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Tribune libre

Billings et Lévitique 12 : ethos d’une paternité et maternité responsables (2/3)

Billings et Lévitique 12 : ethos d’une paternité et maternité responsables (2/3)

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4. Troubles de la fertilité
Citons la gynécologue chilienne Pilar Vigil :

De nombreuses études ont montré que 10 à 15 % des couples souffrent d’un trouble de la fertilité. Ces troubles sont principalement dus à : a) un dysfonctionnement ovulatoire (DO) généralement causé par des troubles hormonaux et b) des processus inflammatoires généralement secondaires à des infections du tractus génital (ITG), principalement des maladies sexuellement transmissibles.

Le dysfonctionnement ovulatoire est le trouble le plus fréquemment diagnostiqué chez les couples infertiles (37%) et est principalement associé à des cycles menstruels irréguliers. Les cycles irréguliers sont présents chez 10% des femmes mais avoir un cycle irrégulier ne signifie pas nécessairement avoir un dysfonctionnement ovulatoire.

Un dysfonctionnement ovulatoire peut être caractérisé par l’absence d’ovulation ou une activité ovulatoire anormale, comme on le voit dans les cycles avec des phases lutéales courtes ou anormales.

Les troubles endocrinologiques sont la cause la plus fréquente de dysfonctionnement ovulatoire. Ils peuvent être divisés en troubles hypothalamiques, troubles hypophysaires, troubles endocriniens généraux et troubles surrénaliens et/ou ovariens.
Les anomalies surrénaliennes et ovariennes sont la cause la plus fréquente des dysfonctionnements ovariens. Le plus courant est le syndrome des ovaires polykystiques (SOPK) : un dysfonctionnement ovulatoire causé par une hyperandrogénie. Chez ces femmes, les cycles sont généralement irréguliers, peu après la ménarche.

Les cycles se caractérisent par un état d’hyperœstrogénie où l’on identifie un type de mucus fertile continu ou la présence de plaques de mucus. Les cycles peuvent être ovulatoires, avec une longue phase folliculaire, ou anovulatoires.
https://woombinternational.org/wp-content/uploads/2022/10/Fertility-Disorders-Pilar-Vigil.pdf

5. Le SOPK, un désordre hormonal dans le monde de la Chute

Si le repos féminin joue un rôle dans le maintien des équilibres hormonaux, il nous faut comprendre plus largement l’importance de la compréhension de ces équilibres dans une société de plus en plus perturbée chimiquement. Traitons ici du SOPK.

Le syndrome des ovaires polykystiques (SOPK) est une maladie encore mal connue touchant les ovaires et dont les effets sont nombreux.

Le syndrome est caractérisé par un déséquilibre hormonal chez les femmes qui se traduit par des cycles menstruels irréguliers. Il semble exister une relation entre exposition aux perturbateurs endocriniens au cours de la vie utérine et ovaires polykystiques. Il s’agit d’une maladie qui touche 8 à 13% des femmes, et le mécanisme est encore mal élucidé.

Ces chiffres sont probablement sous-évalués parce qu’on ne diagnostique le SOPK que lorsqu’une situation d’hypofécondité ou d’infertilité est rencontrée.

Elle se caractérise par un déséquilibre de la glande hypophyse et de l’axe hypophyse-hypothalamus, engendrant entre autres une anomalie de sécrétion d’une hormone hypophysaire gonadotrope, l’hormone lutéinisante (LH). Ce déséquilibre hormonal a un effet direct sur les troubles ovulatoires. Les ovaires des femmes atteintes présentent de nombreux follicules, mais la maturation est souvent interrompue avant l’ovulation. Il se produit une augmentation inhabituelle de la production d’androgènes (hormones mâles) dans les ovaires, ce qui perturbe la production d’ovules. Les ovules se transforment en kystes, de petites poches remplies de liquide.

On estime heureusement que 60% des femmes touchées par ce syndrome sont fertiles (avant un an), bien que le temps de fécondation soit sensiblement plus long et que les ovulations soient irrégulières, ce qui réduit leurs chances de tomber enceinte. Ce déséquilibre hormonal peut présenter un grand nombre de symptômes plus ou moins importants : une virilisation de la femme (un taux de testostérone élevé induisant hirsutisme, acné, obésité de type androïde), une surcharge pondérale, anxiété ou dépression (l’image que le femme a d’elle-même peut être fortement dépréciée), et des menstruations peu fréquentes ou irrégulières (oligoménorrhée) ou au contraire des saignements excessifs pendant les menstruations (polyménorrhée), un épaississement de l’endomètre dû aux menstruations moins nombreuses.

Le fait que les règles soient rares abîme la muqueuse utérine. Pendant tout le temps où il n’y a pas de règles l’endomètre endure l’effet prolongé des œstrogènes. D’une certaine façon il y a trop d’œstrogènes par rapport à la progestérone, et l’œstrogènes est gêné par les androgènes.

Le syndrome n’a pas de traitement curatif. On ne peut traiter que quelques symptômes. La mise en place d’un régime alimentaire induit une amélioration globale des symptômes. Il permet la diminution du taux des androgènes, en particulier la testostérone libre, et suffit à entraîner des cycles ovulatoires dans plus de la moitié des cas. La pratique d’un sport régulier aide à stabiliser les taux d’hormones anormaux dans le corps, à éliminer les graisses où est principalement stocké entre autres le bisphénol A, entraînant une réduction de la pilosité et de l’acné.

Certains perturbateurs endocriniens favoriseraient la maladie, des études mettent en cause chez les rongeurs le bisphénol A. Les femmes atteintes auraient plus de BPA dans le plasma sanguin. Un autre perturbateur endocrinien, l’octyphénol, pourrait être directement lié au risque de SOPK. L’octyphénol est utilisé dans la composition des spermicides. Le rôle des diététiciens et des endocrinologues peut être très utile.
https://www.who.int/fr/news-room/fact-sheets/detail/polycystic-ovary-syndrome

6. Billings et le SOPK, un outil de restauration ?

La pilule est beaucoup donnée pour le SOPK. Cela va masquer les symptômes mais dès qu’on arrête la pilule contraceptive tout revient. Tout a été juste caché par la pilule.

Bien sûr il faut comprendre la situation dramatique d’une femme qui souffre de graves atteintes endocriniennes se manifestant par des symptômes de virilisation, d’hirsutisme, de forte pilosité ou d’acné, et qui souhaite avoir un enfant.

Si les médecins proposent des contraceptifs oraux et des antiandrogènes (des médicaments qui font baisser le taux d’hormones mâles dans l’organisme), il faut comprendre que la pilule contraceptive ne changera pas le SOPK sous-jacent qui réapparaîtra une fois la pilule arrêtée. Et cette solution ferme la possibilité d’une grossesse.
Billings est une bonne nouvelle pour les femmes et les couples en situation de SOPK. Dans cette situation, il faut abandonner l’idée d’un tableau théorique d’un cycle à 28 jours et se concentrer sur l’application rigoureuse de la méthode.

Dans cette situation de fécondité rare, il faut guetter la fenêtre de fécondité et pratiquer la règle d’un soir sur deux et du PIB interrompu. Dans ce type de cycle les choses n’arrivent jamais à l’improviste et tout est souvent lent. Il faut accepter de voir des cycles qui ont lieu sur deux mois, trois mois, quatre mois, cinq mois. Il faut tenir son tableau Billings et guetter la courte fenêtre de fécondité.

L’utilisation des tests d’ovulation urinaires pour détecter le pic de LH qui précède l’ovulation peut être une aide et doit être couplé à l’observation de la glaire. Cela dépend de la psychologie de la femme qui doit accepter de s’inscrire dans un temps long. Le test LH vient en complément de l’observation Billings et ne peut en aucun cas être le seul indicateur puisque le taux de LH élevé est un des éléments du syndrome.

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