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L'Eglise : Benoît XVI

Benoît XVI et la démocratie

Benoît XVI a reçu ce matin la fondation Centesimus Annus-Pro Pontifice, à l’occasion de son congrès intitulé: "Démocratie, institutions et justice sociale". Evoquant le thème du congrès, le pape a dit à ses hôtes : vous vous intéressez "à des questions d’une grande actualité. Il arrive qu’on déplore la lenteur avec laquelle s’installe une démocratie véritable, qui demeure la meilleure méthode…pour disposer de l ‘avenir de manière responsable et digne de l’homme". La démocratie a besoin :

"d’institutions appropriées, crédibles et honorables, qui ne se limitent pas à une stricte gestion de la chose publique mais soit en mesure d’animer les divers modes de participation populaire, dans le respect des traditions nationales et dans le but constant d’en garantir l’identité".

"Il est également prioritaire de faire un effort constant et partagé en vue de développer la justice sociale. La démocratie atteindra sa plénitude lorsque chaque personne et chaque peuple pourront librement accéder aux biens premiers que sont la vie, l’alimentation, l’eau, la santé, l’instruction, le travail et le respect des droits selon un ordonnancement interne et international assurant à tous une participation libre. La justice véritable ne pourra être acquise que dans une optique de solidarité".

"Comme je l’ai écrit dans l’encyclique Deus Caristas Est, l’Eglise entend contribuer à la purification de la raison et au réveil des forces morales, sans lesquelles on ne construit pas de systèmes justes, capables de fonctionner dans la durée. Tout fidèle laïc doit vivre personnellement la mission directe consistant à agir pour un ordre social juste, vu que la charité doit animer toute l’existence des fidèles, leur vie politique étant envisagée comme une charité sociale".

Michel Janva

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8 commentaires

  1. Le Pape “déplore que la véritable démocratie s’installe lentement” !!!
    Qu’est-ce que la véritable démocratie ? Où a-t-elle réellement existé, sinon dans la République romaine, menacée elle-même par le modèle grec déjà rongé par la corruption ? (démocratie tout de même limitée aux élites)
    En Occident, quel est le pays dans lequel la démocratie a eu un apport positif ? Peut-on avoir envie de démocratie quand, pour nous en rappeler les valeurs, on ne cesse de s’appuyer sur des mensonges ? En “démocratie actuelle et non actuelle”, 4 Français sur 10 ont une représentation, et quelle représentation, qui sait se servir et non SERVIR!
    Les Papes sont élus… par des élites elles-mêmes triées par l’âge. Imagine-t-on un pape élu par l’Eglise tout entière, clercs, laïcs, tous baptisés en somme !!!

  2. Le roi , vite…

  3. En Pologne peut-être ? En Suisse ?

  4. Je corrige “tous baptisés” par “touts baptisés”, avec mes excuses.
    Concernant la Pologne, avec les quatre partages qu’elle a subis, le dernier partage en 1918 la mettant sous la coupe de l’URSS et de l’Allemagne hitlérienne, est-elle un pays où la démocratie a eu le temps de faire des ravages ?
    La Suisse, avec son fédéralisme, ne fait guère parler d’elle : c’est cependant une démocratie avec des grands électeurs.
    Ce qui tue une démocratie-comme-la-nôtre, c’est le suffrage universel.
    Et pour en revenir à l’article, il est surprenant qu’un Pape mette un régime politique au-dessus des autres. Le Christ lui-même s’est bien gardé de juger l’empire de César.

  5. Mais qu’est-ce que la démocratie ? Sous de nombreux aspects, la France féodale du Moyen-Age, bien que gouvernée par un Roi, était bien plus démocratique qu’aujourd’hui…

  6. démocratie : régime politique dans lequel le peuple exerce sa souveraineté lui-même.
    A ce sujet lire “Le souverain captif” de Tardieu, en 1936.
    Tout y est dit sur le mensonge de nos “démocrates” : mettre un mot sur des idées, mais ne pas les appliquer.
    Oui la France féodale donnait certainement plus de possibilités au peuple de s’exprimer.
    Merci pour l’échange.

  7. Dans les discours ecclésiastiques le mot “démocratie’ est ambigu : il désigne comme pour tout un chacun le système politique public en place en Occident actuellement lequel veut l’exporter, et/ou ce qu’on appelle ‘l’état de Droit’ par distinction de ‘l’état sauvage’.
    Le texte cité de Benoit XVI cite évidemment ‘démocratie’ au second sens mais c’est dommage qu’il n’y ait pas les termes non ambigus de ‘état de Droit’. En ce sens la démocratie peut se retrouver autant dans les républiques que les monarchies que les oligarchies …
    Lorsque le card Ratzinger et JP II ont littéralement rappelé qu’une démocratie sans valeurs morales devenait une dictature, ou que la démocratie n’était qu’un système, ils mettaient le doigt sur l’ambiguité du terme.Il faut souhaiter que le monde ecclésiastique passe à l’étape ultérieure et se refuse à user de l’ambiguité au profit d’une terminologie non récupérable, à savoir d’un cote ‘démocratie (système)’ et de l’autre ‘état de droit’.
    Même problème avec les mots ‘la République’ et ‘la France’.
    L’ambiguité de ces termes sert la maçonnerie révolutionnaire qui commence toujours par des déviances sémantiques; hélas les ‘libéraux’ lui emboîtent le pas par faiblesse de pensée ou croyant faire un bon calcul politique; le monde ecclésiastique voit le problème mais n’ose pas (encore) lui faire la guerre. A nous de commencer : “ce qui se conçoit bien s’énonce clairement et les mots pour le dire arrivent aisément” apprenait on jadis …

  8. En fait, la démocratie est un régime politique qui en soi n’est pas condamné par l’Eglise. Ce qui est condamné, c’est une “démocratie” qui prétend que la souveraineté réside en l’homme et non en Dieu.
    La démocratie n’est légitime que si elle reconnaît qu’au-dessus de la loi des hommes, il y a une loi de Dieu qui lui est supérieure.
    selon Léon XIII, le “vice capital” d’une société, “la plus grande dépravation de la liberté” est de “nier la souveraineté de Dieu et refuser de s’y soumettre”…, “soit dans la vie publique, soit dans la vie privée et domestique”.
    Je cite :
    “Mais, afin de récapituler brièvement, et pour plus de clarté, tout ce discours, avec ses conséquences, Nous disons en résumé que l’homme doit nécessairement rester tout entier dans une dépendance réelle et incessante à l’égard de Dieu, et que, par conséquent, il est absolument impossible de comprendre la liberté de l’homme sans la soumission à Dieu et l’assujettissement à sa volonté. Nier cette SOUVERAINETE DE DIEU et refuser de s’y soumettre, ce n’est pas la liberté, c’est abus de la liberté et révolte; et c’est précisément d’une telle disposition d’âme que se constitue et que naît le VICE CAPITAL du Libéralisme[/u].
    […]
    Suite de la citation de Léon XIII :
    “S’insurger complètement contre l’empire suprême de Dieu et lui refuser absolument toute obéissance, soit DANS LA VIE PUBLIQUE, soit DANS LA VIE PRIVEE et domestique, c’est à la fois, sans nul doute, LA PLUS GRANDE DEPRAVATION DE LA LIBERTE et la pire espèce de Libéralisme. C’est sur elle que doivent tomber sans restriction tous les blâmes que nous avons jusqu’ici formulés.
    “En outre, préférer pour l’Etat une constitution tempérée par l’élément démocratique n’est pas en soi contre le devoir, à condition toutefois qu’on respecte la doctrine catholique sur L’ORIGINE et l’exercice du pouvoir public.” Léon XIII, Encyclique Libertas, 1888. 5è paragraphe avant la fin de la lettre encyclique :
    http://www.vatican.va/holy_father/leo_xiii/encyclicals/documents/hf_l-xiii_enc_20061888_libertas_fr.html
    => L’Eglise n’est donc pas a priori contre la démocratie si celle-ci “respecte la doctrine catholique sur L’ORIGINE et l’exercice du pouvoir public.” (Léon XIII, Libertas, 1888.)
    L’ordre social se doit d’être soumis à l’ordre moral, conformément a l’enseignement constant de l’Eglise.
    Au-dessus des lois des hommes, il y a la loi de Dieu. C’est important car aujourd’hui, Jacques Chirac à la suite des loges dit le contraire : “Non à une loi morale qui primerait la loi civile” (J. Chirac, “Le Journal du Dimanche”, 2 avril 1995).
    J. Chirac et ceux qui tiennent son discours pervertissent donc la démocratie et la liberté, en ne respectant pas la doctrine catholique sur “l’origine” du pouvoir. Ils
    en font la pire des dictatures, une tyrannie qui l’homme à la discrétion de l’homme, sans même reconnaître aucunement la supériorité de la loi morale. “Nier cette SOUVERAINETE DE DIEU et refuser de s’y soumettre, ce n’est pas la liberté, c’est abus de la liberté et révolte… “la plus grande dépravation de la liberté” (Léon XIII, Libertas, 1888)
    Michel Janva a donc tout à fait raison de dire : “Sous de nombreux aspects, la France féodale du Moyen-Age, bien que gouvernée par un Roi, était bien plus démocratique qu’aujourd’hui…”
    J’ajoute pour être tout à fait juste avec la Monarchie que le Pape Pie VI dans son Discours prononcé au cours du Consistoire du 11 juin 1793 déclare la monarchie comme “le meilleur des gouvernements” (Paragraphe 3.)
    et que c’est de la Révolution, “ce laboratoire, qu’est sortie une CONSTITUTION SACRILEGE que Nous avons réfutée dans Notre réponse du 10 mars 1791…” (paragraphe 16.)
    Source : Institut du Christ Roi Souverain Prêtre
    http://www.icrsp.com/Calendriers/La%20Pensee%20du%20Jour/2003/21-1-2003.htm

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