Communiqué de la Fondation Jérôme Lejeune :
L’annonce, par un chercheur chinois, la semaine dernière de manipulations génétiques sur deux embryons, des jumelles, a provoqué un véritable séisme au sein de la communauté scientifique internationale qui a condamné ces manipulations.
A ce jour, le chercheur He Jiankui n’a pas encore publié ses travaux et la prudence s’impose donc. S’il a modifié les gènes des embryons avec la technique Crispr-Cas9, avant de les implanter dans l’utérus de leur mère, c’est une ligne rouge qui a été franchie. Un embryon corrigé avec Crispr-Cas9 risque de transmettre à sa descendance le ou les gènes modifiés sans qu’on connaisse les conséquences de cette manipulation.
La Fondation Jérôme Lejeune s’interroge sur la nature des condamnations de la communauté scientifique. Sont-elles l’écho d’une véritable sidération quant au principe même de la manipulation d’embryons humains ayant précédé la réimplantation ? Ou bien est-ce le fait que l’essai soit prématuré dans le temps, l’expérience hasardeuse et ayant échappé aux conditions habituelles de la méthodologie scientifique ?
La seule méconnaissance des conséquences d’une telle technique sur l’être humain ne peut fonder une condamnation. C’est le respect de l’être humain en phase embryonnaire qui constitue le principe déterminant. L’embryon humain n’est pas un rat de laboratoire.
La révision de la loi de bioéthique en France sera l’occasion de légiférer sur la question des modifications génétiques de l’embryon humain qui fait déjà l’objet d’expérimentations inacceptables.
Jean-Marie Le Méné, Président de la Fondation Jérôme Lejeune interpelle les responsables politiques :
« devant ces nouvelles transgressions, la sincérité de l’indignation française se mesurera à la volonté des responsables politiques de stopper le mouvement de libéralisation de la recherche sur l’embryon qui risque de produire dans notre pays les mêmes effets que ceux critiqués en Asie ».