toujours été avec moi depuis le jour de ma naissance, pendant toute ma vie, mais Il attendait le moment où je me tournerais vers Lui. Et à ce moment, je me tournai vers Lui, et je Lui ai dit : je n'ai rien, Tu es la seule chose que j'aie à ce moment. Je n'ai plus ni drogue, ni famille, ni amis, plus rien. Mais je veux tout de même Te remercier pour l'enfance si heureuse que Tu m'as donnée, et pour ces parents si merveilleux. C'est moi qui ai détruit ma vie et je veux T'en demander pardon.

J'ai passé mes bras autour de mes jambes tout en continuant à pleurer … et j'ai senti des bras qui m'entouraient. Et quand j'ai ouvert les yeux pour voir qui m'avait prise dans ses bras, j'ai vu une jeune fille blonde, aux yeux bleus remplis d'amour et de miséricorde. Son nom est Bonnie, je l'ai lu sur le badge qu'elle portait. Elle me regarde dans les yeux et me dit : « Jésus t'aime ! » Je réponds : – Quoi ?! Et elle me répète « Jésus t'aime ! Je suis serveuse dans ce restaurant là-bas, Dieu vient de me dire dans mon cœur : – Bonnie, retourne toi vers la fenêtre, et va dire à cette fille abandonnée et droguée que Je l'aime et que Je lui pardonne tout. Même si son père ou sa mère venaient à l'abandonner, Moi, Je ne l’abandonnerai jamais, Je serai avec elle, jusqu'à la fin des temps ». Cela, c'est la miséricorde divine de Jésus-Christ ! Car j'ai compris alors que c'était Jésus qui était descendu pour moi, c'était Jésus qui avait fait le chemin vers moi et qui m'a pris dans ses bras à ce moment, qui m'a regardé dans les yeux et m'a dit « Je t'aime et Je te pardonne, Je suis avec toi ». Mais pour que ce miracle puisse m'arriver, je devais d'abord me repentir. Et cette fille me dit : « Je t'emmène chez toi, dans ta maison, peu importe où elle se trouve, je t'emmène ». Elle me dépose chez ma mère, qui entre temps était revenue aux États-Unis, et ma mère m'embrasse en me disant :  « Patricia, cela fait trois ans que je prie pour toi, je suis revenue à la foi catholique. A genoux pendant les messes, devant le Saint Sacrement, je demandais que tu reviennes à la maison ».

Alors je veux dire à tous ceux ici présents que les prières d'une mère sont tellement fortes et puissantes que Dieu leur donne une place spéciale dans Son Cœur. Je veux dire aux mamans ici présentes de ne jamais désespérer si elles ont un enfant qui est perdu, car si Dieu a fait ce miracle pour moi, Il peut le faire pour n'importe lequel de leurs enfants. Et je rends grâces à Dieu pour (l'exemple de) la vie de ma mère, parce que sans ma mère et sans la miséricorde divine, je ne serais pas ici en ce moment en train de vous livrer ce témoignage.

Ma mère m'a emmenée à la messe, je me suis confessée, j'ai commencé à guérir, et j'ai retrouvé ma dignité d'enfant de Dieu alors que j'ignorais ce que c'était. Maintenant je sais que je suis fille de Dieu. Elle (ma mère) m'a emmenée dans une maison de retraite spirituelle, qui s'appelle le Vignoble de Rachel, pour guérir de mes avortements, parce que moi, je n'arrivais pas à me les pardonner, même si je les avais avoués en confession. J'entrai dans cette maison comme la mère meurtrière qui avait assassiné ses trois enfants. Mais pendant la nuit du samedi, lorsque j'ai fermé les yeux pour une méditation, j'ai vu mes trois enfants debout devant moi comme ceci : une petite fille, un petit garçon, et une petite fille. Et comme je venais vers eux, ils sautaient de joie, avec tant de miséricorde. Et ils criaient : « Regardez ! Notre maman arrive ! Comme nous l'aimons, comme nous l'aimons ! Regardez : nous connaissons maintenant notre mère ! ». Je me rappelle que la plus petite sautait sans retenue, et a retourné sa tête pour dire à son frère et à sa sœur : « Regardez ! C'est notre maman, qu'elle est jolie ! », et j'ai remarqué qu'elle avait des rubans dans les cheveux. J'ai senti que Dieu me parlait dans mon cœur et me disait : « Patricia, c'est la Vierge Marie qui a mis ces vêtements à tes filles et à ton fils, et qui les a coiffés, pour qu'ils soient beaux pour toi. Tu peux être sûre qu'ils sont sous Ma protection et sous celle de la Vierge Marie, au Ciel ».

Quand je suis sortie (litt : réveillée) de  cette méditation, où j'ai pu ressentir la miséricorde de mes enfants, alors seulement j'ai pu guérir. Je pense si beaucoup de femmes ne peuvent guérir, même si  elles savent que Dieu leur a pardonné, c'est qu'elles ont besoin de sentir le pardon de leurs enfants non-nés. A partir du moment où j'ai vu l'amour qu'ils me portaient, j'ai voulu me rattraper. Comme j'avais été une mauvaise mère, comme je les avais tués, je voulais devenir la meilleure des mères dès ce moment. Je leur ai fait la promesse de défendre la vie, de tout mon cœur et de tout mon être, pour réparer tout le mal que j'ai fait. La première de mes filles s'appelle Mariana, en l'honneur de la Sainte Vierge, mon fils s'appelle Emmanuel, ce qui veut dire « Dieu parmi nous », en l'honneur de Jésus, et la dernière s'appelle Rosie en l'honneur du Rosaire.

Vous savez combien ce combat est une croix lourde à porter, je sais aussi combien vous vous sentez découragés parfois par la vie, mais je voulais vous donner une parole de consolation que m'a dit mon directeur spirituel : « Patricia, ne t'attends pas à voir les fruits (de ce que tu fais). Quelquefois, si on ne voit pas de fruits, on se décourage. Mais le jour où tu arriveras au Ciel, Patricia, tous ces enfants non-nés vont venir t'embrasser, et te remercier. Et toutes ces personnes qui travaillent pour la vie auront un jugement spécial le jour de leur mort. Jésus est notre avocat. Mais quand nous, les pro-vie, serons devant le Père, les voix des non-nés vont crier : « Père, Père, soyez miséricordieux envers ces âmes parce qu'elles nous ont aimés». Quand vous mourrez, ces voix clameront pour vous « Père, Père, soyez miséricordieux envers ces âmes parce qu'elles nous ont aimés». C'est ce que nous espérons : ne pas voir de fruits sur la terre, mais en voir dans le Ciel, ce sera notre couronne de perles.

Vous savez, ce fut très difficile pour moi à mes débuts dans la vie, j'ai dû passer à travers de très fortes épreuves, comme il nous en arrive toujours…

Il y a quelques années, je travaillais avec un dermatologue. Un jour, il me dit «  Patricia, on a une réunion très importante, j'ai besoin que tu me soutiennes. – Bien sûr !

– Voilà, on va bientôt vendre ces produits exclusifs, qui sont très chers, j'ai besoin que tu croies en ces produits comme j'y crois moi-même ! »

La réunion arrive, le représentant des crèmes nous dit « nous allons vous expliquer d'où viennent ces crèmes ». Il sort une grande affiche avec, en haut, un fœtus mort. Et il dit : « ces crèmes anti-rides viennent de femmes enceintes qui se sont rendues compte que leur enfant allait naître avec le syndrome de Down. Elles avortent, nous donnent les tissus, le fœtus, et nous fabriquons ces crèmes anti-rides ». Le processus commence par un fœtus, une flèche, puis le fœtus est mis à bouillir dans l'eau chaude, « comme un bouillon de poulet » disait le représentant, et le circuit se termine avec la crème anti-rides. Les affaires continuent. Et nous, nous devons avoir le courage, même si nous ne voyons pas de fruits, même si nous nous décourageons, de persévérer et d'être les voix de tous ces enfants qui sont devenus une marchandise.

Alors je veux vous dire, s'il vous plaît, ne vous découragez pas, donnez de la voix, n'attendez pas de voir du fruit sur la terre mais plutôt dans le ciel. Je veux vous remercier de m'avoir fait venir ici, et je vous demande vos prières parce que ce combat est très difficile et je vous promets de toujours prier pour vous. Merci beaucoup. Merci (applaudissements), merci (applaudissements debout), merci à Dieu.

*******

(Un homme, vraisemblablement un responsable de l'association parle) : – Merci beaucoup Patricia pour ton témoignage, terrifiant mais véridique et réel, qui nous remotive considérablement pour continuer à lutter en faveur de la vie. Nous avions amené Patricia ici pour qu'elle nous raconte à tous (il lutte contre l'émotion) ce qu'est la réalité de l'avortement.

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