Le pape émérite est décédé ce matin à 9h34, à l’âge de 95 ans, au monastère Mater Ecclesiae où il résidait depuis sa renonciation en 2013.
A partir de lundi, le corps du pape émérite sera exposé à la basilique Saint-Pierre.
Ses funérailles seront célébrées par le pape François le 5 janvier à 9h30.
Né en 1927, fils de gendarme, dans une famille simple et très catholique de Bavière, Joseph Ratzinger a été une figure majeure de l’Eglise. Ordonné prêtre avec son frère Georg en 1951, il devient docteur en théologie deux ans plus tard et, en 1957, il est autorisé à enseigner la théologie dogmatique. Il est professeur à Freising, Bonn, Münster, Tübingen et enfin Regensburg. Très jeune et déjà théologien estimé, Joseph Ratzinger avait suivi de près le Concile Vatican II en tant qu’expert du cardinal Frings de Cologne, proche de l’aile réformiste.
En 1977, à 50 ans, Paul VI le nomme archevêque de Munich et le crée cardinal quelques semaines plus tard. Jean-Paul II lui a confié en novembre 1981 la direction de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi. C’est le début d’une collaboration étroite entre le pape polonais et le théologien bavarois, destinée à ne se dissoudre qu’avec la mort de Karol Wojtyla, qui a refusé jusqu’au bout la démission de Ratzinger. C’est au cours de ces années que l’ancien Saint-Office met les points sur les «i» dans de nombreux domaines: il freine la théologie de la libération, qui utilise l’analyse marxiste, et prend position face à l’émergence de problèmes éthiques majeurs. L’œuvre la plus importante est certainement le nouveau Catéchisme de l’Église catholique, un travail qui a duré six ans et qui a vu le jour en 1992.
Après la mort de Jean Paul II, le conclave de 2005 a appelé pour lui succéder en moins de 24 heures un homme déjà âgé – 78 ans – universellement estimé et respecté, même par ses adversaires. Depuis la loggia de la basilique Saint-Pierre, Benoît XVI se présente comme «un humble ouvrier dans la vigne du Seigneur».
Il consacre sa première encyclique «Deus caritas est», à l’amour de Dieu. «Au début de la vie chrétienne, il n’y a pas une décision éthique ou une grande idée, mais la rencontre avec un événement, avec une Personne». Il trouve également le temps d’écrire un livre sur Jésus de Nazareth, un ouvrage unique publié en trois tomes.
Spe salvi, « Sauvés par l’espérance » est sa deuxième encyclique, publiée le 30 novembre 2007.
Signée le 29 juin 2009, fête de Saint Pierre et Saint Paul, l’encyclique Caritas in veritate (« La charité dans la vérité ») reprend les sujets sociaux de la Populorum Progressio (écrite par Paul VI en 1967). Cette 3ème encyclique du pape Benoît XVI entend développer certains aspects du développement durable dans le respect de la dignité de l’homme.
Parmi les décisions qui ont marqué son pontificat, citons le Motu proprio reconnaissant que le missel romain de 1962 n’a jamais été interdit, l’institution d’un Ordinariat pour permettre aux communautés anglicanes de revenir à la communion avec Rome, la révocation de l’excommunication des quatre évêques ordonnés par Mgr Marcel Lefebvre.
Lors de son dernier voyage en Allemagne en septembre 2011, il appelle l’Église à être moins mondaine:
«Les exemples historiques montrent que le témoignage missionnaire d’une Église “démondanisée” émerge plus clairement. Libérée des charges et des privilèges matériels et politiques, l’Église peut mieux se consacrer, et de manière vraiment chrétienne, au monde entier. Elle peut être réellement ouverte au monde… ».
Le 8 janvier 2022 il écrivait :
« Bientôt, je serai face au juge ultime de ma vie. Bien que, regardant en arrière ma longue vie, je puisse avoir beaucoup de motifs de frayeur et de peur, mon cœur reste joyeux parce que je crois fermement que le Seigneur n’est pas seulement le juge juste mais, en même temps, l’ami et le frère qui a déjà souffert lui-même mes manquements et qui, en tant que juge, est en même temps mon avocat. À l’approche de l’heure du jugement, la grâce d’être chrétien me devient toujours plus claire. Être chrétien me donne la connaissance, bien plus, l’amitié avec le juge de ma vie et me permet de traverser avec confiance la porte obscure de la mort. À ce propos, me revient sans cesse à l’esprit ce que Jean rapporte au début de l’Apocalypse : il voit le Fils de l’homme dans toute sa grandeur et tombe à ses pieds comme mort. Mais Lui, posant sur lui sa main droite, lui dit : “Ne crains pas ! C’est moi…” »
Jeanne
Go à Romes pour les obsèques… prions pour l’Église… les ténèbres vont s’épaissir
AmpuriasTempio
Sancto Subito !
Faliocha
Santo subito, ce serait aussi stupide et contraire aux lois de l’Eglise que pour Jean Paul II. Non. Pas santo subito. La manie de canoniser tous les papes post-conciliaires ne passera peut-être pas par lui (et tant mieux, car l’évidente irrégularité canonique et liturgique des « canonisations » de Jean XXIII, Paul VI (dont la vie fut parfaitement scandaleuse), Jean-Paul Ier ou JPII suffirait à déprécier une éventuelle canonisation précipitée et sans enquête canonique sérieuse). Le simple fait qu’il ne soit pas canonisé par ce système clownesque lui donnerait du poids et de la respectabilité. Espérons que « François » n’aura pas le temps de le faire. Logiquement il ne devrait pas l’avoir…et après Benoît XVI, d’après les prophéties, il ne devrait pas y avoir d’autre pape avant de grands troubles et persécutions (et le retour du roi de France?) On n’y est pas. A priori nous sommes partis pour une longue traversée du désert sans berger.
AmpuriasTempio
Merci pour vos propos pleins de sagesse….. mais j’ai une telle admiration pour SS Benoït XVI. Pour ses qualités et ses souffrances physiques et (sans doute) morales qu’il a supporté avec tant de patience.
Gallia
Désormais, le temps de l’accomplissement de Babylone la grande, de l’abomination de la désolation et de l’avènement de l’antéchrist est là.
Faliocha
Exactement
Oncle-Donald
Je pourrais présenter mes condoléances à mes amis catholiques, mais je suis moi-même en deuil, bien que protestant ! J’avais une profonde estime et même de l’amour pour lui ! On ne le remerciera jamais assez d’avoir défini clairement l’importance de résister face au progressisme, au relativisme ! (Ses positions sur les églises protestantes ne m’ont jamais dérangé, je les comprenais bien.)
En attendant de le retrouver auprès du Père éternel, et en espérant retrouver quelqu’un comme lui (entre le cardinal Sarah ou Mgr Burke, on peut encore un peu espérer).
“Deus caritas est” est un sommet de réflexion sur l’amour de Dieu et l’amour chrétien. Un texte que j’ai partagé avec mes contacts protestants. Merci à lui, merci, merci, merci, et jamais assez “merci” !
cadoudal
ne pas oublier le livre très lucide de Mgr Tissier de Mallerais :
“l’ étrange théologie de Benoit XVI”
publié par les dominicains d’ Avrillé.
denis77
On peut s’attendre (certain dirons espérer) à ce que le pape François, après avoir célébré les obsèques de son prédécesseur, suive l’exemple de ce dernier en complétant sa propre lettre de renonciation qu’il dit avoir déjà rédigé, il ne manque plus que la date. Rappelons que le Christ a promis que les forces du mal ne prévaudrons pas contre son Eglise mais n’a pas promis que celles-ci épargnerons celle-la bien au contraire. Les cassandres prompte à nous prédire le pire font le jeu du malin qui nous soumet à sa pire tentation : le désespoir. Je tiens à préciser cela car je lis ici des commentaires catastrophistes qui pêchent contre la deuxième vertu la sainte espérance.
Gallia
L’annonce des épreuves à venir fait partie intégrante du message d’espérance de la Bible. Les hébreux aussi auraient préféré qu’on leur annonce uniquement de bonnes nouvelles. Quant à leur réaction à l’égard des “cassandres” de l’époque, Notre Seigneur n’a pas manqué d’y faire allusion en des termes peu flatteurs, propos qui vous sont aujourd’hui spécialement adressés. A moins que Lui aussi n’ait pêché contre la sainte espérance.
LEMENE
Le Pape émérite Benoît XVI incarnait le courage, l’humilité et la profondeur d’esprit. Il a marqué toute une génération. Il était une boussole et une espérance pour beaucoup dans notre monde désorienté ! A Dieu Benoît XV.
AmpuriasTempio
C’était un homme exceptionnel d’humilité et de Foi. Nous perdons un Pape , mais nous avons maintenant un intercesseur dans le
Ciel.
AnneR
Remercions notre Dieu de nous avoir offert un tel pape!
Il a été un admirable berger, véritable boussole dans ce monde chaotique et aussi dans l’Eglise séduite par les sirènes des idéologies terrestres…
Nous avons à présent un nouveau puissant intercesseur en sa personne. De là-haut, il sera toujours à nos côtés comme le merveilleux apôtre du Seigneur qu’il a été ici-bas.
Merci, si cher pape Benoît XVI!
A.MOR
Benoît XVI au ciel, c’est les loups qui vont reculer.
Semetipsum
Étonnant que ce message ne s’affiche pas sur l'”accueil” du salon Beige . Dernière publication (pour moi) du 22/12/22 que se passe t il?
Semetipsum
Je découvre horrifié que ma page ne se mettait pas à jour… Mille excuses
Cosaque
Un pape -qui plus est émérite – qui meurt un 31 décembre n’est peut-être pas un signe anodin….
Prions pour notre monde si décadent !
Force, honneur et Espérance à tous.
Faliocha
Non, ce n’est pas un signe anodin. Saint Sylvestre était le premier pape « moderne » (pardon pour ce mot incongru), le premier à être pape selon notre vision actuelle de cette charge : ses prédécesseurs étaient des bergers qui couraient partout réconforter une troupeau qui passait de persécution en persécution. Lui, grâce à la conversion de Constantin (dont il est l’artisan) va diriger une Église en paix pour la première fois, convoquer le concile de Nicée, fixer le Credo.
Jean-JulesvanRooyen
Je ne pleure pas, je ne juge pas, c’est le ciel qui s’en occupe.
La seule chose mémorable du pape B XVI, est le regret de son travail de sape de la Tradition, pendant la révolution Vatican II (1965),
quand il a vu la merde de la révolution Mai 1968. Il constatait le lien entre les deux grands événements du siècle passé.
J’ai lu son livre illisible sur le Christ, un texte sur le carré d’un mm.!