Des chiffres mirobolants
Monsieur Navarro-Valls a fourni des statistiques relatives aux médias et au flux de personnes enregistrés à Rome lors de la mort et des funérailles de Jean-Paul II.
"A ce jour, la Salle-de-Presse et le Conseil pontifical pour les Communications sociales ont délivré plus de 6.000 accréditations (journalistes, photographes, reporters de radio-télévision) pour la couverture de l’événement.
Le nombre exact de chaînes TV et de radios ayant diffusé en direct, intégral ou partiel, les funérailles papales est impossible à établir tant elles étaient nombreuses. Radio Vatican et le CTV ont permis à toutes les sociétés le demandant de reproduire leurs signaux. A la seule EUR-EBU se sont connectées 80 télévisions diffusant en mondio-vision. 137 chaînes TV (81 pays) ont signalé au Conseil pontifical avoir diffusé la Messe de funérailles, tandis que Radio Vatican a transmis la cérémonie en 7 langues, de nombreuses autres stations étant reliées en Amérique et en Europe.
Pendant la même période, le site Internet du Saint-Siège a reçu 1.300.000 visites, avec des pointes de 54.000 connexions contemporaines.
La Messe de funérailles a été concélébrée par 157 Cardinaux, en présence de 700 archevêques et évêques, 3.000 prélats et prêtres. Les délégations officielles étaient au nombre de 169.
Du 2 au 8 avril, plus de 3 millions de personnes sont arrivées à Rome : 21.000 entraient à l’heure en la Basilique vaticane, 350 à la minute. L’attente allait de 13 à 24 h, avec une queue maximale de 5 km. Le jour des funérailles 500.000 fidèles se trouvaient Place-St.Pierre et Via della Conciliazione, 600.000 dans les sites urbains dotés d’écrans géants. Sur le parvis de St.Pierre se trouvaient 400 handicapés.
Le nombre des volontaires a été de 8.000, dont 1.300 à Tor Vegata, 1.500 au Vatican, 450 dans les gares, le reste sur les sites dotés d’écrans. Plus 2.000 Scouts, 11.900 Agents de sécurité dont 530 frontaliers et 8.963 à Rome (4.500 ordre public, 1.640 à la protection des 1.800 personnalités, 1.763 agents spéciaux, 2.400 dans les provinces voisines), 1.000 pompiers, 6 hélicoptères des forces de l’ordre, 400 soldats, 2.700 policiers municipaux, 7.000 cheminots, 4 spécialistes en catastrophes, 3.500 agents écologistes, 1.500 conducteurs de bus.
On a compté 1.000 trains spéciaux (total de 800.000 passagers) à compter du 2 avril pour 8.000 passagers en transit par Rome, dont 6 polonais transportant 5.000 personnes, 5.200 bus de tourisme et 1.800 bus urbains par jour, 25 écrans géants, 3 millions de bouteilles d’eau distribuées et 3.600 WC chimiques, environ 4.000 secours sanitaires, 21 postes de secours, 100 ambulances, 1.150 tentes (8.000 places) à Tor Vergata, 8 cantines mobiles, 400 points d’eau, 6.000 lits, 20.000 appels ont été géré par des agents communaux et des volontaires chargés l’accueil dans les différentes langues, dont le chinois et l’arabe.
La municipalité de Rome a placardé 3.500 affiches le 3 avril pour saluer le Pape défunt, dont deux placard géants sur le Lungotevere (6 x 9 m): "Merci. Rome pleure et salue son Pape". (Source : VIS)
Tout ceci pour UN seul homme. Voilà ce qui est extraordinaire.
13 avril au Liban
Le 13 avril 1975, des affrontements entre milices chrétiennes et palestiniennes déclenchent une guerre interne, habilement exploitée par la Syrie, plaçant le Liban sous la coupe du régime syrien. Trente ans plus tard, l’assassinat de Rafic Hariri déclenche un soulèvement populaire pour l’indépendance, soutenu par l’Occident, avec notamment la résolution 1559 adoptée à l’initiative des États-Unis et de la France, ce qui provoque le départ précipité de l’armée syrienne du Liban.
30 ans après le début de la guerre, les Libanais croient de nouveau en leur pays, animés par l’espérance de l’indépendance et de la liberté. L’anniversaire du début de la guerre est devenue la "fête de l’unité".
Arménie (suite)
Tandis que la commémoration du génocide arménien approche, une stèle à la mémoire des victimes de ce massacre a été profanée à Marseille lundi soir. La communauté arménienne de la région marseillaise est la seconde de France, après Paris, avec environ 80.000 personnes.
Ce khatchkar ("croix de pierre" en arménien), stèle finement sculptée, est fleurie chaque année en avril. "A quelques jours de la commémoration du 90e anniversaire du génocide, cet acte est très symbolique", souligne Vartan Arzoumanian, président du Comité de défense de la cause arménienne Marseille Provence.
Le CDCA rappelle qu’un membre de la communauté arménienne de Marseille avait été sauvagement agressé par un déséquilibré d’origine turque lors d’une manifestation devant le consulat de Turquie le 24 avril 2003. Le CDCA demande aux autorités compétentes de réagir rapidement afin que les auteurs de ces actes soient retrouvés, interpellés et condamnés avec la plus grande fermeté.
Réaction des "autorités" ?
La loi sur la fin de vie adoptée
La loi sur la "fin de vie" a été approuvée hier au Sénat (ici, le compte-rendu sommaire des débats.), rendant l’adoption du texte définitive. Lors de son passage à l’Assemblée, on était partagés entre l’inquiétude et la caution qu’apportait au texte Christine Boutin.
On n’est guère plus rassurés aujourd’hui (voir la "NDLR" de genethique.org.) Un amendement anti-euthanasie de Mme Payet (UDF) visant à lever une ambiguïté (compte-rendu sommaire) a été adopté contre l’avis du gouvernement. Mais ce dernier a fait annuler l’amendement (compte-rendu sommaire), bien que le Ministre ait réaffirmé : "Tant que je serai ministre de la Santé, je refuserai l’euthanasie." La gauche réclamait une "aide active à mourir" et a quitté l’hémicycle.
Arménie : le 24 avril in memoriam
Le 24 avril 1915 est le début des massacres et des déportations qui décimeront près des deux tiers des Arméniens de Turquie. Le 24 avril prochain est donc un jour de commémoration, à un mois d’un référendum sur une Constitution qui ne définit pas l’Europe, ouvrant ainsi la porte à la Turquie. Cette dernière n’a d’ailleurs toujours pas reconnu ce génocide. Elle le nie.
Ce soir sur Arte, un documentaire revient sur cette tragédie. Pour mieux saisir la réalité de la période 1915-1916, celui-ci se plonge dans les archives diplomatiques. Les diplomates allemands et américains en poste à l’époque témoignent de l’ampleur de la tragédie : «Il s’agit de rien moins que la déportation de toute la population arménienne. Il y aurait environ 60 000 Arméniens dans cette province et environ un million dans l’ensemble des six autres. Tous doivent être expulsés, entreprise probablement sans précédent dans l’histoire», écrivait Leslie Davis, consul américain à Kharpout.
Le mérite de ce documentaire n’est pas seulement de nous montrer les visages et les corps de ces martyrs du premier génocide du siècle. Il est aussi de rappeler que les diplomates étrangers sur place n’ont cessé de demander en vain à leur gouvernement d’intervenir.
«L’agonie de l’Arménie n’a pas manqué de témoins. Même si les statistiques étaient encore plus nombreuses et encore plus éloquentes, elles ne parviendraient pas à nous faire saisir la réalité de ce qui vient d’avoir lieu : une nation vient d’être exterminée», écrivait l’historien britannique Arnold Toynbee en 1916. Le génocide arménien fit entre 1 million et 1,5 million de victimes.
Hommages à Jean-Paul II
…sur le site de Liberté Politique, entre autres :
– Le philosophe et essayiste Thibaud Collin revient sur la vision chrétienne, et anti-totalitaire, du corps et de la matière chez Jean-Paul II.
– L’économiste libéral pro-famille Jacques Bichot remarque l’affinement, chez Jean-Paul II, de la réflexion sur le péché social et les structures de péché.
– Tugdual Derville, délégué général de l’Alliance pour les droits de la vie, livre un témoignage plus personnel, rappelant qu’il y a des générations Jean-Paul II : avant celle de Rome en 2005, avant celle des JMJ 1997, il y avait la sienne, celle du Parc des Princes en 1980.
En complément à ces réflexions, on pourra lire le récit "de l’intérieur" du train spécial qui a emmené 800 jeunes pélerins français aux obsèques du Pape.
Bayrou : pourquoi ?
François Bayrou, catholique pratiquant, doit se mordre les doigts de sa prise de position ultra-laïciste de la semaine dernière: Valeurs actuelles fait état des remous provoqués à l’UDF. Et après les élus, ce sont les sympathisants qui s’offusquent.
La Lettre de Rastignac de ce même magazine donne, dans son langage à peine codé, une explication plausible au comportement de Bayrou : le peu de soutien qu’il a reçu de la part des catholiques quand, ministre de l’Education, il a essayé de réformer la loi Falloux, au profit de l’école privée, en 1993-1994.
Alors oui, critiquons Bayrou : son "geste de trop", personne ne le lui demandait; son discours de séparation entre le politique et le personnel n’est pas recevable; l’alignement des Jeunes UDF sur les positions et les méthodes de l’extrême-gauche homophile n’est pas justifiable. Mais évitons que le prochain homme politique qui cherche à rendre service à l’Eglise se sente trop seul…
Ne travaillons pas le lundi de Pentecôte
De son côté, la Fédération Sud Rail a exprimé "son total désaccord" avec cette journée de "travail gratuit" et souligné que "des milliers de salariés à statut et hors-statut travaillaient déjà normalement le lundi de Pentecôte pour assurer la continuité du service public". Dénonçant une décision "totalement scandaleuse et hypocrite", le syndicat craint que "les sommes extorquées aux salariés" ne soient finalement pas affectées à la solidarité avec les personnes âgées. Nous n’en pensons pas moins : rappelons nous la vignette automobile…
Il suffirait simplement de supprimer un jour de RTT : pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ???
Retransmission des « novendiales »
Depuis les funérailles du Saint-Père, le centre télévisé du Vatican (CTV) retransmet chaque jour en direct à 17h00 la messe novendiale.
Ce peut-être un bon moyen de s’unir au plus près des intentions de l’Église militante aujourd’hui privée de chef. Et comme nous le demande le Vatican ce jour de « redoubler [notre] prière à l’exemple de la communauté chrétienne primitive, afin d’éclairer ceux qui vont élire le nouveau Pape. » (V.I.S.)
Veni, Creátor SpÃritus…
Paul Marty
P.-S. En dehors des retransmissions d’événements le CTV diffuse en direct à l’aide d’une caméra fixe les images de la façade de la basilique Saint-Pierre.
Lundi 18 avril
L’ouverture, lundi prochain, du conclave qui aboutira à l’élection du successeur de Jean Paul II à la tête de l’Eglise catholique sera précédée par une messe "pour l’élection du pontife romain" dans la basilique Saint-Pierre de Rome ouverte à tous les fidèles, annonce mardi le Vatican.
Les 115 cardinaux électeurs chargés de la désignation du futur pape se réuniront à huis clos à partir de 16h30 (14h30 GMT) dans la chapelle Sixtine après une procession, a précisé le Saint-Siège. Ils s’engageront alors par serment au secret de leurs délibérations et seront coupés du reste du monde jusqu’à l’élection du successeur de Jean Paul II.
Six heures et demie avant l’ouverture de ce conclave, à 10h00, tous les cardinaux présents à Rome, y compris les prélats âgés de plus de 80 ans qui ne participeront pas au vote, concélèbreront une messe dans la basilique Saint-Pierre, la plus grande église du monde catholique.
Cette "Santa Messa per l’elezione del Romano Pontefice" sera présidée par le cardinal Joseph Ratzinger, doyen du Collège des cardinaux, lequel prononcera l’homélie.
Dans un communiqué, le Vatican invite les évêques, les prêtres, les religieux et "tous les fidèles laïques du peuple de Dieu présents à Rome" à y assister afin de "manifester la communion dans la prière de toute l’Eglise dans un moment si important".
Le Vatican demande également aux catholique du monde entier de prier pour "éclairer les esprits des cardinaux électeurs et leur inspirer la concorde afin qu’ils parviennent à une élection rapide et unanime du nouveau pape".
L’Iran pour l’avortement ?
La religion musulmane, pourtant opposée à la loi génocide, ne serait-elle pas en mesure d’éviter le pire en Iran ?
Le parlement conservateur iranien a adopté mardi un projet de loi autorisant l’avortement durant les quatre premiers mois de la grossesse si la vie de la mère est en danger ou si les médecins constatent une malformation du foetus (c’est de l’eugénisme !). Sinon l’avortement est un crime, qui peut valoir à la femme et à celui qui le pratique trois à dix ans de prison et le paiement du "prix du sang", la valeur vénale de la vie d’un être humain.
Le projet doit à présent être soumis au Conseil des gardiens, organe ‘ultra-conservateur’ qui juge de la conformité des textes avec la loi islamique en vigueur en Iran.
“Filmo Subito !”
Mel Gibson avait envisagé d’aller à Rome pour les obsèques du Pape, et y aurait renoncé par discrétion (ici, anglais.) Mais ce site prétend que le réalisateur y a envoyé une équipe de tournage, qui a filmé pendant les funérailles : la scène serait utilisée dans un film sur la vie de Jean-Paul II qu’envisagerait de tourner Mel.
Pour l’instant, l’information n’est pas recoupée, mais on se prend à espérer !
Ponce Bayrou
Le président de l’UDF François Bayrou, qui tenait lundi soir une réunion publique à Nîmes (Gard) pour défendre le oui à la Constitution européenne, a été interpellé au sujet de ses récentes critiques sur la mise en berne des drapeaux en France à l’occasion du décès du pape Jean Paul II.
Lors de ce meeting qui a rassemblé environ 500 personnes, la toute première question de la salle a porté sur les déclarations faites la semaine dernière par M. Bayrou, qui ont pu choquer au sein de cette formation héritière de la Démocratie chrétienne.
"Vous venez de manifester votre désapprobation concernant la mise en berne des drapeaux français suite au décès de Jean-Paul II. Vous avez commis pour beaucoup de gens une grave erreur", a déclaré un participant, qui s’est également inquiété que la référence aux racines chrétiennes de l’Europe ne soit pas inscrite dans le projet de Constitution.
M. Bayrou a rappelé qu’il n’y a "évidemment pas un mot" dans la Constitution de la Vème République sur les racines chrétiennes de la France. "Il se trouve que je suis croyant", a-t-il ajouté. "Et je ne me sens pas gêné le moins du monde parce que ce n’est pas écrit dans un texte juridique".
"Et au contraire, moi je suis heureux que la France ait choisi le chemin (…) de séparer la religion et la République. Ca nous permet, si des problèmes se posent avec un certain nombre d’expressions religieuses, de marquer clairement les limites à ne pas franchir", a-t-il souligné.
Le député des Pyrénées-Atlantiques a dit avoir écrit "trois livres sur les guerres de religion, je sais ce que c’est quand on mélange la religion et la chose publique. La France a failli y laisser sa vie". "Je n’ai pas envie de cette confusion. Je plaide pour une séparation respectueuse, d’un côté est le domaine de la religion, de l’autre est le domaine de la République, et je suis content, je suis satisfait que l’Europe elle-même ait fait ce choix", a-t-il ajouté. Tellement ‘respectueuse’, qu’il refuse d’honorer un mort, Souverain Pontife, Chef d’Etat du Vatican. La religion de François Bayrou c’est la laïcité.
"C’est bien pour l’Europe de demain de ne pas être ainsi liée, attachée à l’intérieur d’une seule conviction religieuse", a-t-il conclu. Les autres questions ont porté notamment sur la directive Bolkestein sur les services, l’OTAN, les élargissements de l’Europe ou encore l’agriculture ou le budget européen, un seul autre participant ayant dénoncé une "position absurde concernant le pape".
Bref, Bayrou a trouvé son maître en Pilate, sacrifiant la Vérité à ses ambitions politiques et contredisant l’enseignement de l’Eglise, qu’il dit suivre, mais qu’il piétine. Concernant ces déclarations, certains députés avaient exprimé leur désaccord en réunion de groupe, comme Jean Dionis du Séjour ou Pierre Christophe Baguet.
Bilan humain des funérailles
En plus de deux mille ans de christianisme, jamais Rome n’avait accueilli autant de pèlerins qu’à l’occasion du décès et des funérailles du pape Jean-Paul II.
C’est ce que révèlent les chiffres publiés par la Mairie de Rome sur le nombre de personnes venues à Rome ces jours derniers :
– trois millions de personnes sont venues dire « adieu » à Jean-Paul II
– environ 250 000 personnes ont participé à la messe des funérailles place Saint Pierre et dans la via della Conciliazione.
– environ 1.400.000 personnes se sont rendues devant la dépouille du Saint-Père dans la basilique Saint Pierre au cours des jours qui ont précédé les funérailles.
– la sécurité a été garantie entre autres par 10.000 bénévoles de la Protection civile, de la Mairie de Rome, de différentes organisations (dont les scouts).
– 8.963 membres des forces de sécurité étaient chargés de garantir l’ordre public.
Notre monde, sous ses aspects orgueilleux, sa volonté de puissance et son matérialisme athée, a besoin d’un Père. D’un Saint Père.
Le Sénat US paie l’avortement
Mardi 5 avril, le Sénat américain a voté à 52 voix, contre 48, la levée des restrictions concernant les subventions fédérales à des organisations étrangères pratiquant ou défendant l’avortement.
Adoptée en 1984 par Ronald Reagan, la Mexico City Policy (ou Global Gag Rule) prévoit que les ONG étrangères qui, directement ou indirectement, sont impliquées dans des programmes ayant un rapport avec l’avortement ne peuvent prétendre à un financement du gouvernement américain. Cette politique a été reprise par George Bush père, abandonnée par Bill Clinton avant d’être de nouveau reprise par George W. Bush au lendemain de son élection.
La “séparation de l’Eglise et des media”
Une semaine après la mort de Jean-Paul II, le tableau est paradoxal : la joie et la paix sont du côté des cathos, et en particulier de la "Génération Jean-Paul II" (au fait, personne ne se souvient plus ni ne se réclame de la soi-disant "Génération Mitterrand" !); alors que l’affliction mauvaise et la frustration recuite sont du côté des laïcards, ceux qui avaient attendu la mort du pontife avec le plus d’impatience.
Ces derniers se plaignent maintenant d’avoir dû endurer que les médias parlent de l’Eglise et des catholiques autrement que pour les calomnier. Comme le remarque Georges-Paul Wagner dans Présent d’aujourd’hui, ils demandent : "A quand la séparation de l’Eglise et des media ?" (titre du Canard Enchaîné.)
Par l’arrogance des reproches faits, par exemple, aux chaînes du service public, on comprend que beaucoup de nos compatriotes croient que la laïcité, c’est le droit de n’être importuné par le spectacle de cathos ni dans les lieux publics, ni à la télé. (Un lecteur suggère d’écrire à France 2 pour dire que tous ne pensent pas ainsi.)
Répétons que ce débat dérisoire est une triste exception française. Une preuve parmi d’autres: ce recueil de dessins de presse consacrés à la mort du Pape sur un site de gauche américain. Sur une trentaine de dessins, seuls un ou deux sont modérément hostiles.
Deuils catholiques
Présent de demain rappelle le parcours de Marcel Clément (1921-2005) :
(…) En 1949, il devient professeur de philosophie à l’Université de Montréal. Il le restera jusqu’en 1962, où il rentre définitivement en France, et devient professeur de doctrine sociale à l’Institut catholique de Paris, avant de fonder, en 1969, la Faculté libre de philosophie comparée. Dans le même temps, il est conférencier dans diverses écoles militaires. (…)
En 1948, il est éditorialiste de l’hebdomadaire catholique Notre Temps. A partir de 1952, il collabore à la revue italienne Operare. En 1956, il fait partie du premier cercle d’Itinéraires que Jean Madiran vient de fonder (…). En 1962 il quitte Itinéraires pour rejoindre L’Homme Nouveau, où il est successivement éditorialiste, directeur et enfin président directeur général. (…)
Marcel Clément a publié plus de trente ouvrages (…) Il était officier de la Légion d’honneur, et Jean-Paul II l’avait fait Grand Officier de l’Ordre de saint Grégoire le Grand.
On apprend également la mort, ce week-end, du spécialiste de chant grégorien Yves Gire, connu pour son émission sur Radio courtoisie.
VGE et Jean-Paul II
Dans Paris-Match, Valéry Giscard d’Estaing raconte son entrevue avec le Pape en 1980. On ne sait s’il faut rire ou pleurer devant les efforts piteux de l’ancien président pour présenter l’entrevue à son avantage :
Il m’a tout de suite reproché d’avoir fait voter "une loi trop permissive sur l’avortement." Je lui ai expliqué que j’étais le chef d’un Etat laïque, que je devais faire face aux difficultés de la société civile, que les femmes étaient dans une situation très difficile lorsqu’elles avortaient, qu’elles étaient presque toujours victimes d’injustice et de répression. Il est resté sur sa position, moi sur la mienne, mais par la suite il n’a plus jamais remis en cause cette décision.
C’est qu’il avait dû être convaincu, alors !
Le conclave (bis)
Sur le conclave à venir, le lecteur intéressé pourra toujours étudier la « Constitution apostolique Universi dominici gregis sur la vacance du siège apostolique et l’élection du pontife romain », promulguée le 22 février 1996 par Jean-Paul II.
Il pourra également connaître un peu mieux les membres du collège cardinalice en se rendant sur le site du Vatican, mais aussi sur Catholic-Hierarchy qui consacre une page au conclave et enfin sur le site du Prof. Salvador Miranda, The Cardinals of the Holy Roman Church, qui fait le tour de la question.
À noter qu’en ce qui concerne le nombre des électeurs, en plus du cardinal philippin Jaime L. Sin, le cardinal Alfonso Antonio Suárez Rivera, archevêque de Monterrey (Mexique), ne pourra prendre part au conclave pour raison de santé (V.I.S.).
Paul Marty
Fin de non-recevoir pour Girbaud
La cour d’appel de Paris a confirmé vendredi 8 avril l’interdiction de l’affiche de la campagne publicitaire des créateurs de vêtements Marithé & François Girbaud, inspirée de "La Cène" de Léonard de Vinci, au motif qu’elle heurte le sentiment religieux des catholiques.
Le 31 mars dernier, l’avocate générale Brigitte Gizardin avait pourtant demandé à la cour de lever cette interdiction prononcée le 10 mars dernier par le juge des référés du tribunal de grande instance de Paris. Elle avait estimé que l’affiche, qui s’inspire de "La Cène" du maître italien Léonard de Vinci, ne revêt "aucun caractère pornographique ou érotique".
"L’affiche critiquée constitue dans son ensemble une violation manifeste de l’esprit de tolérance qui doit caractériser, au même titre que la liberté d’expression, une société démocratique", avait noté le juge des référés qui avait été saisi par la Conférence des évêques de France.
Leur avocat, Me Thierry Massis, s’est dit "très content" de cet arrêt qui confirme "l’atteinte à la symbolique de la foi" des catholiques. "Il y a une ligne de jurisprudence qui est maintenant tracée", s’est-il félicité. De son côté, Me Bernard Cahen, avocat de la société GIP dont dépend Marithé et François Girbaud, a indiqué qu’un pourvoi en cassation était "envisagé". "Les motivations de l’arrêt sont encore plus raides que celles de l’ordonnance de référé", a-t-il déploré, estimant par ailleurs qu’il aurait été souhaitable que la cour rende sa décision un autre jour. "Le président de la cour aurait mieux fait d’attendre huit jours parce que là on a un peu l’impression que ça s’entrechoque avec la mort du pape", a souligné Me Cahen.
Ces gens là n’ont aucun respect. Même pour un mort.
“Continuez votre bonne bataille”
… avait dit Jean-Paul II au Dr Dor en 1998. Samedi dernier, des catholiques nantais, autour de SOS Tout-Petits, ont répondu à cette injonction en disant un nouveau rosaire public contre l’avortement.
Le divorce entre l’enseignement de l’Eglise et la société
… est un leitmotiv médiatique, le sous-entendu étant qu’un Pape "de progrès" devrait aligner son enseignement sur la pratique des hommes (mais alors, pourquoi enseigner ?)
National Review répond (ici,v.o.) de manière classique mais éloquente :
Les médias n’ont cessé de faire remarquer que de nombreux catholiques, surtout en Occident, dédaignent l’enseignement de l’Eglise sur l’avortement, la contraception et la moralité traditionnelle. C’est vrai; mais c’est à mettre en perspective. Plus nombreux encore sont les catholiques qui dédaignent l’enseignement de l’Eglise sur, mettons, l’obligation universelle de s’aimer les uns les autres ou l’immoralité du mensonge. Les chances que l’Eglise change son enseignement sur la charité ou le mensonge sont à peu près aussi élevées que les chances qu’elle approuve l’avortement ou les relations sexuelles hors du mariage (…)
Le conclave
Un lecteur nous écrit pour s’étonner que le Salon ne parle pas davantage du conclave. C’est tentant : nous sommes tous impatients de connaître le prochain Pape ! Mais entrer dans le jeu des "pronostics" n’est pas bien catholique. Et la "catégorisation" de cardinaux en différentes tendances (conservateur, néo-conservateur, libéral…) non plus. Alors désolé pour ce lecteur : sauf urgence, nous nous appliquerons la règle de discrétion que s’appliquent les cardinaux. Nous nous en tiendrons à une information factuelle et accompagnons les électeurs de nos prières (voir les deux propositions de neuvaines dans la colonne de gauche.)
Dossier sur le Pape
Le beau dossier spécial de Famille chrétienne sur le pontificat de Jean-Paul II, qu’ont reçu les abonnés, est disponible en format pdf sur cette page. On peut le compléter avec profit avec le "hors-série" du Figaro, qui a le mérite de prendre davantage de recul historique sur le pontificat. L’occasion de se rappeler l’état de l’Eglise en 1978, et, malgré la poursuite de la déchristianisation de l’Europe occidentale, le chemin parcouru…
JP II et le communisme nord-coréen
Une centaine de catholiques nord-coréens se sont rassemblés à Pyongyang pour une messe à la mémoire de Jean Paul II dans l’unique église catholique du pays.
Les fidèles, dont de nombreuses femmes portant des foulards blancs, ont chanté des cantiques et ont communié au cours d’une messe dimanche. L’office a été célébré par un prêtre américain d’origine coréenne. Selon le ministre sud-coréen chargé de la réunification, la Corée du Nord revendique 3.000 catholiques.
Le décès de Jean-Paul II réussira-t-il là où le Pape avait "échoué" ?
La Franc-maçonnerie en ébullition
Bernard Brandmeyer a démissionné de la tête du Grand Orient le 1er avril dernier. Ce retrait à mi-mandat est intervenu après de graves mises en cause sur ses capacités à gérer une obédience de 46 000 frères, dont le budget frôle les 10 millions d’euros. Alors qu’il sollicitait un vote de confiance, Bernard Brandmeyer n’a obtenu que 17 voix contre 18.
Gérard Pappalardo, 54 ans, éditeur à Arles d’un hebdomadaire diffusé dans les Bouches-du-Rhône, le Gard et le Vaucluse a écrit une missive «aux vénérables maîtres des loges» dans laquelle le nouveau patron du GO juge la médiatisation de cette tragédie «très dommageable pour nous tous», avant d’ajouter: «Notre obédience n’est pas suffisamment présente dans les grands débats républicains, il est temps de retrouver la place que nous n’aurions jamais dû abandonner.» Il a adressé sa première lettre à Jacques Chirac, pour critiquer, à l’occasion du décès du pape Jean-Paul II, la mise en berne des drapeaux aux édifices publics et la présence des plus hautes autorités de l’Etat à des messes ou à des offices religieux.
Le Salon Beige continuera donc à "médiatiser" cette ‘tragédie’ en expérant que la FM perde toute influence dans le ‘débat’ public…
Antipapisme protestant
La mort de Jean-Paul II a été un révélateur de l’aura qu’a gagnée le Pontife parmi les protestants : il s’est acquis, en particulier par ses combats pour le respect de la vie, le respect de bien des évangéliques américains. Billy Graham a ainsi rendu hommage au Pape qui était "la voix la plus influente de ces cent dernières années en faveur de la moralité et de la paix."
Mais l’antipapisme protestant, parfois agressif, n’est pas mort.
Le Financial Times remarque (ici, v.o.) que la famille régnante des Pays-Bas est la seule, en Europe occidentale, à n’avoir pas envoyé de représentant aux obsèques du Pape : "Les guerriers protestants de la Maison d’Orange ne cèdent pas."
Une minute de silence à la mémoire de Jean-Paul II, avant un match de football en Ecosse, a du être écourtée devant les sifflets et les huées d’une partie du public (ici, v.o.) L’incident est peut-être moins "théologique" qu’il n’en a l’air : un des clubs était en majorité protestant, l’autre catholique.
Dernier exemple, le portail fondamentaliste protestant Voxdei recycle de vieilles lunes antipapistes. Il n’hésite pas à ressortir une fable adventiste qu’il est bon de connaître : il prétend que la tiare papale porte l’inscription "Vicarius Filii Dei." Puis, en affectant aux lettres de cette inscription le chiffre latin leur correspondant (I=1; V=5…), montre que le total fait (surprise !) 666. C’est convainquant, sauf que… il n’y a aucune trace d’une tiare papale portant cette inscription, et que ce titre, s’il "sonne" plausible, n’a en fait jamais été un titre officiel du Pape (Vicarius Christi), ni même été mentionné dans aucun document officiel catholique (plus ici, en anglais.)
Ouverture du blog “référendum”
Nous avons ouvert une page spéciale consacrée au référendum sur le traité constitutionnel européen : le lien vers cette page figure dans la colonne de gauche.
Les lecteurs peuvent, sur cette page, ajouter un commentaire à un post en tapant sur la case "comments" en bas de ce dernier.
Sur le traitement médiatique
… de la mort de Jean-Paul II, il y aurait beaucoup à dire. Nous avons ici répertorié certaines des déformations les plus récurrentes qui parsemaient les émissions consacrées au sujet (le Pape et la repentance; le Pape centralisateur; le Pape, la peine de mort et la guerre en Irak; le Pape contre le préservatif; Jean-Paul II contre Jean XXIII…) Certes, la voix a été largement donnée sur les antennes à des pseudo-catholiques tels que Jacques Duquesne ou Golias, et ce n’est pas fini. Mais il faut reconnaître que le ton général de ce traitement médiatique a été respectueux, et qu’il y a même eu de belles choses (reportages, numéros spéciaux de magazines…) Le Père Guy Gilbert remarque dans un bel article:
Parmi la trentaine d’interviews qui m’a été demandée, j’ai noté ceci : la pudeur des interviewers et leur respect. Pour une fois, on ne m’a pas demandé en priorité ce que je pensais de la capote par rapport à la position du Pape.
On a par ailleurs encore vu surgir l’exaspérant refrain selon lequel les jeunes qui acclament le Pape n’adhèrent pas à son enseignement. Mais cette fois-ci, des journalistes ont remarqué aussi les jeunes qui ne correspondent pas à ce cliché, grâce à leur présence sur l’internet :
Les position du pape sur un "droit à la vie" sans concessions, qui lui ont valu de nombreux détracteurs, semblent parfaitement assumées par les catholiques qui lui rendent aujourd’hui hommage.
Et ces catholiques n’ont plus besoin de passer au filtre de Bayard-Presse, La Vie, ou Golias pour se faire entendre.
Les médias cherchent-ils à décourager les cathos ?
Carole et Lahire (et d’autres pélerins) nous ont dit le contraste entre ce qu’ils ont trouvé à Rome le portrait apocalyptique que peignaient les médias les jours précédents : "ce n’est pas la peine d’y aller, il y a déjà trop de monde, personne n’accédera à la place Saint-Pierre"…
Et on remarque que ce n’est pas la première fois : à Lourdes l’été dernier, mais aussi à Turin lors de l’exposition du Saint-Suaire il y a quelques années, la situation sur place était bien différente, par sa sérénité et la facilité d’accès, du message décourageant des médias.
S’agit-il d’un sabotage volontaire, pour éviter que les mouvements de foi catholiques soient des succès ? Apparemment non : si cela avait été le cas, les médias auraient, après avoir tenté de décourager les pélerins, prétendu que ces derniers avaient été moins nombreux que prévu. Or ils ne l’ont pas fait (exemple.)
Donc, de toute évidence, il n’y a pas de (trop) mauvaise intention derrière cette désinformation : sans doute les autorités civiles locales, soucieuses de ne pas avoir une foule trop importante à gérer, ont-elles pris l’habitude d’instrumentaliser les médias avant ces rassemblements.
Rien de grave alors… mais ne nous laissons pas berner lors du prochain événement !