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Messe traditionnelle sur le parvis de la cathédrale Notre-Dame de Paris

Tandis que l’archevêque de Paris a refusé à Notre-Dame de Chrétienté que la messe de départ du 42e pèlerinage de Chrétienté soit célébrée dans la cathédrale de Notre-Dame de Paris restaurée (elle aura donc lieu à Saint-Sulpice, comme chaque année depuis l’incendie), le pèlerinage de Tradition, organisateur du pèlerinage Chartres-Paris (FSSPX) annonce que les autorités publiques ont autorisé que la clôture se déroule sur le parvis de Notre-Dame (et non plus place Vauban comme chaque année) :

Nous avons le plaisir immense de vous faire part d’une nouvelle extraordinaire, concernant notre prochain pèlerinage de Pentecôte 2025. En effet, nous avons reçu l’autorisation d’arriver pour la messe de clôture du lundi sur le parvis de la cathédrale Notre-Dame de Paris.

Oui, vous avez bien lu, sur le parvis de Notre-Dame !

Notre-Dame, qui a été marquée par l’épreuve du feu et qui se dresse fièrement à nouveau, nous accueillera à ses pieds.

Après le Sacré-Cœur de Montmartre et Saint-Louis des Invalides, c’est au tour de Notre-Dame de nous recevoir. Quel honneur pour nous et quel hommage rendu à Notre-Dame par les fidèles de la Tradition !

En cette année où nous marchons « Pour notre mère, la Sainte Église », nous portons une attention particulière à l’importance cruciale des vocations sacerdotales. La Vierge Marie, première disciple et modèle de toute vocation, nous enseigne la foi, l’obéissance et le dévouement sans faille.

Mobilisons jeunes et moins jeunes, et formons ensemble une longue colonne de pèlerins enthousiastes et fervents, sous le regard bienveillant de Notre-Dame de Chartres, au départ, et de Notre-Dame de Paris, à l’arrivée !

L’ouverture des inscriptions en ligne est prévue pour le dimanche des Rameaux, le 13 avril. En attendant, que Notre-Dame nous inspire et nous guide dans nos efforts de Carême, pour que les grâces de la Résurrection et de la Pentecôte nous soient très profitables.

Marine Le Pen et huit eurodéputés RN condamnés à une peine d’inéligibilité avec exécution immédiate

Le gouvernement des juges a encore frappé : quoi qu’on pense de Marine Le Pen, il est manifeste que les magistrats sont désormais les arbitres des élections, en piétinant le principe de la séparation des pouvoirs. Après avoir torpillé la candidature de François Fillon, les voilà qu’ils tentent d’empêcher Marine Le Pen de se présenter en 2027. L’exécution immédiate n’est pas suspensif en cas d’appel. La justice le justifie en invoquant le risque de récidive.

Marine Le Pen est déclarée coupable de détournements de fonds publics à hauteur de 474 000 euros. Selon le tribunal

“Les faits dans leur ensemble ont constitué un système permettant au parti de faire des économies et d’être financé par les fonds du parlement européen. 12 personnes ont travaillé en réalité pour leur parti. Ces détournements de fonds publics s’élèvent à plus de 4.4 millions”

Après la Roumanie, qui a interdit que le candidat en tête des sondages puisse se présenter, c’est au tour de la France de choisir les “bons” candidats.

Pas de liberté pour les ennemis de la liberté, ou pas de démocratie pour les ennemis de la démocratie… Ou comme le disait Charles Maurras : “la République gouverne mal, mais elle se défend bien”. C’était bien la peine de prendre le soin de dédiaboliser le parti…

La dette, ou l’argent magique

De François Schwerer dans Politique Magazine de février :

[…]

[…]

Les partis-pris idéologiques de Wikipedia

Victor Lefebvre et Michel Sandrin ont enquêté sur Wikipedia, pseudo-encyclopédie en ligne. Victor Lefebvre est interrogé dans le JDD :

Wikipédia est une révolution dans la mesure où elle renverse totalement notre approche du savoir. Une encyclopédie dite « classique » repose sur un comité scientifique et des rédacteurs professionnels. L’ensemble forme une structure d’individus organisés, hiérarchisés et le plus souvent rémunérés.

Sur Wikipédia, c’est tout l’inverse. N’importe qui peut s’improviser encyclopédiste, à condition d’accepter le principe du bénévolat. Cela va même plus loin : un utilisateur de Wikipédia n’a même pas besoin de créer un compte pour ajouter ou supprimer une information qui figure sur tel ou tel article de l’encyclopédie en ligne. Le contrôle se fait donc a posteriori, c’est-à-dire après la publication – une hérésie totale pour les encyclopédistes du XVIIIe siècle. Et pourtant, cela fonctionne. Wikipédia, au fond, c’est l’inverse du marxisme : cela marche en pratique, mais pas en théorie.

Dans quelle mesure est-elle fiable ? Son fonctionnement collaboratif permet-il de parvenir à un consensus scientifique ?

En 2007, Wikipédia conclut la première phase de son développement, qui s’est accéléré de manière brutale à partir de 2004. À titre personnel, cette période correspond à mes années de collège. À cette époque, mes professeurs expliquaient – je ne pense pas être seul dans ce cas – que Wikipédia n’était pas un outil fiable car n’importe qui pouvait modifier une page en deux clics. La même année, en 2007 donc, l’écrivain Pierre Assouline signe un texte très sévère sur Wikipédia, qu’il accuse d’amateurisme et de manque de rigueur intellectuelle. Il y a donc une défiance très forte vis-à-vis de Wikipédia dans ses premières années d’existence, notamment de la part du monde intellectuel et universitaire. Aujourd’hui, je dirais que cette critique est datée, pour ne pas dire totalement caduque.

En moyenne, une fausse information ou un acte de vandalisme commis sur Wikipédia reste en ligne moins d’une minute et trente secondes. Le fonctionnement collaboratif et l’utilisation massive de bots, ces robots automatisés qui détectent très rapidement les fausses informations et les tentatives de vandalisme, permettent donc d’atteindre une fiabilité relativement solide sur Wikipédia. Enfin, s’il n’y a jamais de consensus scientifique définitif sur Wikipédia, il peut y avoir un point d’équilibre, y compris sur des sujets très polémiques.

Vous expliquez néanmoins que les sources citées connaissent des biais idéologiques, comment se révèlent-ils ?

Si Wikipédia est très fiable sur les sujets purement scientifiques, c’est nettement moins vrai sur les pages liées à l’actualité récente. L’édifice de Wikipédia repose intégralement sur le principe des sources, plus précisément sur les sources dites « fiables ». Or, en matière de sources de presse, tout ne se vaut pas sur Wikipédia. Pour résumer, tout ce qui est à droite du Figaro est considéré comme une « source d’extrême droite », à laquelle il est déconseillé d’avoir recours. C’est écrit tel quel sur « L’Observatoire des sources », un index des sources censé servir de référence à n’importe quel contributeur de Wikipédia.

À l’autre bout du spectre, des sites militants et engagés à gauche (pour ne pas dire plus), tels que StreetPress, Acrimed ou encore Arrêt sur images sont quant à eux considérés comme des « sources secondaires fiables », sans que la communauté juge utile de souligner leur parti pris idéologique. Ma conclusion n’est pas de dire qu’il faudrait proscrire ces médias sur Wikipédia, mais il s’agit là d’un deux poids, deux mesures évident, qui remet en cause l’un des principes fondateurs de l’encyclopédie en ligne, à savoir la neutralité de point de vue.

Comment les groupes de pression agissent-ils au sein de l’encyclopédie ?

La création d’un groupe de pression revendiqué comme tel est théoriquement interdite sur Wikipédia. Mais dans les faits, les tentatives d’entrisme idéologique ou mercantile sont nombreuses.

Ces dernières années, il est arrivé que la légitimité de certains votes communautaires soit faussée par des pratiques dites de « rameutage » et de « faux nez ». Dans le premier cas, il s’agit pour un utilisateur de faire appel à son réseau (privé ou public) pour voter massivement dans un certain sens. Dans le second, il s’agit de multiplier les comptes pour créer autant d’avatars et gonfler artificiellement un vote.

Quel que soit le procédé, ces groupuscules tentent de transformer un projet fondamentalement universaliste en un outil de propagande au service de leur propre cause. J’ajoute que certains projets collaboratifs, qui sont à mon sens des groupes de pression en effet, sont généreusement subventionnés par Wikimédia France, le chapitre national de la Fondation Wikimédia, « maison-mère » de Wikipédia toutes versions confondues. Il y a un mélange des genres qui interroge. […]

La face cachée de Wikipédia: Enquête sur les dérives de l’encyclopédie libre

 

Affaiblissement du Hezbollah

La Petite Feuille d’Annie Laurent verte consacre son dernier numéro au Hezbollah :

Dès le lendemain du début de l’opération Déluge d’El-Aqsa, déclenchée le 7 octobre 2023 par le mouvement palestinien Hamas contre un kibboutz israélien jouxtant la bande de Gaza (cf. PFV n° 100, février 2025), un second acteur s’est joint à cette offensive. Il s’agit du Hezbollah, milice libanaise d’obédience chiite engagée depuis 1982 dans l’opposition à l’État d’Israël.

LE HEZBOLLAH EN GESTATION

À partir de 1979, les islamistes libanais chiites furent rattrapés par les retombées directes de la « République islamique d’Iran » proclamée à Téhéran par l’ayatollah Rouhollah Khomeyni dès son retour de son exil français et sa victoire sur Reza Shah Pahlavi. Cet événement a été accueilli dans la liesse au pays du Cèdre par des foules de chiites.

Opposé au multiconfessionnalisme régissant le Liban, système qu’il considérait comme « illégitime et criminel », le nouveau dirigeant iranien lança alors ce mot d’ordre : « Non au régime de la minorité maronite, oui à la République islamique ». (Cf. Aurélie Daher, Le Hezbollah, PUF, 2014,p. 60).

Tel fut le point de départ de la radicalisation islamiste chiite qui s’exprima par la création d’une structure paramilitaire, la Résistance islamique au Liban, fondéepar des pasdarans (Gardiens de la Révolution) iraniens et financée par Téhéran. Ceux-ci y ouvrirent de nombreuses écoles de formation politico-religieuse où les jeunes étaient fanatisés ; l’esprit de sacrifice et le culte du martyre, propres à la spiritualité chiite, leur furent inculqués. Pour arriver au Liban, les cadres iraniens et leurs équipements transitaient par la Syrie, alors dominée par Hafez El-Assad, membre de la communauté alaouite, qui est une dissidence du chiisme. L’armée syrienne occupait le Liban depuis 1976.

Ce programme s’affirmera en 1985, après plusieurs années de clandestinité, sous le nom de Hezbollah (Parti de Dieu), emprunté à un verset du Coran : « Ceux qui prennent pour maîtres Dieu, son Prophète et les croyants : voilà ceux qui forment le parti de Dieu et qui seront les vainqueurs » (5, 56).

Dans une claire synthèse, l’enseignant franco-libanais Antoine Fleyfel en présente les trois critères définis en 1982 :

« I – L’islam est le style de vie global sur lequel se fondent la pensée, la doctrine, la foi et la structure.
II – Le devoir de résistance à Israël, considéré comme danger ultime sur le présent et l’avenir. Il doit s’effectuer à travers une structure djihadiste qui possède tous les moyens nécessaires.
III – L’allégeance politique et religieuse au wali-e fiqh, le Gouverneur docte (Khomeyni), considéré comme le successeur du prophète Mahomet et des Imams chiites, et possédant le pouvoir absolu ».

Le dirigeant suprême de la République islamique d’Iran, l’Ayatollah Ali Khamenei (à gauche), le Secrétaire général et Guide spirituel du Hezbollah, Hassan Nasrallah (au centre) et le général iranien Soleimani, commandant des forces al Qods (à droite) à Téhéran, en 2019.
Photo Creative Commons Attribution.

Ces idées furent soumises à Khomeyni qui les agréa (Bulletin de l’Oeuvre d’Orient, n° 817 – 2024).

En 1992, le Hezbollah franchit deux étapes décisives. L’ayatollah Ali Khamenei, guide suprême iranien et successeur de Khomeyni, publia une fatoua (décret) habilitant le Parti de Dieu à présenter des candidats sous son étiquette à toutes les élections législatives (libanaises). Cette année-là, le Hezbollah obtint 8 députés sur les 27 sièges réservés à la communauté chiite en vertu du système confessionnel (le Parlement compte en tout 128 sièges). La reconnaissance officielle du parti lui donnera également accès à des postes gouvernementaux à partir de 2005. Par ailleurs, Ali Khamenei imposa Hassan Nasrallah comme chef politique et guide spirituel du Hezbollah. Nasrallah occupa cette fonction de 1992 jusqu’à son assassinat par l’armée israélienne (Tsahal) en 2024 (cf. infra).

L’ANTISIONISME DU HEZBOLLAH

« Le Hezbollah s’inscrit résolument dans la double perspective khomeyniste d’une lutte révolutionnaire et d’une lutte contre Israël », notent Dominique Avon et Anaïs-Trissa Khatchadourian dans leur livre Le Hezbollah. De la doctrine à l’action : une histoire du parti de Dieu (Seuil, 2010, p. 38). Ces orientations ont été confirmées dans une charte officielle adoptée le 30 novembre 2009, qui comporte des passages substantiels. Elle est reproduite intégralement par les deux auteurs précités (p. 161 à 201).

Outre son opposition au confessionnalisme politique libanais, système qu’il juge antidémocratique et dont il réclame la suppression, le texte développe une critique radicale contre « l’entité sioniste », « menace constante pour le Liban » depuis « qu’elle a violé la Palestine » en 1948, événement qui a provoqué l’expulsion de nombreux Palestiniens et leur installation au pays du Cèdre. La déstabilisation qui s’en est suivie justifie, selon le Hezbollah, l’émergence de la Résistance (cf. infra) et nécessite l’appui sur la République islamique d’Iran. La charte s’oppose aussi à tous les compromis tels que les « accords d’Oslo » négociés en 1983 entre Israéliens et Palestiniens (cf. PFV n° 100) et à la reconnaissance officielle de l’État hébreu par des États arabes.

En réalité, l’option antisioniste du Hezbollah s’enracine dans les initiatives prises deux décen-nies avant sa reconnaissance officielle par une personnalité qui a marqué l’histoire du chiisme local : Moussa Sadr, fondateur du Conseil supérieur chiite (adopté par le Parlement libanais en 1967), dont il assura la présidence de 1969 à 1978, date de sa disparition en Libye.

Fort de l’autorité qui lui était reconnue, Moussa  Sadr prépara méthodiquement et discrètement les étapes qui allaient aboutir à la réalisation du plan stratégique conçu par Khomeyni dans la perspective de son projet révolutionnaire. Retenons quelques-unes de ces étapes.

Dès 1972, Sadr a fait entrer illégalement au Liban des enseignants iraniens qui, sous des dehors rassurants, organisaient l’entraînement militaire de jeunes chiites dans les camps du Fatah palestinien.

En 1973, soucieux de mobiliser politiquement ses compatriotes chiites, Sadr suscita la fondation du Mouvement des déshérités qu’il dota deux ans après d’une branche armée, Amal (acronyme arabe des « Bataillons de la résistance libanaise »), chargée de protéger les populations du Sud confrontées aux affrontements israélo-palestiniens.

Le 24 juin 1975, une alliance chiito-palestinienne fut scellée à Saïda par la signature d’un pacte secret dans lequel Khomeyni, alors encore en exil en Irak, était reconnu comme « guide de tous les chiites du monde et de tous les mouvements islamistes de libération ». Cinq ans après, le 2 janvier 1980, un dignitaire iranien, Mohamed Montazéri, chargé d’organiser l’exportation de la révolution khomeyniste, effectua une visite clandestine dans la capitale libanaise où il exposa son programme, annonçant l’arrivée, même sans visas, de centaines de pasdarans envoyés « pour combattre le sionisme et l’impérialisme ». Cette initiative faisait suite à l’accueil que, dès sa prise de pouvoir à Téhéran, en 1979, Khomeyni avait réservé à Yasser Arafat, le chef du Fatah palestinien qui résidait à Beyrouth depuis 1970. Il lui avait alors remis les clés de l’ambassade d’Israël, confirmant ainsi la rupture des relations diplomatiques entre l’Iran et l’État hébreu.

L’AXE DE LA RÉSISTANCE

C’est à partir de l’opération « Paix en Galilée », déclenchée par Tsahal le 6 juin 1982 pour anéantir l’Organisation de Libération de la Palestine (OLP) et ses bases militaires qui, à partir du Liban-Sud, menaçaient la sécurité d’Israël, que le Hezbollah se révéla au grand jour. Richement doté et équipé militairement par le régime iranien, servi par une armée dont le total s’élèvera à 100 000 hommes à plein temps en 2024, le Parti de Dieu rivalisait alors avec l’armée libanaise qu’il entendait supplanter dans la défense du territoire, notamment face à Israël. En 1989, le Parti de Dieu fut la seule milice à refuser de rendre ses armes comme l’exigeait l’accord conclu à Taëf (Arabie Séoudite) destiné à mettre un terme à la guerre interlibanaise. À partir de ses bases installées au Liban-Sud, entre 2000 et 2006, il poursuivit ses attaques contre Israël. Par ailleurs, l’impuissance de l’État libanais à faire respecter les résolutions 1559 (2004) et 1701 (2006) de l’ONU qui interdisent toute présence milicienne sur l’ensemble de son territoire a permis au Hezbollah de s’y maintenir jusqu’à présent.

Vint ensuite l’heure de l’alliance entre le Hezbollah et le Hamas. Celle-ci fut conclue en avril 2023 autour du concept de « l’unité des fronts », annoncée par Hassan Nasrallah, qui dirigeait le Parti de Dieu depuis 1992, succédant alors à Abbas Moussaoui, tué par un missile israélien. Grâce à cette collaboration, le Hamas a bénéficié du soutien de l’Iran dans son opposition à Israël.

Quelques mois après, le Parti de Dieu franchit une nouvelle étape dans sa quête de légitimité régionale. Il organisa alors à Beyrouth une « réunion de coordination » avec des cadres du Hamas et des houthis, rebelles chiites épaulés par l’Iran, qui, depuis 2015, contrôlent Sanaa, la capitale du Yémen. Cette rencontre portait sur « un élargissement des affrontements et sur l’encerclement de l’entité israélienne ». Beyrouth devenait ainsi la capitale de « l’axe de la résistance » (L’Orient-Le Jour, 18 mars 2024).

Par toutes ces initiatives, prises sans aucune concertation avec l’État libanais, les dirigeants du Hezbollah ont placé la communauté chiite en situation d’otage, ce qui n’empêchait pas l’admiration de nombreux militants, comme cela est ressorti des propos entendus après l’assassinat du Sayyed (Maître ou Seigneur) Nasrallah par Tsahal, le 27 septembre 2024. « Il était le Liban à nos yeux, le vrai », confiait la sœur d’un combattant hezbollahi lors des funérailles solennelles célébrées le 23 février 2025 à la Cité sportive près de Beyrouth (L’Orient-Le Jour, 23 février 2025).

Refuser les options du Hezbollah pouvait entraîner de redoutables conséquences, comme l’a montré l’assassinat en 2021 d’un opposant notoire, l’intellectuel chiite Mohsen Slim, qui avait été menacé d’un tel châtiment.

Si les populations du nord d’Israël ont payé très cher les nombreuses attaques du Hezbollah contre leur territoire, le Liban en a, lui aussi, subi des conséquences dont il n’est pas près de se relever. Les attaques israéliennes, qui se sont étendues à partir du 8 octobre 2023 jusqu’à des régions très éloignées de la frontière (Tyr, Saïda, Baalbeck), ont également provoqué la destruction de plus de cinquante villages chiites et chrétiens dans le sud du pays. Leur reconstruction est évaluée à 14 milliards de dollars par la Banque mondiale. Quant au bilan humain, il s’élève, selon le ministère libanais de la Santé, à 4 000 morts et 17 000 blessés, civils pour la plupart. En outre, malgré le cessez-le-feu conclu le 27 novembre 2024, Tsahal maintient son occupation et ses bombardements sur une partie de la zone méridionale.

QUEL AVENIR POUR LE HEZBOLLAH ?

Très affaibli par son engagement militaire et politique dans la guerre de Gaza, le Hezbollah l’est aussi par la déstabilisation engendrée en Syrie à la suite de la chute du régime de son allié, Bachar El-Assad, vaincu par une coalition islamiste sunnite le 8 décembre 2024. Cet événement empêche désormais son approvisionnement en armes venues d’Iran, pays qui ne semble plus être également en capacité de financer le Parti de Dieu. Tant de malheurs ont en outre conduit une partie de la communauté chiite à s’interroger sur le bien-fondé d’un tel engagement qui, de surcroît, ne semble pas avoir servi le Hamas.

Réfléchissant à cette question, Anthony Samrani, chroniqueur au quotidien libanais L’Orient-Le Jour, livre quelques réflexions dont voici un extrait.

« Nasrallah était la voix et le visage du Hezbollah et de l’axe. Ce dernier s’est effondré, tout comme la dimension régionale du parti. Mais qu’en reste-t-il aujourd’hui ? Que lui réserve l’après-Nasrallah ? […]. Si le Hezbollah retourne ses armes contre l’État, il se suicide. S’il accepte de les déposer, il se renie. […]. Voici le principal héritage de Hassan Nasrallah : avoir provoqué l’isolement des chiites au Liban et dans la région ; avoir lancé deux guerres mortifères pour le pays et encore plus pour sa communauté. […] N’est-ce pas suffisant pour tourner la page ? » (23 février 2025).

Rendant compte du discours prononcé lors des funérailles de Nasrallah par son successeur, Naïm Kassem, L’Orient Le Jour en a relevé les contradictions : tout en promettant de contribuer à l’édification de l’État sur la base de l’accord de Taëf (qui prévoit l’élimination des armes hors du contrôle gouvernemental, cf. supra) […], il a annoncé ne pas tolérer une mise à l’écart politique, affirmant que « la résistance se poursuivra de génération en génération » (23 février 2025).

L’affaiblissement du Hezbollah a cependant permis l’arrivée au pouvoir d’un nouveau président de la République, Joseph Aoun, ancien commandant en chef de l’armée, élu le 9 janvier 2025 après une vacance qui durait depuis octobre 2022. Il partage avec son Premier ministre, Nawaf Salam, ancien président de la Cour internationale de Justice, le souci de réserver à l’armée le monopole en matière de protection du territoire, ce qui revient à retirer au Parti de Dieu le titre de « résistance » que ce dernier s’octroyait. Signe de ce changement : sans être exclus du gouvernement, les chiites hezbollahis n’y occupent plus des portefeuilles décisifs.

Les deux nouveaux dirigeants ne cachent pas leur volonté de redresser le pays du Cèdre, comme l’a souligné avec force le président Joseph Aoun dans son discours de prestation de serment adressé aux députés. « Aucune confession ne doit être favorisée par rapport à une autre » (L’Orient-Le Jour, 9 janvier 2025).

Puis, lors d’une rencontre avec la délégation iranienne venue participer aux funérailles de Nasrallah, il leur a dit : « Le Liban est épuisé par les guerres des autres sur son territoire. Aucun pays ne devrait s’ingérer dans les affaires internes d’un autre ». Pour appuyer ses propos, il a cité l’article 9 de la Constitution iranienne stipulant que « la liberté, l’indépendance, l’unité et l’intégrité territoriale d’un pays sont indivisibles » (L’Orient-Le Jour, 23 février 2025).

Autrement dit, le Hezbollah est invité à se « libaniser ».

Toute vie Humaine est sacrée : Colloque à Pau

Trente ans après la publication de l’encyclique « L’Évangile de la Vie » sur la valeur et l’inviolabilité de la vie humaine (25 mars 1995), il est plus que jamais nécessaire et urgent de « se livrer à une mobilisation générale des consciences et à un effort commun d’ordre éthique, pour mettre en œuvre une grande stratégie pour le service de la vie ».

Voici les interventions lors de ce colloque, qui s’est tenu samedi, sous l’égide de Mgr Aillet :

L’Arménie en danger de mort

D’Antoine de Lacoste dans Politique Magazine :

L’Arménie va-t-elle disparaître ? Cette question, qui eût été incongrue dans les années 1990, est aujourd’hui d’une actualité inquiétante.

L’Azerbaïdjan et l’Arménie viennent en effet d’annoncer la conclusion prochaine d’un traité de paix. Ce qui pourrait augurer d’une bonne nouvelle, risque en réalité se révéler être la concrétisation des multiples concessions qu’exige le dictateur Aliev depuis la victoire de son armée.

Revenons en arrière pour bien comprendre l’enchaînement des faits. Les conflits territoriaux entre les deux pays sont anciens. Avant même l’éclatement de l’Union soviétique, dont ils étaient deux des républiques, leurs armées s’affrontèrent au cours d’une guerre très meurtrière. Tout avait démarré le 12 juin 1988 lorsque la région autonome du Haut-Karabagh fit sécession de la république d’Azerbaïdjan à laquelle Staline avait décidé de la rattacher en 1920 malgré les protestations arméniennes. Tout au long de ces années, les tensions entre les deux pays avaient été nombreuses mais bien évidemment le système soviétique empêchait qu’elles dégénèrent en conflit armé.

Dans ce contexte, les Arméniens du Haut-Karabagh subissaient parfois des persécutions religieuses de la part du pouvoir communiste, mais n’avait rien à craindre de l’ennemi azéri tenu de respecter la tranquillité de l’enclave chrétienne.

Après 1988, les tensions se firent plus fortes puis se transformèrent en guerre ouverte en 1991. Ce fut l’année de l’éclatement de l’Union soviétique et, entre août et septembre, l’Azerbaïdjan puis le Haut-Karabagh et enfin l’Arménie proclamèrent leur indépendance. Plus aucun frein ne pouvait empêcher la guerre qui dura trois ans et fit plusieurs dizaines de milliers de morts, sans doute 30 000.

Pour cette première manche, les combattants du Haut-Karabagh et l’armée arménienne remportèrent une éclatante victoire. Les belligérants utilisaient le même matériel soviétique vieillissant et la valeur du fantassin arménien était bien supérieure à celle du combattant azéri, moins motivé de surcroît.

L’armistice de 1994 entraîna des déplacements de population qui eurent de lourdes conséquences. Les Arméniens vivant en territoire azéri furent expulsés (et certains massacrés) et les Azéris vivant en Arménie subirent le même sort, les massacres en moins. Mais les Arméniens allèrent plus loin et vidèrent littéralement de ses habitants azéris les territoires situés entre l’Arménie et le Haut-Karabagh. Cela permettait de mieux sécuriser le Haut-Karabagh ainsi entouré d’un glacis quasi désertique contrôlé par l’armée arménienne. Le lien entre les Arméniens du Haut-Karabagh et de l’Arménie elle-même se faisait par un étroit passage appelé Corridor de Latchine.

Le dictateur Aliev ne se satisfit évidemment pas de cette situation et n’eut de cesse de préparer sa revanche. Il mourut en 2003 et son fils, l’actuel président, lui succéda. Les préparatifs de la revanche s’accélérèrent et la Turquie y joua un rôle décisif. Elle modernisa l’armée azérie et lui vendit du matériel haut de gamme, en particulier les drones Bayraktar (du nom du gendre d’Erdogan, inventeur du produit), qui allaient révolutionner le champ de bataille. L’argent du pétrole de Bakou avait considérablement enrichi l’Azerbaïdjan.

Les Arméniens, eux, ne se préparèrent à rien. Leur armée resta telle qu’elle était avec des combattants valeureux mais du matériel dépassé. Miné par la corruption et l’émigration (un million d’Arméniens sur quatre millions d’habitants quittèrent le pays au cours des vingt ans qui suivirent l’indépendance), l’Arménie s’enfonça progressivement dans la pauvreté.

Son parapluie, c’était la Russie qui avait une base militaire dans le pays. Les relations étaient très amicales et, à de nombreuses reprises, les Russes attirèrent l’attention des Arméniens sur le ressentiment des Azéris suite aux expulsions des territoires qui entouraient le Haut-Karabagh. Ils conseillaient même de permettre le retour des Azéris ce dont l’Arménie ne voulait pas. Les Russes entretenaient d’excellentes relations avec l’Azerbaïdjan en raison notamment de leurs intérêts communs de producteurs de pétrole

Le tournant se produisit en 2018. Un nouveau venu, Nikol Pachinian remporta les élections. Député d’opposition d’un parti libéral pro-occidental, il profita d’un mouvement populaire de mécontentement, attisé comme il se doit par les réseaux occidentaux, pour se faire élire par le Parlement puis remporter les élections législatives.

Ce fut le début des malheurs arméniens. Pachinian prit ses distances avec Moscou, se laissa griser par ses chaleureuses rencontres avec les dirigeants américains et européens, ignora l’Azerbaïdjan et ne prit aucune mesure pour renforcer son armée.

La suite était inéluctable. En septembre 2020, l’armée azéri attaqua le Haut-Karabagh. Il se défendit valeureusement, très vite épaulé par toute l’armée arménienne. Les combats furent féroces mais les drones turcs firent la différence et les vieux chars soviétiques de l’armée arménienne furent décimés avec leurs équipages. De plus, pour aider son ami Aliev, Erdogan envoya des milliers d’islamistes syriens à la solde d’Ankara venus des territoires syriens occupés par la Turquie. L’aide militaire israélienne fut également précieuse (en échange de laquelle les Israéliens ont le droit de surveiller l’Iran depuis l’Azerbaïdjan). Dès lors, les dés étaient jetés.

Les nouveaux amis occidentaux de Pachinian ne bougèrent évidemment pas et il appela la Russie au secours. Poutine imposa un cessez-le-feu à Aliev qui accepta, craignant une intervention de l’aviation russe. Bien sûr, l’Arménie dut accepter les conditions azéries et quitter les territoires occupés depuis 1994. Que ne l’avait-elle fait avant ! De plus, un tiers du Haut-Karabagh conquis était annexé par le vainqueur. L’essentiel était toutefois préservé avec le maintien de la souveraineté du reste du Haut-Karabagh et de sa capitale Stepanakert.

Aliev, qui avait dû céder à Poutine, rongea son frein et, en attendant de pouvoir aller plus loin, organisa l’épuration ethnique et religieuse du Haut-Karabagh annexé. De nombreuses églises furent profanées et détruites et les exactions contre les civils furent nombreuses.

De façon totalement incompréhensible, Pachinian multiplia les vexations envers Moscou, critiquant son dirigeant, condamnant l’invasion de l’Ukraine entre autres. Parallèlement il renforça ses liens avec les Etats-Unis et l’Europe, notamment Emmanuel Macron.

La Russie se désintéressa alors du sort du Haut-Karabagh d’autant que l’Azerbaïdjan jouait un rôle important pour aider la Russie à détourner les très intelligentes sanctions occidentales. L’Europe le savait parfaitement mais comme Ursula von der Layen venait, pour remplacer le gaz russe, de conclure un accord gazier important avec Bakou, tout le monde fit semblant de ne rien voir. Les délices de la politique européenne…

Aliev acheva le travail en septembre 2023 en lançant l’ultime attaque contre le Haut-Karabagh. L’occident ne broncha pas, la Russie non plus et l’Arménie n’envoya même pas son armée.

Abandonnés, les 110 000 habitants quittèrent leur pays dans les larmes pour fuir les inévitables exactions de l’armée azérie qui a une solide réputation en la matière.

Cette tragédie n’est hélas sans doute pas la dernière. Aujourd’hui, c’est vers le sud qu’Aliev regarde. L’enclave du Nakhitchevan, donnée aux Azéris par Staline en 1921 (avec départ progressif des Arméniens à la clé), est limitrophe de la Turquie par son extrémité nord-ouest. L’ambition d’Ankara et de Bakou est de relier à l’est le dit Nakhitchevan à l’Azerbaïdjan, ce qui donnerait de facto à la Turquie un accès à la Mer Caspienne et donc à l’ensemble de l’Asie, rêve turcoman ultime d’Erdogan.

Pour ce brillant plan, il faut soit attaquer l’Arménie elle-même, ce qui est tout de même risqué, soit lui tordre le bras pour la convaincre de céder une portion de son territoire au sud permettant la construction d’une route.

C’est peut-être une des clauses du futur traité de paix mettant fin au conflit. Ce traité annoncé et non signé reste secret. Le monde entier l’a salué sans l’avoir lu. Nous verrons bien.

Au-delà de ce traité et de ses clauses, l’Arménie nous semble aujourd’hui en grand danger. La tenaille turco-azérie ne se relâchera pas, Pachinian a perdu la Russie et ne pourra compter sur l’occident. Le pire est devant elle.

Antoine de Lacoste

L’Église dans les camps, la foi dans l’horreur

Dans l’émission En Quête d’esprit, Aymeric Pourbaix et Véronique Jacquier reçoivent

  • Abbé Pierre AMAR, prêtre du diocèse de Versailles
  • Mgr Maurice de GERMINY, évêque émérite de Blois
  • Guillaume ZELLER, journaliste et auteur

Terres de Mission : N’abandonnons pas les chrétiens de Syrie !

Terres de Mission reçoit par téléphone Frère Benjamin, prêtre salésien et directeur de collège, pour évoquer l’ouvrage qu’il vient de publier à propos de l’accompagnement des adolescents en difficultés : “L’espoir est une force” (Artège/Le Sénevé).

Puis, François-Xavier Gicquel, directeur des opérations de l’association SOS Chrétiens d’Orient, évoque la situation des chrétiens en Syrie, quelques semaines après la prise de pouvoir par les islamistes et quelques jours après les massacres de masse perpétrés contre les minorités, notamment alaouites et chrétiennes.

 

Redécouvrir le Credo, pilier de la foi catholique

Le Credo de Nicée-Constantinople a été formulé en deux étapes majeures lors des conciles de Nicée (325) et de Constantinople (381). D’abord rédigé pour répondre à l’hérésie arienne et affirmer la divinité du Christ, il a ensuite été complété pour préciser la doctrine sur le Saint-Esprit.

Mais que signifie réellement cette prière que nous proclamons encore aujourd’hui ?

À l’occasion des 1700 ans du Concile de Nicée, célébrés cette année, ce parcours de formation proposé sur Hozana vous invite à redécouvrir, phrase par phrase, toute la richesse du Credo. Guidé par l’apologète Matthieu Lavagna diplômé de philosophie et de théologie, plongez chaque jour dans son sens théologique, historique et spirituel !

Inscrivez-vous ici : https://lc.cx/aiGDt6

Cet article est une tribune libre, non rédigée par la rédaction du Salon beige. Si vous souhaitez, vous aussi, publier une tribune libre, vous pouvez le faire en cliquant sur « Proposer un article » en haut de la page.

“Être enchanté, c’est vivre comme si notre monde était le Mont Thabor”

Rod Dreher a été interrogé dans La Nef à propos de son nouvel ouvrage Comment retrouver le goût de Dieu dans un monde qui l’a chassé. Extrait :

Vous décrivez dans votre livre un Occident « désenchanté » et, en contrepoint, vous dites que « le monde n’est pas ce que nous pensons qu’il est »: que voulez-vous dire par là?

Lors de la Transfiguration, trois apôtres ont vu le Christ en gloire sur le Mont Thabor, c’est-à-dire qu’ils l’ont vu tel qu’il est réellement. Notre monde est en quelque sorte le Mont Thabor, mais nous ne pouvons pas le voir. Être enchanté, c’est vivre comme si notre monde était le Mont Thabor. C’est vivre avec la croyance et le sentiment que Dieu est partout présent et qu’il remplit toutes choses, même s’il est caché à nos yeux. C’est ainsi que tous les chrétiens percevaient le monde au Moyen Âge. À l’époque moderne, c’est-à-dire depuis environ cinq cents ans, nous avons lentement perdu cette connaissance. Mais Dieu reste présent, derrière le voile de la matière. Il nous suffit d’ouvrir les yeux, par la foi, pour le percevoir. Même de nombreux chrétiens contemporains ont intégré une conception fondamentalement matérialiste de la réalité. Les catholiques, en principe, ont une vision sacramentelle de la réalité, qui dit que, d’une façon mystérieuse, l’esprit interpénètre la matière. Nous l’avons oublié, ou du moins nous avons oublié tout ce que cela signifiait. En ce qui concerne la « bizarrerie » du monde, je vous renvoie à l’histoire d’un catholique conservateur qui a vu un OVNI lorsqu’il était adolescent et qui, des années plus tard, a commencé à recevoir des visites effrayantes d’« extraterrestres ». Je lui ai dit que je pensais que ces extraterrestres étaient en fait des démons et qu’il devrait consulter un exorciste. C’est ce qu’il a fait. L’exorciste a prié sur lui. Les visites ont cessé.

Quatrième dimanche de Carême – Laetare

Nous remercions l’association Una Voce de nous autoriser à publier des extraits des excellents commentaires des cinq pièces grégoriennes du dimanche ou de la fête à venir.
Vous aurez la totalité des textes sur le site et nous ne pouvons que vous encourager à vous abonner à la newsletter hebdomadaire en cochant dans la case adéquate sur la page d’accueil.

Le quatrième dimanche de Carême est appelé du premier mot de son Introït Lætare : réjouis-toi. C’est en effet un dimanche de joie au milieu du Carême. C’était jeudi exactement le jour de la mi-carême, mais c’est en ce dimanche que la liturgie marque une pause dans les austérités de ce temps de pénitence en nous faisant entrevoir le but final, la joie de la résurrection, mais en nous rappelant que pour y parvenir il faudra passer par la croix. C’est par le bois de la croix que la joie est venue dans le monde entier, ainsi que le chante une antienne de l’adoration de la croix du Vendredi Saint.

En ce jour on ne chante toujours pas l’Alleluia, ni le Gloria in excelsis Deo, mais on peut jouer de l’orgue et orner l’autel de fleurs, ce qui est interdit les autres dimanches de Carême, et les ornements violets peuvent être remplacés par des ornements roses, si l’église en possède, comme au troisième dimanche de l’Avent.

Ce rose n’est pas seulement une couleur aimable et gaie, c’est celle d’une fleur, la plus belle et la plus odorante de toutes, mais qui a la propriété de pousser sur des épines : encore un rappel de la joie qui nous vient par la croix. Pour marquer l’importance de la croix dans la joie de ce dimanche, la station à Rome se faisait dans la basilique de Sainte-Croix-de-Jérusalem au temps où le pape allait, tous les jours de Carême, célébrer la messe dans une des nombreuses églises de Rome. On y vénérait la relique de la vraie Croix apportée par sainte Hélène, et cette basilique était un peu comme une enclave romaine de Jérusalem.

Nous allons voir justement qu’il est beaucoup question de Jérusalem dans les chants de cette messe, et Jérusalem, on le sait, c’est la figure de l’Église. A l’époque où le répertoire grégorien s’est constitué, de nombreux païens recevaient le baptême dans la nuit de Pâques, et en ce dimanche de Lætare l’Église tressaillait de joie à la pensée de tous ces nouveaux enfants qu’elle allait appeler à la vie.

Introït : Lætare

C‘est la joie de la Jérusalem nouvelle qu’annonçait le prophète Isaïe dans le passage qui forme le texte de l’Introït.

Lætare Jérusalem, et conventum facite, omnes qui diligitis eam ; gaudete cum lætitia, qui in tristitia fuistis, ut exsultetis, et satiemini ab uberibus consolationis vestræ.
Réjouis-toi, Jérusalem, et rassemblez-vous, vous tous qui l’aimez. Soyez dans la joie et l’allégresse, vous qui étiez dans la tristesse, afin d’exulter et d’être rassasiés aux mamelles de votre consolation.

La mélodie est évidemment joyeuse et bondissante. Elle se nuance tout juste d’un petit voile pour évoquer la tristesse passée, la croix avant la joie. A la fin elle est empreinte de douceur pour parler de la consolation, avec la belle image des petits enfants rassasiés au sein de leur mère qu’Isaïe développe d’ailleurs un peu plus loin dans un passage célèbre du même chapitre. Le verset de cet Introït est le début du psaume 121, psaume à la gloire de Jérusalem que nous allons retrouver au Graduel et à la Communion.

Lætatus sum in his quæ dicta sunt mihi : in domum Domini ibimus.
Je me suis réjoui de ce qui m’a été dit : Nous irons dans la maison du Seigneur.

Graduel Lætatus sum

Le texte du Graduel du quatrième dimanche de Carême est tiré du psaume 121, que l’on retrouve à trois reprises dans cette messe, et en particulier la première partie de ce Graduel est formée du premier verset de ce psaume, celui qui accompagnait l’Introït :

Lætatus sum in his quæ dicta sunt mihi: in domum Domini ibimus.
Je me suis réjoui de ce qui m’a été dit : nous irons dans la maison du Seigneur.

La deuxième partie est formée d’un verset de la fin du psaume :

Fiat pax in virtute tua, et abundantia in turribus tuis.
Que la paix vienne dans tes remparts et l’abondance dans tes greniers.

Ce psaume est un des cantiques des  » Montées  » que les Hébreux chantaient en montant à Jérusalem, et ils l’entonnaient en découvrant le Temple, la maison de Dieu. Jérusalem c’est comme toujours la figure de l’Église vers laquelle montent tous ceux qui se préparent au baptême, et nous tous qui nous préparons à renouveler les promesses. C’est la maison de Dieu où nous trouvons la paix et l’abondance. Ce Graduel commence par le même verbe que l’Introït Lætare, se réjouir, et la mélodie est très évidemment très joyeuse. Elle s’élève dès le début dans les hauteurs avec de grands élans enthousiastes puis elle redescend en s’inclinant profondément pour vénérer le nom du Seigneur. La deuxième partie est tout entière une acclamation enthousiaste.

Trait : Qui confidunt

Le Trait du quatrième dimanche de Carême est assez court puisqu’il n’a que deux versets. Ce sont les deux premiers versets du psaume 124, qui est encore un cantique des  » Montées « , et fait encore l’éloge de Jérusalem, figure de l’Église, chantant particulièrement la sécurité qu’on y trouve.

Qui confidunt in Domino, sicut mons Sion : non commovebitur in æternum qui habitat in Jerusalem. Montes in circuitu ejus et Dominus in circuitu populi sui, ex hoc nunc et usque in sæculum.
Ceux qui mettent leur confiance dans le Seigneur sont comme la montagne de Sion. Il ne sera jamais ébranlé celui qui habite à Jérusalem. Des montagnes l’entourent : ainsi le Seigneur se tient autour de son peuple, dès maintenant et à jamais.

La mélodie est faite de formules psalmodiques ornées habituelles aux Traits que nous avons déjà rencontrées, notamment dimanche dernier. Mais, au début du deuxième verset, le mot montes, les montagnes, est revêtu d’une mélodie assez particulière avec de grands intervalles qui lui donnent un certain caractère descriptif.

Offertoire : Laudate Dominum

Comme ceux des deux dimanches précédents, l’Offertoire du quatrième dimanche de Carême est un chant de méditation, intérieur et contemplatif, qui est un peu à part dans les chants de cette messe, puisque, c’est le seul où il ne soit pas question de Jérusalem. Il est tiré du psaume 134, cantique de louange au Seigneur pour sa bonté et sa toute puissance, qui se manifesteront particulièrement dans le grand bienfait de la Rédemption.

Laudate Dominum, quia benignus est, psallite nomini ejus, quoniam suavis est : omnia quæcumque voluit fecit in cælo et in terra.
Louez le Seigneur, car il est bon ; chantez un psaume à son nom car il est doux : tout ce qu’il veut il le fait au ciel et sur la terre.

La mélodie est douce et calme, sans grands écarts. Elle prend un caractère plus affirmatif au début de la troisième phrase qui chante la toute-puissance divine.

Communion : Jerusalem quæ ædificatur

Pour la troisième fois au cours de cette messe du quatrième dimanche de Carême, nous trouvons à la Communion le psaume 121, le cantique que les pèlerins d’Israël chantaient en montant vers Jérusalem, et plus précisément dans le verset qui est chanté ici le cri d’admiration de tout le peuple en découvrant les murailles du temple après une longue marche :

Jerusalem, quæ ædificatur ut civitas, cujus particpatio ejus in idipsum : illuc enim ascenderunt tribus, tribus Domini, ad confitendum nomini tuo, Domine.
Jérusalem qui est bâtie comme une cité dont les parties se tiennent entre elles, c’est là que montent les tribus, les tribus du Seigneur, pour proclamer votre nom, Seigneur.

On remarquera une fois encore le passage de la troisième à la deuxième personne. Les tribus du Seigneur qui montent vers Jérusalem, ce sont tous les peuples que l’Église voit avec un tressaillement de joie monter vers elle pour y recevoir le baptême. Ils y seront tous unis dans la communion des Saints comme les pierres parfaitement ajustées de la cité sainte. Cette joie de l’Église se traduit par une mélodie ample et enthousiaste mais avec des cadences en demi-ton qui lui donnent en même temps un caractère mystique et contemplatif.

Le combat de Trump contre le wokisme s’applique en France aussi

Le directeur général des services de l’ambassade des États-Unis à Paris, Stanislas Parmentier, a adressé une lettre aux entreprises françaises qui ont des contrats avec les Etats-Unis. Conformément à sa politique d’extra-territorialité, les Etats-Unis leur demande de mettre fin à leurs politiques de diversité, d’équité et d’inclusion (DEI), conformément au décret 14173, promulgué par Donald Trump le 20 janvier 2025 pour

« en finir avec la discrimination illégale et restaurer l’opportunité basée sur le mérite ».

« Nous vous informons que le décret 14 173 concernant la fin de la discrimination illégale et rétablissant les opportunités professionnelles basées sur le mérite, signé par le président Trump, s’applique également obligatoirement à tous les fournisseurs et prestataires du gouvernement américain, quels que soit leur nationalité et le pays dans lequel ils opèrent »

Un formulaire joint demande aux entreprises de certifier, sous cinq jours, qu’elles « n’opèrent aucun programme faisant la promotion de la diversité, de l’équité et de l’inclusion » contraire aux lois fédérales anti-discrimination.

En cas de refus, elles doivent justifier leur position, sous peine de voir leurs réponses transmises aux services juridiques américains, avec un risque implicite d’exclusion des contrats fédéraux.

Un enfant sauvé par l’intercession du cardinal Pell

Hannah Brockhaus sur le NCR via Belgicatho raconte que l’archevêque Anthony Fisher de Sydney a attribué la survie apparemment miraculeuse d’un jeune enfant de l’Arizona à l’intercession du cardinal George Pell. Mgr Fisher a déclaré lors d’une conférence de presse le 26 mars qu’il avait appris qu’un garçon de 18 mois était sorti de l’hôpital de Phoenix après être resté 52 minutes sans respirer suite à une chute dans une piscine.

Le garçon, nommé Vincent, « a arrêté de respirer pendant 52 minutes », a déclaré l’archevêque Fisher lors du lancement australien d’une nouvelle biographie sur le cardinal George Pell au Campion College près de Parramatta.

« Ses parents ont prié pour l’intercession du cardinal Pell ». « Le garçon a survécu et a été débranché sans aucun dommage au cerveau, aux poumons ou au cœur. Il va bien maintenant et ses médecins parlent de miracle. »

L’oncle du garçon, prêtre catholique, a contacté le père Joseph Hamilton, ancien secrétaire du cardinal Pell à Rome, pour demander des prières pendant l’hospitalisation d’environ 10 jours. Le père Hamilton a déclaré à The Australian que la famille avait rencontré le défunt cardinal lors de sa visite à Phoenix en décembre 2021 pour promouvoir son Prison Journal en trois volumes, écrit pendant ses 13 mois d’emprisonnement pour abus sexuels historiques sur enfant, une condamnation plus tard annulée à l’unanimité par la plus haute cour d’Australie. Le cardinal Pell avait également célébré une messe pour les professionnels de la santé à Phoenix. Le cardinal est décédé d’un arrêt cardiaque à la suite d’une opération de la hanche à Rome le 10 janvier 2023. Il avait 81 ans.

Le Père Brottier : un missionnaire d’exception

Dans son émission Les Belles figures de l’Histoire, Aymeric Pourbaix reçoit, avec Véronique Jacquier, l’abbé Vincent de Mello pour évoquer la figure du père Daniel Brottier :

 

Partager la prière avec les non-chrétiens ?

De l’abbé Pagès :

Le tout nouveau cardinal, Jean-Paul Vesco, ce 18 mars, se réjouissait sur sa page Facebook du “partage de la prière” avec ses hôtes musulmans. J’ai voulu lui rappeler que pour l’Église « prier ensemble doit correspondre à une compréhension commune de qui est Dieu  (Dialogue dans la Vérité et la Charité, n°82) » et qu’ « à ce titre, la “prière interreligieuse”, c’est-à-dire l’union dans la prière commune de membres de diverses religions doit être évitée […] On ne peut pas ‘prier ensemble’, c’est-à-dire faire une prière commune [même si] nous pouvons être présents quand les autres prient  (Ibid, n°83) ».

Déjà, il est vrai, je n’avais pas compris comment Mgr Vesco pouvait nous inviter à « nous défaire de l’idée que nous devons évangéliser, faire accéder les autres à notre vérité, accepter qu’il est peut-être aussi, dans l’islam, une part de vérité qui nous échappe. (20.02.2022)  », puisque “notre vérité” de catholiques est Jésus-Christ, LA VÉRITÉ en personne (Jn 14.6), qui n’est donc pas que pour nous, mais pour tout le monde … en sorte qu’il ne peut pas y avoir “une part de vérité dans l’islam”, sinon des vérités naturelles que l’on peut trouver aussi en d’autres fausses religions et philosophies, qui ne lui appartiennent donc pas en propre, mais dont il se sert pour faire croire en sa bonté intrinsèque, alors qu’il n’a d’autre but que de faire des maudits (Ga 1.8-9) !  Il est malheureux mais impérieux, à notre époque, de rappeler à temps et à contretemps, avec la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, qu’il est « clairement contraire à la foi catholique (…) de présenter les autres religions comme complémentaires à l’Église (Déclaration Dominus Iesus, n°21) ». En effet, « L’Économie chrétienne, étant l’Alliance Nouvelle et définitive, elle ne passera jamais et aucune nouvelle révélation publique depuis la mort du dernier Apôtre n’est à attendre avant la manifestation glorieuse de notre Seigneur Jésus-Christ. (Catéchisme de l’Eglise Catholique, n°66) »

Jésus nous a prévenus : “Si le sel vient à perdre sa saveur, il n’est plus bon à rien, qu’à être jeté dehors et foulé aux pieds par les gens. (Mt 5.13)” … C’est ce qui arrive notamment lorsque nos églises sont transformées en mosquées, comme par exemple, il y a quelques jours, quand l’église catholique saint Jean-Baptiste de Molenbeek a célébré la rupture du jeûne musulman, et ce, encore une fois, en contradiction avec ce que demande l’Église :

 « Il est important de décourager l’utilisation de bâtiments destinés à des activités pastorales catholiques comme lieux de prière et de culte par des personnes d’autres religions. (Dialogue dans la Vérité et la Charité, n°84) » …

Mais mon cauchemar a redoublé d’horreur lorsque voulant retrouver les citations tirées du document du Conseil Pontifical pour le Dialogue interreligieux intitulé “Dialogue dans la Vérité et la Charité”, daté du 19 mai 2014, j’ai constaté qu’il avait disparu de la liste des documents en ligne du dit Conseil … en sorte qu’il est maintenant comme n’ayant jamais existé.1 Comment expliquer la disparition de ce document interdisant la prière commune lors des rencontres interreligieuses, et les partages de lieux de prières ?2  Serait-ce qu’une épuration de l’enseignement du Magistère de l’Église est en cours pour favoriser l’adoration de la divinité à laquelle conduiraient toutes les religions, selon l’enseignement du pape François (13.09.2024) ? Je doute toutefois qu’un tel consensus soit suffisant pour désarmer l’islam qui a pour mission d’éradiquer toutes les religions, et par dessus tout l’Église :

« Et combattez-les à mort jusqu’à ce qu’il n’y ait plus d’Église et que la religion soit seulement l’islam ! (Coran 2.193 ; 9.28-33) »3

Saint Paul aurait-il donc écrit en vain ces mots :

« Ne formez pas d’attelage disparate avec des infidèles. Quel rapport en effet entre la justice et l’impiété ? Quelle union entre la lumière et les ténèbres ? Quelle entente entre le Christ et Béliar ? Quelle association entre le fidèle et l’infidèle ? Quel accord entre le temple de Dieu et les idoles ? Or c’est nous qui sommes le temple du Dieu vivant, ainsi que Dieu l’a dit : J’habiterai au milieu d’eux et J’y marcherai ; Je serai leur Dieu et ils seront mon peuple. Sortez donc du milieu de ces gens-là et tenez-vous à l’écart, dit le Seigneur. Ne touchez rien d’impur, et Moi, Je vous accueillerai. Je serai pour vous un père, et vous serez pour Moi des fils et des filles, dit le Seigneur tout-puissant. (2 Co 6.14-18) » ?

Au mois de Ramadan, des scènes de soumission ordinaire en Italie et en Europe

Le dîner d’ifṭār sur la place publique et des écoles fermées pour la fin du ramadan, des filles chrétiennes battues pour avoir mangé et les « dîners d’amitié » dans les paroisses. Des scènes de ce genre se déroulent dans toute l’Italie.

Sous le patronage du Palazzo Marino, dans la soirée du vendredi 21 mars, sur la Piazza Duca d’Aosta, devant la gare centrale de Milan, de longues tables et des centaines de musulmans se sont retrouvés pour l’ifṭār. Alors qu’un silence religieux règne tout autour, un imam, avec une excellente sonorisation, entonne le chant solennel du muezzin avec « Allah Akbar » qui résonne longuement, puis la danse commence. Au nom du partage et de l’inclusion, la place devant la gare centrale – tristement célèbre pour être l’un des principaux repaires de drogue de la ville ainsi que le lieu de résidence favori des immigrés clandestins – a été dégagée à la hâte pour faire place à l’islam, avec la bénédiction des conseillers milanais de Forza Italia et du vicaire épiscopal de l’archevêché de Milan. Qui paie ? Le consulat du Qatar et des sponsors privés.

Après tout, l’ifṭār est célébré depuis des années dans la cathédrale de Bristol ainsi que dans la cathédrale de Southwark à Londres. Mais cette année, pour la première fois, la Chambre des communes du Royaume-Uni a également accueilli un ifṭār, en présence du Premier ministre Starmer.

Comme en France, dans l’église Saint-Sulpice, il était prévu de mettre en place un « espace de prière musulman ». Mais la controverse a forcé l’abandon. Les églises catholiques de Lille célèbrent également le ramadan.

À Cologne, en Allemagne, il arrive qu’une mère ne veuille pas que sa fille de 9 ans participe à une sortie scolaire à la grande mosquée du quartier Ehrenfeld de Cologne pour le ramadan. Elle reçoit alors directement de l’école primaire de Longerich une missive qui sonne comme une menace : « Si vous retirez votre fille du voyage, elle ne sera plus autorisée à participer à aucun voyage à l’avenir ». Ainsi, en Allemagne, si vous ne voulez pas envoyer votre enfant à la mosquée, vous êtes puni.

Nous sommes dans la même Cologne où l’église catholique St Théodore a financé la mosquée d’Erdoğan au nom d’un fantôme de dialogue interreligieux, mais surtout en affirmant que de l’islam et des imams, il n’y a que des choses à apprendre.

À l’école Carl Zuckmayer de Berlin, tous les élèves sont contraints de célébrer la fin du ramadan le 28 mars. « La réunion est obligatoire car les autres cours sont annulés », a écrit l’école. Le père d’un élève a déclaré à Bild : « Ni Noël ni Pâques ne sont célébrés à l’école : en Allemagne, il n’y a pas d’événements obligatoires pour les fêtes chrétiennes. Mais nos enfants doivent-ils observer le ramadan ?

Pendant ce temps, en Italie, à Crémone, dans le bus qui les ramenait de l’école, deux filles ont giflé il y a quelques jours une Italienne du même âge parce qu’elle mangeait un sandwich : « Put***a, tu ne peux pas manger, il y a le ramadan ». Lorsque le chauffeur est intervenu pour défendre la jeune fille, il a lui-même reçu quelques gifles, a cassé ses lunettes et s’est retrouvé aux urgences.

C’est la deuxième année consécutive que le ramadan entraîne la fermeture des écoles maternelles, primaires et secondaires du quartier milanais de Pioltello. La controverse qui s’en est suivie a provoqué l’indignation de l’Église catholique locale. Les prêtres de la paroisse ont donc décidé de lire une lettre de solidarité à l’école et au directeur pendant la messe.

La région de Campanie, quant à elle, a décidé de défier le ministère et de laisser aux écoles la liberté de fermer pour le ramadan.

À Soresina, dans la province de Crémone, une école a demandé l’année dernière d’éviter de consommer de la nourriture et des boissons dans les lieux publics pendant les heures de jeûne du ramadan. « Je vous encourage à faire preuve de sensibilité culturelle et religieuse pendant le ramadan, à respecter l’islam et à être compréhensifs. Ne prévoyez pas d’examens, de questions, de sorties ou d’heures d’enseignement importantes », a écrit le directeur de l’institut Bertesi, qui accueille des classes allant de la maternelle au lycée. Les vœux pour les élèves musulmans ont suscité beaucoup de perplexité. Ils ont donc été retirés cette année.

A Modène, une élève a été battue par trois camarades de classe parce qu’elle ne voulait plus porter le voile. À Bologne, il y a quelques années, ce sont les parents qui ont rasé une jeune fille de 14 ans parce qu’ils ne voulaient pas qu’elle enlève son voile et se promène comme ses camarades.

A l’école Bachelet d’Abbiategrasso, ils ont organisé « l’atelier hijab » pour favoriser l’intégration. Pour le directeur, « ce sont les Italiennes qui ont demandé aux Arabes comment le porter ».

À Pordenone, une fillette de 10 ans s’est présentée à l’école vêtue d’un niqab. À l’école primaire Parini de Turin, les enfants ont d’abord brisé les deux crucifix trouvés dans la salle de classe, puis les ont jetés par la fenêtre. Il s’agit d’une école réputée multiculturelle qui a récemment été invitée au Festival de la pastorale des migrants, précisément pour témoigner de l’intégration et de l’accueil.

A Florence, au Don Milani de Calenzano, les parents ont été exemptés de la cantine pendant le Ramadan. De plus en plus d’instituts florentins, dès l’école primaire, voient les parents faire des demandes de menus halal et, en particulier, de garanties pour le mois de Ramadan. Au Beato Angelico de Florence, les enfants musulmans sont autorisés à quitter l’école à l’heure du déjeuner pour le mois sacré de l’islam. La même solution a été adoptée dans une école de Trente : les élèves qui observent le jeûne rituel seront autorisés à quitter l’école à l’heure du déjeuner.

En classe, les enfants lisent la Bible, mais aussi le Coran. C’est ce qui se passe dans les écoles primaires de Chiavazza, l’un des quartiers les plus peuplés de Biella, où l’on trouve une forte concentration de logements sociaux et d’immigrés.

Le directeur du lycée Chiabrera-Martini de Savone a demandé aux élèves d’éviter les « tenues trop décontractées » afin de ne pas heurter la sensibilité islamique pendant le ramadan. Parallèlement, de plus en plus d’établissements italiens protestent contre le port du niqab par les jeunes filles dans les salles de classe.

Et si, à Bolzano, il a été proposé, puis retiré, d’annuler les sorties scolaires pendant le ramadan, les écoles de Ravenne à Bologne organisent depuis des années des sorties à la mosquée locale.

À Marco Polo, à Florence, le directeur a mis à la disposition des élèves une salle de classe pour permettre aux élèves musulmans de se réunir pour prier.

Dans les paroisses de San Bernardino à Milan, de Cantù, de Renate Milanese, de l’oratoire de San Filippo Neri à Romano di Lombardia, à l’initiative surtout de la Communauté de Sant’Egidio, des « dîners de l’amitié » sont organisés pour les musulmans qui rompent le jeûne du Ramadan. La Communauté de Sant’Egidio a manifestement gardé quelque chose en elle lorsqu’elle a invité à Rome, en 2001, l’impitoyable Yusuf al Qaradawi, l’imam des Frères Musulmans, qui a légitimé les attentats suicides contre les femmes et les enfants en Israël, qui, avec la réputation de « modéré » et d’« innovateur », a défendu les printemps arabes. À Belluno, le diocèse organise depuis 2018 un dîner commun catholique-musulman de prière et de rupture du jeûne pendant le mois de Ramadan. Cette année, le même dîner sera également organisé pour les musulmans de la paroisse de Marie Très Sainte Mère de Dieu à Rovigo.

Message pour le Ramadan 2025 du diocèse de Padoue et Turin. Le vicaire général et le vicaire épiscopal pour la pastorale et l’évangélisation du diocèse de Carpi ont rendu visite aux communautés islamiques de la région pour leur présenter leurs meilleurs vœux à l’occasion du Ramadan, au nom de l’évêque Erio Castellucci et de l’Église de Carpi.

« Que Dieu, le Miséricordieux, bénisse vos familles et vos communautés. Ramadan Karim ! Ramadan généreux ! », tel est le message de Mgr Prastaro (Asti). Tandis que l’archevêque de Lecce vient à l’ifṭār sur la place avec les familles musulmanes.

Il y a tout de la douce conquête islamique de l’Europe imaginée par Michel Houellebecq dans « Soumission »…

La Semaine Sainte, un rendez-vous incontournable aux Philippines

Dans un pays marqué fortement par la chrétienté, la Semaine Sainte consiste en un rendez-vous annuel incontournable pour de nombreuses familles philippines. Totalement fériée, elle représente un moment d’effervescence puisqu’elle permet à de nombreuses personnes de retourner en province pour se retrouver. Ces retrouvailles familiales et amicales sont ponctuées de célébrations religieuses parfois ostentatoires, dans la joie de la communauté chrétienne et du Christ ressuscité.

Toute la Semaine Sainte est fériée jusqu’à Pâques et les écoles et les administrations sont fermées. Durant cette période, toutes les gares routières et les transports sont bondés, car de nombreuses personnes vivant à Manille rentrent dans leur province natale pour y retrouver leurs proches.

En plus des célébrations, les différentes pratiques des fidèles philippins durant leur montée vers Pâques sont centrées, sans surprise, autour du jeûne, de la prière et de l’aumône. Une enquête récente montre que 58 % des chrétiens de l’archipel « n’ont pas de difficultés à vivre ces actes de pénitence ». Seulement 26 % avouent avoir du mal à jeûner, tandis que 10 % ne sont pas en capacité d’offrir l’aumône.

Le Jeudi Saint et le Vendredi Saint, de nombreux fidèles participent à des processions nommées Visita Iglesia en marchant pieds nus dans les rues. Pour ces pèlerins, il s’agit de se souvenir de la souffrance et de la Passion du Christ en se rendant dans sept ou quatorze églises différentes. Selon la tradition populaire, quiconque se rend dans quatorze églises durant le Triduum pascal verra ses vœux exaucés. Selon certaines familles philippines, le chiffre sept fait écho aux sept dernières paroles du Christ, et le chiffre quatorze se réfère aux stations du chemin de Croix.

Pour soutenir la diaspora philippine, isolée de ces célébrations, et qui vit souvent dans des pays à minorité chrétienne, un site Internet a été créé récemment : visitaiglesia.net. Ce site permet aux Philippins expatriés de vivre la Semaine Sainte et la Visita Iglesia à distance, avec des vidéos thématiques qui permettent de ressaisir le sens de la célébration de la Résurrection du Christ ou de visiter les églises virtuellement.

Les Philippines ont aussi la particularité de permettre des pénitences publiques durant la Semaine Sainte. Héritées de traditions anciennes, ces pénitences s’articulent autour de l’autoflagellation ou de la crucifixion. Une foule de pèlerins marche plusieurs kilomètres, sans boire d’eau et sous un soleil brûlant, en s’autoflagellant. Ces pratiques de pénitence se déroulent en particulier dans la région de Pampanga, mais elles sont toujours suivies par de nombreuses personnes qui souhaitent illustrer et incarner les souffrances du Christ, ou encore obtenir des bénédictions spéciales, une intervention divine ou des réponses à leurs prières pour la personne souffrante ou pour d’autres personnes.

Messes contre la SORCELLERIE

La Fraternité Saint-Ephrem lance le projet Saint Jean-Marie Vianney, pour lutter contre la sorcellerie et les sciences occultes.

👉 La raison ? Il suffit d’entrer dans une librairie pour constater l’omniprésence des jeux de tarot, manuels de sorcellerie, de voyance, de “wicca” et de numérologie. Et la plupart des artefacts et grimoires de sciences occultes sont souvent disponibles aux plus jeunes via le Pass Culture, financé par l’État… Ces pratiques, souvent alliées au féminisme ou à l’écologisme, prennent de plus en plus de place dans notre société. Beaucoup de jeunes en quête de sens se laissent attirer par ce mouvement. Le combattre est donc nécessaire.

👉 L’objectif ? Récolter *540 euros* pour faire dire un trentain (trente messes consécutives) pour la conversion des adeptes de ces pratiques occultes, et pour la réparation de leurs actes blasphématoires (l’offrande conseillée par la CEF étant de 18 euros pour chaque messe).

🚨 Pour donner, il suffit de cliquer sur ce lien : https://pots.lydia.me/collect/pots?id=94214-messes-contre-la-socellerie 🚨

Le projet Saint Jean-Marie Vianney appelle également à dire le chapelet tous les samedis à cette intention. Un groupe WhatsApp a été créé à cet effet. ✅ Pour rejoindre le groupe WhatsApp du projet Saint Jean-Marie-Vianney, il suffit d’envoyer un email avec votre numéro de téléphone à l’adresse de la Fraternité Saint-Ephrem : [email protected]

🔥 Vous pouvez agir dès maintenant ! Chaque offrande, même petite, permet de faire célébrer davantage de messes.

💬 Partagez cette vidéo, priez avec nous et unissons-nous dans ce combat spirituel !

https://www.youtube.com/watch?v=nxB6U4vffeA

Cet article est une tribune libre, non rédigée par la rédaction du Salon beige. Si vous souhaitez, vous aussi, publier une tribune libre, vous pouvez le faire en cliquant sur « Proposer un article » en haut de la page.

UrsulaGates, la compromission par les Lobbys. Comment se réapproprier le contrôle de sa vie ?

L’ouvrage de Frédéric Baldan est unique en son genre, car l’auteur partage son expertise de lobbyiste professionnel ayant passé de nombreuses années au cœur des institutions européennes. Son souhait est de permettre au public d’accéder enfin à l’information de manière transparente et loyale, cela afin que les lecteurs puissent bénéficier d’éléments indispensables à la compréhension du fonctionnement de notre société.

Grâce à son regard et ses analyses atypiques, les lecteurs pourront comprendre plus en profondeur l’expérience que nous avons tous vécue durant la crise sanitaire. Il s’agit d’un besoin criant pour restaurer les droits fondamentaux dans l’union européenne UE !

Adoptant une position critique par rapport à son milieu, l’auteur ne s’emploie pas à établir des vérités scientifiques ou médicales, mais bien à exposer les dérives d’industriels et leurs lobbys, de même que celles des institutions européennes, c’est-à-dire, celles de ses politiciens et fonctionnaires. Des dérives de plus en plus grandes qui finissent par détruire nos droits, nos libertés, et finalement notre libre arbitre.

Mais que s’est-il passé ?

5 avril 2023. Une plainte pénale avec constitution de partie civile est déposée dans les mains du juge d’instruction liégeois Frédéric Frenay par le lobbyiste Frédéric Baldan. Fait sans précédent, elle est à charge de la Présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen. Les préventions soulevées ? Corruption, prise illégale d’intérêts, destruction de documents administratifs et usurpation des titres et fonctions. En cause, la négociation secrète par textos échangés entre la Présidente et Albert Bourla, le PDG de Pfizer. L’enjeu, le droit à la transparence et les 35,1 milliards d’euros offerts sur un plateau à Pfizer.

Alors qu’il réclame la suspension des commissaires pour violation de leur code de bonne conduite, c’est la Commission von der Leyen qui finit par radier l’accréditation de lobbyiste de Frédéric. Une manœuvre de rétorsion évidente contraire à la directive de l’UE qui protège les lanceurs d’alerte — en théorie.
Pourquoi la Commission von der Leyen refuse-t-elle obstinément de rendre publics ces contrats ? Quels sont les principaux lobbys de la crise COVID ? Comment ont-ils infiltré les institutions ? Dans quel but ? Comment Ursula von der Leyen a-t-elle été compromise ? Qu’est-il advenu de nos données de santé et de nos droits fondamentaux à l’occasion de cette crise ?
Le dernier chapitre Le courage et l’espoir est un cri de ralliement après le sombre A qui profite le crime ? « Nous n’avons plus rien à perdre, hormis nos libertés et nos vies… Alors puisque la chevalerie est au cœur de notre histoire, … Qui m’aime nous suive ! »

Plus d’informations – sommaire détaillé, recensions, – et commandes sur LIVRES EN FAMILLE
https://www.livresenfamille.fr/franc-maconnerie-forces-occultes/28438-ursula-gates-la-compromission-par-les-lobbys.html

UrsulaGates, la compromission par les lobbys de Frédéric Baldan, Editions Droits et Libertés, 24.90 €

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Le motu proprio Traditionis Custodes à l’épreuve de la rationalité juridique

Deux ans après sa publication en français, l’important travail d’analyse du motu proprio Traditionis Custodes par le Père Réginald-Marie Rivoire, prêtre de la Fraternité Saint-Vincent Ferrier, docteur en droit canonique et promoteur de justice au tribunal ecclésiastique de Rennes, est désormais traduit en italien. Le motu proprio Traditionis Custodes à l’épreuve de la rationalité juridique, a le grand mérite de mettre en évidence, preuves à l’appui, le positivisme et le volontarisme juridiques de ce pontificat, ce qui est particulièrement pertinent au regard de la manière dont le pape François – et le Dicastère pour le culte divin et la discipline des sacrements – a entendu intervenir à l’égard du rite ancien.

La comparaison entre Summorum Pontificum (SP) de Benoît XVI et Traditionis Custodes (TC) de François montre non seulement les résultats opposés trop évidents des deux mesures, mais aussi l’approche juridique inconciliable qui les sous-tend. L’auteur écrit :

« Le contraste est vraiment remarquable entre les deux manières de légiférer, l’une marquée par le réalisme juridique, l’autre par le positivisme volontariste. Là où Benoît XVI reconnaît, par un acte déclaratif, deux réalités rituelles qui, de fait, existent aujourd’hui dans l’Église latine […], et entend leur donner un cadre juridique, François décide, par un acte performatif, qu’il n’y a qu’une seule de ces réalités dans l’Église »

La manière de gouverner de François est plus celle d’un monarque « dont la pensée et la volonté font loi », que celle d’un garant « de l’obéissance au Christ et à sa Parole » (Benoît XVI, Homélie à l’occasion de son installation sur la Cathedra Romana, 7 mai 2005). Il a ainsi subverti les principes du droit selon la perspective réaliste et catholique, selon laquelle la loi oblige en tant qu’ordinatio rationis et non pas simplement en vertu de l’obéissance à une autorité pourtant légitime. La volonté du législateur dissociée de l’ordre rationnel conduit directement à la dangereuse violation de la loi et à la négation encore plus pernicieuse de la réalité. Car la rationalité dont nous parlons n’est pas celle, réductrice, de la logique formelle, qui se traduit dans le domaine juridique par un simple légalisme, mais elle est plus largement l’adaptation à la réalité. Dans la saine conception du droit, loin du machiavélisme et du jésuitisme, c’est cette rationalité qui normalise la norme ; si la norme ne recevait pas sa mesure de l’ordinatio rationis, on aboutirait à l’arbitraire total de l’autorité.

Qu’a fait Benoît XVI avec SP ? Il est parti du constat de l’existence de deux formes rituelles dans l’Église latine (d’où l’affirmation de la non-abrogation des anciens livres liturgiques), dont l’une était séculaire, et a cherché à les encadrer juridiquement, afin de poursuivre le bien commun. On peut se demander si cela a été fait de la meilleure façon, mais on ne peut pas nier que le pape Benoît a appliqué la raison prudentielle pour harmoniser deux réalités rituelles dont il avait pris note. Qu’a fait le pape François ? Il a décidé d’utiliser le droit contre la réalité, en inventant que la seule forme du rite romain serait celle issue de la réforme voulue par Paul VI, reléguant ainsi le rite romain séculaire dans le monde des rêves… Encore une fois, dans l’article 1 de TC, François prétend que les livres liturgiques issus de la réforme seraient conformes aux décrets du Concile Vatican II ; une affirmation qui, comme nous le verrons, est tout simplement fausse.

Avec concision et précision, le Père Rivoire montre tout d’abord que le rite issu de la réforme n’est tout simplement pas le rite romain ; il comporte certes des éléments du rite romain, mais il l’a en fait si profondément modifié et déformé qu’il ne peut prétendre à une continuité effective de la forme. La réforme, dans ce cas, n’était pas la récupération de la forme, mais l’octroi d’une nouvelle forme. Or, une nouvelle forme indique précisément quelque chose de nouveau. L’auteur cite les mêmes défenseurs enthousiastes de la réforme liturgique, comme le père Joseph Gélinau et le père Annibale Bugnini, qui parlaient précisément du rite romain « détruit », d’un véritable « remake », et non d’un développement. Il faut être honnête et regarder la réalité, qui ne peut être changée par des décrets : un article important de Matthew Hazell a montré que seulement 13% des prières présentes dans l’ancien rite ont été conservées intactes et inchangées dans le nouveau et que 52% ont été complètement omises ; le lectionnaire a également été radicalement déformé ; dans le calendrier liturgique, la Septuagésime, l’Octave de la Pentecôte, les Rogations et en fait les Quatre Temps (maintenus comme facultatifs, mais privés de leur propre et maintenant en désuétude) ont été supprimés. Dans l’Ordinaire, nous avons assisté à la suppression des rites d’entrée, à la refonte complète de l’Offertoire, à l’ajout de prières eucharistiques fabriquées de toutes pièces, à une mutilation des gestes liturgiques. Et l’on pourrait continuer. Il s’agit bien d’un nouveau rite.

Et c’est toujours en regardant la réalité que l’on peut affirmer sereinement que le Missel promulgué par Paul VI n’est pas conforme aux exigences des Pères du Concile, telles que nous les trouvons dans Sacrosanctum Concilium (SC). Nulle part la constitution liturgique de Vatican II n’envisage « la suppression de l’offertoire traditionnel, ni la composition de nouvelles prières eucharistiques, ni la suppression ou la modification de presque toutes les prières, ni la célébration face au peuple, ni la récitation du canon à haute voix, ni encore moins la communion dans la main » (p. 21). Sans parler des indications positives concernant le maintien de la langue latine et du chant grégorien, qui ont été complètement ignorées. SC n’avait pas non plus à l’esprit un « rite protéiforme » (p. 23), c’est-à-dire un rite qui n’en est plus un dans la mesure où les éléments de la ritualité ont été sérieusement altérés, et où l’on se trouve à chaque instant confronté à des rubriques facultatives. Il n’est pas faux de penser que c’est précisément l’ancien rite qui est plus conforme aux souhaits des Pères du Concile que le nouveau…

Le volontarisme juridique qui anime TC a conduit à plusieurs reprises à piétiner le droit canonique et à accumuler les maladresses juridiques, comme l’auteur le montre. Derrière la question liturgique se cache la relation la plus fondamentale entre le Pape et la Révélation de Dieu, dans l’Ecriture et la tradition, dont l’Ancien Rite Romain est l’expression première.

« Ce qui est déconcertant, ce n’est pas tant que François contredise son prédécesseur, mais qu’il traite un rite liturgique multiséculaire comme s’il s’agissait d’une question purement disciplinaire »

L’Eucharistie, la canonisation de Carlo Acutis et l’ostension de la Sainte Tunique du Christ

Le prochain numéro de Gloria vous préparera au Jeudi saint avec un dossier thématique sur l’Eucharistie. Deux grands événements sont également au sommaire : la canonisation de Carlo Acutis et l’ostension de la Sainte Tunique du Christ. Mais aussi :

  • Dans le répertoire grégorien, l’introït désigne la pièce destinée à être chantée pendant la procession d’entrée de la messe. Un moine bénédictin de l’abbaye Notre-Dame de Triors commente Resurréxi, l’introït qui ouvre la messe du dimanche de Pâques.
  • Gloria vous emmène dans la chapelle Saint-Louis de Maurice Denis. En 1914, le peintre achète une propriété à Saint-Germain-en-Laye. Il s’agit d’un ancien hôpital qui comporte une chapelle. Maurice Denis, catholique convaincu, entreprend de la restaurer et en conçoit les détails.
  • « Marie conduit les fidèles à l’Eucharistie. », écrivait saint Jean-Paul II (Redemptoris Mater). C’est l’expérience qu’a faite saint Pierre-Julien Eymard, fondateur de la Congrégation du Saint-Sacrement, qui invoquait Notre-Dame du Très Saint-Sacrement.

L’Autriche suspend le regroupement familial – Que dira l’Union européenne ?

De l’ECLJ :

Cette semaine c’est un autre pilier de la modernité post-nationale qui est ébranlé: le regroupement familial en Europe.

Ce droit pour les étrangers de faire venir les membres de leur famille dans les pays d’accueil est devenu en 50 ans une pierre angulaire des politiques européennes d’immigration.

La Ministre autrichienne des Affaires européennes, de l’Intégration et de la Famille, Claudia Plakolm, a annoncé mercredi 26 mars que l’Autriche allait suspendre par décret le regroupement familial en raison de la saturation des ressources sociales nécessaires à la bonne intégration des étrangers.

Le regroupement familial est cependant un droit européen solidement garanti selon Grégor Puppinck, directeur de l’ECLJ, qui pense que la Commission européenne et la Cour européenne des droits de l’homme s’opposeront à ce projet. 

L’Italie de Meloni donne une leçon budgétaire à la France du ‘Mozart de la finance’

Septembre 2023, dans Challenges

Italie : budget 2024 serré, dette record

Le gouvernement italien a abaissé mercredi ses prévisions économiques, à partir desquelles sera élaboré son projet de budget 2024 qui promet d’être serré, faute de rentrées fiscales dans une conjoncture relativement terne.

Février 2024, dans Challenges

Giorgia Meloni joue la prudence et plombe l’économie italienne

Face aux finances dans le rouge du pays, la BCE, la Commission et l’OCDE attendent des réformes structurelles. Pas sûr que le gouvernement en soit capable.

Mars 2025, dans Challenges :

Avec un déficit public à 3,4 % contre 5,8 %, l’Italie donne une leçon budgétaire à la France

La Libraire française vous accueille dans ses nouveaux locaux

La Librairie française a déménagé. Elle est désormais 202 rue Lecourbe.

On attend un appel prophétique à la paix et au pardon

Un prêtre diocésain ami, scandalisé par le silence épiscopal sur la tragédie qui se déroule actuellement en Terre sainte et plus généralement au Proche-Orient, nous adresse ce texte:

Il faut parfois prendre des risques. Celui que l’on prendra ici, c’est de voir les faits contredire les constatations et les conclusions tirées d’icelles, au moment de leur rédaction. Malgré cela, notre souhait le plus fervent est, paradoxalement, que cela se produise au plus vite.

De quoi s’agit-il ?

D’abord de s’appuyer sur un principe excellent mais dangereux. « La vraie loyauté, c’est de dire la vérité à son chef » (Général de Villiers), au risque qu’elle soit payée d’ingratitude ou de rejet.

Ensuite de faire un constat. À ce jour, face aux massacres qui se déroulent en Syrie, silence radio des autorités catholiques françaises. On a vu les dites autorités d’une identique prudence de serpent face aux carnages de Terre Sainte. Pire encore, lorsqu’il y en eut – des déclarations – ce fut pour adhérer, au moins tacitement, aux « narratifs » officiels et à l’amnésie collective vis-à-vis de l’enchaînement des causes (et des conséquences) ayant conduit à ces tueries aveugles. On a même vu l’un de ceux dont la parole aurait dû s’élever au-dessus de la mêlée, descendre dans la rue et prendre parti pour un camp qui n’était pas, et qui n’est toujours pas, de l’avis des observateurs les plus attentifs et les plus équilibrés, celui de la réconciliation et du grand pardon.

Certes, les historiens ou amateurs d’histoire le savent. Les déchainements de violences antichrétiennes sont un élément banal, à force de répétition, dans les sociétés du Proche-Orient. Nous pourrions évoquer ici la digne figure de l’émir Abdelkader, chassé de son pays par un pays chrétien, usant pourtant de son influence pour faire cesser les violences contre nos coreligionnaires, à Damas en 1860, et dûment remercié par la France et le Vatican pour cela, afin de rappeler que rien n’est simple dans l’Orient compliqué.

Néanmoins, sans étaler les sentiments que cette attitude soulève spontanément, on peut s’interroger. Naïveté ? prudence ? indifférence ? cynisme ? gêne ? lâcheté ? Qui sommes-nous pour juger mais, en tout cas, il ne vient pas spontanément à l’esprit qu’aient jailli, des beaux quartiers de Paris d’où ils auraient dû naître, les paroles de feu, les appels prophétiques et solennels à la convergence de tous les hommes de bonne volonté pour réclamer la paix, « ici et maintenant ». Et ceci, alors que l’on s’est complu à dénoncer un soi-disant silence coupable de Pie XII pendant la guerre.

La parole que nous attendions s’est-elle éteinte à force de demi-ton, de motions mi-chèvre mi-chou et de survalorisation du désir de collaboration et de bonne entente entre les autorités religieuses de notre pays et les pouvoirs civils ? Est-elle devenue inaudible à force de peur de déplaire ou tétanisée par les vagues d’accusation venant frapper, jour après jour, l’institution ? Si prompte à s’élever pour dénoncer les choix politiques de certains catholiques, à enfourcher les lieux communs du monde médiatiques, ces autorités sont aujourd’hui muettes. Constat accablant.

Un démenti, vite !

Décision du Conseil constitutionnel sur l’inéligibilité : était-il opportun de ne pas s’opposer à la nomination de Richard Ferrand ?

La décision rendue vendredi 28 mars par le Conseil constitutionnel sur l’inéligibilité immédiate sera sans conséquence sur le cas de Marine Le Pen, menacée d’une peine d’inéligibilité immédiate en raison de l’affaire des assistants parlementaires du Front national, dont la décision sera rendue lundi 31 mars.

Les Sages s’étaient penchés sur le sujet de l’inéligibilité immédiate, à l’occasion d’une question prioritaire de constitutionnalité (QPC) sans aucun lien avec le dossier du RN. Ce dernier, qui ne s’est pas opposé à la nomination de Richard Ferrand à la tête du Conseil, espérait qu’il envoie un message aux magistrats, en se prononçant plus largement sur le principe de l’inéligibilité immédiate – par exemple pour dire que la liberté de l’électeur de choisir sa candidate à la présidentielle devait primer sur une décision de justice non définitive.

Peine perdue : le Conseil constitutionnel s’est contenté de faire un rappel classique :

“Il revient au juge, dans sa décision, d’apprécier le caractère proportionné de l’atteinte que cette mesure est susceptible de porter à l’exercice d’un mandat en cours et à la préservation de la liberté de l’électeur”.

Le “caractère proportionné” permet de laisser la décision à l’arbitraire du juge.

Cette décision concerne un élu local de Mayotte, déchu de son mandat après avoir été condamné à une peine d’inéligibilité avec exécution provisoire. Cette règle, selon ses avocats, est contraire à la Constitution car elle porte atteinte à la séparation des pouvoirs et à la “préservation de la liberté de l’électeur”.

Le RN s’est humilié à ne pas s’opposer à un macroniste. La dédiabolisation, c’est une soumission aux règles de l’adversaire.

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