Saint Pierre : un pêcheur devenu chef de l’Église
Aymeric Pourbaix, Véronique Jacquier et le père Jean-François Thomas échangent sur le premier pape :
“Soyez proches de votre troupeau, donnez votre temps et votre énergie à tous”
Lors de la messe d’ordinations sacerdotales célébrée vendredi en la fête du Sacré-Coeur, le pape Léon XIV a déclaré dans son homélie :
[…] Le ministère sacerdotal est un ministère de sanctification et de réconciliation pour l’unité du Corps du Christ (cf. Lumen gentium, n. 7). C’est pourquoi le Concile Vatican II demande aux prêtres de faire tout leur possible pour « conduire tous à l’unité dans l’amour » (Presbiterorum ordinis, n. 9), en harmonisant les différences afin que « personne ne se sente étranger » (ibid.). Il leur recommande d’être unis à l’évêque et au presbyterium (ibid., nn. 7-8). En effet, plus il y aura d’unité entre nous, plus nous saurons conduire les autres vers la bergerie du Bon Pasteur, pour vivre comme des frères dans la maison unique du Père.
À ce propos, saint Augustin, dans un sermon prononcé à l’occasion de l’anniversaire de son ordination, parlait d’un fruit joyeux de la communion qui unit les fidèles, les prêtres et les évêques, et qui trouve sa racine dans le sentiment d’être tous rachetés et sauvés par la même grâce et la même miséricorde. C’est dans ce contexte qu’il prononçait cette phrase célèbre : « Avec vous, je suis chrétien, pour vous je suis évêque » (Sermo 340, 1).
Lors de la messe solennelle d’ouverture de mon pontificat, j’ai exprimé devant le peuple de Dieu un grand désir : « Une Église unie, signe d’unité et de communion, qui devienne ferment pour un monde réconcilié » (18 mai 2025). Je reviens aujourd’hui pour le partager avec vous tous : réconciliés, unis et transformés par l’amour qui jaillit abondamment du Cœur du Christ, marchons ensemble sur ses traces, humbles et déterminés, fermes dans la foi et ouverts à tous dans la charité, portons dans le monde la paix du Ressuscité, avec cette liberté qui vient du fait de nous savoir aimés, choisis et envoyés par le Père.
Et maintenant, avant de conclure, je m’adresse à vous, très chers Ordinands, qui, dans quelques instants, par l’imposition des mains de l’évêque et par une effusion renouvelée de l’Esprit Saint, deviendrez prêtres. Je vous dis certaines choses simples, mais que je considère importantes pour votre avenir et pour celui des âmes qui vous seront confiées. Aimez Dieu et vos frères, soyez généreux, fervents dans la célébration des sacrements, dans la prière, surtout dans l’adoration, et dans le ministère. Soyez proches de votre troupeau, donnez votre temps et votre énergie à tous, sans vous ménager, sans faire de différences, comme nous l’enseignent le côté transpercé du Crucifié et l’exemple des saints. À cet égard, rappelez-vous que l’Église, au cours de son histoire millénaire, a eu – et a encore aujourd’hui – de merveilleuses figures de sainteté sacerdotale : depuis les communautés des origines, elle a engendré et connu, parmi ses prêtres, des martyrs, des apôtres infatigables, des missionnaires et des champions de la charité. Profitez pleinement de toute cette richesse : intéressez-vous à leur histoire, étudiez leur vie et leurs œuvres, imitez leurs vertus, laissez-vous enflammer par leur zèle, invoquez souvent et avec insistance leur intercession ! Notre monde propose trop souvent des modèles de réussite et de prestige discutables et inconsistants. Ne vous laissez pas séduire ! Regardez plutôt l’exemple solide et les fruits de l’apostolat, souvent caché et humble, de ceux qui ont servi le Seigneur et leurs frères avec foi et dévouement, et perpétuez leur mémoire par votre fidélité. […]
Message du Pape Léon XIV aux prêtres du monde : “un prêtre saint fait fleurir la sainteté autour de lui”
27 juin 2025 – Message du Pape Léon XIV aux prêtres du monde.
Chers frères dans le sacerdoce !
En cette Journée de la sanctification des prêtres, que nous célébrons en la solennité du Sacré-Cœur de Jésus, je m’adresse à chacun de vous avec un cœur reconnaissant et plein de confiance.
Le Cœur du Christ, transpercé par amour, est la chair vivante et vivifiante qui accueille chacun de nous, nous transformant à l’image du Bon Pasteur. C’est là que l’on comprend la véritable identité de notre ministère : ardents de la miséricorde de Dieu, nous sommes les témoins joyeux de son amour qui guérit, accompagne et rachète.
La fête d’aujourd’hui renouvelle donc dans nos cœurs l’appel à nous donner totalement au service du peuple saint de Dieu. Cette mission commence par la prière et se poursuit dans l’union avec le Seigneur, qui ravive continuellement en nous son don : la sainte vocation au sacerdoce.
Se souvenir de cette grâce, comme l’affirme saint Augustin, signifie entrer dans un « sanctuaire vaste et sans fond » (cf. Confessions, X, 8. 15), qui ne se contente pas de conserver quelque chose du passé, mais rend toujours nouveau et actuel ce qui y est déposé. Ce n’est qu’en faisant mémoire que nous vivons et faisons revivre ce que le Seigneur nous a confié, en nous demandant de le transmettre à notre tour en son nom. La mémoire unifie nos cœurs dans le Cœur du Christ et notre vie dans la vie du Christ, de telle sorte que nous devenons capables d’apporter au peuple saint de Dieu la Parole et les Sacrements du salut, pour un monde réconcilié dans l’amour. Ce n’est que dans le cœur de Jésus que nous trouvons notre véritable humanité d’enfants de Dieu et de frères entre nous. Pour ces raisons, je voudrais aujourd’hui vous adresser une invitation pressante : soyez des artisans d’unité et de paix !
Dans un monde marqué par des tensions croissantes, même au sein des familles et des communautés ecclésiales, le prêtre est appelé à promouvoir la réconciliation et à générer la communion. Être des artisans d’unité et de paix signifie être des pasteurs capables de discernement, habiles dans l’art de composer les fragments de vie qui nous sont confiés, pour aider les personnes à trouver la lumière de l’Évangile au milieu des tourments de l’existence ; cela signifie être des lecteurs avisés de la réalité, en allant au-delà des émotions du moment, des peurs et des modes ; cela signifie offrir des propositions pastorales qui engendrent et régénèrent la foi en construisant de bonnes relations, des liens de solidarité, des communautés où brille le style de la fraternité. Être des artisans d’unité et de paix signifie ne pas s’imposer, mais servir. En particulier, la fraternité sacerdotale devient un signe crédible de la présence du Ressuscité parmi nous lorsqu’elle caractérise le cheminement commun de nos prebyteriums.
Je vous invite donc à renouveler aujourd’hui, devant le Cœur du Christ, votre « oui » à Dieu et à son peuple saint. Laissez-vous façonner par la grâce, gardez le feu de l’Esprit reçu lors de votre ordination afin que, unis à Lui, vous puissiez être sacrement de l’amour de Jésus dans le monde. N’ayez pas peur de votre fragilité : le Seigneur ne cherche pas en effet des prêtres parfaits, mais des cœurs humbles, disposés à la conversion et prêts à aimer comme Lui-même nous a aimés.
Très chers frères prêtres, le Pape François nous a proposé à nouveau la dévotion au Sacré-Cœur comme lieu de rencontre personnelle avec le Seigneur (cf. Lett. enc. Dilexit nos, n. 103), donc comme lieu où apporter et résoudre nos conflits intérieurs et ceux qui déchirent le monde contemporain, car « en Lui, nous devenons capables d’entrer en relation de manière saine et heureuse et de construire dans ce monde le Royaume de l’amour et de la justice. Notre cœur uni à celui du Christ est capable de ce miracle social » (ibid., n. 28).
Au cours de cette Année Sainte, qui nous invite à être des pèlerins de l’espérance, notre ministère sera d’autant plus fécond qu’il sera enraciné dans la prière, le pardon, la proximité avec les pauvres, les familles, les jeunes en quête de vérité. Ne l’oubliez pas : un prêtre saint fait fleurir la sainteté autour de lui.
Je vous confie à Marie, Reine des Apôtres et Mère des prêtres, et je vous bénis de tout cœur.
Du Vatican, le 27 juin 2025
LÉON PP. XIV
Victoire de Donald Trump contre les juges
Par six voix contre trois, la Cour suprême a limité, vendredi, le pouvoir des juges de bloquer à l’échelle nationale les décisions de l’exécutif qu’ils considèrent comme illégales. C’est une victoire considérable pour l’administration Trump.
Le juge Amy Coney Barrett écrit :
«Lorsqu’un tribunal conclut que le pouvoir exécutif a agi illégalement, la réponse de ce tribunal ne peut pas être d’outrepasser lui aussi ses pouvoirs».
La Cour ne statue pas sur la constitutionnalité du décret présidentiel de Donald Trump revenant sur le droit du sol, à l’origine de ce contentieux. L’affaire porte sur la suspension de ce décret présidentiel, déclaré inconstitutionnel par tous les tribunaux et cours d’appel fédéraux qui en ont été saisis.
L’administration Trump demandait à la Cour non pas de lever la suspension du décret, mais d’en limiter la portée aux seules personnes ayant saisi la justice, dénonçant ce qu’elle décrit comme une dérive. Ce décret interdit au gouvernement fédéral de délivrer des passeports, des certificats de citoyenneté ou d’autres documents aux enfants dont la mère séjourne illégalement ou temporairement aux États-Unis, et dont le père n’est pas citoyen américain ou résident permanent – titulaire de la fameuse «carte verte».
Trump salue «une gigantesque victoire».
Il y a 250 ans Jane Austen ! Et toujours Emma, Mr Darcy, Mr Knightley, Ann Elliot, le capitaine Wenthworth … à vous de compléter !
Romancière anglaise née en 1775 dans le Hampshire, morte à Winchester en 1817, Jane Austen a grandi dans une famille de la petite noblesse anglaise, où elle a reçu une éducation soignée, notamment en littérature, en histoire et en musique. Son père, qui l’autorise à puiser dans sa vaste bibliothèque, lui forge un esprit curieux. Elle a commencé à écrire pour distraire sa famille dès son plus jeune âge, créant des histoires et des pièces de théâtre.
Ses personnages ne s’écartent guère du milieu dont elle est issue, la gentry de l’Angleterre rurale avec ses châtelains, ses pasteurs et ses officiers de marine. Toujours, elle reste attachée à peindre ce qu’elle connaît, écrivant dans l’une de ses lettres : “trois ou quatre familles dans un village de campagne, voilà justement ce sur quoi il faut travailler”. Son réalisme, son art de la satire et son humour mordant font d’elle un des écrivains les plus appréciés de son temps.
Jane Austen est l’auteur de six romans considérés comme des classiques. Le premier Raison et sentiments, 1811, connaît un bon accueil. Le succès vient plus vite pour Orgueil et préjugés, 1813, qui détourne les codes du roman sentimental. Puis s’écoulent six mois avant Mansfield Park. A l’occasion de la parution d’Emma, en 1815, elle apprend que même le Prince de Galles régent de la Couronne a lu tous ses livres. Ses romans qui décrivent la petite bourgeoisie anglaise du début du XIXe siècle, révèlent une parfaite peinture de cette société. Ses livres sont des lieux de discussion, et elle écrit des conversations brillantes et naturelles, ses personnages prenant vie lorsqu’ils parlent – une compétence que très peu de romanciers d’alors ou d’aujourd’hui possèdent. Et par son attention à la vie intérieure de ses héroïnes, Jane Austen contribua à poser les fondations du roman moderne. Kathryn Sutherland, spécialiste de Jane Austen : « Ses héroïnes ont une vie intérieure, écrite à l’encre, comme une sorte de dialogue avec elles-mêmes. Elles connaissent les frustrations et l’ennui du quotidien ; elles ressentent les limites que la société leur impose. Bien que sa fiction et son éthique soient centrées sur la vie des femmes, ses romans traduisent le désir de chacune de grandir, de changer, de devenir autre. Ce qu’Elizabeth Bennet et M. Darcy, Emma Woodhouse et M. Knightley, Anne Elliot et le capitaine Wentworth révèlent, contre toute attente, c’est la communication émotionnelle. L’extraordinaire intimité que les romans d’Austen inspirent à ses lecteurs, hommes et femmes, en découle. Elle nourrit notre intelligence émotionnelle. C’est le propre de la grande littérature. »
Dans le courant de l’année 1816, Jane Austen remanie Northanger Abbey, une parodie de roman gothique entreprise à vingt-trois ans, puis la fin de Persuasion, qui paraîtront sous son nom après sa mort, le 18 juillet 1817 à Winchester. Sa réputation dès lors ne cessera de grandir.
Durant la seconde moitié du XXe siècle se multiplient les recherches sur ses romans, qui sont analysés sous divers aspects, artistiques, idéologiques ou historiques. Peu à peu, la culture populaire s’empare de Jane Austen et les adaptations au cinéma ou à la télévision qui sont réalisées sur sa vie ou ses romans connaissent un vif succès. Cela déclenche un engouement pour son œuvre littéraire qui dès lors appartient non seulement au patrimoine littéraire de la Grande-Bretagne et des pays anglophones, mais aussi à la littérature mondiale. Elle fait aujourd’hui, comme les Brontë, l’objet d’un véritable culte : Jane Austen jouit d’une popularité croissante et quasi universelle.
Cette belle édition, reliée avec signet de couleu, pour ne surtout pas perdre la page, est une heureuse initiative, qui reprend l’intégrale de l’œuvre – les six romans achevés : • Raison et Sentiments • Orgueil et Préjugés • Mansfield Park • Emma • Persuasion • Northanger Abbey. Les gravures originales de Hugh Thomson 1860-1920, dessinateur irlandais dont l’humour et la finesse de trait sont à leur tour entrés dans l’imaginaire britannique y sont reproduites intégralement.
Plus d’informations et commandes sur LIVRES EN FAMILLE :
Jane Austen – L’intégrale, 900 pages, Belle édition reliée, 39 €
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Après plus de 80 jours de marche à travers le diocèse de Vannes, la Troménie de Sainte Anne prend la mer
Le 30 juin, la Troménie de Sainte Anne prend la mer. Après plus de 80 jours de marche à travers le diocèse de Vannes, la statue de sainte Anne prendra place sur un vieux gréement, accompagnée de l’équipe organisatrice et de Mgr Centène, et naviguera en escadre depuis Penerff jusqu’au port du Crouesty.
Dans le cadre du Jubilé des apparitions de sainte Anne à Nicolazic, organisé par le Diocèse de Vannes, une calèche tirée par un cheval de trait breton, portant une grande statue de sainte Anne, fait le tour du Diocèse de Vannes, du 7 mars 2025 au 26 juillet 2025.
La statue de Sainte Anne, posée sur une calèche tirée par un cheval de trait, sillonne depuis début mars près de 1800 km pendant 115 jours de marche, 115 messes, 115 veillées et animations culturelles/spirituelles, à travers tout le diocèse de Vannes. Moment extraordinaire de fraternité, de prière, de ferveur, rendez-vous où diverses structures participent à la dynamique : associations de randonneurs pour découvrir les parcours, écoles répondant avec des projets enthousiasmants, maisons de retraite, musiciens, conteurs et comédiens, …. autant de diversité pour une proposition s’adressant à tous, dans une dimension religieuse, mais également dans une dimension bien plus large. L’expression d’une piété populaire bien présente, piété populaire mise en avant par le Pape François en Corse.
La Troménie de Sainte-Anne est une initiative originale impulsée par Mgr Centène, évêque de Vannes. Une proposition unique en son genre, où une statue de Sainte-Anne sera tirée par un cheval et une calèche, traversant les terres morbihannaises au rythme des prières et des chants, des bombardes et des cornemuses. Cette pérégrination du XXIème siècle, qui trouve ses origines au XVIIe siècle, est devenue au fil des semaines un événement incontournable pour le diocèse de Vannes, avec comme point d’orgue le rendez-vous du Grand Pardon de Sainte Anne d’Auray à laquelle tout le diocèse est invité, le 26 juillet 2025.
La Troménie de Sainte-Anne est bien plus qu’une simple procession. Ce sera… et c’est déjà un événement dont les racines sont profondément ancrées dans l’histoire du Diocèse de Vannes, puisqu’il a vocation à rappeler à chacun l’importance de sainte Anne pour les Bretons. En 2025, cet événement revêt une signification particulière, marquant le jubilé des apparitions de Sainte-Anne à Yvon Nicolazic en 1625, un moment fondateur dans l’histoire du sanctuaire de Sainte-Anne d’Auray.
Programme EVARS : le Conseil d’Etat ni neutre ni objectif
Avec Juristes pour l’enfance, six autres associations et 300 parents, Le Syndicat de la Famille avait saisi le Conseil d’Etat sur les arrêtés de la ministre de l’Education nationale des 3 et 4 février 2025 sur le programme d’éducation affective, relationnelle et sexuelle. Le Conseil d’Etat rejette ces recours au motif, notamment, que les sujets seraient « traités de manière neutre et objective », que le programme ne porterait pas atteinte à la liberté de conscience des élèves et à la liberté éducative des parents, et qu’il repose sur « des notions tenant compte de l’état de la science ». Mais le Conseil d’Etat, qui n’étaye pas ses assertions, s’en tient à des affirmations subjectives, qui vont parfois même jusqu’au déni des enjeux de fond et des débats idéologiques actuels. Finalement, les points successivement égrenés dans la décision pour justifier les rejets des requêtes ne sont pas à la hauteur d’enjeux sensibles qui concernent 750.000 élèves environ par classe d’âge.
Dans sa décision, le Conseil d’Etat reprend, comme il est d’usage, les arguments des associations et particuliers requérants, mais pour conclure systématiquement et péremptoirement, en quelques lignes, « qu’il ressort des pièces des dossiers » que les critiques émises ne sont pas fondées.
Hormis ses allusions aux « pièces des dossiers », dont aucune citation n’est donnée, ce qui ne permet pas d’aller enfin sur le fond, le Conseil d’Etat se contente seulement, en réponse à chaque critique, de citer des extraits des objectifs et de l’introduction du programme.
Or ni ces objectifs ni cette introduction ne disent, en tant que tels, ce qui sera effectivement exposé aux élèves alors que le sujet de la contestation est là : il concerne évidemment des parties du programme en lui-même, soit des passages des pages 11 à 48 du document.
Finalement, la décision du Conseil d’Etat n’est pas étayée : ainsi, lorsqu’elle affirme « qu’il ressort des pièces des dossiers que ces sujets y sont traités de manière neutre et objective, en tenant compte de l’état de la science » (point 20), la décision méconnaît la science, qui n’a jamais donné de définition de l’identité de genre, laquelle est par définition subjective et, justement, sans fondement scientifique.
Lorsque le Conseil d’Etat déclare que le programme ne porte pas atteinte à l’intégrité physique et psychique des personnes, il omet le fait qu’exposer une distinction entre le sexe et le genre à partir de la classe de 5e, comme le programme le prévoit, c’est ouvrir auprès d’élèves qui approchent de l’adolescence des doutes vertigineux sur leur propre identité.
Lorsque le Conseil d’Etat estime « neutre » le fait de parler « d’identité de genre » au motif que cette notion figure dans le droit français (point 18), il omet aussi la jeunesse des élèves, laquelle implique de s’adapter à eux. Et à ce sujet, justement, il estime (une fois encore, sans l’étayer) que le programme est adapté à chaque âge : mais de fait, ce n’est pas parce qu’il est affirmé en introduction qu’il est adapté à chaque âge ni même parce qu’il fait des différences par âge qu’il l’est de manière suffisante et ajustée.
En outre, la notion d’identité de genre ressort de convictions idéologiques et, à ce titre, elle peut évidemment porter atteinte au respect de la liberté éducative des parents.
Et lorsque le Conseil d’Etat écrit que « les requérants ne sont pas fondés à soutenir que les actes attaqués auraient été édictés en méconnaissance du principe de neutralité et de la liberté des parents d’élever leurs enfants dans un sens conforme à leurs convictions », on ne peut que regretter qu’il n’ait pas pris non plus en compte l’extrait du programme suivant lequel, en CP, il faudra aborder « les différents types de familles », notamment « hétéroparentale, homoparentale ». Or le sujet de l’homoparentalité n’est pas anodin ou neutre dans la mesure où elle prive sciemment des enfants de père ou de mères et renvoie aux débats anthropologiques, éthiques et politiques sur la PMA sans père et la gestation pour autrui. Quant au fait d’évoquer l’orientation sexuelle des parents, il est justement contraire à l’affirmation du Conseil d’Etat suivant laquelle ce programme n’enseignerait pas la sexualité à des mineurs à un âge trop précoce (point 22).
De nombreux autres exemples pourraient être indiqués qui montrent que la décision du Conseil d’Etat est subjective, voire dans le déni des enjeux du débat.
Les avis péremptoires égrenés dans la décision ne sont pas à la hauteur d’enjeux qui concernent 750.000 élèves environ par classe d’âge, ainsi que leurs parents.
Juristes pour l’enfance ne compte pas en rester là :
Juristes pour l’enfance est évidemment déçue, même si elle n’est pas surprise compte-tenu de la teneur des conclusions du rapporteur public Jean-François de Montgolfier, lors de l’audience du 6 juin dernier. Plus que leur sens, qui concluait au rejet de notre requête, c’est surtout le mépris et la présentation biaisée et caricaturale de nos arguments que nous soulignons. Ce traitement nous a été réservé, au contraire des autres dossiers examinés lors de la même audience, quand bien même le rapporteur concluait au rejet des requêtes.
Ce fait, couplé avec la pauvreté de la décision qui se contente de rejeter nos arguments par des généralités péremptoires, contribue à la baisse fracassante de la qualité de la justice.
Principe de primauté éducative des parents et leur autorité parentale écartés
Contrairement à ce qu’affirme le Conseil d’Etat le principe de primauté éducative des parents et leur autorité parentale sont écartés, comme le principe de participation des parents à la communauté éducative fixé par le Code de l’éducation. Certes la loi ne prévoit pas le détail de l’information qui doit être donnée aux parents. Mais le Conseil se trompe en faisant une interprétation littérale de la loi. Lorsque la loi dispose que la formation scolaire complète l’action de la famille, cela suppose a minima que les parents soient tenus informés de manière détaillée du contenu et des modalités de cette formation scolaire. L’EVARS est le seul domaine qui ne fera pas l’objet de l’information complète donnée par chaque enseignant en début d’année lors de la réunion scolaire de rentrée.
Respect de la vie privée et de l’intimité ignoré
Nous maintenons que la vie privée des élèves n’est pas respectée par ce programme d’EVARS, parce que sa manière d’aborder la sexualité est en soi intrusive au regard du respect de la vie privée et de l’intimité de chaque élève.
Les stades de développement psycho-affectif méconnus
Le respect du stade de développement psycho-affectif des enfants n’est pas assuré, d’une part parce que le programme ne pourra pas faire l’objet d’une adaptation à chaque cas singulier contrairement à ce qu’affirme le Conseil, et d’autre part parce que des parties du programmes sont en soi inadaptées à l’âge des enfants ou un apprentissage collectif.
La lutte contre les violences sexuelles privée d’effectivité
Nous confirmons que l’objectif de lutte contre les violences sexuelles ne peut être atteint avec cet enseignement 1) qui se refuse à poser une parole claire sur la nocivité pour toute la société des contenus pornographiques violents, sexistes et dégradants, 2) qui ne met pas l’accent sur l’interdit, 3) qui ne tient pas compte de l’immaturité affective des enfants et des adolescents qui les empêche très souvent de donner un consentement libre et éclairé, comme nous l’expliquons ICI.
Absence de neutralité
Nous maintenons que ce programme ne respecte pas le principe de neutralité. Contrairement à ce que prétend le Conseil d’Etat, enseigner l’existence d’une identité de genre distincte du sexe biologique ne reprend pas l’état de la science. Quant à l’état du droit, le fait que cette notion soit entrée dans le code pénal, ne peut justifier que l’on enseigne aux élèves une fiction non reconnue par la science.
Maintien du flou juridique s’agissant des associations intervenantes dans les collèges et lycées
Enfin, nous nous étonnons que le Conseil d’Etat n’ait pas jugé bon de clarifier le statut des associations autorisées à intervenir dans les établissements scolaires. Le mémoire du Ministère de l’éducation nationale repris par le rapporteur public soutient qu’il n’existe pas de monopole des associations agréés et que d’autres associations peuvent intervenir dans les établissements scolaires. Sur le terrain, les inspecteurs d’académie s’appuyant sur la circulaire disent le contraire. Le Conseil d’Etat n’a pas été capable de clarifier le droit. On ne peut que le regretter.
Nous nous concerterons dans les prochains jours avec nos avocats pour décider de la suite à donner à cette décision.
Consécration de la France au Sacré-Coeur
En ce 27 juin, solennité du Sacré-Coeur, les évêques de France ont renouvelé la consécration de notre patrie au Sacré-Coeur, à l’occasion des 350 ans des apparitions, déclarant notamment solennellement:
Nous, réunis aujourd’hui pour célébrer le 350ème anniversaire de la dernière apparition du Christ en son Sacré-Cœur à sainte Marguerite-Marie, au cœur de l’année sainte 2025 qui nous appelle à devenir des « pèlerins del’espérance », nous venons demander la grâce de « rendre amour pour amour ». Alors que les inquiétudes sont grandes quant à l’avenir de notre planète et de notrehumanité, nous mettons nos pas dans ceux des générations précédentes. Devant Dieu et en lui, confiant en laforce de l’Esprit-Saint qui répand en nous la charité, nous redisons, notre foi que l’amour, contemplé comme donmutuel en la Trinité sainte, est la force qui donne la vie et qui permet de la partager ; nous redisons notreespérance qu’à nous aussi, à nos générations et aux générations à venir, malgré nos faiblesses, il est donnéd’apprendre à aimer comme Dieu aime.
Cette consécration avait déjà été faite par leurs prédécesseurs le 11 juin 1915 et le 17 juin 1945.
Cette année, la cérémonie a été faite en présence du cardinal François-Xavier Bustillo, évêque d’Ajaccio et légat pontifical pour cette occasion, de Mgr Eric de Moulins-Beaufort, évêque de Reims et président de la CEF, de Mgr Benoit Rivière, évêque d’Autun, de Mgr Denis Jachiet, évêque de Belfort, de Mgr Jacques Benoit-Gonin, évêque de Beauvais, de Mgr Xavier Malle, évêque de Gap, de Mgr Pierre Antoine Bozo, évêque de Limoges, de Mgr Yves Le Saux, évêque d’Annecy, de Mgr Grégoire Drouot, évêque de Nevers et de Mgr Jean Legrez, évêque émérite d’Albi.
Deo gratias!
Et remercions aussi nos évêques pour cette consécration dont la France et le monde ont tant besoin (et à laquelle nous sommes invités à nous associer en nous consacrant nous-mêmes et nos familles au Sacré-Coeur).
Une communion à géométrie variable
Jean-Pierre Maugendre revient sur l’élection de la nouvelle présidente des Scouts et Guides de France, militante de gauche, LGBT et pro-avortement :
Le grand public a découvert avec un certain étonnement que la nouvelle présidente des Scouts et Guides De France, Marine Rosset, était une élue socialiste, partisane de la défense des « droits des femmes, le droit à avorter », lesbienne assumée et mère d’un petit garçon. Rappelons que l’association des SGDF, qui rassemble 100 000 jeunes, est une œuvre dite d’Eglise qui a pignon sur rue dans toutes les paroisses de France et qui bénéficie donc de subventions directes ou indirectes (mise à disposition de locaux) de la part des paroisses, des diocèses et de la Conférence des Evêques de France (CEF). L’aumônier général le père Xavier de Verchère, un religieux salésien, s’est désolidarisé du résultat de ce vote : « Je ne m’associe pas à ce choix » a-t-il déclaré.
N’est-ce pas un peu court ?
Une étrange paroissienne
En effet, Marine Rosset était depuis 2022 vice-présidente de l’association. C’est donc munie de cette précieuse qualité, qu’elle a pu être candidate aux élections législatives de juin 2024 sous l’étiquette du Nouveau Front Populaire. Dans le silence assourdissant des autorités de tutelle de l’association. Notons, en outre, que cette élection bénéficie du soutien massif de l’institution puisque madame Rosset a obtenu 22 voix des 24 votants. Il ne s’agit pas d’un accident de parcours mais du ralliement massif et public de cette association de jeunesse à l’idéologie woke. En clair, le Conseil d’Administration des SGDF, patronné par les évêques de France, considère qu’il est tout à fait possible et légitime d’être « en même temps » catholique, homosexuelle, favorable à l’avortement, à la PMA et, probablement, à la GPA.
Et la communion dans tout ça ?
Il est curieux d’observer qu’à cette occasion aucune autorité ecclésiastique, à commencer par l’évêque accompagnateur des mouvements scouts à la Conférence des Evêques de France, Mgr Bozo, évêque de Limoges, ne s’est exprimée sur la rupture de communion que semblerait pourtant légitimement constituer ces prises de positions publiques parfaitement hétérodoxes. Serait-on toujours en communion avec l’Eglise en étant partisan de l’avortement et de la PMA, mais en rupture de communion quand on a le malheur d’être attaché aux pédagogies traditionnelles de la foi ? Car les faits sont là : une association dont la direction assume des positions largement hétérodoxes au regard de l’enseignement moral de l’Eglise est toujours réputée catholique avec les avantages sociaux, psychologique et financiers associés à cet état alors que, dans le même temps, vouloir enseigner ou suivre le catéchisme de saint Pie X ou vouloir être baptisé selon le rituel antérieur à la réforme liturgique serait un signe manifeste de « rupture de la communion ». En effet, pendant que les Scouts et Guides de France poursuivent leur descente aux enfers, doctrinale et intellectuelle, sous la paternelle et bienveillante houlette des évêques de France, ceux-ci mènent massivement, hormis quelques exceptions notables, une forme de harcèlement ecclésiastique continu et systématique contre les prêtres et les fidèles attachés à la tradition liturgique de l’Eglise : interdiction de mariages ou de confirmations avec célébration de la messe traditionnelle, obligations de s’associer aux catéchismes recyclés, remplacement de prêtres Ecclesia Dei par des prêtres diocésains acquis aux méthodes pastorales post conciliaires, etc. Dernier épisode en date : les chiffres officiels des ordinations sacerdotales en France, en 2025, ne prennent pas en compte les prêtres français ordonnés dans des communautés traditionnelles même en situation régulière avec Rome. Incidemment, nous nous permettons de signaler à la direction de la communication de la CEF que traditionaliste ou traditionalisme s’écrit avec un seul « N » même si traditionnel s’écrit avec deux « N ». C’est curieux mais c’est ainsi !
Nous nous en doutions mais maintenant nous le savons : les envolées épiscopales plus ou moins lyriques ou comminatoires sur la communion qui serait plus ou moins pleine, ou vide ! ne sont que des prétextes. D’ailleurs on aurait très prosaïquement envie de dire que la communion c’est comme le mariage : on est ou on n’est pas marié. Point final. On n’est pas plus ou moins pleinement marié… Il en est de même pour la communion. On est ou on n’est pas catholique et donc en communion avec la foi et la hiérarchie de l’Eglise, dans la limite de ses attributions. Point final, terminé. L’appel à la pleine communion se révèle, en réalité, trop souvent être une arme par destination afin de briser les résistances de ceux que n’enthousiasment guère les nouveautés conciliaires et post conciliaires.
Et l’avenir ?
Ayant pris bonne note des réserves du père de Verchère que va-t-il désormais se passer ? A priori rien. Les évêques de France ont depuis longtemps dans leur ADN de ne rien faire qui puisse manifester une opposition, autre que verbale, aux courants dominants du libertarisme contemporain. Comme pour la constitutionnalisation de l’avortement ou le vote de la loi sur le suicide assisté, un communiqué finira par être publié dans lequel nos pasteurs se déclareront « vigilants et inquiets ». Le sel de la terre est devenu le sucre de la planète, verte bien sûr. Très concrètement après négociations discrètes puis admonestations publiques les évêques de France pourraient retirer le label catholique à l’association des SGDF ce qui signifierait : retrait des aumôneries, cessation des annonces dans les lieux de culte, suppression des locaux mis à disposition, arrêt des subventions, etc. Tout cela a bien été pratiqué à l’encontre de tous ceux qui ne souhaitaient que vivre paisiblement leur foi dans la fidélité aux méthodes et aux pratiques qui avaient fait leurs preuves pendant des siècles.
Au fond un des drames majeurs de notre temps n’est-il pas que cela fait bien des siècles que l’Eglise de France n’a pas compté en son sein de saints évêques, du moins reconnus comme tels par l’Eglise et ainsi proposés en modèles à leurs confrères et au peuple fidèle. Sans doute est-il un peu abusif de chercher à récupérer Saint François de Sales (1567-1622) qui était savoyard et évêque de… Genève. On notera cependant l’existence des bienheureux Alain de Solminihac (1593-1659), évêque de Cahors, Pierre-Louis de la Rochefoucauld (1744-1792) évêque de Saintes, martyr et bienheureux, assassiné le 2 septembre à la prison des Carmes, François-Joseph de la Rochefoucauld (1736-1792), évêque de Beauvais, martyr et bienheureux, lui aussi assassiné à la prison des Carmes. C’était il y a bien longtemps ! Le fait est là, incontestable : ces derniers siècles la France a donné à l’Eglise de saints prêtres (le curé d’Ars), de saints religieux (le père de Foucauld) de saintes religieuses (Thérèse de l’Enfant-Jésus), de saints laïcs (les époux Martin). Mais point d’évêques portés sur les autels.
Mon Dieu donnez-nous de saints évêques animés d’un zèle ardent pour votre gloire et le salut des âmes, véritables pasteurs de leurs troupeaux respectifs, et préservez-vous des fonctionnaires ecclésiastiques, simples courroies de transmission de la CEF, imprégnés de l’esprit du monde, à l’esprit dur et au cœur sec !
Les priorités de la Commission européenne
Le gouvernement hongrois a envoyé une lettre aux ambassadeurs de plusieurs pays de l’Union européenne pour les mettre en garde contre une éventuelle participation à la marche LGBT+ prévue samedi, malgré l’interdiction prononcée par la police locale. “La situation juridique est claire : la Pride est un rassemblement interdit par la loi”, écrit le ministre de la Justice hongrois, Bence Tuzson. Ceux qui y participeraient commettraient donc une infraction, prévient-il.
Les représentations diplomatiques et culturelles de 33 pays ont publié une déclaration de soutien à l’événement. Parmi les 27 Etats membres, l’Italie, la Croatie, la Slovaquie, la Roumanie et la Bulgarie ne faisaient pas partie des signataires.
Les autorités plaident pour que la marche se déroule dans un lieu fermé, comme un stade ou un hippodrome, à l’abri du regard des mineurs. La ville et les organisateurs ont refusé l’option proposée par le gouvernement, “préférant la confrontation et l’illégalité”, a fustigé le porte-parole du gouvernement hongrois, Zoltan Kovacs.
Ursula von der Leyen a publié une vidéo de propagande LGBT, à vomir, pour appeler les autorités hongroises « à autoriser la Pride de Budapest à se dérouler sans crainte de sanctions pénales ou administratives à l’encontre des organisateurs ou des participants ». Et d’ajouter : « A la communauté LGBTIQ+ en Hongrie et au-delà : je serai toujours votre alliée. »
Viktor Orban a répliqué :
« J’exhorte la Commission européenne à s’abstenir de toute ingérence dans les affaires policières des États membres, où elle n’a aucun rôle à jouer. »
En revanche Ursula n’a rien trouvé à redire suite aux interventions de la police allemande chez 150 personnes soupçonnées de « discours de haine » sur les réseaux sociaux, dans le cadre de la 12e « journée d’action contre la haine et l’incitation à la violence en ligne ». Les poursuites pour « discours de haine » ont quadruplé ces trois dernières années. La police de Berlin ajoute des conseils de délation :
« Il existe déjà aujourd’hui de nombreux moyens faciles de signaler les crimes haineux sur Internet. Dans ce contexte, la police recommande de porter plainte auprès de n’importe quel commissariat de police ou en ligne via la police en ligne, de contacter des centres de signalement centralisés tels que REspect, HateAid ou le Centre de signalement des contenus illégaux sur Internet (ZMI), de signaler les messages haineux aux fournisseurs de réseaux sociaux et de leur demander de supprimer les contenus punissables, et de sauvegarder soi-même le message concerné, par exemple sous forme de capture d’écran, afin de conserver les preuves. »
Ligue Albanaise pour le Retour au Catholicisme
L’abbé Pagès publie sur son site la lettre d’un membre de la Ligue Albanaise pour le Retour au Catholicisme. Extrait :
[…] Je suis juriste, patriote albanais, et depuis le 15 septembre 2024, catholique.
J’ai publiquement apostasié de l’islam au terme de longues années de recherches, de doutes et de prières. L’analyse approfondie des textes de l’islam sunnite a été, pour moi, une déflagration intérieure : elle a brisé mes certitudes et anéanti toute illusion. Pourtant, au cœur de ce vide, la lecture de plusieurs ouvrages dont Dieu, la science, les preuves d’Olivier Bonnassies et Michel-Yves Bolloré, m’a d’abord réconcilié avec l’idée d’un Créateur. Une lumière nouvelle s’est alors levée sur ma quête spirituelle.
Mon père, historien, s’appelait Mohamed. Il a quitté l’islam et a été baptisé le jour de son 70e anniversaire, le 9 mai 2024, jour de l’Europe. Il porte désormais le nom de Belisar, en hommage au général byzantin Belisarius d’origine illyrienne.
Avec mon père et d’autres intellectuels albanais, ex-musulmans ayant reçu le baptême, nous avons fondé la Ligue Albanaise pour le Retour au Catholicisme, établie à Bruxelles (en albanais : Lidhja Shqiptare për Rikthim në Katolicizëm me seli në Bruksel) dont je suis le porte-parole francophone.
Mais, ce n’est ni de mon père, ni de moi-même, dont je voudrais vous parler aujourd’hui.
Je vous écris aujourd’hui pour vous informer d’un mouvement profond de retour au catholicisme chez les Albanais, notamment au Kosovo. Ce mouvement est une réponse naturelle à une vérité que nous redécouvrons : nous n’avons jamais été musulmans dans notre âme, ni dans notre histoire profonde.
Les Albanais sont les descendants directs des Illyriens, peuple indo-européen ancien, christianisé dès les premiers siècles. L’Apôtre Paul l’écrit aux Romains : “Depuis Jérusalem, et tout alentour, jusqu’en Illyrie, j’ai pleinement annoncé l’Évangile du Christ” (Rm 15,19). Il y a là le témoignage d’une vocation précoce : nous sommes parmi les tout premiers chrétiens d’Europe.
C’est depuis nos terres que sont sortis certains des plus grands empereurs romains convertis ou protecteurs du christianisme : Constantin le Grand, d’origine illyrienne, né en Mésie (aujourd’hui Niš, à deux pas du Kosovo), est celui qui a mis fin aux persécutions et donné au christianisme sa reconnaissance impériale. Dioclétien, Justinien Ier, Gratien, Théodose Ier, tous d’origine illyrienne, ont façonné l’Europe chrétienne. Et plus tard, l’Église universelle a compté dans ses rangs le pape Clément XI Albani, d’origine albanaise.
Notre héros national, Gjergj (Georges en français) Kastrioti Skanderbeg, s’est levé au nom du Christ pour défendre l’Europe chrétienne face à l’Empire ottoman, ce qui mena le pape Calixte III à lui décerner le titre d’Athleta Christi.
Et nous avons donné au monde Sainte Mère Teresa, témoin de l’Évangile et lumière pour toute l’humanité.
L’islam, en revanche, n’a jamais été un choix libre pour nous. Il nous a été imposé par le sabre ottoman. Malgré cinq siècles d’occupation, la grande majorité des Albanais n’ont jamais été pratiquants. Nos aïeux étaient crypto-catholiques : musulmans de façade, chrétiens dans le cœur, fidèles à l’Évangile dans le secret des maisons.
Cette fidélité cachée remonte aujourd’hui à la lumière. Le 20 octobre 2023, à Deçan, au Kosovo, soixante-dix Albanais se sont levés et ont déclaré publiquement : “À partir de ce jour, nous ne sommes plus musulmans” . Depuis, des milliers d’autres ont suivi. Non dans la haine de l’autre, mais dans le désir de redevenir pleinement eux-mêmes.
Et je suis convaincu, avec gravité mais sans emphase, que ce qui renaît ici pourrait se propager ailleurs. Non comme une mode, mais comme une réaction de fond : une volonté d’arracher nos peuples à la dépossession spirituelle.
Mon Père, vos vidéos m’ont accompagné bien avant mon retour au Christ. Vos paroles, fermes et enracinées, mais sereines, m’ont touché. Elles m’ont montré qu’il est possible de combattre sans perdre la paix intérieure, d’aimer la vérité sans se faire idéologue, de rester catholique sans se dissoudre dans le relativisme.
C’est pourquoi aujourd’hui, après des mois de réflexion, je me permets de vous écrire : non pour demander, mais pour témoigner.
Je vous écris pour vous informer que quelque chose renaît ici. Une nation meurtrie qui retrouve sa foi première. Une terre chrétienne qui rejette les chaînes de l’islam et redécouvre ses racines.
Ce qui se joue aujourd’hui chez les Albanais n’est pas anecdotique. Ce mouvement de retour au catholicisme est une réaction vitale contre l’islamisation rampante, contre la perte de soi. Mais il est aussi, et surtout, une pulsion de résurrection.
Et peut-être aussi un signal adressé à toute l’Europe, un message discret à cette Europe déchristianisée, amnésique et désorientée pour lui rappeler que la mémoire chrétienne des peuples ne meurt jamais totalement. Elle attend. Elle veille. Et parfois, elle ressuscite. Ce que nous vivons, nous, Albanais, pourrait bien préfigurer un retournement plus vaste.
Car l’Europe, si elle doit renaître, renaîtra d’abord par ses marges.
Comprendre le traditionalisme au sein de l’Eglise catholique en 2025
Dans une Église confrontée à une crise profonde – chute de la pratique, confusion doctrinale, désertification spirituelle –, un phénomène croît discrètement mais sûrement : l’attachement
croissant de nombreux fidèles, jeunes, prêtres et communautés à la liturgie traditionnelle, héritée du missel de saint Pie V.
Academia Christiana, en lien avec l’Association Culturelle d’Éducation Intégrale (ACEI), publie un Livre blanc de la tradition. Cet ouvrage gratuit de plus de 60 pages propose une analyse documentée et accessible sur :
- l’histoire et les causes profondes de l’attachement à la liturgie ancienne,
- les chiffres clés (prêtres, communautés, lieux de messe dans le monde),
- les controverses actuelles (notamment après Traditionis custodes),
- les perspectives d’avenir pour l’unité et la paix liturgique.
À l’heure où de nombreux jeunes retrouvent la foi à travers cette forme liturgique, ce document entend favoriser la compréhension mutuelle, loin des caricatures ou des conflits internes.
Ce livre blanc dresse un état des lieux documenté et rigoureux du mouvement traditionnel catholique en France et dans le monde. Il en retrace les racines historiques, les causes profondes – Révolution française, modernisme, réforme liturgique –, les blessures encore vives (notamment la crise de 1988), mais aussi les fruits visibles : vocations, conversions, familles nombreuses, écoles libres, ferveur missionnaire.
Sans polémique ni complaisance, il éclaire les enjeux d’avenir : paix liturgique, reconnaissance canonique, unité dans la vérité, fidélité à la foi reçue. Il propose des pistes concrètes pour sortir
des impasses et redonner toute sa place à un trésor liturgique fécond.
Dans sa conclusion, l’ouvrage propose quelques pistes pour sortir de l’impasse :
Plusieurs voies peuvent être explorées pour construire un avenir paisible et fécond :
- D’abord la sainteté, l’humilité et la charité, travailler ensemble au salut des âmes : ce sont les seules garanties d’un témoignage crédible.
- La libéralisation de la célébration du rite tridentin, sans suspicion ni restriction arbitraire.
- Certains traditionalistes proposent que soient donnés aux traditionalistes unis à Rome un ou plusieurs évêques qui puissent assurer l’administration de tous les sacrements et servir de relais aux autres évêques.
- Une proposition du magistère pour résoudre certaines ambiguïtés de textes du Concile Vatican II.
- Une réforme du missel de Paul VI, à la lumière du missel de saint Pie V : redécouverte de l’orientation liturgique, réhabilitation du latin, réintégration du silence, retour du canon romain, communion sur la langue…
Le Christ-Roi, horizon de la mission catholique
Enfin, cette paix liturgique ne saurait être séparée d’une ambition plus large : le témoignage public de la foi. La Royauté du Christ n’est pas une image pieuse. Elle est un appel à ordonner la société au bien commun, à restaurer un droit naturel inspiré par la loi divine, à faire rayonner l’Évangile dans les lois, les mœurs et les institutions. L’Église ne peut renoncer à sa mission civilisatrice sans se trahir elle-même. La liturgie traditionnelle, parce qu’elle forme des âmes solides, peut nourrir une génération de témoins — dans les familles, dans les paroisses, dans la cité.
Qui est ce fameux « Nicolas qui paie » ?
La presse découvre l’existence de Nicolas, ce contribuable surtaxé par l’Etat de l’assistance, qui “provoque la déperdition des forces humaines, l’hypertrophie des appareils publics, animés par une logique bureaucratique plus que par la préoccupation d’être au service des usagers, avec une croissance énorme des dépenses” (encyclique CA n°48).
C’est l’occasion de rediffuser ce tube de Borgo pour comprendre qui est ce fameux Nicolas :
L’indécence du député écologiste Emmanuel Duplessy à l’égard d’une femme tétraplégique
Alors que les députés débattaient à l’Assemblée, le député écologiste Emmanuel Duplessy a dénoncé la situation familiale d’Éric Ciotti, l’accusant de faire hospitaliser sa mère dans un service de soins réservé à des séjours de courtes durées, et ce, pendant 18 ans. Coût estimé pour la sécurité sociale d’une hospitalisation dans un service inadapté durant presque 20 ans ? «500.000€. Mais ce n’est pas grave, c’est Nicolas qui paie», s’est exclamé le député du Loiret :
Ce matin, nous débattons de l’exécution provisoire d’une peine d’inéligibilité.
Le député écologiste du Loiret @EmmDuplessy ne trouve rien de mieux que s’en prendre ironiquement à la maman d’@eciotti, tétraplégique et sur son lit de souffrance depuis 24 ans.
La honte. ⤵️ pic.twitter.com/6XE1UGjf71
— Thomas Ménagé (@Thomas_Mng) June 26, 2025
Éric Ciotti a répliqué :
«Ma mère est tétraplégique, elle a subi un AVC il y a 24 ans». «Elle est sur un lit de souffrance, nourrie artificiellement, et est sous un respirateur. Vous m’obligez à évoquer cette situation personnelle et vous venez aujourd’hui de remettre en cause sa capacité à être hospitalisée». «Qu’est-ce qu’il faut faire ? L’éliminer ? C’est ce que vous demandez ? (…) C’est honteux, c’est indigne, vous êtes dépourvu de toute humanité».
I-Média : Des services “secrets” à la rescousse de la Grosse Presse !
Cette semaine, Martial Bild et Floriane Jeannin reviennent sur les millions d’euros d’argent public détournés pour contrôler l’information, les dérives sécuritaires qui étouffent nos libertés ainsi que les conflits d’intérêts au cœur du service public.
Le dossier du jour : Ce que les Français paient pour restreindre leurs libertés !
- ARCOM : 50 millions € pour la “régulation” médiatique et l’autocensure des journalistes en plateaux
- Surveillance Informatique Gouvernementale (SIG) : 14,1 millions pour “analyser” (et donc contrôler) l’opinion publique
- VIGINUM : 7 millions € pour traquer “l’ingérence étrangère” mais AUSSI citons les : “le dénigrement des médias traditionnels pour attirer vers leurs alternatifs”
A travers ces trois exemples, une question : ces organismes servent-ils la démocratie… ou la censure ? Une chose est sûre, ces quelques 71 millions pour mieux vous museler sortent directement de vos poches !
L’image de la semaine – Fête de la Musique : Quand la liesse populaire devient une crise !
Ces derniers temps, chaque rassemblement populaire a fini par sombrer dans le chaos. La fête de la musique n’aura pas fait exception, sacrifiée sur l’autel de l’insécurité et de l’ensauvagement de la population avec plus de 300 interpellations et de nombreux débordements malgré plus de 6 000 membres des forces de l’ordre mobilisés à Paris.
Les pastilles de l’info :
- 6 milliards € pour les JO de Paris 2024 : Le vrai coût derrière l’aveuglement médiatique
- Jordan Bardella : La stratégie de la raclette
- Nicolas qui paie : Un symbole viral et politique
- Pierre-Edouard Stérin : Le milliardaire le plus attaqué par le service public
- Léa Salamé au 20h de France 2 : Conflit d’intérêts ?
- Delphine Ernotte sur Quotidien : La femme qui valait 4 milliards
Portrait piquant : Raphaël Glucksmann, l’homme derrière Léa Salamé… et les ambitions présidentielles 2027
En critiquant la canonisation de Carlo Acutis, le Professeur Andrea Grillo a montré son vrai visage
Le Professeur Andrea Grillo enseigne depuis 1994 la théologie sacramentaire à Rome. C’est une sorte d’intégriste de la nouvelle messe car il est connu pour ses nombreuses critiques du vetus ordo. Mais cette fois c’est à Carlo Acutis, qui sera canonisé le 7 septembre, qu’il s’en est pris :
Comment est-il possible qu’un jeune bienheureux puisse communiquer une théologie eucharistique aussi ancienne, aussi lourde, obsessionnelle, concentrée sur l’inessentiel et si négligée par rapport aux choses décisives ? Comment est-il possible que tous les progrès réalisés par l’Église au cours des 70 dernières années, en termes de compréhension de la valeur ecclésiale de l’Eucharistie et de sa célébration, aient été communiqués d’une manière si déformée au jeune communicateur ardent, au point de lui suggérer une compréhension si lacunaire, si défectueuse, si unilatérale ? Qui l’a poussé à s’intéresser aux « miracles », en négligeant le vrai miracle ? […]
Le véritable cœur de l’Eucharistie, l’unité entre le corps sacramentel et le corps ecclésial, est oblitéré et oublié. Après tout, c’est une chose peu fréquentée, précisément par les adultes. Cette forme de grave impolitesse eucharistique doit-elle devenir, à travers Charles qui en a été la première victime, un modèle à proposer à tous les jeunes ? Plaisante-t-on vraiment ? Qui aura le culot – et le cœur sec – de soutenir une telle ineptie ?
Son propos est intéressant par son excès. Dans une émission de la BBC sur la messe traditionnelle, le cardinal Roche, préfet du dicastère pour le culte divin, avait osé déclarer :
« Vous savez, la théologie de l’Église a changé. Alors qu’auparavant le prêtre représentait, à distance, toutes les personnes – celles-ci étaient pour ainsi dire canalisées par cette personne qui était la seule à célébrer la messe – ce n’est pas seulement le prêtre qui célèbre la liturgie, mais aussi ceux qui sont baptisés avec lui. Il s’agit là d’une affirmation très forte. »
C’est l’herméneutique de rupture qui s’affirme ainsi, contrairement à ce que voulait Benoît XVI. Ainsi le caractère sacrificiel de la messe est amoindri (pour ne pas dire nié) au profit de la théologie de communion, dont l’excès consiste à affirmer que la Présence réelle du Christ est autant voire plus présente dans l’assemblée qui assiste à la messe que dans le pain consacré. Ce qui explique que de nombreux catholiques pratiquants n’ont pas la foi en la Présence réelle ou ne connaissent pas le caractère propitiatoire de la sainte messe. C’est cette nouvelle théologie, centrée sur l’assemblée, qui exige d’être célébrée face au peuple (et la communion donnée dans la main) et bien souvent le malheur a frappé les prêtres qui ont osé célébrer ad orientem. Le cardinal Sarah, qui avait proposé de diffuser la célébration ad orientem dans les cathédrales, avait été rabroué. Et dans le diocèse de Fréjus-Toulon, Mgr Touvet exige que la nouvelle messe soit célébrée sans apport du vetus ordo, donc obligatoirement face au peuple.
Mais les propos d’Andrea Grillo, en critiquant fortement la théologie du sacrifice, a montré le vrai visage de cette réforme liturgique (dont la critique était formulée dès le début dans le Bref examen critique) et explique la haine qui anime ceux qui souhaite éradiquer la messe traditionnelle. Au point de provoquer la réaction de l’Athénée Pontifical Saint Anselme :
L’Athénée Pontifical Sant’Anselmo se démarque résolument de ce qu’expriment individuellement les professeurs qui, à titre personnel et sous leur seule et entière responsabilité, publient des thèses, des opinions ou des positions personnelles sur leurs sites web ou leurs blogs.
Ceux-ci, en effet, ne représentent pas ce qui est enseigné dans les différentes facultés de notre Athénée, qui accepte et transmet pleinement, en toute confiance et obéissance de foi – dans la perspective d’une saine dialectique sur laquelle se fonde la véritable recherche théologique – l’enseignement de l’Église et du Pontife romain.
Fête du Sacré-Cœur : “Ils contempleront celui qu’ils ont transpercé”
De Dom Pius Parsch, dans le Guide dans l’année liturgique :
Un soldat ouvrit son côté et il sortit du sang et de l’eau.
La fête du Sacré-Cœur de Jésus a été élevée d’un degré ; elle a été pourvue d’une Octave ; elle est passée au rang des fêtes primaires. En outre, on lui a donné un nouveau formulaire de messe et un nouvel office. La proximité de la fête du Saint-Sacrement nous indique qu’on la considère comme une continuation de cette fête. L’objet de la fête du Sacré-Cœur, c’est l’amour sans borne que l’Homme-Dieu porte dans son cœur pour nous et qu’il manifeste, d’une manière particulière, dans sa Passion ainsi que dans la merveille de l’Eucharistie.
L’amour, la Passion et le corps de Jésus, telles sont au reste les principales pensées de la fête, à la messe et au bréviaire. Le mystère de la fête a été approfondi par les nouveaux textes. On pourrait l’exprimer liturgiquement à peu près en ces termes : « C’est le mystère de la plénitude que nous avons dans le Christ ». Cette plénitude s’écoula dans sa mort rédemptrice. C’est pourquoi le transpercement du divin cœur sur la Croix est considéré comme le symbole de l’ouverture des « sources du Sauveur ». C’est l’image dominante de la fête. Nous la trouvons non seulement à l’Évangile, mais encore à la Communion, ainsi que dans les antiennes du jour, le matin et le soir.
1. La messe (Cogitationes). — A l’Introït, l’Église nous met devant les yeux l’Image du Rédempteur. Elle ne le nomme pas, elle en parle comme de quelqu’un qui est bien connu. « Les pensées de son cœur… » Toutes ses pensées ont pour objet la Rédemption de l’humanité. Il veut ressusciter ceux qui sont morts de la mort spirituelle ; il veut rassasier les affamés. A ces paroles de l’Église la communauté répond par un chant d’allégresse et de louange (Ps. 32). Si nous tenons compte de tout le psaume, le Seigneur se présente devant nous comme le Bon Pasteur dans la nature et la surnature [67]. C’est lui qui conduit le troupeau des étoiles dans les prairies du ciel ; c’est lui aussi qui anéantit les plans des ennemis de Dieu. Ainsi donc l’Introït nous présente une image du Sacré-Cœur qui est conforme à la conception chrétienne antique.
L’oraison comprend deux demandes de l’Église ; pour les bons, le dévouement et la fidélité au Christ dont le cœur renferme « des trésors infinis d’amour » ; pour les pécheurs, « une digne satisfaction » (Or.).
L’Épître, d’une si grande profondeur, nous permet, sous la conduite de l’Apôtre des nations, de jeter un regard sur ces trésors infinis de l’amour. Saint Paul, ou plutôt l’Église, est appelée à ouvrir aux hommes ces trésors du cœur divin. Elle le fait de deux manières, par l’enseignement (avant-messe), et par la grâce (au Saint-Sacrifice). La fête du cœur de Jésus, mais aussi toute la liturgie, est consacrée à cette tâche. Toutes les fêtes de l’année liturgique « annoncent la richesse insondable du Christ ». Plus encore dans l’Eucharistie jaillit le sang divin qui coule du cœur transpercé. C’est donc une prière efficace que notre Mère l’Église adresse, à genoux, au « Père de Notre Seigneur Jésus-Christ ». Cette prière contient trois demandes : a) que nous affermissions notre vie intérieure ; b) que le Christ habite par la foi dans notre Cœur ; c) que nous nous enracinions et soyons fondés dans l’amour.
Après nous avoir montré, dans l’Introït, l’image du Rédempteur, l’Église veut, dans l’Épître, nous montrer l’effet de la Rédemption. Le Graduel exprime les sentiments de la communauté en face de ces vérités ; à l’Alléluia, elle a encore devant les yeux l’image du Rédempteur si humain et si proche. Il nous semble voir s’avancer le Seigneur chargé de sa Croix. Il se tourne vers nous et nous dit : « Prenez mon joug sur vous ».
L’Évangile nous transporte sur le Calvaire et nous sommes témoins du transpercement du cœur divin. Nous connaissons déjà le symbolisme de ce transpercement. Nous pouvons encore le méditer plus profondément. L’ouverture du côté du Christ signifie, d’après saint Augustin, la fondation de l’Église. L’Église, comme une seconde Ève, a été prise du côté du second Adam. En tant qu’ « aide » et Épouse, elle connaît les secrets de son Cœur. Elle a été arrosée de l’eau (baptême) et du sang (Eucharistie) qui coulent du côté de son Époux.
A l’Offertoire, l’Église veut entrer dans le sacrifice du Christ ; c’est pourquoi elle fait siennes ses lamentations. Le cœur de l’Église se fond intimement avec le cœur du Seigneur. La participation à la Passion du Christ est la glorification de son corps mystique.
Le sacrifice d’amour jette ses flammes dans la Préface qui est entièrement nouvelle :
« Tu as voulu que ton Fils unique suspendu à la Croix fût transpercé par la lance du soldat, afin que le sanctuaire de la divine munificence nous versât les flots de miséricorde et de grâce, afin que ce cœur, qui ne cesse jamais de brûler d’amour pour nous, soit pour les personnes pieuses un lieu de repos et ouvre aux pénitents un refuge salutaire ».
Maintenant encore, dans le Saint-Sacrifice, l’Époux ensanglanté communique à son Épouse les trésors de son cœur, afin qu’elle soit une « plénitude ».
A la Communion, nous voyons encore l’image de la Croix. L’Église veut nous dire par-là que l’Eucharistie a son origine dans le côté ouvert du Seigneur… Pour conclure, nous adressons nos prières au Christ lui-même ; nous lui demandons que la sainte communion achève en nous la Rédemption :
« Que nous apprenions à mépriser les choses terrestres et à aimer les choses célestes ».
2. L’office des Heures. — Le grand mystique, saint Bonaventure, nous parle du Sacré-Cœur :
« Puisque nous sommes venus au très doux cœur de Jésus et qu’il est bon pour nous d’y demeurer, ne nous écartons pas de lui, parce qu’il est écrit : « Ceux qui s’écartent de toi seront inscrits dans la poussière » [68]. Mais qu’adviendra-t-il de ceux qui se donnent à lui ? Toi-même, Seigneur, tu nous instruis à ce sujet, car tu as dit à ceux qui s’approchaient de toi : « Réjouissez-vous, car vos noms sont inscrits dans le ciel » [69]. Nous voulons donc nous approcher de toi et tressaillir d’allégresse et, au souvenir de ton cœur, nous réjouir en toi. Oh ! Qu’il est bon et agréable d’habiter dans ce Cœur ! C’est un bon trésor, une précieuse perle que ton cœur, ô bon Jésus. Qui rejetterait cette perle ? Bien plutôt j’abandonnerai toutes les perles, j’échangerai mes pensées et mes affections et je me la procurerai ; je jetterai toute mon intelligence dans le cœur de Jésus et n’aurai aucune déception ; il me nourrira ».
Le seul village entièrement chrétien de Cisjordanie attaqué par Israël
Dans le village chrétien de Taybeh, à Ramallah, en Cisjordanie, les colons ont incendié des maisons et des véhicules :
Horrific night in the West Bank: Israeli settlers are currently attacking the Christian village of Taybeh, near Ramallah—setting homes on fire and shooting at residents. pic.twitter.com/Ug8UzVg94b
— Ihab Hassan (@IhabHassane) June 25, 2025
Israeli settlers attack the Christian Palestinian village of Taybeh. Meanwhile, if Christians or Muslims defend themselves, the Israeli military will kill them.
— Khalil Sayegh (@KhalilJeries) June 25, 2025
More horrific footage from the Israeli settler pogrom against the Christian village of Taybeh, Ramallah, in the West Bank, where settlers set houses and vehicles on fire. pic.twitter.com/97xW3epLEf
— Ihab Hassan (@IhabHassane) June 25, 2025
Cela fait plusieurs décennies que les habitants connaissent ces avanies, qui ont commencé par la confiscation des points d’eau et meilleures terres. En 1977, Israël a établi la colonie de Rimonim sur une colline juste à l’extérieur de Taybeh, sur des terres appartenant aux familles du village. Il s’agissait au départ d’un poste militaire. A présent, villas avec piscine et miradors et une route dédiée aux colons qui mène en 20 mn aux faubourgs de Jérusalem.
L’Œuvre d’Orient condamne vivement cette action criminelle et demande au gouvernement israélien d’empêcher ce type d’agissements et à la communauté internationale d’assurer la sécurité pour tous les habitants de Cisjordanie.
🎥 Témoignage du Père Bashar sur l’attaque de Taybeh
Le Père Bashar, prêtre de Taybeh en Cisjordanie, témoigne des violences perpétrées par des colons israéliens contre son village chrétien. pic.twitter.com/3vHxtnK6u2— L’Œuvre d’Orient (@OeuvredOrient) June 26, 2025
Liturgie, musique sacrée et années 1970
D’Aurelio Porfiri, éditeur et écrivain catholique italien, pour le Salon beige:
« Au moment de l’explosion de la contestation étudiante, le monde catholique juvénile avait déjà acquis une expérience significative de mobilisation et une solide structure théorique, ce qui en faisait le milieu le plus réceptif aux revendications des mouvements contestataires. Il s’agit là d’une caractérisation qui contraste avec l’image récurrente, aussi bien dans l’historiographie que dans la presse, d’une culture provinciale, éloignée de ce qui se passait dans la société, soumise à la tutelle ecclésiastique et soudainement éveillée par un vent de rébellion collective. »
« La musique rock a marqué un changement significatif dans la culture musicale. Ce genre se caractérise par la reprise d’expressions musicales anciennes et tribales, destinées à libérer des freins inhibiteurs. L’une de ces expressions est le rythme dit afro-cubain auquel le genre rock se réfère manifestement. Il fallait donc une musique capable de favoriser le triomphe de l’instinct sur la raison et la volonté ; capable aussi de susciter une forme de danse marquée par des mouvements obsessionnels du corps. Tandis que la musique harmonique traditionnelle pousse le corps à adopter des gestes ordonnés, la musique rock incite au contraire à des mouvements désordonnés, sans lien avec aucun ordre ni harmonie. Tout cela nous est expliqué par l’origine du terme “rock and roll”, qui signifie littéralement “bercer et rouler”, une claire allusion de nature sexuelle. »
Une famille attaque l’État après le meurtre de ses filles par un OQTF
Le 5 mai 2023, près d’Alès, deux sœurs, Halima et Fatima Zerhouni, ont été tuées par Mohamed O. Leurs proches dénoncent un « dysfonctionnement administratif ».
Le Marocain, qui avait épousé Halima, était en situation irrégulière en France. Il était aussi fiché S et avait fait l’objet de deux obligations de quitter le territoire français (OQTF) depuis 2019.
« Ce monsieur n’avait rien à faire en France ! Si on l’avait su, jamais de la vie Halima ne l’aurait épousé. C’est pour ça que nous avons décidé de déposer une plainte contre l’État. »
Macron a le sens du tempo
Frappes américaines en Iran, sommet de l’OTAN, … l’actualité ne faiblit pas. C’est le moment qu’a choisi Emmanuel Macron pour se prononcer en faveur de l’inscription de la French Touch au patrimoine culturel immatériel de l’Unesco.
Interrogé lors d’un entretien qui sera diffusé lundi à 19h dans “Happy Hour” sur Radio FG, station de la musique techno, Emmanuel Macron a répondu qu’il était favorable à faire comme l’Allemagne :
“On va faire cela aussi ! J’adore l’Allemagne, vous savez combien je suis européen mais on n’a pas de leçon à recevoir ! Nous sommes les inventeurs de l’électro, on a cette French Touch”.
Une campagne lancée pour demander au Pape Léon XIV d’abroger Traditionis Custodes
Les catholiques américains ont lancé une campagne de lettres pour exhorter le Pape Léon XIV à libérer la messe traditionnelle après la répression des évêques américains. Les fidèles sont encouragés à implorer du Pape Léon XIV d’« envisager d’abroger Traditionis Custodes ».
Écrivez au Saint-Père : « Sauvez la TLM » (Traditional Latin Mass), résume l’appel lancé dans le diocèse de Charlotte, où la répression par l’évêque Michael Martin a suscité un tollé, faisant écho à ceux qui ont suivi d’autres suppressions.
Le groupe a invité les paroisses et les catholiques de tout le pays à écrire au pape pour lui demander d’abroger Traditionis Custodes et de protéger la sainte liturgie dans le monde entier.
Le site Internet de Faithful Advocate propose des modèles de lettres que les fidèles peuvent soumettre au Saint-Père, telles quelles ou modifiées, et qui l’implorent de « restaurer les droits » des communautés à « célébrer la messe traditionnelle en latin dans leurs églises paroissiales ».
« Nous demandons respectueusement à Votre Sainteté d’envisager l’abrogation de Traditionis Custodes, car la suppression de la Messe latine traditionnelle risque d’aliéner les catholiques dévoués, d’étouffer la croissance spirituelle au sein de l’Église universelle et de saper l’unité qu’elle cherche à promouvoir ».
Les messes traditionnelles de l’archidiocèse de Détroit ont été particulièrement touchées, puisque l’archidiocèse offrait 28 lieux de messe traditionnelle et, à partir du 1er juillet 2025, ces lieux seront réduits à quatre.
Faithful Advocate encourage également les fidèles à contacter chaque semaine l’évêque Martin par lettre et par courriel pour demander à Rome de renouveler les autorisations de la TLM et d’accorder le plein accès à cette messe, « jusqu’à ce que cette question soit réglée en faveur des fidèles ».
Les coordonnées du nonce et du préfet du Dicastère pour le culte divin et la discipline des sacrements ont également été fournies.
L’initiative de la pétition du groupe est conforme au droit canonique, qui stipule que « les fidèles chrétiens sont libres de faire connaître aux pasteurs de l’Église leurs besoins, surtout spirituels, et leurs désirs ». (c. 212 §2)
La GPA devant le Conseil constitutionnel
Alors que la vente d’enfant par GPA est interdite, le Conseil constitutionnel va se pencher sur les droits des couples qui ont recours à une mère porteuse : est-il discriminatoire de ne pas accorder un congé paternité et d’accueil au « deuxième père » d’un couple d’hommes qui a eu un enfant via une mère porteuse ?
Début juin, le Conseil d’État a accepté de transmettre une question prioritaire de constitutionnalité (QPC) sur les droits sociaux des parents d’intention de ces bébés nés à l’étranger.
La question est posée par l’Association des parents et futurs parents gays et lesbiens (APGL) qui estime que le « deuxième papa » devrait avoir droit à ce congé paternité et d’accueil de l’enfant.
La technique est rodée : il s’agit de contourner l’opposition du législateur pour faire avancer ces revendications.
Il est encore temps de reprendre un peu de propagande…
Le Professeur Christian Boitard, secrétaire perpétuel de l’Académie nationale de médecine, porte à notre connaissance un nouveau communiqué :
« Covid-19 : il est encore temps pour la vaccination des personnes les plus à risque. Protégeons-les »
Sic. Cela nous manquait…
Ce communiqué constate “le faible niveau de protection vaccinale des personnes les plus fragiles”. Moi qui croyais que la plupart des Français avaient été vaccinés…
Le ministère de la justice américain poursuit l’État de Washington au sujet de la loi obligeant les prêtres à violer le sceau de la confession
Aux Etats-Unis, le ministère de la Justice (DOJ) a annoncé dans un communiqué de presse du 23 juin qu’il intentait une action en justice contre l’État de Washington pour avoir promulgué une loi qui
« viole le libre exercice de la religion pour tous les catholiques et exige des prêtres catholiques qu’ils brisent le sceau de confidentialité de la confession ».
Le gouverneur démocrate de l’État de Washington, Bob Ferguson, qui s’identifie comme catholique, a signé la loi le 3 mai.
Les catholiques et les orthodoxes ont exprimé leur opposition à cette loi, estimant que son application serait en contradiction directe avec leur état sacerdotal. De nombreuses églises orthodoxes de la région se sont jointes aux catholiques pour intenter une action en justice, qui a été déposée le 16 juin.
« La violation de cette obligation religieuse obligatoire est un crime canonique et un péché grave, avec des conséquences sévères pour le prêtre fautif, y compris la révocation de la prêtrise », lit-on dans la plainte.
Le procureur général adjoint Harmeet K. Dhillon, de la division des droits civils du ministère de la justice, a déclaré à propos du projet de loi :
« Les lois qui visent explicitement des pratiques religieuses telles que le sacrement de la confession dans l’Église catholique n’ont pas leur place dans notre société ».
Un “sociologue du genre et de la santé” découvre que les médecins préfèrent soigner que tuer
Cela valait bien une étude.
Le sociologue du genre et de la santé, Raphaël Perrin, poursuit ses recherches au Centre européen de sociologie et de science politique et au Centre Norbert-Elias à Marseille. Pendant quatre ans, le chercheur a enquêté sur le rapport des médecins à l’avortement. Son livre « Le choix d’avorter. Contrôle médical et corps des femmes » (éditions Agone), tiré de sa thèse, a été publié en avril. Il déclare au Quotidien du médecin :
Dans une émission sur France Culture, la Dr Marie-Laure Brival, gynécologue-obstétricienne et responsable de la maternité des Lilas, en Seine-Saint-Denis, faisait part en 2020 du renouvellement générationnel de son équipe et de ses difficultés à recruter des médecins qui acceptent de pratiquer des interruptions volontaires de grossesse (IVG). Je me dis que c’est une énigme, au sens sociologique, un constat paradoxal puisque dans la population générale, on sait que le soutien au droit à l’avortement croît depuis des décennies. En septembre 2018, le Dr Bertrand de Rochambeau, président du Syndicat national des gynécologues-obstétriciens de France, avait fait parler de lui en déclarant qu’il n’était « pas là pour retirer des vies ».
On évoquait aussi il y a quelques années la situation en Italie, où environ 70 % des gynécologues refusaient de pratiquer des IVG, avec une résurgence d’avortements clandestins (1). En commençant à enquêter, je me suis rapidement rendu compte que l’enjeu n’est pas l’opposition de principe au droit à l’avortement mais la réticence d’une partie de la profession à pratiquer les IVG. Cela ne se traduit pas forcément par le recours à la clause de conscience, en réalité peu utilisée en France.
Comment s’expriment les réticences des médecins à pratiquer l’IVG ?
Il y a peu d’opposition de principe chez les médecins, aujourd’hui massivement favorables au droit à l’avortement. En revanche, il peut y avoir du dégoût à pratiquer l’IVG, ce qui traduit des représentations sociales et morales intériorisées. Pour certains gynécologues et obstétriciens, la prise en charge de l’IVG est un acte considéré comme peu technique, peu porteur et qui ne permet pas d’obtenir des postes intéressants.
Même chez des médecins investis, il y a cette représentation selon laquelle l’avortement est un acte moralement grave, potentiellement traumatique voire dangereux s’il n’est pas pris en charge par des professionnels de santé, du social et de la psychologie. Cette idée, construite dans les années 1970, était alors perçue comme progressiste car elle permettait de considérer les femmes comme des victimes et non plus comme des coupables. Aujourd’hui, c’est cette représentation qui justifie le maintien des parcours complexes de prise en charge de l’IVG.
2ème partie: Vatican II, l’histoire qu’il fallait écrire – Réponse au cardinal Marchetto et à Yves Chiron
La réédition du livre du Professeur de Mattei, Vatican II, l’histoire qu’il fallait écrire, a suscité diverses réactions et commentaires. Il est en particulier reproché par Yves Chiron (Aletheia n°356) au Professeur de Mattei de ne pas avoir tenu compte, dans cette réédition, des remarques formulées par le cardinal Marchetto sur son ouvrage originel. Nous publions ci-dessous la deuxième partie de la réponse du Professeur de Mattei au cardinal Marchetto (Il Foglio, 9 octobre 2012).
Quand la Tradition fut opacifiée
L’Eglise quitta son habit dogmatique pour endosser un nouvel habit pastoral et exhortatif, et non plus obligatoire et définitif. Mais s’exprimer en des termes différents de ceux du passé signifie accomplir une transformation culturelle plus profonde qu’il n’y paraît. Le style du discours et la façon dont on nous le présente révèlent en effet une façon d’être et de penser : le style, rappelle O’Malley, est l’expression ultime du sens. On peut ajouter que la révolution dans le langage ne consiste pas seulement à changer le sens des mots, mais aussi à omettre certains termes et notions. On pourrait donner de nombreux exemples : affirmer que l’enfer est vide, ce que le Concile ne fit pas, est certainement une proposition téméraire, sinon hérétique. Omettre ou limiter autant que possible toute référence à l’enfer comme le fit le Concile, revient à ne formuler aucune proposition erronée, mais constitue une omission qui prépare la voie pour une erreur encore plus grave que l’enfer vide : l’idée que l’enfer n’existe pas, parce qu’on n’en parle pas. Quand une chose est ignorée, c’est comme si elle n’existait pas. Mais ce langage ne s’est pas révélé adapté pour exprimer efficacement le message religieux et moral de l’Evangile. En renonçant à exprimer son enseignement avec autorité et vérité, l’Eglise a aussi renoncé à choisir entre le oui et le non, entre le blanc et le noir, ouvrant de larges zones d’ambiguïté.
Ce n’est pas un hasard si la principale caractéristique des textes conciliaires est l’ambiguïté. Romano Amerio fut le premier à mettre en lumière « le caractère amphibologique des textes conciliaires » (Iota Unum, Lindau, 2010), c’est-à-dire leur ambiguïté fondamentale, qui permet de les lire en continuité ou en discontinuité avec la Tradition précédente. Un document ambigu peut être explicité dans le sens de la continuité, comme Benoît XVI s’efforce de le faire, ou dans le sens de la discontinuité, comme le fait la théologie progressiste, mais il n’a jamais la limpidité et la clarté qu’ont les grands textes conciliaires de Nicée à Vatican I, auxquels on est sûr de pouvoir se référer sans erreur.
D’après l’école de Bologne, la dimension pastorale doit être considérée comme une nouveauté doctrinale implicite dans le discours d’ouverture de Jean XXIII, qui présentait le Concile comme un « saut en avant vers une pénétration doctrinale et une formation des consciences » ; il s’agissait, affirme Ruggieri, d’une « nouvelle orientation doctrinale, consistant surtout en la réinterprétation de la substance vivante de l’Evangile dans le langage qu’exige l’histoire actuelle des hommes et des femmes… ». La rupture apparemment seulement linguistique fut en réalité, selon les bolognais, une rupture doctrinale, car pour eux la façon dont on parle et on agit est doctrine qui se fait praxis. Comment ne pas voir dans cette conviction, qui était alors celle de Dossetti, et qui est aujourd’hui celle de ses héritiers, à travers Alberigo, la transcription au sein de l’Eglise de la catégorie gramscienne de praxis en vogue dans les années soixante ?
La praxis était la façon dont l’Eglise se rapportait au monde, et qui en effet changea au cours de ces années, abandonnant par exemple, comme le soulignent Alessandro Gnocchi et Mario Palmaro, la langue latine, la prédication apologétique pour le peuple et le style définitoire et juridique (La Bella addormentata. Perché dopo il Vaticano II la Chisea è entrata in crisi. Perché si risveglierà[1]). Vatican II ne délibéra pas de façon explicite et solennelle sur leur suppression, et toutefois le vent du Concile balaya ces trois colonnes de la communication catholique, les remplaçant par une nouvelle façon de s’exprimer et de parler aux fidèles. Une fois accepté le primat de la praxis, on arriva à l’adoption de critères médiatiques comme de véritables catégories ecclésiales.
L’adoption du langage médiatique, propre au monde, contraignit l’Eglise à se soumettre à ses règles. Ceci explique le rôle de ce « paraconcile » auquel on voulut attribuer des responsabilités qui étaient pourtant celles de l’événement conciliaire lui-même (don Enrico Finotti, Vaticano II 50 anni dopo[2], Fede & Cultura, 2012, pp. 81-104). L’erreur de l’école de Bologne n’est pas de mettre en lumière la portée de la révolution pastorale, que les théologiens et historiens « continuistes » prétendent minimiser, mais de la présenter comme une « nouvelle Pentecôte » pour l’Eglise, en taisant ses conséquences catastrophiques. Leur erreur ne réside pas dans la reconstruction historique, généralement correcte, même si elle est parfois forcée, mais dans la prétention, typique de l’immanentisme moderniste, de faire de l’histoire un locus théologique.
« L’écoute de la Parole de Dieu » devient pour eux l’écoute du Verbe qui s’auto-révèle dans le devenir historique. Pour Ruggieri, l’expression la plus vraie de cette herméneutique historique serait la constitution Dei Verbum, alors que dans son introduction et au n°2, « elle ne sépare pas la révélation de l’événement de son écoute, et introduit ainsi l’histoire elle-même comme élément constitutif de l’auto-communication ». Même si l’expression la plus directe de cette herméneutique historique est certainement Gaudium et spes, car dans la rédaction de cette constitution, l’orientation fondamentale fut celle d’un regard réceptif à l’égard de l’histoire, comme lieu dans lequel se produit l’interpellation actuelle de Dieu, comme la reconnaissance explicite que « l’Eglise n’ignore pas tout ce qu’elle a reçu de l’histoire et de l’évolution du genre humain » (GS, 44) ».
La route à suivre n’est pas marquée par l’orientation que propose Giuseppe Ruggieri ni par celle qu’indique Mgr Marchetto, mais par le retour à la grande tradition historiographique de l’Eglise. L’herméneutique biblique contemporaine postule l’utilisation d’une instrumentation historico-critique pour analyser la dimension humaine de la sainte Ecriture, et mettre en lumière sa vérité au-delà des ingénuités apologétiques. Mais si, comme l’affirment les exégètes à la page, la voie royale pour s’approcher des sainte Ecritures est la méthode historico-critique, on ne comprend pas pourquoi le même type d’étude ne peut pas être appliqué à un événement historique comme Vatican II. On est étonné par la tentative de démythiser l’Ecriture, qui en vient à nier des dogmes centraux de la Foi catholique, et par celle de diviniser Vatican II, en en faisant un « superdogme » qui n’admet aucune critique ni révision d’aucune sorte.
Le cardinal Walter Brandmüller, président émérite du comité Pontifical pour les sciences historiques, a promu en 2012 quelques séminaires d’étude sur Vatican II, rassemblant des spécialistes de différentes tendances. Ces colloques ont été une bonne occasion de retirer de Vatican II ce voile « d’intouchabilité » qui empêche tout approfondissement sérieux, et d’en faire l’objet d’une analyse pacifiée visant à le placer au sein de l’histoire de l’Eglise non comme le premier ni comme le dernier mais comme le vingt-et-unième Concile œcuménique de l’Eglise. Il faut souhaiter que l’Année de la Foi instaurée par Benoît XVI contribuera à cette œuvre de revisitation historique, si importante pour comprendre les causes de la crise religieuse et morale contemporaine.
Roberto de Mattei
Un signe clair de prudence pastorale de l’évêque est l’exercice du dialogue comme style et méthode
Lors du jubilé des évêques, le pape Léon XIV a déclaré:
[…] Toute la vie de l’évêque, tout son ministère, si diversifié et multiforme, trouve son unité dans ce que saint Augustin appelle amoris officium. C’est là que s’exprime et transparaît au plus haut point son existence théologale. Dans la prédication, dans les visites aux communautés, dans l’écoute des prêtres et des diacres, dans les choix administratifs, tout est animé et motivé par la charité de Jésus-Christ Pasteur. Par sa grâce, puisée quotidiennement dans l’Eucharistie et dans la prière, l’évêque donne l’exemple de l’amour fraternel envers son coadjuteur ou son auxiliaire, envers l’évêque émérite et les évêques des diocèses voisins, envers ses plus proches collaborateurs comme envers les prêtres en difficulté ou malades. Son cœur est ouvert et accueillant, tout comme sa maison.
Chers frères, tel est le noyau théologique de la vie du Pasteur. Autour de lui, et toujours animées par le même Esprit, je voudrais placer d’autres vertus indispensables : la prudence pastorale, la pauvreté, la continence parfaite dans le célibat et les vertus humaines.
La prudence pastorale est la sagesse pratique qui guide l’évêque dans ses choix, dans son gouvernement, dans ses relations avec les fidèles et leurs associations. Un signe clair de prudence est l’exercice du dialogue comme style et méthode dans les relations et aussi dans la présidence des organismes de participation, c’est-à-dire dans la gestion de la synodalité dans l’Église particulière. Sur cet aspect, le Pape François nous a fait faire un grand pas en avant en insistant, avec une sagesse pédagogique, sur la synodalité comme dimension de la vie de l’Église. La prudence pastorale permet également à l’évêque de guider la communauté diocésaine en valorisant ses traditions et en promouvant de nouvelles voies et de nouvelles initiatives.
Pour témoigner du Seigneur Jésus, le Pasteur vit la pauvreté évangélique. Il a un style simple, sobre et généreux, digne et en même temps adapté aux conditions de la plupart de son peuple. Les pauvres doivent trouver en lui un père et un frère, ne pas se sentir mal à l’aise en le rencontrant ou en entrant dans sa maison. Il est personnellement détaché des richesses et ne cède pas à des favoritismes fondés sur celles-ci ou sur d’autres formes de pouvoir. L’évêque ne doit pas oublier que, comme Jésus, il a été oint du Saint-Esprit et envoyé porter la bonne nouvelle aux pauvres (cf. Lc 4, 18).
Outre la pauvreté effective, l’évêque vit également cette forme de pauvreté qu’est le célibat et la virginité pour le Royaume des cieux (cf. Mt 19, 12). Il ne s’agit pas seulement d’être célibataire, mais de pratiquer la chasteté du cœur et de la conduite et de vivre ainsi la suite du Christ et d’offrir à tous la véritable image de l’Église, sainte et chaste dans ses membres comme dans son Chef. Il devra être ferme et décidé dans la manière d’affronter les situations qui peuvent donner scandale et tous les cas d’abus, en particulier à l’égard des mineurs, en se conformant aux dispositions actuelles.
Enfin, le Pasteur est appelé à cultiver les vertus humaines que les Pères conciliaires ont voulu mentionner dans le décret Presbyterorum Ordinis (n° 3) et qui, à plus forte raison, sont d’une grande aide pour l’évêque dans son ministère et dans ses relations. Nous pouvons mentionner la loyauté, la sincérité, la magnanimité, l’ouverture d’esprit et de cœur, la capacité de se réjouir avec ceux qui se réjouissent et de souffrir avec ceux qui souffrent ; ainsi que la maîtrise de soi, la délicatesse, la patience, la discrétion, une grande disposition à l’écoute et au dialogue, la disponibilité au service. Ces vertus, dont chacun de nous est plus ou moins doté par nature, nous pouvons et devons les cultiver à l’image de Jésus-Christ, avec la grâce du Saint-Esprit.
Très chers amis, que l’intercession de la Vierge Marie et des saints Pierre et Paul vous obtienne, à vous et à vos communautés, les grâces dont vous avez le plus besoin. En particulier, qu’ils vous aident à être des hommes de communion, à promouvoir toujours l’unité dans le presbyterium diocésain, et que chaque prêtre, sans exception, puisse faire l’expérience de la paternité, de la fraternité et de l’amitié de l’évêque. Cet esprit de communion encourage les prêtres dans leur engagement pastoral et fait grandir l’unité de l’Église particulière.
Le dialogue selon Mgr Durand, évêque de Valence
Les fidèles du diocèse de Valence attachés à la messe traditionnelle publient cette lettre ouverte à défaut d’avoir un dialogue avec leur évêque, qui a diffusé un bref communiqué :
Le transgenrisme tue
Selon une étude réalisée sur 966 « femmes transgenres », c’est-à-dire des hommes qui prétendent être des femmes et qui utilisent des œstrogènes pour soi-disant « changer de sexe », il résulte que leur taux de mortalité est 51 % plus élevé que celui de la population générale. Les principales causes de décès étaient les maladies cardiovasculaires (21 %), le cancer (32 %), le suicide (7,5 %) et les maladies infectieuses (5 %).
L’utilisation d’œstrogènes « est associée à un risque trois fois plus élevé de décès par accident cardiovasculaire », et multiplie par plus de cinq le risque de caillots sanguins dans les veines.
Les hommes ayant subi une « transition féminine » ont des scores inférieurs à ceux de leurs homologues masculins et féminins en matière de « vitesse de traitement de l’information et de mémoire épisodique ». En outre, des symptômes élevés de dépression ont été « associés à une augmentation des taux d’estradiol dans le sérum » chez les hommes de moins de 60 ans.