Lu sur Gènéthique :
En 2024, 3,5% des 112.100 décès recensés en Belgique font suite à une euthanasie. Alors que les chiffres officiels doivent être publiés mi-février, les données de l’UZ Leuven et d’Eurotransplant indiquent que les prélèvements d’organes sont aussi en hausse. L’année dernière, 13 Belges ont accepté de donner « un ou plusieurs organes » après leur euthanasie.
Une pratique peu courante
La Belgique a autorisé l’euthanasie en 2002, après les Pays-Bas. En 2005 avait lieu la « première transplantation d’organe au monde après une euthanasie ». Ce n’est qu’en 2012 que les Pays-Bas l’ont autorisé.
Outre ces deux pays, seuls l’Espagne, le Canada et certains Etats australiens autorisent cette pratique dans le monde.
L’éligibilité au don d’organes après une euthanasie en Belgique concerne uniquement les patients atteints de maladies neurologiques ou « souffrant de souffrances psychiques insupportables ».
De futurs élargissements ?
Vendredi dernier, un accord a été trouvé pour le nouveau gouvernement fédéral. En matière de fin de vie, il prévoit
« d’envisager d’élargir la déclaration anticipée aux personnes devenues incapables de donner leur consentement en raison d’une démence ».
Cette perspective intervient alors que la Commission de contrôle est déjà débordée. « La commission recevait quelque 350 déclarations par an lorsqu’elle a été instituée. Aujourd’hui, c’est quasiment 350 par mois. On est toujours au bord de la rupture », prévient sa présidente Jacqueline Herremans.
Et de nouveaux types de demandes émergent. « Il y en a qui m’ont dit : “Je ne m’en sors plus financièrement” », témoigne le Dr De Locht. Un motif aujourd’hui irrecevable pour une euthanasie mais Pascale Favre, médecin et philosophe, alerte :
« La pression est plus forte sur cette catégorie de personnes. Évidemment que si on n’est pas bien pris en charge, on va demander plus facilement à mourir parce qu’évidemment, personne ne veut souffrir ».