"L’annonce par Benoît XVI, ce lundi matin, de sa propre démission à compter du 28 février, à 20 heures, laisse sans voix (…) On peut imaginer que la lucidité pénétrante qui caractérise ce philosophe l’a poussé à appliquer à lui-même, vieil homme fragile et fatigué, un abandon volontaire de la dévorante scène planétaire, au profit d’une retraite solitaire et méditative (…)
L’un des grands mérites de Benoît XVI a été de s’inscrire, à la suite de Jean-Paul II, dans le combat millénaire de l’Eglise pour la liberté des hommes, contre les totalitarismes et pouvoirs abusifs. Le pape, qui encourageait ses évêques à cesser d’être inutilement tièdes voire défaitistes, n’a eu de cesse de rappeler les valeurs de la raison et de l’esprit critique, en incitant à prendre des distances avec les modes, le relativisme contemporain, les discours imposés : des comportements souvent suivis ici, en dehors de toute bondieuserie. J’ai personnellement admiré ses leçons de résistance, appliquées au mépris des caricatures et des insultes ; elles ont été sources d’inspiration, par exemple dans la manière d’aborder dernièrement la critique du mariage homosexuel, au nom de la mémoire humaine et des droits de l’enfant. En fait, Benoît XVI a su être un formidable passeur de la Bible, lu comme un livre de philosophie politique. Comme l’écrit Armand Laferrère, dans un ouvrage qui vient de sortir (1) et que je recommande : "La Bible reste l’une des pierres fondatrices de la liberté humaine. Si elle venait à ne plus être lue, comme toutes les tyrannies l’ont toujours souhaité, la liberté deviendrait plus difficile à défendre". C’est cette culture judéo-chrétienne, qui met en valeur la liberté des hommes, qu’a su symboliser Benoît XVI. Cette liberté est plus que jamais d’actualité."
Soleo23
Succédant à un pape admirable, merveilleusement médiatique, Sa Sainteté Benoit XVI aura conquis les coeurs et les esprits par sa lucidité, son autorité bienveillante, la profondeur de son regard, tout de bonté et de détermination, ses réactions de pardon face aux attaques haineuses dont il était l’objet. L’âme accueillante et généreuse de la jeunesse qui l’ovationnait en foule aux JMJ de Paris et de Madrid, l’avait d’emblée compris et aimé. Ce qui en a surpris plus d’un. Notre prière, notre reconnaissance lui sont acquises. Les homosexuels, évidemment, n’auront pas apprécié de se voir qualifiés de “Malades vivant dans le péché”. Et pourtant…!