Avorter oui, soigner non
Les médicaments seront remboursés par la Sécurité sociale de 5% de moins l’an prochain, comme les consultations médicales, a annoncé le ministre de la Santé Geneviève Darrieussecq, en ouverture des débats sur le projet de loi de financement de la Sécurité sociale. Ces déremboursements ne figurent pas dans le texte mais seront actés par arrêté ministériel, et entraineront un “transfert vers les complémentaires santé” dont le montant “a été ramené de 1,1 milliard à 900 millions d’euros” a-t-elle précisé.
En revanche, l’Aide Médicale d’Etat ne sera pas réformée et l’avortement sera toujours remboursé à 100%.
Dans l’Orne, le maire de la Ferrière-aux-Étangs a publié une offre sur le site de petites annonces Leboncoin.fr pour trouver un remplaçant au dernier généraliste de la commune qui a programmé son départ à la mi-décembre.
La France ne soigne plus ses enfants. Elle les extermine.
Bruno Retailleau défavorable à la reprise de l’examen du texte sur la fin de vie
“Faut-il reprendre l’examen du texte sur la fin de vie ?” La question a été posée par les journalistes de l’émission le “Grand jury”, dimanche 17 novembre, au ministre de l’Intérieur.
“Pour ce qui me concerne, je ne le crois pas”.
Le texte sera de nouveau examiné à l’Assemblée nationale à partir du 27 janvier 2025.
“Je crains que ce ne soit pas un texte pour la fraternité”, [Emmanuel Macron avait présenté en mars ce projet comme une “loi de fraternité”] “Ce que je crains, c’est qu’on suive l’exemple, malheureusement, des Pays-Bas, du Canada, de la Belgique où on entrebâille une porte. Et la porte, quelques années après, finit grande ouverte, où on n’a plus de garde-fous”.
Pr Perronne : “la dérive de l’industrie pharmaceutique devenue une gigantesque machine à corrompre afin de falsifier les données scientifiques”
Communiqué du Pr. Christian Perronne :
Avec l’élection triomphale de Donald Trump, un vent de liberté souffle à nouveau sur le monde après ces années de mensonges, d’horreurs politiques, de guerres et de manipulations dont l’horrible plandémie de Covid-19. Cette soit disant catastrophe sanitaire, planifiée de longue date, a été un jalon marquant de la tentative d’asservir les populations mondiales pour le profit d’un petit groupe de milliardaires, plus riches que beaucoup d’états.
Je me réjouis du ralliement de Robert Kennedy Junior dont l’oncle John Kennedy, Président des USA, et le père Robert Kennedy Senior, Procureur Général des USA, ont été lâchement assassinés par ces élites mafieuses.
Aujourd’hui je suis particulièrement fier d’avoir accepté fin 2021 d’écrire la préface de la version française de son fantastique livre « Anthony Fauci, Bill Gates, Big Pharma. Leur guerre mondiale contre la démocratie et la santé publique » publié à Bruxelles aux éditions « Résurgence, Médecine et Société » par Marco Pietteur.
Ce livre présente le travail d’investigation approfondie de plusieurs décennies d’un brillant avocat engagé. Il y démontre, avec toutes les preuves à l’appui, la dérive de l’industrie pharmaceutique devenue, dans beaucoup de domaines, une gigantesque machine à corrompre afin de falsifier les données scientifiques au profit d’un petit nombre. Il y dévoile une pieuvre tentaculaire qui a perverti la médecine. Tous ses propos sont sourcés avec de très nombreuses pages de références. Ce livre, dont la version anglaise est un best-seller aux USA, est inattaquable et n’a d’ailleurs suscité aucune plainte pour diffamation.
Donald Trump a missionné Robert Kennedy Jr pour combattre la corruption en faisant le ménage parmi les experts et les agences de régulation. Nous attendions ce grand moment depuis longtemps et il ne fait pas l’ombre d’un doute que ce raz de marée salvateur, qui devrait démarrer prochainement aux USA après l’investiture de Donald Trump le 20 janvier 2025, déferlera aussi sur l’Europe dans la foulée. Depuis le début de la crise Covid-19, j’ai toujours répété que l’État profond, s’enivrant dans la démesure, échouerait dans la mise en place du Nouvel Ordre Mondial pour supprimer les états et convertir les citoyens en esclaves dociles.
La France, pour notre plus grande joie, ne sera pas épargnée par cette vague rédemptrice. Nous allons pouvoir admirer de magnifiques retournements de vestes, ne serait-ce que parmi les politiciens et les journalistes, jusqu’à présent aux ordres.
Je remercie chaleureusement tous ceux qui m’ont suivi et encouragé dans ce combat pour la vérité scientifique, l’honneur de la médecine et la liberté. Je suis fier de l’avoir mené et je le poursuivrai jusqu’à la victoire finale, pour le salut de nos enfants et petits-enfants.
Soutenons tous Robert Kennedy Jr dans son combat pour la transparence, la liberté d’expression et la restauration d’une médecine de qualité.
Éducation sexuelle : l’école doit rester un sanctuaire
Communiqué du Syndicat de la famille :
La publication annoncée du nouveau programme sur l’éducation affective, relationnelle et sexuelle de l’école maternelle au lycée laisse craindre le pire. Visiblement sous l’influence du militantisme woke, la DGESCO (Direction Générale de l’Enseignement Scolaire) a revu le projet initial du Conseil supérieur des programme. Son contenu idéologique est inapproprié pour des enfant, en particulier pour les classes de maternelle et primaire. Le Syndicat de la Famille s’alarme des conséquences de ce qui s’apparente à un bourrage de crâne pro-gender et transactiviste, et appelle Annie Genetet, ministre de l’Education nationale, à faire preuve de sagesse et de discernement pour protéger les enfants de toutes ces dérives.
Remise en cause des sexes, transidentité, pratiques sexuelles diverses et variées… le programme d’éducation à la sexualité dont la publication prochaine est annoncée illustre l’emprise d’adultes militants sur les plus jeunes. « Il ne s’agit pas de sonder les intentions, mais de constater que le résultat est clairement inadapté pour les enfants et les adolescents » précise Ludovine de La Rochère, Présidente du Syndicat de la Famille. S’il venait à être confirmé, l’application du futur programme conduirait à ce que des adultes imposent à des enfants des discours qu’ils n’ont pas nécessairement envie d’entendre et ce, sans leur consentement puisqu’ils n’auront pas d’autre choix que de participer aux séances d’éducation sexuelle. Celle-ci serait en outre à aborder aussi dans diverses matières – lettres, langues, histoire… – comme si la sexualité devait imprégner tout l’enseignement scolaire !
Restaurer la confiance envers les enseignants
Si tout le monde s’accorde pour dire que « l’école doit rester un sanctuaire », il faut le traduire dans les faits. Confier, comme il est prévu, tout ou partie de l’éducation à la sexualité à des intervenants extérieurs, c’est sous-traiter un enseignement particulièrement intime et sensible à des tiers qui ne sont pas dans le contrat de confiance entre l’école, les enseignants et les parents et dont la compétence professionnelle n’est aucunement vérifiée, ni dans les processus d’agrément des associations, ni avant les interventions. Ces intervenants ne sont pas non plus formés comme le sont les enseignants et sont souvent engagés dans une démarche militante incompatible avec l’école. Tous les enseignants sont préparés à la transmission des savoirs, sur le fond comme sur la méthode pédagogique. Ils bénéficient d’une formation tout au long de leur carrière, ce qui contribue à renforcer le lien de confiance vis-à-vis des familles, dans l’intérêt des élèves. Or, d’innombrables associations agréées n’ont pas de site internet, ne présentent nulle part leur projet précis d’intervention dans les classes, ou sont des organisations militantes, porteuses de revendications sociales et politiques. Elles n’ont rien à faire dans les salles de classe !
« L’émoi suscité il y a quelques années par les ABCD de l’égalité avait souligné combien la sexualité doit être abordée avec sagesse et sans le moindre esprit militant ou idéologue. C’est cette sagesse qui avait alors conduit à son retrait. Le futur programme doit respecter les élèves, les parents et les enseignants.
Il doit non seulement être cohérent sur le fond, c’est-à-dire sans militantisme woke ou communautariste, mais aussi être confié aux enseignants et non à des intervenants extérieurs. Il en va de l’intérêt des enfants » résume Ludovine de la Rochère.
Les enfants sous GPS et la théorie du genre à Strasbourg
Cet article est une tribune libre, non rédigée par la rédaction du Salon beige. Si vous souhaitez, vous aussi, publier une tribune libre, vous pouvez le faire en cliquant sur « Proposer un article » en haut de la page.
La ville de Strasbourg se déshonore en infligeant à de jeunes enfants un GPS pour suivre leur mouvement dans les cours de récréation. L’objectif affiché par la ville : promouvoir la mixité et proposer des activités afin de lutter contre les activités spécifiques des garçons ou des filles. L’égalitarisme de la terreur impose ses postulats et la théorie du genre agit comme une doctrine en plein délire.
Ces idéologues ont décidé de menacer cette liberté. Or, les travaux universitaires sont nombreux. Trois exemples. Muriel Monnard publie en 2016 : Occuper et prendre place : une lecture des rapports de pouvoir dans la cour de récréation. Cécile Bouanchaud publie en 2018 : Dans les cours de récréation, les filles sont invisibilisées. Emmanuelle Gilles publie en 2021 : La cour de récréation à l’épreuve du genre au collège. Voilà les dictatrices à l’œuvre. La première est géographe, la seconde est journaliste au Monde et se fait l’écho des travaux d’Édith Maruéjouls qui affirme la ségrégation entre les garçons et les filles dans les cours d’école. La troisième est aussi géographe comme Édith Maruejouls, géographe du genre, une discipline militante à l’évidence.
Pourtant, la récréation est historiquement ce moment de détente, de repos, de jeux en liberté, de distraction et de délassement après un temps d’effort et d’’attention dans des occupations sérieuses. Elle est un espace-temps d’initiative et de liberté des enfants où ils décident de leurs jeux, de leurs activités sous l’œil des maîtres, veillant à ce que la dispute ne finisse pas en bagarre par exemple. Qui n’a pas de souvenir de cours de récréation où, partout dans le monde, les petits garçons sortent en courant pour, la plupart, jouer au loup, au chat, à la balle aux prisonniers, au foot évidemment ou à d’autres jeux où ils occupent le terrain ? Qui n’a pas vu les filles, plus posées, préférant se faire la conversation dans un coin ou un autre plus tranquille, ou jouer à la corde, à la marelle, à la corde à sauter ? Qui n’a pas vu quelques futurs crânes d’œuf, garçons et filles d’ailleurs, débattre de ceci ou cela en marchant ou bien à l’abri du préau ? Qui n’a pas vu quelques filles se mêlant aux jeux des garçons, voire y être les leaders du moment : les garçons manqués. Et d’un jour à l’autre, ce ne sont pas les mêmes, selon l’humeur des enfants. Et l’espace réservé, quasi-initiatique des grands où on ne rentre pas. Trivial, tribal, primitif, naturel, peu importe, c’est le temps de la liberté et des apprentissages entre soi.
La dictature s’installe à Strasbourg, dans le suivi GPS des enfants. Et ce suivi aura pour conséquence d’élaborer des activités universelles qui s’imposeront unilatéralement à ces enfants-victimes pour briser cet insupportable nature récalcitrante. Égalité, quand tu deviens le stéréotype idéologique contre toutes les libertés, mêmes celles des enfants. La ville de Strasbourg prétend qu’on ne suit là que le critère filles et garçons. Les études antérieures démontrent le contraire. Et si l’on découvrait que les X ou Y (je pense à des nationalités, des ethnies) avaient des habitudes typiques, de tranquillité ou de turbulence, non par sexe, mais par communauté d’appartenance. Que fera la ville ? Elle stigmatisera une ethnie ou une classe sociale, comme elle stigmatise la différence sexuelle au nom d’un stéréotype délirant, celui de l’indifférence sexuelle ! Mais moi, je ne délire pas. Je lis. L’article de Muriel Monnard présente le tableau ci-après (p.131) où figure les nationaux, les étrangers, les classes sociales des parents.
L’approche par classes sociales et nationalités est mentionnée. Et la lutte des places et des classes est explicitée, je cite : « Pour cette raison évoquer les places, ou en d’autres termes la « lutte des places » (en écho et substitution à la lutte des classes), s’est avéré particulièrement pertinent pour mener une analyse spatiale des formes de sociabilité dans la cour de récréation. » (p.132). De même, Emmanuelle Gilles conclut son article La cour de récréation à l’épreuve du genre au collège dans un petit chef-d’œuvre de contradiction. Cette femme prétend lutter contre le stéréotype sexué en dénonçant les pratiques des garçons envahissantes, patriarcales, exclusives au détriment des filles, mais elle nous dit pour terminer : « Cependant, à l’initiative des acteurs scolaires dans certains établissements scolaires, un partage plus égalitaire des plateaux sportifs, avec des temps de pratique sportive exclusivement réservés aux filles, vise à modifier la hiérarchie des rapports sociaux de sexe. » (p.15). Le lecteur notera qu’elle exclut les garçons, impose une activité aux filles, stigmatise les garçons, introduit une pratique qui maintient le stéréotype qu’elle prétend dénoncer en réservant aux filles une activité. Cherchez l’erreur ! Et cela ose s’appeler un travail académique !
Ces travaux n’ont rien de scientifique. Là est le problème d’une université française à la dérive. Elle ne cherche plus, elle répond à une commande politique pour faire de l’ingénierie sociale. Ces constructeurs de normes considèrent qu’ils sont là pour transformer la société, bafouer les libertés fondamentales, briser la nature pour fabriquer le nouvel humain. Quelques exemples sont criant à la lecture de ces articles. Emmanuelle Gilles écrit dans son introduction : « Combiner le concept de spatialité à celui du genre en s’intéressant plus particulièrement aux compétences spatiales que développent les adolescents et les adolescentes au sein de la cour de récréation questionne les rapports sociaux de sexe comme processus quotidiens de production d’inégalités sexuées dans un espace social. Dans quelle mesure la fragmentation des lieux scolaires participe-t-elle à la (re)production de rapports sociaux de sexe inégaux dans un espace social de co-présence corporelle entre filles et garçons ? » (p.1) Le postulat doctrinaire est exposé avant même de mener des recherches de terrain. Et l’intention est posée. Le sexe est une différence qu’il faut abolir. Rappelons que la doctrine de l’abolition de la différence des sexes faisait parti des délires des mouvements révolutionnaires pour détruire la famille. La doctrine est posée avant même d’effectuer des recherches. Ceci ne constitue pas une démarche scientifique loyale, sincère et ouverte.
Deuxième exemple, Muriel Monnard ecrit : « Note 6. Bien que la proportion d’enfants étrangers soit inférieure à la moyenne genevoise (38 %), dans cette école. Le groupe de l’espace central semble s’organiser autour de quelques élèves Kosovars. » (p.135). L’observation inclut donc une logique identitaire où les enfants sont donc assignés à leur appartenance ethnique, tant dans les propos collectés que dans l’analyse de l’occupation inégalitaire de l’espace. La ville de Strasbourg pourra-t-elle rendre public les critères associés au suivi GPS, car là nous sommes dans la potentielle stigmatisation de traits culturels, la critique des traditions familiales. Tout cela sent la dérive « racialiste ». La récréation doit donc devenir un lieu sous contrôle avec le fantasme d’une occupation égalitaire de l’espace de jeu.
Or, imposer le stéréotype de l’indifférence sexuelle pour contraindre une fois encore les filles à adopter les comportements des garçons en la circonstance, c’est demain imposer toutes les indifférences. Imaginons un instant que les enfants d’une ethnie soient comme ceci ou comme cela ? Faudra-t-il rééduquer les parents, stigmatiser leurs coutumes, dénoncer ? Honte à la ville de Strasbourg qui renoue avec les pires pratiques racistes au sens large, celles des sexes aujourd’hui, celles demain des « races ou ethnies » et « classes sociales », renonçant au droit à la différence, tout simplement et surtout, à la liberté des enfants de s’approprier un espace de récréation.
Quand on utilise l’argument de la fausse science pour appliquer des principes idéologiques et des stéréotypes, il y a proximité avec un acte totalitaire pour faire intrusion dans la conscience des enfants et agir de façon liberticide. En effet, ces chercheuses n’ont même pas étudié des cours de récréation non-mixtes pour vérifier si le comportement des filles, présentées comme victimes, était le fruit de la domination masculine primitive qu’elles fantasment, ou simplement le fait d’une préférence des filles pour d’autres activités. Pitoyable dans la démarche non-scientifique, partiale, biaisée, sous l’emprise de leur idéologie. Il est urgent que les élus de ce pays se révoltent contre le travestissement des activités scientifiques et ces activités délétères dans les sciences sociales, contre ces constructeurs de normes sociales et ces fabricants de pratiques totalitaires : les wokistes de tout poil. L’absence de réaction à Strasbourg serait un très mauvais signe. Cette opération doit cesser. Ces enfants ne sont pas des cobayes.
Pierre-Antoine Pontoizeau
Stanislas Berton – Après le mondialisme, que faire ?
Conférence de Stanislas Berton, qui nous invite dans un monde débarrassé du mondialisme avec le retour aux vertus chrétiennes.
Saint Odon de Cluny et la civilisation chrétienne
D’Aurelio Porfiri, éditeur et écrivain catholique italien, pour le Salon beige:
« Dans un passage d’un sermon en l’honneur de Marie de Magdala, l’abbé de Cluny nous révèle comment il concevait la vie monastique : “Marie, qui, assise aux pieds du Seigneur, écoutait sa parole avec l’esprit attentif, est le symbole de la douceur de la vie contemplative, dont la saveur, plus on la goûte, pousse l’âme à se détacher encore davantage des choses visibles et des tumultes des préoccupations du monde” (In ven. S. Mariae Magd., PL 133, 717). Odon confirme et développe cette conception dans ses autres écrits, où transparaissent son amour pour l’intériorité, une vision du monde comme une réalité fragile et précaire dont il faut se détacher, une inclination constante au détachement des choses perçues comme source d’inquiétude, une sensibilité aiguë à la présence du mal chez les différentes catégories d’hommes, et une profonde aspiration eschatologique. Cette vision du monde peut sembler éloignée de la nôtre, mais la conception d’Odon, en voyant la fragilité du monde, valorise une vie intérieure ouverte à l’autre, à l’amour du prochain, et c’est précisément ainsi qu’elle transforme l’existence et ouvre le monde à la lumière de Dieu. »
« Il était austère, mais surtout, il était bon, un homme d’une grande bonté, une bonté qui provient du contact avec la bonté divine. Odon, comme nous le disent ses contemporains, diffusait autour de lui la joie dont il était empli. Son biographe atteste n’avoir jamais entendu sortir de la bouche d’un homme “tant de douceur en paroles” (ibid., I, 17 : PL 133, 31). Il avait l’habitude, rappelle son biographe, d’inviter les jeunes enfants qu’il rencontrait sur la route à chanter, pour ensuite leur offrir un petit cadeau, et il ajoute : “Ses paroles étaient pleines de joie… son hilarité communiquait à nos cœurs une joie intime” (ibid., II, 5 : PL 133, 63). De cette manière, cet abbé médiéval, à la fois vigoureux et aimable, passionné par la réforme, à travers une action incisive, nourrissait chez ses moines ainsi que chez les fidèles laïcs de son époque, la résolution de progresser rapidement sur le chemin de la perfection chrétienne. »
L’Eglise est-elle morte ? Procession à Sarcelles
Pour la Toussaint, Natalie Saracco a été invitée à témoigner à Sarcelles par des prêtres de la communauté St Martin. Elle leur a demandé, comme à l’accoutumée, de démarrer par une procession dans les rues avec le Saint Sacrement sauf que là, ils étaient dans le bastion du cartel des dealers !
La veille de la procession, un des prêtres appelle pour me dire que la procession va passer dans le quartier chaud, celui-là où quelques jours auparavant un gars s’est fait cribler de balles dans sa voiture !
Natalie a filmé avec son portable la procession, ce qui n’était pas prévu. La procession commence vers la 6emn :
Chronique des cinglés
Pour lutter contre les inégalités de genre, la mairie de Strasbourg a équipé des enfants de primaire de gilets connectés afin de mesurer l’occupation de l’espace par les garçons dans les cours de récréation. Surveiller et déconstruire : le programme du progressisme totalitaire.
La mairie dirigée depuis 2020 par l’écologiste Jeanne Barseghian, qui a adopté un budget genré, a décidé de «dégenrer» les cours d’école pour les rendre plus inclusives. Il y a quelques semaines, la même édile refusait de faire les économies que lui demandait le gouvernement, arguant qu’elle allait devoir fermer des crèches. Mais elle a visiblement assez d’argent pour mener des expérimentations progressistes autour de la corde à sauter. En ligne de mire, les petits garçons qui occuperaient bien trop d’espace : 80% selon l’«adjointe en charge des égalités de genre» (sic). Ces derniers jouent au ballon chahutent, courent, tandis que les filles papotent bien sagement dans leur coin. Comment le sait-on ? Eh bien parce qu’on a installé des capteurs sur les vêtements des enfants pour mesurer leur localisation dans l’espace !
Moins on a de salaire, moins on a d’enfants
A l’écrivain Mathieu Slama qui estimait sur X qu’
Une baisse des naissances, ça peut aussi vouloir dire que les femmes sont plus libres qu’avant, qu’elles ont davantage le choix de vivre leur vie sans subir les pressions natalistes.
Un économiste, s’appuyant sur les données de l’INSEE, souligne que, en France, le taux de fécondité est positivement associé au niveau de revenu et de diplôme. Si on omet les immigrés, il s’écroule en dessous de 2000€ mensuels.
Les femmes diplômées du supérieur et disposant de 4000€ par mois sont quasiment au niveau de fécondité nécessaire au renouvellement des générations. Sont-elles moins libres que celles non diplômées et aux revenus limités?
Cela semble indiquer que la liberté qu’il nous manque, c’est celle de conserver son salaire pour fonder une famille…
Selon un rapport de l’Insee, en 2023, 677 800 bébés sont nés en France, dont 639 533 en France métropolitaine Ce chiffre n’avait pas été aussi bas depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale…
Ces perdants du vaccin Covid-19 qui luttent pour la reconnaissance d’effets indésirables
Une fois de plus, la fake news de la veille devient l’information du lendemain.
Des malades qui ont vu apparaître des symptômes graves dans la foulée d’une injection, racontent au Figaro leur bataille pour faire reconnaître un lien de causalité, disant se heurter à une «omerta» médicale.
Franck, 52 ans, se remémore ces «12 jours qui ont fait basculer» sa vie. C’était en mai 2021. Ce cuisinier de Charentes Maritime devait se rendre dans un centre de vacances pour y travailler. Pour le train, le passe vaccinal contre le Covid-19 est obligatoire. Sans broncher, il reçoit sa première dose de Moderna.
«Dix jours après, la fièvre monte, au-dessus de 40 degrés. Je crois que c’est le Covid, mais le test est négatif. Le médecin m’arrête une semaine, parle d’une grippe. Au bout de plusieurs jours, la fièvre dure. Il me fait faire une prise de sang. Puis une radio, à cause d’une douleur à l’abdomen. Rien. Je suis envoyé aux urgences à Royan. Là, quand ils voient mon état, c’est la panique. Mon taux de troponine était à 1000 et quelques (la troponine, produite par le muscle cardiaque, est libérée dans le sang lorsque le cœur est endommagé, NDLR)».
Italie : comment les médias racontent n’importe quoi
Septembre 2022, dans l’Express :
L’extrême droite au pouvoir en Italie : “Cela ne réglera pas les soucis économiques du pays”
Novembre 2024, dans l’Express:
Comment l’Italie est devenue le quatrième exportateur mondial : ces recettes qui pourraient inspirer la France
Seuls la Chine, les Etats-Unis et l’Allemagne la devancent désormais. Un exploit qui ne doit rien au hasard.
La France pointe à la septième place.
Le 21 octobre 2022, près d’un mois après sa victoire, Meloni présentait son premier gouvernement et rebaptisait alors le portefeuille du Développement économique en ministère des Entreprises et… du “Made in Italy”.
Notre-Dame de Paris : un nouvel écrin pour la couronne d’épines du Christ
Ce meuble contemporain, encore en pièces détachées, est en cours d’assemblage dans les Ateliers Saint-Jacques et la Fondation de Coubertin installés à Saint-Rémy-lès-Chevreuse qui ont prévu de le livrer à la cathédrale le 19 novembre 2024.
Ce meuble contemporain mesure 3,65 mètres de haut sur 2,85 mètres de large. Il est composé de plus d’un millier de pièces. Dans un bloc de marbre de Carrare, les tailleurs de pierre ont ciselé un autel marqué d’une croix et couvert de petites bougies à LED. Au-dessus, sur une structure en bois de cèdre, une grande auréole couverte de 396 pavés de verre sera fixée.
Au centre de l’auréole, une demi-sphère en acier inoxydable, ornée d’un bleu profond assorti à la voûte et aux vitraux de Notre-Dame, abritera la couronne d’épine. Cette niche, éclairée avec de la fibre optique pour éviter tout risque d’incendie, accueillera la couronne à l’occasion de certaines célébrations.
Rome, Athènes, Jérusalem : aux sources de notre civilisation
Aujourd’hui, en la fête de la Dédicace des basiliques romaines S. Pierre et S. Paul, le père Danziec offre aux lecteurs de Valeurs actuelles une méditation sur ces trois « mères patries » :
L’invitation à un voyage n’est pas seulement un poème de Baudelaire. Elle est aussi une détermination de l’âme. Chaque homme reçoit cette proposition intérieure à voyager, un voyage intime dans le creux du passé. Prendre la route de Rome, d’Athènes ou de Jérusalem – voire des trois ! – donnera toujours à celui qui l’effectue l’occasion inouïe de s’interroger sur son origine. Et sur son avenir aussi. Les fibres de mon être, où ont-elles été mystérieusement tissées ? Quelles mains civilisatrices s’en sont chargées ? Les senteurs, les paysages, les manières, les souvenirs, qui vont bien au-delà de la date de sa propre naissance, impressionnent notre imaginaire et nos manières d’appréhender le réel bien plus que nous ne le supposons.
Lorsque Rome, Athènes et Jérusalem se présentent à notre champ de vision, il ne s’agit pas d’un dépaysement ou d’une sortie exotique mais bien plutôt d’un retour à la maison. Trois cités pour un voyage en profondeur. Trois destinations, pour renouer avec ses propres racines.
Comprendre d’où nous venons ne relève pas de l’opportunité mais de la nécessité. Nous sommes et par la foi chrétienne et par notre chair occidentale, héritiers de ces trois villes, de ces trois confluents, de ces trois sources. Mieux encore, ou pour mieux dire, plus précisément : la simple évocation de ces trois cités extraordinaires ne doit pas seulement aiguiser notre conscience jusqu’à lui faire réaliser qu’elle a été façonnée, presque malgré elle, par ces trois capitales. L’enjeu est plus large. Il s’agit de saisir que nous en sommes les héritiers indivis. On ne peut pas dresser l’une contre l’autre, impossible de faire Rome sans Athènes, Athènes sans Jérusalem ou Jérusalem contre Rome. Evidemment différents, ces trois miracles de culture ont porté ce que nous sommes, façonné nos mœurs, nos intelligences et notre identité.
La première sociabilité passe par la mère
Et c’est en ce sens qu’elles sont mères. Jean-Marie Paupert l’explicitera avec vigueur en 1983 dans un ouvrage dense et au titre évocateur d’un immense mérite : Rome, Athènes, Jérusalem : les mères patries. Notons que l’expression « mères patries » est plus intéressante encore dans le terme de « mère » que celui de « patrie ». bien que les deux soient très proches. Si la « patrie » correspond à la terre de nos pères, c’est-à-dire de nos parents, de nos anciens, de ceux qui, hommes et femmes, nous ont précédé sur notre sol natal, le terme de « mère » convient à ravir à nos trois cités.
Dans ce premier lien social entre la mère et l’enfant, dans cette première sociabilité, on embrasse là l’origine même de toute société. Concernant Rome, Athènes et Jérusalem, nous avons là le cœur nucléaire de la sociabilité et de l’identité occidentale. L’une et l’autre ne sont pas imaginables sans incarnation. Rome, Athènes et Jérusalem sont ainsi « mères », d’abord en tant qu’elles sont mères de sociabilité. La lettre sociale, la première, ne s’inscrit pas dans le cœur de l’homme, dans les fibres de sa chair « par le sang et par le fer » mais dans le rapport de mère à enfant fait de chaleur, de protection, de tendresse et d’amour. Un rapport éminent de don et de gratuité.
Cette gratuité dans la transmission, ce respect infini pour ceux qui ont souffert, sué, travaillé, combattu – et qui, souvent, sont tombés au champ d’honneur pour défendre les frontières de ce patrimoine immatériel – appelle et notre reconnaissance et notre considération. Aux antipodes de cette piété filiale, la vision rousseauiste et marxiste voit, au contraire, dans la lutte, la tension, la dialectique autant de passages nécessaires à la libération de l’homme et au renouvellement de sa vie sociale. Au regard du mythe du « bon sauvage », « nous naissons libres, c’est la société qui nous met dans les fers », la civilisation de l’évangile pense l’inverse : c’est elle qui apaise nos mœurs et civilise nos façons d’être et d’agir.
Jean Ousset et les quatre piliers fondateurs de la civilisation chrétienne
L’expression « mères patries » convient éminemment parce que, plus qu’une image, elle est une réalité qui doit présider à toute réflexion d’ordre historique. En effet, qu’est-ce qu’une civilisation, sinon un héritage où l’homme trouve infiniment plus qu’il n’apporte, un univers où se trouve accumulée une réserve fantastique d’exemples, de modalités, de richesses que celui qui y nait ne saura jamais donner. Jean de Brem, dans son Testament d’un européen rédigé au début des années 60 l’exprime mieux que je ne saurais le faire :
« A moi qui ne suis rien et qui n’apporte rien, la civilisation – pour laquelle des milliards d’hommes ont vaincu et lutté pendant trente siècles – fait un cadeau gigantesque : le patrimoine de l’Europe. Il est fait de trésors et de souvenirs. Chacun de nous, je crois, à Londres et à Vienne, à Berlin et à Madrid, à Athènes et à Varsovie, à Rome et à Paris, à Sofia et à Belgrade, doit ressentir le même drame. (…) Des géants nous précèdent, des héros et des savants, des explorateurs de la terre et des explorateurs de l’âme, des César et des Antoine, des monarques et des capitaines, des silhouettes sévères en robe de bure, de belles courtisanes ou des brutes implacables. Tout un cortège de grandes figures, resplendissantes de splendeur et de puissance, se déroule à nos yeux, immense fardeau pour nos contemporains dérisoires ».
Rome, Athènes, Jérusalem sont vraiment « mères ». Tout simplement parce qu’elles donnent infiniment et qu’elles distribuent avec largesse. Avec un immense gaspillage même ! Elles sont civilisatrices parce qu’elles nous ont tirés du monde barbare. Mères de sociabilité et de vie, nos mères patries communiquent avec amour leurs trésors avec le plaisir de donner. Rome offre la cadre du droit qui organise le cadre de la vie de la cité. Athènes offre à l’intelligence la méthode pour s’assagir. Jérusalem offre la dimension transcendante qui permet à l’âme de respirer. Ce triptyque civilisationnel n’a pas valeur de fardeau mais de fondation. Un point d’ancrage sur lequel l’Occident peut s’appuyer, spécialement lorsque des secousses traversent sa destinée.
Comprendre d’où l’on vient, définir les contours de ce que l’on aimerait retrouver, Jean Ousset s’y est attaché en distinguant les grandes caractéristiques de la civilisation chrétienne. Il les résume en quatre piliers fondateurs : le goût de la vérité, le besoin de justice, l’amour de la beauté et la passion pour la liberté. Lorsque l’on fait face à l’empire du mensonge, aux dérives du syndicat de la magistrature, aux grands déballages de la laideur et aux restrictions des libertés élémentaires, on mesure la pente descendue. On réalise surtout combien les sources de notre civilisation, à défaut d’irriguer la vie présente de nos cités, peuvent servir in extremis de perfusion au grand corps malade de l’Occident. C’est cela être une mère. Passer outre l’ingratitude en continuant d’insuffler ses principes de vie. Jusqu’au bout.
La Bible : Dieu qui nous parle ?
Dans l’émission En Quête d’esprit, Aymeric Pourbaix et Véronique Jacquier reçoivent :
- Abbé Henri VALLANÇON, Bibliste & professeur au séminaire de Rennes
- P. Étienne MÉTÉNIER, prêtre de la communauté des béatitudes
- Hervé JOACHIM, consultant
17 novembre 1793: première noyade de prêtres réfractaires dans la Loire
Nous venons d’évoquer les carmélites de Compiègne, c’est aussi l’occasion de rappeler que le 17 novembre est également l’anniversaire de la première noyade de Carrier à Nantes. C’est en effet dans la nuit du 16 au 17 novembre 1793 que 90 prêtres réfractaires ont été noyés pour “tester” cet moyen d’extermination. Au total entre novembre 1793 et février 1794, on estime que près de 5000 malheureux ont ainsi été assassinés.
Six ans après : retour des gilets jaunes
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Le message est clair, limpide, sans ambiguïté, franc, direct. Pas de détour dans le narratif. Juste l’essentiel. A l’attention de ceux qui les croyaient perdus, broyés par la machine, le système, les gilets jaunes ont encore leur mot à dire dans ce combat. Un combat d’idées avant tout. IDNF a participé à la réouverture du rond-point de Longpoint sur Orge ce samedi.
Six longues années se sont écoulées depuis ce dernier sursaut populaire qui, un jour de novembre 2018, a ébranlé le pouvoir macronien, celui de la finance, celui des honnis Rotschild. Le président Macron avait été élu en se proclamant champion de la société civile comme pour mieux l’opposer à la caste politique d’alors. Le mouvement des gilets jaunes incarnait la base de cette pyramide sociale, la vraie, les sans-dents du ventripotent Hollande, les broyés de la vie, unis autour de ces ronds points devenus les nouveaux forums de discussion, d’échange, de partage et de solidarité.
Qu’ont ils obtenu de cette lutte dont le point culminant sera atteint lors du 3ème week-end de mobilisation et le recul de Jupiter lâchant 11 milliards croyant répondre ainsi aux revendications de ces radicalisés ?
De la considération de la part du peuple reconnaissant là leur courage, leur authenticité. Du mépris de la part des pouvoirs publics coupés de la réalité économique et sociale du moment.
Et de l’oubli. Si les medias ont largement relayé l’augmentation du litre d’essence et les difficultés financières des français à se déplacer en province, le trop fameux passage aux 80km/h…, ils ont volontairement mis sous le boisseau les revendications plus politiques et donc plus gênantes, plus dangereuses pour toute cette représentation nationale, députés, sénateurs, ministres, président qui… ne les représentent pas.
RIC, mandat impératif révocatoire, souveraineté, constituante autant de mots faisant office de repoussoirs pour une classe politique prenant peur d’un coup de l’existence même de leur responsabilité vis-à-vis du peuple.
Sur fonds d’une corruption latente touchant toujours plus ces « élites ». Le mot est grossier, trop fort, trop exagéré ? Alors que pensez-vous du dernier épisode en date, celui des législatives à l’issue desquelles les perdants se sont entendus comme larrons en foire, comme corrompus entendus face à un peuple devenu dupe de leur forfaiterie électorale ? N’y t il pas lieu à réflexion sur ce qu’est devenu notre « démocratie » qui ne porte aujourd’hui que le nom ?
Le grand débat national organisé par notre showman théâtralisé sur une scène, au milieu des manants triés sur le volet était une farce. Répétée depuis dans ces commissions citoyennes (climat, fin de vie) à laquelle participent des « gens » tirés au sort (vraiment ?).
Alors, oui les ronds-points sont ré-ouverts, symboliquement pour l’instant. Les agriculteurs organisent des blocages. La SNCF menace de faire grève. Le pays s’apprête à vivre un mois de décembre chaud.
Pour une fois, je suis d’accord : ce réchauffement là est purement anthropique.
Amitiés patriotes
P.MAGNERON
Président IDNF
“L’enfer du contre-nature” ou le caractère schizophrénique de l’idéologie du genre
Dans
Qu’est-ce que signifie ici que l’existence précède l’essence? Cela signifie que l’homme existe d’abord, se rencontre, surgit dans le monde, et qu’il se définit après. L’homme, tel que le conçoit l’existentialiste, s’il n’est pas définissable, c’est qu’il n’est d’abord rien. Il ne sera qu’ensuite, et il sera tel qu’il se sera fait. Ainsi, il n’y a pas de nature humaine, puisqu’il n’y a pas de Dieu pour la concevoir. L’homme est seulement, non seulement tel qu’il se conçoit, mais tel qu’il se veut, et comme il se conçoit après l’existence, comme il se veut après cet élan vers l’existence; l’homme n’est rien d’autre que ce qu’il se fait. [L’existentialisme est un humanisme]
Mais ce refus de la nature humaine, cette incapacité à l’assumer place la personne dans une situation d’échec et de frustration. Et l’auteur écrit :
L’homme mythique de Platon a été puni par Zeus pour avoir voulu se mesurer à lui, de même qu’Adam a été déchu de sa condition originelle pour avoir tenté, selon la promesse du Serpent, de devenir “comme un dieu”. Celui qui va contre la nature se condamne à ce qu’Eric Fassin appelle (en croyant illusoirement y échapper” “l’enfer du contre-nature”. On peut en effet, sans se référer à un châtiment divin, considérer que la nature se venge toujours de celui qui la nie et agit à son encontre.
Cet enfer peut se caractériser par une certaine schizophrénie :
On trouve dans la théorie du genre certains symptômes caractéristiques de la schizophrénie : une dissociation du psychisme et du corps, la perception du corps ou de tel de ses organes comme une réalité extérieure à soi, le rejet de certains organes de la représentation de son propre corps, et une ambiguïté et une ambivalence dans la représentation de soi.
« Dieu pardonne toujours, les Hommes parfois et la nature jamais.”
Terres de Mission : Les mystères de la tunique d’Argenteuil
Eglise universelle : A la recherche de la vie intérieure
Armel Joubert des Ouches a consacré sur RITV un très beau documentaire à la vie monastique, intitulé “A la recherche de la vie intérieure” et tourné à l’abbaye bénédictine sainte Madeleine du Barroux, située aux pieds du mont Ventoux. Il nous présente ce superbe travail mêlant scènes de la vie quotidienne des moines, entretiens avec certains d’entre eux et paysages d’une beauté à couper le souffle. Là, tout n’est que calme, sérénité, beauté, ordre et recherche de Dieu.
Eglise en France : La tunique d’Argenteuil, témoin de la Passion
A l’occasion, en avril et mai 2025, de l’ostension de la tunique d’Argenteuil, L’Homme Nouveau a consacré son Hors-série N° 57 à ce sujet : “La tunique d’Argenteuil : Témoin de la passion”. Marie Piloquet a dirigé la rédaction de cette publication et nous présente cette relique, insigne de la Passion du Christ, présente à Argenteuil depuis douze siècles.
Eglise en Marche : Une petite victoire de la liberté d’enseignement
L’Etat républicain a depuis longtemps la prétention de diriger l’éducation des enfants et cela au détriment de l’autorité des parents. Thérèse Madi l’a expérimenté lors de cette rentrée scolaire, le préfet de l’Ain ayant interdit l’ouverture d’une maison d’éducation catholique pour jeunes filles dans son département. Un référé liberté a permis de casser cette décision. Cependant, le combat continue. Thérèse Madi témoigne de cette victoire du pot de terre contre le pot de fer.
Dilemme « traditionaliste » : un utile « rembobinage »
Sans entrer dans la « disputatio » entre Christophe Geffroy (La Nef) et Jean-Pierre Maugendre (Renaissance catholique) sur le « dilemme traditionaliste », simple « rembobinage » historique, près de quarante ans après l’indult Quatuor abhinc annos (octobre 1984) et la Lettre ouverte aux catholiques perplexes de Mgr Lefebvre (avril 1985). Je l’avais interrogé à deux reprises pour Présent, trois années avant les sacres. Replongeons-nous dans ces deux interviews. Relisons aussi (après) ma recension de la pièce allégorique de Michel De Jaeghere, Confiteor ou la paix de l’Eglise (2009). Ces éléments permettront d’apprécier l’évolution des choses, la responsabilité des parties passées ou actuelles et surtout le cruel maintien de cette aporie. – Rémi Fontaine
I- Face aux catholiques perplexes
— Pourquoi cette lettre ouverte aux catholiques perplexes ?
— J’ai été sollicité par M. Bonnier, directeur de la publicité chez Albin Michel, comme je l’avais déjà été il y a quatre ans environ par Roland Gaucher, rédacteur à Minute. Cela n’avait pu alors se faire car nous avions déjà l’intention, avec Mgr Castro Mayer, d’écrire une lettre ouverte mais au pape. Nous l’avons faite en novembre 83.
C’est donc M. Bonnier qui est venu me solliciter de nouveau à Ecône en me proposant ce titre qui m’a plu, car il touche à mon sens ceux qui ne sont pas précisément « traditionalistes » mais qui s’interrogent légitimement sur la mutation de l’Eglise et qui ont besoin d’être éclairés. En outre, les deux papes, Paul VI et Jean-Paul II ont eux-mêmes employé le terme de « perplexité » chez les catholiques. J’espère que ce livre se lira volontiers et qu’il fera du bien à ces catholiques perplexes.
— Cette perplexité qui assaille nombre de catholiques aujourd’hui ne pourrait-elle pas être dépassée par un « saut qualitatif » en avant ? Je pense à la question de Teilhard de Chardin : « Pourquoi les chrétiens actuels ne seraient-ils pas relativement aux croyants de demain les Israélites du Vieux Testament aux chrétiens du Nouveau Testament ? »
— C’est ce que croient d’une certaine manière tous ceux qui sont les inconditionnels du Concile. Ils prétendent qu’on vit un Nouvel Avent, une métamorphose de l’Eglise. Pour eux, il y a vraiment eu une effusion spéciale de l’Esprit à ce moment-là.
Pour nous, c’est évidemment le contraire. Il y a eu une déviation totale. C’est l’esprit protestant qui est rentré dans l’Eglise et la ronge par l’intérieur. Tout se dissout devant cet esprit conciliaire évolutionniste qui use les structures traditionnelles de l’Eglise.
Pour nous, il n’y a qu’une Révélation, qu’un enseignement constant de l’Eglise, qui n’appartient pas au passé et qui n’est pas périmé, car : « Il n’y a ici ni passé, ni présent, ni avenir, la Vérité est de tous les temps, elle est éternelle. » L’Eglise qui est Jésus-Christ répandu et communiqué ne peut changer substantiellement. C’est métaphysiquement impossible.
— Autre comparaison : la perplexité de ces catholiques n’est-elle pas analogue finalement à celle des Romains des V et VIème siècles devant l’« option préférentielle » (comme on dit maintenant) à l’égard des barbares d’hier ? Les choix déconcertants de l’Eglise aujourd’hui – notamment vis-à-vis des pays de l’Est – ne sont-ils pas comparables au choix d’un saint Rémi s’intéressant à Clovis ?
— Comparaison n’est pas raison. Quand l’Eglise « passait » aux barbares, cela voulait dire apporter l’Evangile aux barbares. Comme elle avait essayé de l’apporter aux Romains. Un peu comme saint Paul est passé des Juifs aux Gentils.
Alors que maintenant, on abandonne toutes les forces vives de l’Eglise pour se lancer dans un esprit moderne qui prend ses racines dans des principes tout à fait subversifs. L’Eglise nouvelle ne porte plus ses richesses aux autres. Elle les abandonne pour emprunter les valeurs du monde moderne qui sont des —valeurs encore païennes et même plus que païennes parce qu’elles détruisent la loi naturelle. La nouvelle Eglise ne « baptise » plus la barbarie, la convertissant en civilisation.
— Beaucoup comprennent la légitimité de votre résistance. Mais certains vous reprochent – avec la Fraternité grandissante – de créer une institution parallèle en marge de la hiérarchie officielle, une sorte de “petite Eglise”…
— Cette institution a été faite à l’intérieur de l’Eglise. Nous n’avons fait que continuer ce qui avait été accepté par l’Eglise. Pendant 5 ans, nous avons été reconnus officiellement. Mais les hommes d’Eglise ayant changé et le modernisme ayant envahi Rome en poursuivant la Tradition de l’Eglise telle qu’elle nous avait été léguée par le dernier pape traditionnel qui est Pie XII, nous avons été rejetés, proscrits par le milieu progressiste qui a occupé Rome.
Ce n’est pas nous qui avons créé quelque chose de nouveau contre la Tradition de l’Eglise. Au contraire. C’est parce que nous avons conservé son dépôt que nous nous sommes trouvés dans une situation presque d’illégitimité par rapport aux progressistes qui, en fait, s’éloignent de l’Eglise.
Je sais bien que le grand problème est toujours pour nous celui des relations avec Rome. C’est normal d’ailleurs. Mais la situation est une situation historique qui ne dépend ni de moi ni du pape personnellement j’oserais dire. C’est le fruit de deux courants qui se sont affrontés depuis deux siècles et demi : le libéralisme et le catholicisme. Est venu le moment du Concile qui a ouvert ses portes au premier courant. Le libéralisme a donc pris la place officielle dans l’Eglise. Il a pris le pouvoir. C’est contre lui que nous résistons en union avec tous les papes précédant le Concile. Pour le bien des âmes. En réserve de l’Eglise institutionnelle.
C’est ce que j’ai déjà dit au cardinal Ratzinger : “Peut-être un jour vous profiterez des 250 prêtres que j’ai ordonnés pour en faire sacrer quelques-uns évêques et aider l’Eglise à retrouver sa Tradition.”
— Votre livre paraît juste au moment où le cardinal Ratzinger s’apprête à publier le sien [Entretiens sur la foi] qui reprend, de façon plus organique, les propos qu’il a tenus dans la revue italienne Jésus. Propos qui rejoignent à bien des égards les vôtres. Voyez-vous dans cette convergence le signe d’une éventuelle “restauration” dans l’Eglise ?
— Je le souhaite vivement. J’ai d’ailleurs eu l’occasion de le dire au cardinal Ratzinger lorsque je suis passé le voir juste avant de partir en Afrique. Je l’avais alors félicité de la description qu’il faisait de la crise actuelle de l’Eglise. Je n’aurais pas osé moi-même faire une description semblable tellement elle est tragique !
Mais j’ai été surpris qu’il prononce certaines paroles qui l’empêchent de venir porter en dernière analyse un secours efficace à l’Eglise actuelle. Disant précisément que, pendant les années 60, l’Eglise a adopté des valeurs profanes qui proviennent de deux siècles de culture libérale. C’est un fait, dit-il, qu’il faut accepter même si cela pose quelques problèmes d’équilibre. Mais on ne peut le refuser. C’est énorme !
Il est évident qu’il se replonge alors dans les sources empoisonnées qui produisent la crise de l’Eglise actuellement, à savoir la liberté religieuse, les droits de l’homme, l’œcuménisme… toutes ces idées modernes qui ont été condamnées par les papes pendant un siècle et demi.
“A quoi bon faire cette description catastrophique de l’Eglise, lui ai-je dit, si vous gardez les principes ?” Il m’a répondu qu’il n’avait pas dit cela de cette façon : “Vous verrez, quand mon livre paraîtra, ce ne sera pas écrit tout à fait de la même façon.” On verra.
Je suis persuadé néanmoins qu’on verra beaucoup de ressemblances avec le mien. Ce sera assez curieux de comparer !
– Etes-vous optimiste, Monseigneur ?
— Je ne vois pas comment tous les évêques qui ont été choisis à Rome à cause de leurs idées libérales pourraient changer du jour au lendemain. Ils ne peuvent changer que devant la catastrophe et les effets désastreux de leurs positions : l’indigence de leur nouvelle liturgie, de leurs nouveaux catéchismes… de leur nouvelle religion.
Quand le cardinal Ratzinger commence à s’effrayer des conséquences de l’action postconciliaire, c’est bon signe ! L’indult d’octobre dernier fait également partie d’un ensemble de réaction qui peuvent tout doucement apporter éventuellement une solution. Ne serait-ce qu’en nous supportant, en nous disant : “Eh bien c’est fini, on ne vous persécute plus, on ne vous frappe plus. On estime que vous apportez quelque chose à l’Eglise. Nous vous reconnaissons à nouveau comme vous êtes. Continuez l’effort que vos faites. Nous vous laissons vivre.” On verra bien comment tout cela se développera avec le temps. Mais il est évident que “l’expérience de la Tradition” ne peut être perdante.
— Où en sont vos rapports avec Rome ?
— Ils voudraient que je fasse une déclaration qui les satisfasse tant du point de vue du Concile que de la liturgie. Ils sont de moins en moins exigeants. Pratiquement ils accepteraient presque la déclaration que je leur offre affirmant ce que je peux dire à la rigueur au sujet du Concile et de la messe. Ce que, du reste, j’ai toujours dit. Nous retrouverions alors une situation canonique légale avec les avantages de cette situation.
Mais j’estime qu’on ne peut pas laisser les choses comme elles sont actuellement, qu’il faut absolument revoir le Concile et la liturgie sous peine d’entretenir, voire même de cautionner “l’autodestruction” de l’Eglise. Une réforme ou plutôt une contre-réforme est nécessaire.
Par exemple quand je dis que j’accepterais le Concile jugé par le critère de la Tradition, cela exclut certains textes du Concile contraires à la Tradition et au magistère de l’Eglise. Et je précise : la liberté religieuse notamment. Mais cela, voudront-ils l’accepter ? (…)
— Quelles sont les solutions que vous proposez aux catholiques perplexes ?
— Le retour à la Tradition, à ce qui a fait la splendeur de l’Eglise pendant des siècles. Sans doute il y avait une crise, mais cette crise d’où venait-elle ? Non pas de l’Eglise ou d’une attitude de l’Eglise elle-même, comme l’ont cru tristement certains prélats, comme le cardinal Suhard par exemple, mais de causes extérieures à l’Eglise.
On s’est empoisonné à croire que c’était l’Eglise qui ne jouait plus son rôle, qu’elle était un ghetto, que les prêtres n’avaient plus de contact avec le monde, qu’ils s’étaient enfermés dans leurs sacristies. Mais c’est la Révolution, c’est la laïcité, la séparation de l’Eglise et de l’Etat qui les a enfermés dans leurs églises.
Alors au lieu de s’attaquer aux vraies sources du mal, les sources extérieures : la franc-maçonnerie, la Révolution française, les idées modernes apostates et contraires au droit naturel et chrétien, on s’est retourné contre soi-même dans une espèce de sado-masochisme qui aboutit à l’auto-démolition de l’Eglise, aux fumées de Satan en son sein.
On a voulu donner mauvaise conscience à tous les prêtres. De cette mauvaise conscience est sorti le désir de trouver une solution. Mais la solution elle était toute trouvée : c’était de revenir aux principes de l’Eglise et leur rendre leur vraie place. Non pas d’abandonner la cure pour aller travailler chez les ouvriers.
C’est pourquoi je m’entête, dis-je à la fin de mon livre. Si mon œuvre est de Dieu, Il saura la garder et la faire servir au bien de l’Eglise. Notre Seigneur nous l’a promis : les portes de l’enfer ne prévaudront contre elle. Et si vous voulez connaître la raison profonde de cet entêtement, la voici. Je veux qu’à l’heure de ma mort, lorsque le Seigneur me demandera : “Qu’as-tu fait de ton épiscopat, qu’a-tu fait de ta grâce épiscopale et sacerdotale ?”, je n’entende pas de sa bouche ces mots terribles : “Tu as contribué à détruire l’Eglise avec les autres.”
(Extrait de Présent du 13 avril 1985)
II- Après l’indult de 1984, comment va la messe ?
— Monseigneur, quel est votre sentiment sur la situation actuelle de la messe traditionnelle après la circulaire du 3 octobre ?
— Si on considère cette situation par rapport à nos groupes, par rapport à la Fraternité, par rapport à notre apostolat, je crois qu’on peut dire qu’il existe 15 à 20 % de fidèles en plus qui assistent maintenant à la messe traditionnelle dans nos chapelles. En ce sens le résultat de ce décret a tout de même été positif pour nous. J’ai eu d’ailleurs l’occasion de le dire au cardinal Ratzinger lorsque je l’ai vu avant de partir en Afrique. Il a paru très satisfait du résultat.
Par contre, je pense que ce serait une illusion de croire que ce décret a été fait pour nous favoriser. Les conditions et le “nullam partem” (1) en témoignent.
— Justement peut-on savoir, sait-on si le caractère inquisitoire de cette circulaire ne va pas contre le désir du souverain pontife en personne (“ipse”) de se montrer favorable (“obsecundare”), comme l’assure le document, aux groupes de prêtres et de fidèles qui demeurent attachés à la messe traditionnelle et notamment les vôtres ?
— Etant donné que le décret est en gestation depuis 4 ans, il y a certainement eu des difficultés. Si ce décret très simple (promis depuis 4 ans déjà par le cardinal Seper) avait reçu toute l’approbation de la curie romaine, il aurait été promulgué en deux ou trois mois.
De plus, il nous avait été présenté par le cardinal avec de toutes autres conditions. Il était fait pour des prêtres et ne passait donc pas par les autorisations des évêques. Il était vu d’une manière beaucoup plus large. Pourquoi ces conditions ont-elles été posées ? Il semble bien que ce soient des oppositions de la part de la Congrégation pour le culte divin et particulièrement de Mgr Noé, son secrétaire, qui soient à l’origine de ces adjonctions qui rendent la circulaire du 3 octobre pratiquement inapplicable.
— Que peut-on savoir de l’attitude réelle du pape ?
— Il est très difficile de savoir ce qu’en pense le pape. Personnellement je ne puis en juger que par l’audience que j’ai eue avec lui un mois après son élection. Le Saint-Père semblait disposé à nous accorder la permission d’utiliser le missel de saint Pie V mais c’est le cardinal Seper qui est intervenu pour l’en empêcher et le pape n’a pas résisté.
Pour lui c’était une question disciplinaire. Ne considérant pas cela comme ayant un rapport direct avec la foi, il n’était pas gêné de penser personnellement que des groupes pouvaient encore utiliser le missel ancien. Mais son entourage a sans doute d’autres préoccupations et se rend bien compte que s’ils abandonnent la question de la liturgie et qu’on retourne à la messe ancienne, ce n’est plus seulement la messe qui va y passer mais tout ce qu’ils ont fait depuis le Concile.
— Avez-vous eu connaissance de cette commission de huit cardinaux qui aurait été instituée par le Saint-Père avant la circulaire du 3 octobre, pour établir qu’en définitive la messe tridentine n’avait jamais été juridiquement interdite ? Mais cette conclusion n’a pas été publiée…
— Oui j’en ai entendu parler. L’attitude de Rome à notre égard n’en est que plus révoltante. Comme je l’ai dit au cardinal Ratzinger : “Vous nous traitez comme des prisonniers dans l’Eglise alors que vous savez pertinemment notre innocence. Le motif de notre inculpation, de notre condamnation est caduc. Libérez-nous !”
— Depuis longtemps, vous avez insisté pour que le Saint-Siège sépare la question de la messe de la Fraternité. D’une certaine façon, vous venez d’obtenir gain de cause avec la circulaire. Mais voici que la pétition qui circule actuellement en faveur de votre Fraternité, les deux questions sont à nouveau bloquées. Pourquoi ? Est-ce un nouveau stade ou une initiative des auteurs de la pétition ?
— Ce n’est pas moi mais mon successeur, M. l’abbé Schmidberger, qui a eu l’initiative de cette pétition. Mais j’ai très bien admis la raison de cette pétition. Bon nombre de fidèles nous ont écrit en effet pour nous demander : “Pourquoi ne pas profiter de l’ouverture qui existe maintenant à Rome et réclamer davantage, pour insister auprès du Saint-Siège ?”
Puisque le pape est favorable à un retour à la messe ancienne, étant donné que c’est elle qui a été le motif principal de la persécution d’Ecône, est-ce qu’on ne pourrait pas demander également la levée des sanctions qui ont été prises injustement contre Ecône à cause précisément de la liturgie que nous gardions ? Puisque le motif de la persécution est levé qu’on enlève aussi ses conséquences. L’abbé Schmidberger a cru devoir donner satisfaction à ces fidèles et je l’approuve parfaitement. (…)
- « Qu’il soit établi sans ambiguïté et même publiquement que ce prêtre et ces fidèles (qui demandent la messe traditionnelle) se tiennent à l’écart (nullam partem habere) de ceux qui mettent en doute la légitimité et l’orthodoxie du missel romain promulgué en 1970 par le pape Paul VI » [1ère condition de l’indult].
(Extrait de Présent du 15 juin 1985)
III- Une fiction plus vraie que nature !
Au cœur du Vatican, le face-à-face entre le cardinal préfet du Saint-Office et un vieil évêque, fondateur d’une Fraternité dissidente, tandis que dans les couloirs s’agitent les adversaires de toute réconciliation. Telle est la trame de Confiteor ou la paix de l’Eglise : la nouvelle pièce publiée par Michel De Jaeghere chez Renaissance catholique après son fameux Ite missa est. On l’aura compris, il s’agit, avec les libertés et les contraintes de la fiction théâtrale, de rejouer le dénouement historique de 1988 par lequel Mgr Lefebvre allait se décider, malgré le protocole d’accord suggéré par le cardinal Ratzinger, à consacrer des évêques contre la volonté du Pape, dans ce qu’il appelait un état de nécessité et une opération survie en plein déluge moderniste.
Opposé aux funestes innovations conciliaires et sentant sa mort prochaine, Mgr Verdière, fondateur de la Fraternité du Christ-Rédempteur, hésite donc à accepter les propositions de pacification que lui fait le cardinal Hoffbauer, préfet du Saint-office, au nom du Pape. Sur fond d’intrigues et de combinaisons machiavéliques fomentées notamment par le cardinal Casanostra, Camerlingue du Sacré Collège, Mgr Malversini, substitut, et quelques prélats français… Respectant les trois unités classiques (lieu, temps, action), la pièce qui comprend dix scènes et un final constitue un chef d’œuvre de synthèse vivante, à la fois historique, psychologique et théologique. C’est bien un drame, « une tragédie » (p. 204) qui se joue, avec un dilemme et un palpitant huis-clos, qui nous font davantage penser à Corneille qu’à Molière, en dépit des personnages pittoresques du second plan (cardinal Toddi, Mgr Grogibus…)
C’est aussi un écho très authentique de ses promenades romaines que livre ainsi Michel De Jaeghere, avec une grande connaissance des arcanes et des mœurs de la curie romaine. Pour avoir été, avec lui, informateur religieux au fameux Synode extraordinaire qui eut lieu à l’occasion des 20 ans du Concile, peu de temps avant cet épisode décisif de 1988, je peux attester que l’ambiance et la ressemblance de ses personnages avec certaines personnes ayant réellement existé ne relèvent pas en effet de la pure coïncidence. Et que de nombreux détails ou faits incidemment rapportés au cours des dialogues, voire même certaines réparties, ne sont pas totalement inventés…
Au cœur de ce décor romain, il met ainsi aux prises deux personnalités connues qui, chacune à leur manière, cherchent à servir l’Eglise. Avec le talent et l’impartialité qu’on avait déjà appréciés dans Ite missa est, l’auteur donne à chacun ses intentions, ses raisons et ses états d’âme. C’est l’affrontement, pourrait-on dire, entre l’homme de principes et l’homme de prudence dans un cruel paradoxe de ce temps en forme d’aporie (p.204) :
– On ne se sanctifie pas en bafouant la discipline de l’Eglise : vous devriez le savoir mieux que personne.
– On ne sauve pas son âme au prix d’un reniement de la doctrine irréformable des saints pères.
Ou encore (p. 192) :
– Dieu vous a donné la grâce de faire partie de l’Eglise enseignante, il ne vous a pas chargé de son gouvernement. Vous n’êtes pas le pape. Excellence, moi non plus. C’est à lui que nous devons obéissance, même lorsqu’il nous arrive de mal comprendre sa conduite. Il n’y a rien de plus catholique que cette soumission de l’intelligence à la hiérarchie, il me semble.
Qu’en serait-il, sans elle, de l’unité de l’Eglise ?
– Quelle signification peut avoir l’obéissance, lorsque le pape dit chaque jour le contraire de ce qu’ont enseigné ses prédécesseurs avant lui ? L’unité de l’Eglise ne se déploie pas seulement dans l’espace, mais aussi dans le temps…
On mesure combien cette pièce allégorique, qui regorge de tels propos, arrive à point nommé après la levée des excommunications des évêques sacrés par Mgr Lefebvre. Elle est, après coup, une mine pédagogique de réflexions sur le processus qui a conduit à ces sacres et à leur sanction : cette interruption volontaire de tradition que s’efforce aujourd’hui de réparer Benoît XVI par la rupture de la rupture et la réforme de la réforme, autrement dit l’« herméneutique de continuité ». Qu’on trouve fondée ou non l’option extraordinaire des sacres, le débat se poursuit aujourd’hui en quelque sorte entre les héritiers de Mgr Lefebvre et celui qui est devenu Benoît XVI, pour savoir si le Saint-Père, par les actes déterminants de son pontificat (07-07-07, 21-01-09 entre autres), n’a pas rendu obsolète cette logique des sacres. Même si tout est loin d’être réglé, ne propose-t-il pas ainsi de sortir progressivement de l’impasse d’une aporie dans laquelle il n’est jamais bon de demeurer trop longtemps captif, en hors-piste canonique, le mieux étant également l’ennemi du bien ?
— Je suis aussi réaliste et je sais qu’il serait déjà beau qu’on nous laisse faire librement l’expérience de la Tradition, pour qu’au moment où s’effondreront les illusions progressistes, Rome puisse trouver en nous les témoins de la Tradition catholique et les ouvriers du redressement de l’Eglise (Mgr Verdière, p. 195).
N’est-ce pas cette possibilité, voir ce « service » (p. 202), qu’offre aujourd’hui le souverain pontife à la FSSPX, dans l’Eglise, sans plus faire « Eglise à part » (Mgr Williamson) ou en restant « en réserve » (p. 203) ? Le dilemme ressurgit pour Mgr Fellay en quelque sorte à l’envers.
(Présent du 5 mars 2009)
Matteo Ricci, le Jésuite qui a uni l’Orient et l’Occident
Un documentaire sur Matteo Ricci, jésuite du XVIIe siècle qui a longtemps séjourné en Chine, et a été déclaré vénérable en 2022, a été co-produit par une organisation jésuite (Jésuites Kuangchi Program Service, KPS) et China Central TV (CCTV) – ce qui constitue un curieux “attelage”. La version chinoise de ce documentaire en quatre parties est sortie en 2020; et la version italienne vient de sortir – elle a été présentée à Rome le 14 novembre. Ce film intitulé “Un confucéen occidental en Orient” a été tourné en Chine, à Macao, en Inde, en Italie, au Portugal et dans les archives de la Curie.
« La veille de leur mort semble un grand jour de fête »
Le numéro de la semaine de France catholique est consacré au martyr des carmélites de Compiègne. Extrait d’un article de Véronique Jacquier :
[…] Cependant, l’année 1794 marque un tournant. Par la loi du 10 juin, le Tribunal révolutionnaire ne peut plus rendre d’autres verdicts que la condamnation à mort ou l’acquittement. Dans le même temps, les habitants de Compiègne sont accusés d’être trop « modérés » en témoignant une opposition aux excès révolutionnaires. Afin de détourner les soupçons sur la population locale, les autorités accusent les carmélites d’être des agents de la contre-Révolution, forcément royaliste. Les 16 religieuses présentes à Compiègne seront arrêtées les 22 et 23 juin 1794 et incarcérées dans leur ancien couvent de la Visitation jusqu’au 12 juillet. Des écrits jugés compromettants comme des lettres critiquant la Révolution justifieront la répression qui les cible. Ont-elles conscience que commence le chemin qui les mènera à la guillotine ? Juste avant leur transfert de Compiègne à la Conciergerie à Paris, elles profitent d’une lessive pour remettre leur habit, avec la cape blanche de chœur, prophétisant ainsi que c’est en carmélites qu’elles mourront. La prison leur permet de renouer avec la vie communautaire car elles ne sont plus séparées mais surtout leurs conduites édifient les témoins qui les entendent toutes les nuits réciter leurs offices à deux heures du matin. Selon l’un d’eux, le 16 juillet 1794, la veille de leur exécution, elles célèbrent dans la joie la fête de Notre-Dame du Mont-Carmel et « la veille de leur mort semble un grand jour de fête ». […]
Aux âmes mortes qui promeuvent l’euthanasie et autres crimes envers le prochain
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Vous ne croyez pas en Dieu, mais vous croyez à mille idoles et faux dieux, vos petits dieux personnels nés de la convoitise de l’or, du pouvoir et de la chair… Vous croyez à l’apparition spontanée de la vie à partir de rien, sans réfléchir que de rien, rien ne peut sortir… Vous croyez que la vérité n’existe pas et que tout est relatif, point de vue, opinion, avis, opportunité, rapport de force, jouissance égoïste… Ainsi, rien ne compterait vraiment, rien n’aurait de valeur réelle, tout se vaudrait et s’égalerait… Ainsi, vrai et faux (2+2=4 ou 2+2=5…), bien et mal, beau et laid, doux et violent, pudique et impudique, pur et pervers, innocent et coupable, sain ou pourri, bénir et maudire, aimer et haïr, nourrir et affamer, embrasser et étrangler, vivre et mourir, soigner et tuer (…), bref, tout et son contraire, rien et tout, en même temps et à contre-temps, se vaudraient… Insensés !
Vous êtes très malades. Malades de l’esprit… Criminels envers votre âme accablée par votre incrédulité butée, vos frères meilleurs que vous et la Vérité, qui est Dieu, Esprit Parfait. Saint. Absolu. Infini. Omnipotent. Eternel.
Jamais l’humanité n’aurait pu connaître le Dieu Un et Trin s’Il n’avait voulu se révéler pour être connu, aimé, adoré… dans la sage beauté du seul culte qui Lui soit parfaitement agréable : la vraie religion qui unit par la force et la délicatesse de l’Amour… La religion juive devenue chrétienne, puisque Jésus, le saint et très doux Agneau de Dieu, a accompli toutes les promesses du Messie spirituel prophétisé des Juifs… Puisque, comme Il l’a annoncé, son Eglise perdure depuis deux mille ans malgré les attaques des forces de l’Enfer… Qui seront écrasées…
Malheureux égarés qui repoussez le trésor véritable pour un plat de cendres d’une heure ! Rois déchus ! Âmes malades, froides ou mortes, allez à Celui qui vous aime d’un amour douloureux et veut encore vous guérir, vous réchauffer, vous redonner la Vie et la Lumière, c’est à dire Lui-même.
Allez à Lui avec la volonté de guérir en découvrant humblement vos maux au Médecin. Lui les connaît déjà, mais vous ? Pour guérir, ne faut-il pas se savoir malade ? Pour vivre, ne faut-il pas s’éloigner du mal et de la mort ? Pour obtenir le pardon, ne faut-il pas reconnaître ses péchés et ne plus vouloir recommencer ? La Lumière éclaire… La Lumière guide… La Lumière attire…
Ayez confiance même si vous êtes couverts de l’écarlate de vos crimes. La Bonté a la main légère, vous ne sentirez presque rien et Il vous redonnera sa Grâce, la Guérison et la Paix : Lui-même. Ne craignez pas de vous approcher de Lui par l’intermédiaire de ses fils de prédilection, les prêtres. Le temps sur Terre est bref, un éclair devant l’éternité. Souvenez-vous de vos défunts ! Méditez votre condition mortelle. Pensez à votre agonie demain, terrible dans l’étranglement haineux de Satan, ou paisible avec Jésus et Marie, notre sainte et douce mère. Convertissez-vous en demandant humblement le don de la Foi à l’Esprit Parfait et Miséricordieux qui peut tout, y compris vous regénérer. Cessez d’être incroyants ! Croyez en Lui ! Espérez en Lui. Méditez ses paroles qui sont Vie. Suivez-le en vous unissant à Lui par l’amour : vous Vivrez.
Il existe deux livres que tout le monde, même vous, peut comprendre : le livre de Bethléem et le livre du Golgotha. Lisez-les dans les Evangiles ! Méditez ces épisodes de la vie du Christ Rédempteur et Ami des Hommes. Bethléem ou la « maison du pain »… Méditez l’incarnation de la seconde personne de la Très Sainte Trinité dans le corps d’un petit enfant qui offre tiédeur, sourire, douceur, pureté, innocence, amour… Voilà Dieu ! Pouvez-vous encore avoir peur de lui ou vouloir le rejeter ? Golgotha ou le « lieu du crâne »… Méditez le supplice du Christ, le Saint, l’Innocent qui rachète la dette infinie des offenses humaines à l’Amour, c’est à dire Lui-même, avec la monnaie de son propre sang… Que pourrait-il faire de plus pour vous ?
Dieu aime, tout simplement… Et l’Amour ne violentera pas votre liberté personnelle de refuser sa douce loi lumineuse pour mener sur Terre une vie de brute et de démon qui conduit en Enfer avec Satan, esprit rebelle envers Dieu et homicide depuis le début…
Pour votre propre bien, souvenez-vous de son saint nom qui est déjà Salut en le prononçant ! Apportez-Lui dès maintenant l’offrande de votre bonne volonté et Il fera le reste. Croyez en Jésus le Christ, dont l’Amour et la Miséricorde dépassent les pauvres mesures humaines : ne Le jugez pas à l’aune de votre néant empoisonné par les mensonges sataniques ! Ne désespérez jamais de Lui mais espérez plutôt en sa douce Bonté. Regardez le Crucifié élevé à la face du monde : ce fut aussi pour vous… Ces souffrances, ces larmes, ce sang, cette mort… Et cette résurrection ! Levez les yeux au Ciel où vit Dieu et invoquez-Le avec un coeur fendu par le repentir. Redressez-vous, relevez-vous, redevenez des vivants en revenant à Lui ! Le Seigneur ressuscitera votre âme morte : vous ne vous reconnaîtrez plus ! Comme pour vos frères chrétiens, le passé sera mort et vous Vivrez de la Vie qui ne périt pas.
Calme, courage, confiance, il est le Vainqueur Eternel.
Martial Deux
Vingt-sixième dimanche après la Pentecôte – VIe dimanche resté après l’Épiphanie : Jésus parle en paraboles
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C’est la messe du XXIIIe dimanche après la Pentecôte qui sera chantée de nouveau ce dimanche.
Il n’est pas toujours aisé de s’y retrouver en cette fin d’année liturgique. Dans le Missel tridentin de 1962, l’Antiphonaire grégorien n’assigne que 24 dimanches à la période qui s’étend de la Pentecôte à l’Avent. Mais comme la durée de ce cycle dépend de la date de Pâques, si l’on a dû omettre quelques dimanches après l’Épiphanie, leurs collectes et lectures sont reprises après le XXIIIe dimanche après la Pentecôte. Les chants de ce dernier dimanche du cycle d’automne sont alors répétés à chacune de ces messes dominicales supplémentaires.
La messe assignée au XXIVe dimanche conserve néanmoins son privilège de précéder immédiatement le cycle de l’Avent. Aussi les messes intercalaires doivent-elles se placer entre le XXIIIe et le XXIVe dimanche. C’est pour cette raison que ce XXIVe dimanche a dans le Missel le titre de dernier après la Pentecôte.
► Introït Dicit Dominus
Nous avions observé depuis plusieurs semaines que la pensée de l’Église se tournait de plus en plus vers la fin des temps ; c’est la période dans laquelle nous sommes en ce moment, même s’il doit s’écouler un certain nombre de siècles avant le retour du Seigneur, ce que nous ignorons. C’est un temps d’angoisse et d’incertitude, nous nous en apercevons : la foi s’est refroidie sur terre, de faux prophètes surgissent, les hommes sont désemparés. Aussi la liturgie de ces dimanches est-elle pleine d’appels angoissés vers le Seigneur, notamment par l’emploi du psaume 129 De profundis, qui était déjà celui de l’Introït du vingt-deuxième dimanche, et que nous allons retrouver cette fois à l’Alléluia et à l’Offertoire.
Mais en réponse à ces appels nous trouvons aussi des paroles du Seigneur pleines de paix et d’espérance : si nous sommes fidèles, et si nous mettons en lui notre confiance, nous n’aurons rien à craindre. Ainsi dans l’Introït de ce vingt-troisième dimanche, Dieu s’adresse à nous par la bouche du prophète Jérémie, qui se trouve à Jérusalem alors que la plus grande partie du peuple d’Israël est en captivité à Babylone, et le moral de ces captifs n’est évidemment pas brillant ; ils sont tentés par le désespoir, des prophètes de malheur leur annoncent toutes sortes de calamités… Aussi Jérémie s’efforce-t-il de les rassurer et de les inciter à la confiance en Dieu, qui veut leur bien et qui les délivrera, en leur envoyant ce message :
Dicit Dominus : ego cogito cogitationes pacis, et non afflictionis : invocabitis me, et ego exaudiam vos : et reducam captivitatem vestram de cunctis locis.
Voici ce que dit le Seigneur : mes pensées sont des pensées de paix et non de malheur. Vous m’invoquerez et je vous exaucerai, et je ramènerai vos captifs de tous lieux.
Jérémie annonçait ainsi aux exilés leur prochain retour, qu’il prophétisait d’ailleurs d’une façon plus précise dans la suite de ce passage. Ce texte est tout à fait d’actualité : nous aussi nous sommes dans un temps d’épreuves et d’inquiétude, mais le Seigneur nous invite à garder en Lui notre confiance, et il nous délivrera de la captivité du péché qui nous retient prisonniers.
La mélodie de cet Introït est pleine de calme et de paix, avec une certaine solennité : c’est Dieu qui parle. On remarquera le bel élan sur le mot pacis, puis une invitation pressante sur invocabitis me, et beaucoup de douceur sur exaudiam vos, toute la fin étant de plus en plus paisible et assurée.
Cet Introït est accompagné par le premier verset du psaume 84, dans lequel le peuple d’Israël remerciait le Seigneur pour le retour de captivité annoncé par Jérémie :
Benedixisti Domine terram tuam : avertisti captivitatem Jacob.
Seigneur, vous avez béni votre terre (c’est-à-dire votre peuple), vous avez ramené Jacob de captivité.
► Graduel : Liberasti nos
Le texte du Graduel du vingt-troisième dimanche après la Pentecôte est tiré du psaume 43, dans lequel le peuple d’Israël rappelait à Dieu tous les bienfaits dont il l’avait comblé dans le passé pour le supplier de ne pas l’abandonner maintenant dans sa détresse. Nous avons trouvé cette supplication finale dans l’Introït du dimanche de la Sexagésime ; les deux versets qui figurent ici expriment la reconnaissance et la louange de tout le peuple pour les victoires d’autrefois :
Liberasti nos, Domine, ex affligentibus nos : et eos qui nos oderunt, confudisti. In Deo laudabimur tota die, et nomini tuo confitebimur in sæcula.
Vous nous avez délivrés, Seigneur, de nos persécuteurs, et vous avez confondu ceux qui nous haïssaient. En Dieu nous nous glorifierons tout le jour, et nous célébrerons votre nom à jamais.
Nous pouvons faire nôtres les sentiments de reconnaissance exprimés ici, en nous souvenant des grâces répandues par Dieu sur son Église, sur notre pays, et sur chacun de nous individuellement, et nous y puiserons une plus grande confiance au milieu des épreuves présentes. La deuxième partie nous invite même à prolonger notre regard avec espoir, par-delà le jugement dernier, vers la bienheureuse éternité qui nous attend si nous sommes fidèles.
Cette perspective donne à ce Graduel un caractère de louange joyeuse et enthousiaste, traduite par de grandes vocalises légères montant et descendant avec souplesse et élégance.
► Alléluia : De profundis
Après les paroles apaisantes du Seigneur dans l’Introït du vingt-troisième dimanche après la Pentecôte, et dans le Graduel les élans d’enthousiasme et d’espoir des élus enfin délivrés du péché et louant éternellement le Seigneur dans le ciel, nous allons retrouver dans les deux chants suivants de cette messe l’ambiance d’angoisse et d’incertitude de la fin des temps avec le psaume 129 De profundis dont le premier verset constitue le texte de l’Alléluia et de l’Offertoire :
De profundis clamavi ad te, Domine : Domine exaudi vocem meam.
Du fond de l’abîme je crie vers vous, Seigneur, Seigneur écoutez ma voix.
Un Alléluia n’est pas toujours joyeux, nous l’avons déjà vu à propos de celui du dix-septième dimanche, dont celui d’aujourd’hui, texte et mélodie, est très proche, mais plus développé. La vocalise de l’Alléluia est assez longue et très suppliante, avec un motif répété deux fois et amorcé une troisième. Le verset, comme celui du dix-septième dimanche, comporte deux grandes montées très expressives, ici sur les deux verbes clamavi et exaudi, avant de retrouver la longue vocalise de l’Alléluia.
« Le Royaume des cieux ressemble à un grain de sénevé qu’un homme sème dans son jardin ; c’est certainement la plus petite de toutes les graines ; mais, quand elle a poussé, c’est la plus grande des plantes du jardin ; elle devient alors un arbuste assez fort pour que les oiseaux du ciel s’abritent dans ses branches ».
(La parabole du grain de moutarde, selon l’Évangile de St Matthieu, ch.13, vers 31 – 32)
► Offertoire : De profundis
Le texte de l’Offertoire du vingt-troisième dimanche après la Pentecôte est le même que celui du verset alléluiatique, avec cependant une petite différence, le mot vocem étant remplacé par orationem ; au lieu de : écoutez ma voix, on a : exaucez ma prière. Les dons que nous présentons à Dieu doivent être enveloppés du parfum de l’humiliation. Nous offrons à Dieu de suis donis ac datis sans que rien puisse être vraiment nôtre. De plus Dieu n’a pas besoin de nos dons et de nos adorations, mais nous, suprême misère, nous avons un ineffable besoin de Lui.
La mélodie est en rapport avec ce changement ; ce n’est plus comme dans l’Alléluia la voix qui fait entendre sa supplication d’une façon extérieure, intense et vibrante. On a ici une prière encore très expressive, mais plus intérieure et plus retenue, comme c’est d’ailleurs généralement le cas dans les Offertoires. On voit comment la mélodie grégorienne peut donner à un même texte des expressions différentes.
Comme celui du seizième dimanche, cet Offertoire a la forme d’un triptyque, la troisième phrase reprenant identiquement la première ; elles encadrent une deuxième phrase nettement plus longue, avec sur le mot meam une grande vocalise qui semble ne pas vouloir finir.
► Communion : Amen dico vobis
L’antienne pour la Communion est tirée de saint Marc (XI, 24) Il s’agit d’une parole prononcée par Notre-Seigneur le Mardi saint, après l’épisode du figuier stérile et l’allusion à la foi capable de transporter les montagnes, et peu avant l’annonce de la ruine de Jérusalem et de la fin du monde. Mais elle doit être hors de place. Dans l’Antiphonaire grégorien venait le premier verset du psaume 129. « Je vous dis en vérité : Quand vous priez, croyez avec une foi vive que vous obtiendrez ce que vous demandez, et cela vous sera accordé. »
C’est une petite antienne assez courte.
Amen dico vobis, quidquid orantes petitis, credite quia accipietis, et fiet vobis.
En vérité je vous le dis, tout ce que vous demanderez en priant, croyez que vous le recevrez et cela vous arrivera.
C’est donc encore, comme l’Introït, une réponse divine très encourageante aux appels angoissés de cette fin des temps ; mais la mélodie est beaucoup plus légère, c’est un simple petit récitatif où tous les mots sont bien mis en valeur, seule la fin et fiet vobis est une affirmation un peu plus solennelle. Ainsi les chants de cette messe, et ceux de toute l’année liturgique, s’achèvent dans une ambiance de paix, de confiance et d’espérance, où la méditation des textes liturgiques doit toujours nous maintenir, quelles que soient les épreuves que nous avons à traverser.
La centrale à charbon de Saint-Avold rallumée parce qu’il n’y avait pas de vent en Allemagne
En pleine COP 29, la centrale à charbon de Saint-Avold, en Moselle, a été remise en service. Ce paradoxe intervient dans un contexte de hausse des prix de l’électricité en Europe et d’échanges énergétiques accrus avec les pays voisins. Parmi les raisons évoquées, on trouve :
[…] la France profite de sa capacité de production excédentaire pour répondre à cette demande extérieure. En effet, des conditions météorologiques défavorables en Europe du Nord, marquées par un manque de vent pour alimenter les parcs éoliens et une vague de froid, ont intensifié la demande en électricité. Cette situation a provoqué une hausse des prix sur les bourses européennes, comme celle d’Epex, où les prix ont dépassé les 300 €/MWh en Allemagne. En réponse, les producteurs d’électricité français, y compris ceux opérant des centrales à charbon, trouvent un intérêt économique à vendre sur le marché européen à ces tarifs élevés. L’électricité produite à Saint-Avold, bien que polluante, devient ainsi rentable à ce niveau de prix. […]
Robert F. Kennedy : “l’avortement est une calamité morale, et c’est une calamité pour notre nation lorsque des millions d’avortements sont pratiqués chaque année”
Brian Burch, président de Catholic Vote, association qui se donne pour mission d’inspirer chaque catholique américain à vivre les vérités de notre foi dans la vie publique, témoigne dans Lifesitenews, d’une rencontre qu’il a eue avec Robert F. Kennedy, récemment nommé Secrétaire d’Etat à la Santé, dans le gouvernement de Donald Trump :
Il y a exactement un mois, j’ai accueilli RFK à New York.
Il a accepté de s’asseoir avec moi pour une « discussion au coin du feu » pendant 45 minutes.
Voici ce qu’il m’a dit :
« J’ai passé ma vie à me battre pour le caractère sacré de la vie de tous les êtres vivants. Je pense que l’avortement est une calamité morale, et c’est une calamité pour notre nation lorsque des millions d’avortements sont pratiqués chaque année. Je pense qu’en tant que nation, nous devons nous concentrer sur la manière de réduire considérablement le nombre d’avortements ».
Mais il a également déclaré…
« Mais il y a un contrepoids dans ma ‘cosmologie’ qui est un penchant pour la liberté personnelle… et j’ai été plus loquace sur la liberté médicale en ce qui concerne les vaccins et les procédures médicales forcées. »
Il a qualifié les avortements du « troisième trimestre » d’« épouvantables », mais a ajouté qu’il serait opposé à ce que le gouvernement réglemente l’avortement avant la viabilité.
Robert F. Kennedy Jr. ne peut être qualifié de « pro-vie » au sens traditionnel du terme. Bien que je sois persuadé qu’il croit que toute vie est sacrée, il veut résoudre la « calamité morale » de l’avortement par d’autres moyens et ne croit pas que le gouvernement doive intervenir dans le « choix » d’une femme, du moins au début de la grossesse.
Bien sûr, je ne suis pas d’accord avec lui. Et je l’ai dit publiquement… à lui.
Je lui ai dit que même si nous n’étions pas d’accord, nous travaillerions et prierions pour le convaincre de la nécessité de protéger toute vie humaine dans la loi.
Mais ce n’est pas tout…
Je suis également convaincu que RFK n’est pas simplement un politicien ordinaire qui tente d’esquiver la question de l’avortement. Et bien que nous ne soyons absolument pas d’accord sur ce que la loi devrait dire, je crois que son objectif de rendre l’Amérique saine à nouveau représente une opportunité pro-vie majeure – peut-être plus grande que nous ne le pensons.
Nous ne renoncerons jamais à protéger tous les enfants dans la loi, et nos dirigeants élus – à tous les niveaux du gouvernement – ne doivent jamais se reposer sur leurs lauriers tant que cet objectif n’aura pas été atteint. La question qui se pose aujourd’hui est de savoir comment atteindre au mieux cet objectif.
Comment protéger le plus grand nombre de mères et d’enfants, tout en œuvrant à la reconstruction d’une culture de la vie ?
En raison de l’importance morale de l’avortement, il est facile de penser que la question de l’avortement peut être résolue d’une seule manière. Depuis que la Cour suprême a imposé l’avortement à la nation, nous avons travaillé dans l’espoir qu’un jour la Cour suprême ou le Congrès puisse ramener la nation à la situation qui prévalait avant l’arrêt Roe v. Wade.
Mais c’était il y a plus de 50 ans.
Aujourd’hui, nous sommes confrontés aux décombres de décennies de culture de la mort, avec des relations sexuelles hors mariage considérées comme la norme, des taux de mariage en chute libre et le taux de natalité le plus bas de l’histoire. Plus important encore, nous nous sommes habitués à résoudre nos problèmes sociaux à l’aide de médicaments, de vaccins, de thérapies et même de chirurgies (transgenre, par exemple).
C’est donc ici que j’espère – et que j’entends travailler avec RFK – construire une culture de la vie.
De nombreux catholiques me disent combien ils aiment le message MAHA de RFK [Make America Healthy Again]. Mais ils ne lui font pas confiance en ce qui concerne l’avortement. C’est assez juste (voir ci-dessus). Mais je me suis également rendu compte que l’enthousiasme « MAHA » repose sur un principe fondamental : la dignité et la santé de chaque enfant méritent notre attention.
Et qui fait du mal à nos enfants ?
Les grands gouvernements, les grandes entreprises technologiques, les grandes entreprises pharmaceutiques et les grandes entreprises qui traitent nos enfants comme des marchandises.
Elles ne l’admettent pas, mais les grandes sociétés d’avortement ont utilisé cette alliance impie pour faire du profit et exploiter les mères et les enfants. Les enfants non désirés ne sont que des déchets médicaux jetables. Prenez cette pilule. Programmez cette opération. Et tous vos problèmes disparaîtront. L’industrie de l’avortement a profité massivement de l’industrialisation du complexe humain et doit être démantelée.
Si RFK réussit, non seulement les enfants seront en meilleure santé, mais je pense que nous aurons fait de sérieux progrès pour reconstruire les types de changements culturels structurels nécessaires pour mettre un terme à l’avortement en Amérique.
Oui, je crois qu’il y a un lien entre les deux.
Cette semaine, RFK a été choisi par le président élu Trump pour occuper le poste de secrétaire à la santé et aux services sociaux. Il sera bientôt confirmé par le Sénat américain, où il devra répondre à des questions importantes sur le financement de l’avortement, la conscience, la liberté religieuse et les médicaments abortifs.
Nous nous opposerons vigoureusement à tout effort du HHS visant à étendre ou à promouvoir l’avortement. Mais nous sommes également convaincus que les réformes proposées par RFK peuvent conduire à une remise en question de l’ensemble de l’industrie alimentaire, médicale et pharmaceutique qui favorise notre tragique culture de l’avortement.
Nous avons besoin de plus de transparence sur tous les médicaments, drogues et vaccins – en particulier les médicaments dits abortifs.
Et nous avons besoin d’une plus grande responsabilité des bureaucrates du gouvernement et des fabricants de médicaments qui profitent massivement de ce système.
S’il existe des preuves de préjudice, il est temps de libérer les avocats !
Nous avons besoin d’un secrétaire d’État à la santé qui soit prêt à s’attaquer aux cartels de la « santé » qui favorisent la culture de la mort.
RFK est-il à la hauteur de la tâche ?
Pouvons-nous lui faire confiance ?
Nous nous engageons à l’aider par tous les moyens possibles – tout en le tenant pour responsable.
Rachida Dati croit encore à l’indépendance de l’ARCOM
Le député UDR Charles Alloncle a interrogé le Premier ministre à propos de la liberté d’expression :
Monsieur le premier ministre, notre pays a vécu un véritable coup d’état numérique dans l’indifférence générale. Cet été, le géant américain Meta a procédé à une vague inédite de suppressions de comptes d’information sur le réseau social Instagram. Du média « Occidentis », suivi par 160 000 personnes, au compte écologiste « Ecolucide » en passant par celui de la féministe Alice Cordier, tous ont été bannis, le même jour et sans aucune explication. À l’évidence, leur seul tort est de dire le réel et de défendre la France.
Pourtant, ici, au pays des Lumières, de Voltaire et de Charlie, cette atteinte à la liberté d’expression n’a ému personne. Ni l’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique (Arcom), trop occupée à placer C8 et CNews sous la tutelle des prétoires, ni vous, élus de gauche et censeurs professionnels qui ne montez plus sur les barricades que pour défendre des propos antisémites ; ni vous, élus et gouvernement macronistes, complices par votre silence assourdissant.
Où étiez-vous pour sommer Meta de rendre des comptes sur ces ingérences et pour défendre l’islamologue Gilles Kepel, évincé de Sciences Po pour dissidence ? Où étiez-vous pour dénoncer l’interdiction du Rassemblement national sur les plateaux de l’émission « Quotidien » et le boycott publicitaire de Jordan Bardella ?
Je le dis à tous les censeurs : sachez qu’une idée n’est jamais aussi forte que lorsqu’elle ne peut être défendue. Chaque fois que vous tenterez de chasser le réel par la porte, il reviendra encore plus brutalement par la fenêtre.
Monsieur le premier ministre, quand vous lèverez-vous enfin pour défendre la liberté d’expression ? Les Français eux n’ont pas dit leur dernier mot ; rendez-leur la parole !
C’est Rachida Dati, ministre de la culture, qui a répondu :
Pour tout vous dire, je n’ai pas bien compris votre question. Si votre intention était d’affirmer qu’il convient d’éviter les fake news, nous sommes d’accord avec vous.
Mais s’il s’agissait de soutenir que la liberté d’expression consiste à pouvoir tenir des propos qualifiables pénalement, il n’en va pas de même et je dois vous dire que je lutterai contre de tels propos. Si, pour vous, la liberté d’expression permet de dire le contraire de la réalité pour stigmatiser une partie de nos compatriotes, je la combattrai.
Vous avez évoqué CNews, divers médias, C8 et l’Arcom. Je rappelle que l’Arcom est une autorité indépendante qui attribue des fréquences selon des critères et une procédure définis par le législateur. Elle décide en toute indépendance d’attribuer, de renouveler ou de ne pas renouveler des fréquences. C8, NRJ12 et Le Média ont formé des recours contre ses décisions qui seront examinés le 15 novembre prochain. La liberté d’expression et le respect de l’État de droit nous dictent d’attendre l’issue de ces procédures.
Nouvelle-Calédonie : “si la France ne prend pas conscience de la valeur de ses territoires, d’autres puissances viendront les exploiter”
Nicolas Metzdorf, député de Nouvelle-Calédonie, né en 1988 à Nouméa, ingénieur agronome de formation, fondateur du parti Générations NC en 2019, élu maire de La Foa en 2020, député depuis 2022, a donné un entretien à la revue Conflits. Loyaliste, il défend une vision pro-française qui s’incarne dans l’autonomie et s’oppose à l’indépendance de l’archipel. Extraits :
[…] La différence pour nous, Français du Pacifique, c’est que nous devons nous battre pour rester Français. En métropole, les gens naissent Français, vivent Français et meurent Français, c’est presque une évidence. Mais nous, nous devons lutter pour que nos enfants, et même pour que nous-mêmes, restions Français. Cela nous donne un rapport à la France qui est peut-être plus fort. J’ose dire plus fort, car pour nous, la France, c’est un peu un idéal, un « graal » pour lequel nous nous battons. La France représente pour nous une grande puissance qui nous protège et qui porte des valeurs suprêmes. Quand on n’a pas à se battre pour être Français, on ne se rend pas compte de ce que cela signifie. C’est là notre différence avec les métropolitains.
Aujourd’hui, avec l’axe indo-pacifique, la Nouvelle-Calédonie a une importance géostratégique importante. Qu’est-ce que cela vous inspire ?
Je suis fatigué d’entendre ça et de voir que rien ne se fait. On entend partout, surtout en métropole, que la Nouvelle-Calédonie a une position géostratégique clé. C’est devenu un discours en boucle, mais concrètement, que se passe-t-il ? Rien. Nous avons un quart des ressources mondiales de nickel, que nous vendons aux Chinois, et aucun minerai calédonien, donc français et européen, n’arrive en Europe, alors que le nickel est crucial pour les batteries de voitures électriques. Nous avons une zone économique exclusive de 1,3 million de kilomètres carrés, mais il y a seulement 16 bateaux de pêche calédoniens, et la France ne fait rien pour exploiter cette zone, ni pour la pêche ni pour les ressources sous-marines. Pire, le chef d’état-major des armées a même affirmé récemment en commission que la France n’était pas taillée pour protéger la Nouvelle-Calédonie en cas de conflit. On a voté trois fois pour rester français, et on nous dit qu’on ne sera pas défendu. Sommes-nous des Français de troisième catégorie ? Alors, on nous parle sans cesse de cette importance géostratégique, mais il n’y a aucune action concrète.
[…] La France manque de cohérence. Nous avons eu sept ministres des Outre-mer en sept ans ! Cela prouve qu’il n’y a pas de stratégie à long terme. Quand on voit la France présente sur les trois grands océans, sur tous les fuseaux horaires du monde, avec des territoires dotés de ressources incroyables, il est frustrant de constater ce manque de vision. Par exemple, la Polynésie française est plus grande que l’Europe en superficie maritime, la Nouvelle-Calédonie est aussi vaste que la Belgique, avec un quart des ressources mondiales de nickel, la Guyane est grande comme le Portugal. La France a des joyaux qu’elle n’utilise pas. Et si la France ne prend pas conscience de la valeur de ses territoires, d’autres puissances viendront les exploiter. […]
Pour en venir à la question identitaire, en Nouvelle-Calédonie, la population est souvent perçue en métropole comme divisée entre les Blancs loyalistes et les kanak indépendantistes. Pourquoi est-ce plus complexe que cela ? Quelles sont les implications politiques ?
C’est plus compliqué, car la Nouvelle-Calédonie est très diverse. La communauté kanak représente environ 45 voire 50 % de la population, mais il y a aussi 27 % d’Européens (recensement de 2019), 10 % de Polynésiens, 6 ou 7 % d’Asiatiques et des métis. Le clivage n’est donc pas simplement entre kanak et Blancs. Les indépendantistes représentent surtout les kanak, car le projet indépendantiste est un projet identitaire, un projet « kanako-kanak ». Les autres communautés, voyant dans l’indépendance une perte de beaucoup de choses, se réfugient dans les valeurs universalistes de la France. Cependant, même parmi les kanak, il y a des divergences. Certains indépendantistes sont radicaux et plutôt pro-chinois, ce sont eux à l’origine des problèmes, ce qui rend difficile le dialogue, tandis que d’autres sont modérés et ouverts à la discussion.
Vous parliez des ingérences étrangères. Les indépendantistes radicaux sont-ils manipulés ?
Les indépendantistes radicaux ne sont pas manipulés, ce serait une erreur de les sous-estimer. Ils sont parfaitement conscients de leurs actions et recherchent activement des soutiens extérieurs pour renforcer leur cause. Ce ne sont pas des acteurs passifs. Ils agissent avec une stratégie claire et une organisation bien structurée. Il ne faut pas les voir avec un regard paternaliste ou condescendant, car ce sont des personnes intelligentes et déterminées, prêtes à tout pour atteindre leur objectif : que la France quitte la Nouvelle-Calédonie.
On a pu le constater lors des récentes émeutes. Ce n’était pas une simple manifestation de colère spontanée ; tout était planifié avec une logistique précise et une hiérarchie établie. Ils ont même mis en place des tactiques pour contourner les contrôles de police, ce qui montre leur niveau d’organisation. On n’est pas dans des émeutes de banlieue classiques, c’est un mouvement très structuré et orienté vers un but politique bien défini. […]
La solution de sortie, c’est de respecter les trois référendums : la Nouvelle-Calédonie est française, et toute discussion de statut doit partir de ce principe. Je suis autonomiste, car à 17 000 km, il est logique de vouloir se gérer soi-même. Mais le passeport reste français, la nationalité aussi, et le statut de la Nouvelle-Calédonie fait partie de la Constitution. Tant que les Calédoniens restent Français, on peut tout discuter. Cependant, si la France n’est pas assez forte pour imposer ce choix, nous ne nous laisserons pas oublier ni mépriser, comme les pieds-noirs. Nous avons appris de l’histoire. […]
La doctrine de la royauté sociale du Christ n’a pas très bonne presse, même au sein de l’Eglise
Voici le début d’un article de Thibaud Collin, publié dans le nouveau numéro de L’Homme Nouveau :
[…]