Jean-Paul II et Benoît XVI ont appelé avec insistance les laïcs catholiques à l’engagement dans la Cité. "Il n’est permis à personne de rester à ne rien faire" (Christifideles laici).
Mais un "fil rouge" traverse les récentes interventions de Benoît XVI est la mise en garde contre un activisme excessif : c’est une leçon de la 2e partie de Deus Caritas Est, sur l’engagement social; c’est ce qu’il a dit aux prêtres lors du Jeudi Saint; ça a été son message à tous le 20 août dernier.
Colleen Carroll, animatrice à la chaîne catholique américaine EWTN, commente :
Le piège de l’activisme contre lequel le Pape Benoît met en garde est courant et familier : la tentation de trop s’aligner sur un parti politique donné, et de diaboliser ses adversaires; de confondre ses jugements personnels avec les vérités éternelles de la foi; et de définir la "position chrétienne" sur chaque question politique, avec pour effet de perdre de vue les quelques questions morales fondamentales sur lesquelles un authentique témoignage chrétien va le plus à contre-courant et est le plus nécessaire. […]
Si l’admonestation de Benoît contre les constructions sociales utopiques et la vision matérialiste du monde paraissent viser particulièrement les catholiques de gauche influencés par les théories marxistes, les conservateurs doivent eux aussi veiller à ne pas être absorbés par les partis politiques, durcis par l’idéologie, négligents de la charité et vidés de l’intérieur par une activité incessante.
Donc ni activisme, ni inactivisme – mais une action posée, qui ne perde jamais le sens du combat commun.