Qu’est-ce qu’une Chrétienté ?
De l’abbé de Massia, aumônier général de Notre-Dame de Chrétienté, dans le nouveau numéro de l’Appel de Chartres :
Amis pèlerins,
En ce dernier dimanche d’octobre, la fête du Christ-Roi est une bonne occasion d’évoquer le thème de notre pèlerinage 2025 qui justement portera sur la royauté du Christ, à l’occasion du centenaire de l’encyclique Quas Primas, qui instituait en 1925 cette fête liturgique. Ceux qui découvrent aujourd’hui le pèlerinage de Chrétienté l’ignorent peut-être, mais la vocation première de cette œuvre de laïcs fondée en 1983 est, comme son nom l’indique, de promouvoir la chrétienté, c’est-à-dire la royauté du Christ sur toute la création et en particulier sur les sociétés
humaines (Charte de l’association, §1).
La chrétienté ! Certains sourient, incrédules ; d’autres s’agacent, pointant le cléricalisme larvé que ce concept suggèrerait, ou croyant y déceler les symptômes d’une peur de la vie et du monde. Feu la Chrétienté ! Les premiers chrétiens, nous dit-on, n’ont jamais cherché à fonder une civilisation chrétienne ; et si, bien malgré eux, une telle société plus ou moins animée des principes du christianisme a existé en France entre 496 et 1790, ce temps est fini et il faudrait s’en réjouir. L’Église, plus libre par rapport aux états depuis qu’elle en est hermétiquement séparée, s’éloigne enfin de la tentation du pouvoir qui corrompt tout agir, et peut ainsi mieux accomplir sa mission spirituelle dans les cœurs. D’ailleurs, nous dit-on encore, la définition de la liberté religieuse manifeste clairement que l’intention de l’Église a changé depuis Quas Primas, et qu’il n’est plus question de baptiser les nations ; Jésus-Christ parlait sans doute d’autre chose (Mt 28, 19).
On peut discuter à l’infini du sens des textes. Heureusement pour nous, l’interprète autorisé de l’enseignement de l’Église est l’Église elle-même, qui nous rappelle, dans le catéchisme de l’Église catholique :
« Le devoir de rendre à Dieu un culte authentique concerne l’homme individuellement et socialement. C’est là “la doctrine catholique traditionnelle sur le devoir moral des hommes et des sociétés à l’égard de la vraie religion et de l’unique Église du Christ” (Vatican II, DH 1). En évangélisant sans cesse les hommes, l’Église travaille à ce qu’ils puissent “pénétrer d’esprit chrétien les mentalités et les mœurs, les lois et les structures de la communauté où ils vivent” (Vatican II, AA, 10). […] Les chrétiens sont appelés à être la lumière du monde (AA, 13). L’Église manifeste ainsi la royauté du Christ sur toute la création et en particulier sur les sociétés humaines. (1) »
Et le texte du catéchisme cite alors les encycliques de Léon XIII (Immortale Dei) et de Pie XI (Quas Primas).
« Pénétrer d’esprit chrétien les mentalités, les mœurs, les structures de la société » : il ne s’agit pas d’autre chose que de cela. Ce n’est pas le lieu, ici, de développer les tenants et les aboutissants, les fines nuances et les balises de cette doctrine de l’Église, ainsi que les moyens pratiques pour la mettre en oeuvre : tout cela, nous l’approfondirons pendant le pèlerinage. Nous nous garderons aussi d’idéaliser une telle chrétienté ; l’histoire du christianisme nous a suffisamment montré que des sociétés animées par l’esprit chrétien n’en devenaient pas pour autant des paradis terrestres. Cependant, nous pensons que lorsque Jésus-Christ est connu et reconnu, lorsque les lois d’un pays observent et font observer l’ordre naturel autant qu’il est possible, lorsque la vérité triomphe publiquement de l’erreur (car oui, Jésus est la Vérité), les âmes s’en portent mieux. Ainsi parlait Pie XII :
« De la forme donnée à la société conforme ou non aux lois divines, dépend et découle le bien ou le mal des âmes. (2) »
Le temporel ne peut être coupé le spirituel dont il est pourtant bien distinct, pour la simple et bonne raison que les hommes dont César a la charge en cette terre sont tous appelés à l’héritage des saints dans le Ciel ; leur cœur est fait pour Dieu, et celui de César aussi. Or, les structures de la société dont s’occupe César aident terriblement les hommes à se perdre ou à se convertir.
Parce que nous sommes faits pour vivre en société, nous sommes en grande partie façonnée par elle, par l’éducation, les lois, les mœurs, la culture : toutes choses qui peuvent préparer en nous les sentiers du Royaume, ou au contraire nous les rendre difficiles d’accès, ut in pluribus, selon qu’elles respectent ou au contraire s’éloignent de l’ordre naturel, expression la plus accessible à l’homme de l’ordre divin.
Ainsi parlait Gustave Thibon :
« L’homme est esprit et chair, âme immortelle et “animal social”. Ce qui signifie que la foi chrétienne a besoin ici-bas d’un enrobement des mœurs, de traditions, de pratiques et de signes extérieurs qui sont autant de chemins terrestres vers le ciel. En d’autres termes, il n’y a pas de christianisme sans chrétienté et c’est l’une des pires erreurs de certains croyants de minimiser, voire d’éliminer, au nom de la vie intérieure, l’aspect extérieur, local et sociologique de la religion. (3) »
Le laïcisme, qui veut réduire le spirituel à la sphère privée et à l’intime, est le fruit d’une méconnaissance des rapports entre personne et société, l’oubli de la dimension communautaire de la vie comme de la religion.
Et c’est l’une des raisons pour lesquelles la Royauté du Christ, qui concerne premièrement le cœur et l’intime des hommes, doit s’étendre, d’une façon seconde, d’une façon dérivée, mais d’une façon nécessaire, à la société elle-même, parce qu’il est essentiel que les hommes (et pas seulement les chrétiens !) puissent mener sur terre, dans la cité, une vie digne de Jésus-Christ, une vie dans laquelle la rencontre avec Jésus-Christ, fin ultime de tout homme, soit rendue possible et même favorisée, bien qu’elle doive absolument demeurer libre et jamais contrainte ; et cela passe, nécessairement, par l’assainissement de l’environnement social, et concrètement, ultimement, par la reconnaissance de la royauté du Christ sur la société elle-même. Car il n’existe pas de situation « neutre » par rapport à Dieu ; on est avec lui, ou on est contre lui, la récente constitutionnalisation de l’avortement en est la bien triste preuve. Les premiers chrétiens ont peut-être bâti la chrétienté sans le vouloir, de même que saint Benoît a christianisé l’Europe sans le faire exprès. C’est en fait le signe que la chrétienté n’est pas autre chose qu’un rejaillissement naturel de la sainteté individuelle sur la société, en raison de ce lien étroit entre l’homme et son milieu. C’est pourquoi la sainteté précède la chrétienté, comme
l’affirmait le pape Jean-Paul II :
« Ne tombez pas dans l’erreur de croire qu’on peut changer la société en changeant simplement les structures externes ou en cherchant avant tout la satisfaction des besoins matériels. Il faut commencer par se changer soi-même, en tendant sincèrement son coeur vers le Dieu vivant, en se rénovant moralement, en détruisant dans son propre coeur les racines du péché et de l’égoïsme. Une personne transformée collabore efficacement à la transformation de la société. (4) »
C’est pourquoi, aussi, les saints nécessairement changent le monde : car plus la vie théologale inonde le cœur d’un chrétien, plus son âme est sensible au mal qui la menace, aux forces qui ruinent la vie théologale dans les institutions d’un pays (le pape Jean-Paul II a développé, à cette occasion, la notion cruciale de « structures de péché »).
« La vocation propre des laïcs consiste à chercher le règne de Dieu précisément à travers la gérance des choses temporelles qu’ils ordonnent selon Dieu (5) ».
Alors à l’œuvre ! Chacun à sa place et à son niveau. Car la chrétienté devient une réalité dès qu’un chrétien décide de conformer son agir extérieur et public avec la règle de son cœur.
« Que les laïcs, unissant leurs forces, apportent aux institutions et aux conditions de vie dans le monde, quand elles provoquent au péché, les assainissements convenables, pour qu’elles deviennent toutes conformes aux règles de la justice et favorisent l’exercice de la vertu au lieu d’y faire obstacle. En agissant ainsi ils imprègnent de valeur morale la culture et les œuvres humaines […] car aucune activité humaine, fut-elle d’ordre temporel, ne peut être soustraite à l’empire de Dieu. (6) »
L’avortement s’invite dans les élections en Australie
Décriminalisée dans tous les États d’Australie depuis 2019, l’avortement revient dans le débat politique.
Pendant la campagne électorale pour élire le parlement de l’État du Queensland (Nord-Est), 5 millions d’habitants, Robbie Katter, chef du parti populiste qui porte son propre nom, a promis de déposer une loi pour revenir sur le droit à l’avortement s’il obtient des sièges.
Le parti Libéral-National (conservateur, LNP) – grand favori pour remporter la majorité des sièges et détrôner les travaillistes – refuse, lui, de clarifier sa position en cas de vote. Son chef, David Crisafulli, ne contredit pas quand on lui demande s’il laisserait ses députés voter « en conscience », sans position officielle du parti sur le sujet. Ce qui permettrait d’avoir une majorité pour remettre en question la loi de 2018 décriminalisant l’avortement dans cet État.
La semaine passée, c’est dans l’État d’Australie du Sud (1,8 million d’habitants) qu’a été rejeté, de justesse, un projet de loi visant à supprimer toute possibilité d’avortement après 28 semaines de grossesse, même en cas de danger pour la vie de la mère.
Les médecins avorteurs ne sont pas des soignants…
Quand on a une spécialité « tueur à gages », ça ne donne pas nécessairement une compétence en matière de soins médicaux.
Kamala Harris a réuni sur scène 10 « médecins » de l’avortement pour faire l’éloge de l’avortement lors d’un meeting de campagne.
Quelqu’un dans le public a eu une urgence médicale et toutes les têtes des « médecins » se sont tournés à la recherche de quelqu’un d’autre qui puisse l’aider.
« Je pense que quelqu’un a besoin d’assistance médicale ici. »
KAMALA brings 10 abortion “doctors ” on stage to praise abortion.
Someone in audience has a medical emergency and all the “doctors” heads start spinning looking for someone else who can help.
“I think someone needs some medical assistance over here.” pic.twitter.com/zEi2yI9Fap
— Publius (@OcrazioCornPop) October 26, 2024
Dieu en prison
Dans En Quête d’esprit, Véronique Jacquier reçoit :
- Abbé Vincent MARIE-JEANNE, aumônier de prison
- Samuel ARMNIUS, auteur d’un documentaire consacré à Jacques FESCH
- Séraphine MANIN, vice-présidente de la fraternité du bon larron
Sénat : après le manque de courage, l’indécence
De Jérôme Serri, ancien collaborateur parlementaire, pour le Salon beige:
Mercredi 16 octobre, la chaîne C 8 a diffusé « Au nom de mon frère : les derniers jours de Samuel Paty », un documentaire sur l’engrenage dans lequel a été pris ce professeur d’histoire du collège de Conflans Sainte-Honorine dans les Yvelines. On y découvre comment les différents rouages de cette machine infernale ont condamné un homme à la plus terrible solitude, puis à la mort.
Mensonge d’une élève soutenue par un père islamiste, prise en main de l’affaire par un activiste musulman connu des services de renseignement, implication du CCIF (Collectif contre l’Islamophobie en France), diffusion sur les réseaux, victimisation de musulmans qui prétendent leur religion insultée par un « voyou », assassinat et décapitation du professeur par un candidat au djihad venu de Normandie.
Ce qui inquiète, c’est l’incapacité des services de l’éducation nationale à prendre la mesure de ce qu’il se passait. Ce qui sidère, c’est que l’on ait interrogé la sénatrice Eustache-Brinio (groupe Les Républicains) dans ce documentaire. On ne lui reprochera pas de s’interroger sur cette peur qui a saisi les professeurs et les a poussés à se désolidariser de leur collègue : « Il y a deux choses qui m’interrogent sur ça par rapport à l’équipe éducative. Il y a ceux qui ont eu peur ; or, moi je veux bien comprendre qu’on ait peur. Mais si on commence à avoir peur dans un collège, si on ne fait pas bloc, parce que l’intérêt d’une équipe pour se protéger c’est de faire bloc. » (42 :17) On ne lui reprochera pas non plus de poursuivre en s’interrogeant sur la façon dont les enseignants entendent et défendent la laïcité : « Après on peut se poser la question de la formation de certains profs à la laïcité et au respect de la laïcité, viscéralement. Est-ce que tous les profs de collège défendent la laïcité de la même manière ? Je n’en suis pas sûre. Est-ce qu’on les a formés à ça ? Je n’en suis pas sûre. Et est-ce qu’eux-mêmes portent ce message-là ? Je n’en suis pas sûre. Et c’est là aussi le fond du problème de l’éducation nationale aujourd’hui. » Si on lui reconnaît le droit de s’interroger ainsi, on lui suggèrera toutefois de ne pas incriminer seulement les « profs » et de se demander si tous ses collègues parlementaires, au Sénat comme à l’Assemblée nationale, défendent la laïcité de la même manière.
Après avoir pointé le manque de courage des professeurs, leur incapacité à faire front ensemble, Madame Eustache-Brinio, vers la fin du documentaire, a appelé l’éducation nationale à une prise de conscience : « Moi, je suis atterrée que le collège où il travaillait ne porte pas son nom. Si déjà on n’a pas le courage de nommer le collège Samuel Paty, là où il a travaillé, et là il a été assassiné, enfin décapité, n’ayons pas peur des mots, à quelques mètres de son collège, c’est déjà pour moi de la faiblesse. Non, mais clairement. C’est une page dramatique de l’éducation nationale qui s’est écrite ce jour-là. Vraiment. Bon, vraiment. Et il faut que l’éducation nationale en ait conscience. » (1 :15 :50)
Sans doute Madame Eustache-Brinio a-t-elle été interrogée parce qu’elle avait été en 2020 rapporteur de la commission d’enquête sur « La radicalisation islamiste et les moyens de la combattre » et que le réalisateur ne savait pas que cette commission n’avait pas eu le courage de se faire respecter en faisant respecter la loi concernant les commissions d’enquête. Relisons le début du compte rendu de la présentation de ce rapport qui fut faite le 7 juillet 2020 devant les membres de cette commission avant son imprimatur. Ce compte rendu se trouve sur le site du Sénat :
Mme Nathalie Delattre, présidente (RDSE – Rassemblement Démocratique et Social Européen). « – Deux auditions n’ont pu se dérouler dans de bonnes conditions. La première, celle du Collectif contre l’islamophobie en France (CCIF), nous a mis face à deux personnes envoyées par l’association, mais qui n’en étaient pas représentantes – c’était au moins le cas pour l’une des deux. Nous avons écrit au CCIF, qui nous a répondu qu’il pensait pouvoir nous recommander des personnes à rencontrer, mais qu’il ne pensait pas que c’était lui-même que nous souhaitions auditionner. Chose extraordinaire ! La réponse édifiante, et par ailleurs victimaire, du CCIF est révélatrice. Je vous propose que nous l’annexions à notre rapport.
Jean-Yves Leconte (SOCR – Socialiste et Républicain). « – N’est-ce pas obligatoire de se présenter devant la commission d’enquête ?
Mme Nathalie Delattre « – Oui, c’est une obligation à laquelle on ne peut se soustraire. Nous nous réservons le droit d’envisager des suites. »
Un autre sénateur, Alain Cazabonne (UC – Union Centriste), revient un peu plus loin sur la question des « suites » à donner à cette non-comparution : « Quant aux personnes qui ne sont pas venues témoigner devant notre commission, il faut marquer le coup. » La présidente n’y prêtera même pas attention.
La loi est pourtant très claire : « La personne qui ne comparaît pas ou refuse de déposer ou de prêter serment devant une commission d’enquête est passible de deux ans d’emprisonnement et de 7 500 euros d’amende. »
Le Sénat ne poursuivra pas le CCIF. Il se taira. Deux mois plus tard, le 16 octobre, Samuel Paty sera assassiné. Au lendemain de sa mort, le CCIF sera considéré par le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, comme « manifestement impliqué » dans cet assassinat et sa dissolution, prononcée le 2 décembre 2020 en Conseil des ministres.
Après avoir manqué de courage hier, le Sénat fait preuve aujourd’hui d’une belle indécence en osant, par la voix de l’un de ses membres, reprocher à d’autres un aussi coupable manque de courage. Lorsqu’on s’est seulement « réservé le droit d’envisager des suites » et que, sans réagir, on a laissé le CCIF enfreindre la loi, comment peut-on faire la leçon à des professeurs dont la surveillance et la dénonciation mensongère de l’enseignement fait partie de la stratégie des frères musulmans qui ont fait de l’école de la République une cible privilégiée ? Est-il besoin de préciser que bien entendu l’attitude de nombre d’enseignants face à l’islamisme n’est pas au-dessus de tout soupçon, loin s’en faut ?
Ancien collaborateur parlementaire, ancien collaborateur du magazine Lire, Jérôme Serri a publié Les Couleurs de la France dans la peinture française avec Michel Pastoureau et Pascal Ory (éditions Hoëbeke/Gallimard), Roland Barthes, le texte et l’image (éditions Paris Musées), Les planches de l’Encyclopédie Diderot et d’Alembert vues par Roland Barthes (Musée de Pontoise). Membre du « Groupe de recherches André Malraux » à Paris-IV Sorbonne et commissaire de l’exposition Les Officiels vus par André Malraux au Musée Pissarro à Pontoise, il a participé à la rédaction du Dictionnaire André Malraux (éditions du CNRS).
Encyclique Dilexit Nos : ce que la philosophie dit en réalité sur le cœur, la raison et l’amour
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Le 24 octobre 2024 le pape François a publié l’encyclique Dilexit Nos dédiée au Sacré Cœur de Jésus-Christ. Il y a plusieurs parties et dans la première il se penche sur la notion de cœur dans l’être humain et plus loin, entre autres, il développe le thème de la dévotion au Sacré-Cœur. Dans la première partie il fait référence aux développements philosophiques concernant l’être humain. Le but de cet article est d’apporter quelques précisions importantes sur ce que la philosophie a apporté en réalité en ce qui concerne le cœur humain.
Il est important de rappeler que le terme « cœur » est hautement polysémique, autrement dit, il a beaucoup de significations. On parle du « cœur » en tant que métaphore des fonctions de l’humain qui relèvent des sentiments, de l’intuition, etc., et cela pour la distinguer des facultés dites « intellectuelles » ou liées ou raisonnement. Le terme « cœur » est aussi utilisé pour signifier un organe du corps humain, ou même parfois, métaphoriquement, le lieu ou le siège de certaines facultés comme la pensée, comme on le voit notamment dans l’Ancien Testament, et comme le rappelle le §4 de l’encyclique Dilexit Nos. Un sens philosophique qu’on trouve déjà chez Platon est rappelé aussi au §3 :
«Le cœur acquiert chez Platon une fonction de “synthèse” du rationnel et des tendances de chacun, les passions et les requêtes des facultés supérieures se transmettant à travers les veines et confluant vers le cœur. [4] C’est ainsi que nous voyons depuis l’antiquité l’importance de considérer l’être humain non pas comme une somme de diverses facultés, mais comme un ensemble âme-corps avec un centre unificateur qui donne à tout ce que vit la personne un sens et une orientation. «
Il y avait donc déjà un intérêt pour le cœur chez Platon, et une fonction lui avait été trouvée. Cela a été important pour la suite de la philosophie. Or, étrangement, le §10 présente la philosophie comme carrément étrangère aux questions liées au cœur :
«Certes, le problème d’une la société liquide est d’actualité, mais la dévalorisation du centre intime de l’homme – du cœur – vient de très loin : on la trouve déjà dans le rationalisme grec et préchrétien, dans l’idéalisme postchrétien et dans le matérialisme sous ses diverses formes. Le cœur a peu de place dans l’anthropologie et il est une notion étrangère pour la grande pensée philosophique. D’autres concepts tels que la raison, la volonté ou la liberté lui ont été privilégiés. Sa signification est vague et on ne lui a pas donné de place spécifique dans la vie humaine. Peut-être parce qu’il n’était pas facile de le placer parmi les idées “claires et distinctes” ou en raison de la difficulté à se connaître soi-même : il semblerait que la réalité la plus intime soit aussi la plus lointaine de la connaissance. Souvent la rencontre de l’autre n’est pas un moyen de se trouver soi-même, puisque notre mentalité est dominée par un individualisme malsain. Beaucoup se sont sentis en sécurité dans le domaine plus contrôlable de l’intelligence et de la volonté afin de construire leurs systèmes de pensée. Ils ne trouvaient pas, en effet, de place pour le cœur lui-même, distinct des forces et des passions humaines considérées isolément les unes des autres. L’idée d’un centre personnel, où la seule chose qui puisse tout unifier est en fin de compte l’amour, n’était pas non plus largement développée. «
Ces propos nécessitent une rectification fraternelle et urgente. D’abord, après Platon, Aristote a fait beaucoup pour améliorer la philosophie et en a développé ses branches comme la logique, la métaphysique, la psychologie, etc. Et c’est justement dans la psychologie, étude de l’âme, qu’on étudie beaucoup de facultés et tendances qui correspondent au cœur au sens de siège des sentiments et/ou de la pensée. Il l’a fait surtout dans son livre De l’Âme. Il y a des études sur ce sujet aussi dans son Éthique où il est question du bonheur à atteindre, ce qui implique l’étude des vertus de l’âme. Et ces vertus de l’âme correspondent bien à ce qu’il y a dans le «cœur» au sens de l’encyclique Dilexit Nos. Il y a quand même après toute une tradition bimillénaire aristotélicienne qui inclut l’œuvre de Saint Thomas d’Aquin sur l’âme et ses facultés, à la fois dans son œuvre philosophique et théologique, notamment dans sa Somme Théologique.
On ne peut donc pas vraiment dire que «D’autres concepts tels que la raison, la volonté ou la liberté lui ont été privilégiés. Sa signification est vague et on ne lui a pas donné de place spécifique dans la vie humaine. « Le cadre philosophique de l’étude de ce qui correspond au «coeur», au sens de l’encyclique Dilexit Nos, est l’étude de l’âme humaine. Et dans cette âme on trouve différentes facultés, dont la faculté rationnelle et la faculté sensitive. Et comme tout cela se passe dans l’unité de l’âme, il y a forcément des liens entre les sentiments et les raisonnements, il n’y a pas de séparation parfaite, loin de là. Mais cela n’empêche pas de distinguer les sentiments et les raisonnements. Et de toute façon la raison, la volonté sont plus que des concepts, ce sont aussi des fonctions de l’âme. En fait le cadre philosophique est tout à fait compatible avec le cadre théologique car dans la Bible il est question de sauver notre âme. L’âme est l’objet d’une préoccupation continue de part de la philosophie. L’âme joue un rôle central, ce qui correspond au rôle central du «cœur» de Dilexit Nos. Quand l’âme va mal ou quand le cœur va mal, il y a de mauvais penchants qui ont été étudiés par la philosophie aristotélico-thomiste. Et Jésus-Christ dit «Du cœur en effet procèdent mauvais desseins, meurtres, adultères, débauches, vols, faux témoignages, diffamations. « (Mt 15:19, Bible de Jérusalem).
On ne peut pas dire non plus vraiment que «Peut-être parce qu’il n’était pas facile de le placer parmi les idées “claires et distinctes” ou en raison de la difficulté à se connaître soi-même : il semblerait que la réalité la plus intime soit aussi la plus lointaine de la connaissance. «. En effet, depuis plus de 2000 ans la philosophie distingue bien les passions de l’âme, les vertus, etc.
Et la philosophie parle aussi d’amour, même d’amour pour les autres. Chez Platon on parlait aussi de l’amour et de l’âme. Par exemple, dans le livre Philosophie Grecque (P. U. F., Paris, 1997, p. 271) Monique Canto-Sperber écrit à propos de la philosophie morale de Platon :
«Il faut pour conclure dire un mot sur la conception platonicienne de l’amour qui est lien entre le monde sensible et le monde intelligible, entre l’âme et les formes, entre moi et autrui. Le mouvement de l’âme vers les Formes est semblable à l’élan, au délire, dit Platon, que l’amour imprime chez l’amant. Celui qui aime poursuit en effet, au-delà de la beauté physique, la beauté morale et la Forme de la Beauté. L’âme est donc une faculté de connaissance et d’amour (…)»
Bien sûr, comme je l’écrivais plus haut, Aristote a fait beaucoup pour améliorer la connaissance de l’âme, et donc du «cœur» au sens de l’encyclique Dilexit Nos. Et après, avec l’apport du christianisme tout cela s’est perfectionné grâce notamment à Saint Thomas d’Aquin. Quand il étudie l’âme, il tient compte des éclaircissements de la révélation divine. Et on peut tout à fait, comme on l’a fait jusqu’à présent, continuer à parler du «cœur», ou de l’âme et de ses facultés. Ce sont deux manières de parler des mêmes réalités humaines. Bien sûr, les gens qui n’étudient pas beaucoup de philosophie peuvent toujours s’exprimer en termes de «cœur» et cela ne pose aucun problème.
Il est important aussi de rappeler le rôle joué par la raison dans l’âme. Dans la philosophie aristotélico-thomiste on enseigne l’importance de la raison pour notre action. La raison nous éclaire la plupart du temps. Les tendances de notre cœur peuvent être aussi modelées par la raison pour atteindre le bonheur. Tout cela est compatible avec la vie chrétienne car c’est avec notre raison que nous comprenons d’abord l’annonce évangélique, annonce faite avec des mots, des règles de grammaire, des termes concrets et abstraits, etc. Et après la foi peut naître, avec l’aide de Dieu. Mais la raison joue un rôle important dans l’âme même pour la foi. Une fois qu’on a la foi, on peut continuer à l’approfondir grâce à la théologie, dont l’un des instruments est la philosophie. Avec la raison nous apprenons des vérités. C’est pour cela qu’il est étrange de lire au §209 :
«La mission, comprise dans la perspective du rayonnement de l’amour du Cœur du Christ, a besoin de missionnaires amoureux, toujours captivés par le Christ et qui transmettent inlassablement cet amour qui a changé leur vie. Il leur sera alors pénible de perdre leur temps à discuter de questions secondaires ou à imposer des vérités et des règles. Leur souci majeur sera de communiquer ce qu’ils vivent, et surtout que d’autres puissent percevoir la bonté et la beauté du Bien Aimé à travers leurs pauvres tentatives. N’est-ce pas ce qui se passe avec toute personne amoureuse ? «
Et pourtant le décret APOSTOLICAM ACTUOSITATEM du Concile Vatican II (1965, https://www.vatican.va/archive/hist_councils/ii_vatican_council/documents/vat-ii_decree_19651118_apostolicam-actuositatem_fr.html ) parle clairement de l’importance de l’annonce de la parole et de la formation en philosophie et en théologie pour les missionnaires laïcs…
Le fait de minimiser l’importance de la théologie et de la philosophie a marqué beaucoup de “nouvelles communautés”. Dans le livre “La trahison de Pères” de Céline Hoyeau, à la page 184, on présente un témoignage de quelqu’un qui faisait partie de l’Arche:
«J’avais une grande soif spirituelle et intellectuelle et j’étais fan des cours du père Thomas Philippe qui dirigeait alors La Ferme, à Trosly. J’y allais tous les samedis matins mais je n’étais pas armé théologiquement et un certain nombre de choses pouvaient être dites sans que je m’aperçoive de leur caractère déviant.»
Plus loin Céline Hoyeau écrit:
«L’absence de formation a conduit bien souvent à une anesthésie voire une absence de tout esprit critique, terreau propice à tous les abus. Dans certains cas, plus graves, l’enseignement des maîtres dévoyés a littéralement formaté, déformé les esprits de leurs disciples, et faussé très profondément leur jugement.»
Puis Céline Hoyeau donne le témoignage d’un ancien frère de Saint-Jean qui dit:
«Certains frères qui ont commis des abus sexuels sont incapables de prendre conscience du mal qu’ils ont fait, car pour eux, tant que l’intention est pure, l’acte l’est aussi. C’est ce que répétait sans cesse le père Marie-Dominique Philippe.»
On peut se demander d’où proviennent ces problèmes concernant cette présentation de la philosophie dans l’encyclique Dilexit Nos. En fait dans le §10 il y a une note de bas de page qui nous conduit à une référence de… Karl Rahner. On observe son influence dans plusieurs parties de cette encyclique. Rappelons que Karl Rahner a été influencé par Heidegger (cité au §16 et au §17), Hegel et Kant. Par leur influence marquée par le subjectivisme, le panthéisme hégélien et l’existentialisme, Rahner en arrive à poser que finalement l’homme n’a plus tellement besoin de la révélation chrétienne, comme on l’entend selon la Tradition, car de toute façon Dieu fait pleinement partie de l’homme et que la Révélation se fait dans l’histoire. Les lois morales n’ont plus alors la force que leur donne la Tradition (https://lesalonbeige.fr/le-synode-des-eveques-et-linfluence-de-karl-rahner/). Il est important de savoir que les systèmes de pensée de Kant, Hegel et Heidegger s’éloignent beaucoup de la philosophie classique aristotélico-thomiste, alors que la Magistère a toujours continué à soutenir cette philosophie depuis le Concile Vatican II (Cf. Fides et Ratio de Saint Jean-Paul II). Et les personnes qui suivent ces systèmes de pensée ont tendance à négliger ou à minimiser le rôle tout ce qui relève des normes, des lois (morales et divines), etc. à cause de l’influence du panthéisme hégélien. Le système hégélien a influencé aussi la Théologie de la Libération et la Théologie des Peuples ( https://lesalonbeige.fr/la-theologie-des-peuples/).
En conclusion, la philosophie depuis 2000 ans a bien parlé du «cœur» au sens de l’encyclique Dilexit Nos, même si elle n’a pas utilisé ce terme. Et il est important de tenir compte du cadre de l’âme pour ce qu’on dit à propos du cœur. Il est important aussi de maintenir un enseignement des vérités pour éviter les dérives. Et d’ailleurs le pape François lui-même avait rappelé l’importance du Catéchisme pour trouver des réponses dans notre vie de tous les jours (https://lesalonbeige.fr/les-jeunes-doivent-lire-le-catechisme-pour-rencontrer-jesus-et-y-trouver-des-reponses/).
« Dialogue [musclé] d’un catholique avec l’islam du Coran » de Pascal Raines
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L’Europe, et notamment la France et la Belgique, sont confrontées depuis les années 1980 à un assaut inédit de l’islam conquérant. Or l’islam n’est pas une religion comme les autres ; cette idéologie théocratique est avant tout un projet politique de remplacement de toute autre civilisation. Selon l’islam, les lois humaines sont soumises à la seule loi divine acceptable, la charia, que les musulmans attribuent au créateur de l’islam, Mahomet, qui la tenait de Dieu, Allah ; les êtres humains ne sont pas égaux en droit, les femmes étant inférieures aux hommes et les non-musulmans étant inférieurs aux musulmans ; l’islam a vocation à remplacer les autres religions et tout musulman est tenu au devoir de conquête (au djihad) ; le Coran a été écrit sous dictée divine, il contient la vérité en tout et sa critique n’est pas envisageable ; etc. Nombre de nos responsables politiques et, malheureusement religieux (juifs et chrétiens), faisant preuve d’ignorance, de naïveté, de complaisance ou de collaboration, se sont abstenus, lâcheté après lâcheté, de réfuter les arguments pourtant fallacieux et spécieux propagés par les propagandistes de l’islam. Ils se sont même souvent associés, parfois pieusement, sous couvert d’œcuménisme, à cette propagande islamique ! Cette faiblesse de nos défenses a alors été utilisée par l’islam en offensive pour avancer.
Pascal Raines, en érudit et fin connaisseur du christianisme et de l’islam, a pris courageusement les choses en main en écrivant cet ouvrage qui est un manifeste : il réfute, un par un, les principaux arguments des propagandistes de l’islam. Par exemple, cet argument qui prétend que l’islam fait partie des « trois grandes religions du Livre » ; P. Raines fait ici la lumineuse démonstration que ce mensonge, forgé par les Frères musulmans et les islamistes en conquête, destiné à ouvrir une brèche dans nos défenses, ne peut s’adresser qu’à des ignorants et des naïfs prêts à pactiser avec l’islam, cette armée en conquête, camouflée en religion. En effet, le terme de « Livre » ne doit pas nous faire déduire que la Bible, les Évangiles et le Coran sont équivalents et traitent du même Dieu et du même message aux humains ! Bien au contraire ! Autre argument islamique mis en pièce par Pascal Raines : « Juifs, chrétiens, musulmans, nous sommes tous fils du même père Abraham » : vœu pieux et mensonge habile destiné à tromper les mêmes naïfs et les ignorants ! En réalité, l’Abraham de la Bible (celui des juifs et des chrétiens) n’a rien à voir avec celui du Coran (l’Ibrahim des musulmans) ; la démonstration logique et lumineuse est faite dans ce livre qu’il s’agit de personnages fondamentalement différents, qu’il ne faut ni comparer ni amalgamer, ils n’ont rien à voir entre eux, sauf une certaine homonymie ; cette démonstration devrait mettre fin à la malheureuse confusion servant uniquement les intérêts des missionnaires de l’islam en conquête. La plupart des autres mensonges des propagandistes de l’islam sont ici étalés, disséqués et mis en pièces : on peut désormais, si on le veut, en réfutant méthodiquement l’idéologie islamique, mettre un terme à l’avancée de l’islam en France. Encore faut-il que les chrétiens qui liront ce livre, devenu nécessaire comme une arme de défense contre l’avancée de l’islam, l’offrent vite à leurs responsables religieux (abbés, diacres, aumôniers, curés, évêques,…) afin que ceux-ci ne restent pas en retrait dans le combat contre l’avancée de l’islam en France et contre l’islamisation de notre pays. Redécouvrons ensemble dans les Évangiles et dans la Bible de quoi résister aux arguments des zélateurs du Coran qui s’en prennent à notre société et à notre civilisation !
Que les musulmans sincères vivant en France prient Allah et lui rendent un culte sans ostentation ni prosélytisme, c’est leur droit dans notre pays respectant la laïcité. Mais qu’ils utilisent l’islam pour combattre et remplacer notre civilisation, c’est un abus contre lequel nous sommes en droit de réagir. Pascal Raines s’est proposé par ce livre de nous armer intellectuellement en nous apportant les arguments nécessaires à notre combat contre l’avancée de l’islam en France. Il nous apprend ici à réfuter, un par un, les mensonges des propagandistes de l’islam. Il le fait sans agressivité, sans invectives, sans haine, sans mots blessants, sans enfreindre la loi, comme nous devons tous le faire : juste en apportant des arguments logiques et raisonnés. Que nos responsables politiques fassent leur travail législatif et exécutif pour éviter le remplacement de notre civilisation par l’islam : nous les conjurons de se hâter à réussir ce devoir qui leur a été confié démocratiquement. Et à nous, citoyens, de faire le nôtre, efficacement, chacun à notre place : ce livre nous y aide grandement.
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Terres de Mission – Cinquantenaire de la loi sur l’avortement : bilan et argumentaire
Eglise universelle : Un synode sur la synodalité déconnecté de la réalité
Alors qu’à lieu à Rome la seconde phase du synode sur la synodalité, Luc Desroches, co-fondateur de l’association Parole d’homme s’est livré à une enquête par internet sur les oubliés du synode. Il nous révèle les résultats de ce sondage qui nous présente une image de l’Eglise de France très éloignée des discours dominants habituels.
Eglise en France : Chaque jour avec le père de Chivré
Président de l’association des Amis du père de Chivré, Guy de Chivré évoque la figure et la spiritualité de celui qui fut un digne fils de saint Dominique tout au long d’une vie (1902-1984) placée sous le signe de la souffrance. Il nous présente un très bref mais très riche recueil de 366 citations, une pour chaque jour de l’année liturgique, extraites des écrits et des prédications du Père : “Chaque jour avec le père de Chivré”.
Eglise en Marche : La raison est pro-vie
Alors qu’approche le 50ème anniversaire de la promulgation de la loi Veil le 17 janvier 1975, Matthieu Lavagna, jeune philosophe et apologète, s’est livré à un travail très complet sur les arguments rationnels opposant partisans et adversaires de l’avortement. Il nous présente les résultats de ses réflexions présentées dans un livre très argumenté : “La raison est pro-vie – Arguments non religieux pour un débat dépassionné”.
Le père Jerzy Popieluszko, prêtre, patriote et martyr
Dans Valeurs Actuelles, le père Danziec évoque, à l’occasion du 40e anniversaire de son assassinat, le 19 octobre 1984, l’aumônier du syndicat polonais Solidarnosc, éliminé par des agents du service de renseignement du régime communiste. Devenu héros national, sa mémoire peut inspirer encore aujourd’hui. Et ce, au-delà des frontières de la Pologne :
Il avait le regard d’un enfant, doux et placide. Son charisme sublimait sa bonté quand sa foi transcendait sa mélancolie. Il était généreux, dévoué et sans histoire. La vitalité débordait de ses 37 ans. Ses traits parfois soucieux suggéraient qu’il ne se déroberait pas si l’heure devait devenir tragique. Il appartenait à cette race d’homme de devoir, de prière et de parole ; espèce devenue trop rare et dont, pourtant, il faudrait une variété pour colmater une civilisation en danger. Il savait le prix du sacrifice et le risque à courir pour faire ce que doit. Il aimait son pays comme on peut s’éprendre d’une jolie femme. Il aimait l’Eglise comme un mari se consumant pour son épouse. Lorsqu’il prenait la parole, l’atmosphère prenait des airs de ciel d’azur. Il irradiait avec un naturel divin. Il s’appelait Jerzy. Il était prêtre. Pleinement prêtre. Il y a 40 ans exactement, la police politique polonaise le capturait, le torturait avant de l’assassiner.
Dans une tribune publiée dans L’Opinion et titrée « Vaincre le mal par le bien », l’actuel président de la République polonaise, Andrzej Duda, témoigne à propos du prêtre martyr :
« Son service pastoral auprès des travailleurs et de l’opposition démocratique lui a valu la réputation d’un guide spirituel et d’un protecteur pleinement dévoué à sa vocation ».
C’est dans le contexte historique d’une Pologne mutilée par le totalitarisme communiste que le père Jerzy Popieluszko a offert son sacerdoce. Au pays de la peur, des tabous et de la dissimulation, il était habité par un infatigable amour de la vérité. Celle rend libre enseigne le Christ. Comme les prêtres vendéens déportés sur les pontons de Rochefort durant la Révolution Française, comme les prêtres morts à Dachau dans les camps de la mort du nazisme durant la deuxième guerre mondiale, son nom s’ajoute à la cohorte des serviteurs de Dieu qui sont allés jusqu’au bout de leur témoignage.
La notoriété des “Messes pour la Patrie et ceux qui souffrent pour elle”
Alors qu’au mois d’août 1980, un mouvement de grèves sans précédent s’abat sur la Pologne, le jeune prêtre Popieluszko ne refuse pas à s’exposer en célébrant la messe sur un autel de fortune dans une aciérie en arrêt et en pleine effervescence. La popularité croissante de ce prédicateur hors du commun agaçait le pouvoir communiste. En reportage en Pologne au début de l’année 1983 pour Le Parisien, le journaliste Bruno Fanucchi se rend dans l’église Saint-Stanislas Kostka, au nord de Varsovie où officie le Père Jerzy. Ils sont alors des milliers à assister religieusement à ses “Messes pour la Patrie et ceux qui souffrent pour elle”. Des connaissances le poussent jusque dans le chœur pour qu’il suive la messe. Conduit à la sacristie à l’issue de la célébration, il est présenté au père Jerzy. « Je n’oublierai jamais l’extraordinaire grâce de cette rencontre » confiera-t-il.
De ces messes pour la Patrie qui attirent les foules, le père Jerzy tient à ce que le climat spirituel de la nef respecte deux points non négociables : profondeur de la prière et sentiments patriotiques. En ces heures sombres pour la Pologne, l’aumônier de Solidarnosc veut amener les fidèles à sortir de l’église à l’issue de la messe en étant « recueillis et graves », comme il le confie dans ses notes personnelles retrouvées après sa mort ignominieuse.
Jean Offredo, présentateur du JT de 20h sur TF1 au début des années 80 et lui-même natif de Pologne, éditera Les carnets intimes du prêtre martyr deux ans après sa mort. Dans son avant-propos, le journaliste avertit le lecteur
« Jerzy Popieluszko savait que son attitude et son engagement provoquaient de vives réactions. Dans le cercle du pouvoir communiste bien évidemment, mais aussi au sein de son Eglise, bien qu’il en fût un fidèle et dévoué serviteur. De tout cela il parle avec pudeur, même quand il éprouve inquiétude ou doute, dans son journal, ses carnets intimes, où il écrit face à lui-même et à sa conscience. »
Eveilleur de conscience et apôtre de la vérité
Le 13 novembre 1982, l’homme de Dieu laisse entrevoir ses sentiments profonds en les couchant sur son cahier de notes à couverture bleue :
« Que de tourments pour la nation, sous la dictature militaire. Gloire à ceux qui souffrent pour la patrie, qui ne plie pas sous le joug des méthodes policières. (…) Nos autorités – pas les religieuses bien sûr – ne se remettent pas de ces messes pour la Patrie que je célèbre chaque dernier dimanche du mois. Elles disent que ce sont là les plus grands meetings tenus sous l’état de guerre. Ils peuvent m’interner, ils peuvent m’arrêter et préparer un scandale, mais je ne peux certes pas cesser mon activité, qui est un service rendu à l’Eglise et à la Patrie ».
Eveilleur de conscience, le père Jerzy Popieluszko aura jeté à la face du communisme – « vieillesse du monde et règne du mensonge » (Jean Madiran) – et l’intrépidité de sa jeunesse et son amour de la vérité. Lors de ses funérailles, plus de 600 000 personnes, pour la plupart ouvriers, petits et sans grades, se presseront dans une même prière autour de sa dépouille défigurée. Un immense panneau sera suspendu au-dessus de son cercueil portant l’inscription : « Bóg – Honor – Ojczyzna / Dieu – Honneur – Patrie ». Aujourd’hui comme hier, il s’agit d’une jolie devise pour temps troublé. Plus qu’une devise, il serait même pertinent d’y voir un programme de redressement.
Avec Chrétienté-Solidarité, venez en aide aux chrétiens du sud Liban
Communiqué de Yann BALY, Président de Chrétienté-Solidarité :
Madame, Monsieur,
Depuis le 23 septembre, le Liban est sous le feu d’une nouvelle guerre, qui oppose l’Etat d’Israël au Hezbollah.
Une fois de plus, les chrétiens libanais doivent subir un conflit dont les causes sont étrangères aux intérêts du pays du Cèdre.
Les chrétiens du Liban font, à nouveau, face à cette crise avec un courage et une détermination qui forcent notre admiration.
Les villages chrétiens du sud Liban sont en première ligne face à cette guerre. Les bombardements sont quotidiens et les combats au sol engagés depuis plusieurs jours menacent de très nombreux foyers. Beaucoup de sont exilés vers le nord, notamment à Beyrouth. D’autres ont choisi de rester dans leurs villages, soit parce qu’ils ne veulent pas abandonner leurs maisons, leurs bien ou leurs proches, soit parce qu’ils n’ont pas les moyens de partir et de trouver un hébergement ailleurs.
100 familles sont restées dans le village de Debl, 25 dans celui de Alma Al-Shaab et la majeure partie de la population est restée dans la commune chrétienne de Rmeich (dont la population a tenu tête au Hezbollah il y a quelques mois, l’empêchant d’installer des armes au cœur du village).
Chrétienté-Solidarité a décidé de venir en aide à ces familles chrétiennes qui ont choisi, malgré les risques immenses, de ne pas quitter leurs foyers. Isolées par la guerre, leurs besoins sont importants : nourriture, médicaments, produits d’hygiène et carburant (pour faire fonctionner les pompes et les générateurs électriques).
L’ONG Nawraj, avec laquelle nous travaillons depuis près de 7 années, a établi des corridors de ravitaillement en direction de ces villages (voir le document de synthèse).
Nous faisons appel à votre générosité afin de financer des colis alimentaires, produits de première nécessité et médicaments qui seront acheminés sur place grâce à Nawraj.
Par avance merci de votre aide pour que vive le Liban chrétien !
Amitié française et chrétienne.
Yann BALY
Président de Chrétienté-Solidarité
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OU PAR CHÈQUE À Chrétienté Solidarité, 70 boulevard Saint Germain 75005 Paris
Un reçu sera établi pour une réduction fiscale de 66%
Veillées pour la vie 2024
Inscrivez votre veillée pour la vie ici.
En ce mois d’octobre , mois du Rosaire, nous vous proposons également de prier un chapelet pour la Vie:
1er mystère : L’Annonciation (Fruit du mystère : l’humilité)
« Je suis la servante du Seigneur ; qu’il me soit fait selon ta parole ! » (Lc 1,38)
La Vierge fidèle et humble dit « oui » avec foi à l’ange Gabriel.
Supplions-la d’aider les jeunes femmes qui attendent un enfant, afin qu’elles disent « oui » à la vie de ce petit être qu’elles portent en elles.
2ème mystère : La Visitation (Fruit du mystère : l’amour du prochain)
« L’enfant a tressailli d’allégresse en mon sein » (Lc 1,44)
La Vierge pleine de bonté a visité sa cousine Elisabeth qui était enceinte, pour l’aider dans sa maternité tardive.
Demandons-lui de visiter aussi, avec Jésus, toutes les futures mamans, particulièrement les plus âgées, d’apaiser leur crainte et de les combler de joie.
3ème mystère : La Nativité (Fruit du mystère : l’esprit de pauvreté)
« Elle enfanta son fils premier-né, l’enveloppa de langes et le coucha dans une crèche… » (Lc 2,7)
La Mère admirable a enfanté son divin Fils dans une situation de véritable inconfort (qualifiée aussi de « détresse″).
Prions Jésus et sa sainte Mère pour les femmes qui sont tentées de refuser la vie à l’enfant que Dieu leur a confié et qu’elles obtiennent l’aide nécessaire.
4ème mystère : La Présentation (Fruit du mystère : l’obéissance et la pureté)
« Et toi-même une épée te transpercera l’âme ! » (Lc 2,35)
La Mère très pure, pour obéir à la loi de Dieu, a présenté au Temple son divin Fils appelé à être un signe de contradiction. Prions-la pour les personnes qui affrontent les contradicteurs par fidélité à la loi de Dieu, notamment en ce qui concerne le respect de la vie humaine.
5ème mystère : Le Recouvrement (Fruit du mystère : l’accomplissement de la volonté de Dieu)
« Le Verbe était la lumière véritable qui éclaire tout homme » (Jn 1,9)
Joseph et Marie ont retrouvé Jésus au milieu des docteurs de la loi émerveillés par ses réponses.
Que le Christ, à l’intercession de ses saints parents, éclaire nos contemporains pour qu’ils aient pleinement conscience que cette vie, donnée par Dieu, commence dans le sein maternel et finit quand Dieu la reprend, sans que l’homme n’ait à intervenir.
Textes issus de la paroisse Brest centre
Le mémoricide jusque dans l’Eglise
Le JDNews a demandé à Philippe de Villiers de commenter dix affaires récentes qui illustrent, selon lui, les attaques contre la mémoire et l’esprit français, alors que sort en librairie son nouveau livre sur le mémoricide. En voici une :
5 – Les curés s’habillent en dentistes
J’ai vécu le moment où dans mon église, l’église de mon baptême, tout a été chamboulé en quelques jours. J’ai vu qu’on descendait les statues de saint Christophe, saint Louis-Marie Grignion de Montfort et sainte Thérèse de Lisieux. On m’a alors expliqué que l’ambition de ce dépouillement était de revenir à l’église des origines, l’église austère, l’église des catacombes. Soudain, un matin, je découvre que l’autel tourné vers le Golgotha, vers l’Orient, a disparu. Il est remplacé par une table à repasser devant laquelle le curé, tout à coup, s’habille en dentiste.
Le calice est lui-même remplacé par un verre à moutarde au nom de l’Église des pauvres. Au moment où tous mes copains couraient vers les Beatles qui chantaient dans un anglais qu’on était sûrs de ne pas comprendre, l’Église, au nom de la compréhension d’une langue vernaculaire totalement plate, abandonnait sa langue universelle. Juste avant la mondialisation. Là, je me suis dit qu’ils perdaient la tête, et qu’ils allaient perdre les fidèles. La religion est un rituel et une liturgie. Saint-Exupéry a tout dit : « Rien qu’à entendre un chant villageois du XVe siècle, on mesure la pente descendue. Oh, faites pleuvoir sur le monde comme un chant grégorien. »
Fête de Notre-Seigneur Jésus-Christ Roi
Nous remercions l’association Una Voce de nous autoriser à publier des extraits des excellents commentaires des cinq pièces grégoriennes du dimanche ou de la fête à venir.
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Le Christ : à la fois juge et roi (IVDEX et REX gravés sur son nimbe), trône en majesté dans une gloire parsemée d’étoiles. Son visage allongé exprime la gravité du Souverain-Juge. Ses vêtements, tunique et manteau (le pallium), sont échancrés sur le flanc pour laisser voir la plaie du coup de lance. Il est entouré de ses anges (selon saint Matthieu, le Christ apparaît lors du Jugement Dernier « entouré de tous ses anges ».)
Au-dessus du Christ, deux anges tiennent la croix d’une main, de l’autre le fer de lance et le clou, instruments de la Passion ; deux anges volent à l’horizontal et sonnent le cor pour « rassembler les élus » (Saint Matthieu)
Sous le Christ : représentation de la pesée des âmes. Saint Michel pèse les âmes sur une balance ; à côté de lui, se trouve un démon qui cherche à tricher en faisant basculer le plateau de la balance de son côté.
La fête du Christ-Roi a été instituée par le Pape Pie XI, le 11 décembre 1925, à l’occasion de la clôture de l’année jubilaire. Il faut bien dire que le laïcisme contre lequel s’élevait le pape à l’époque est désormais devenu plus arrogant que jamais. La religion serait une affaire strictement individuelle. La société pourrait donc se passer de Dieu. On constate que ce n’est nullement le cas et que ces conquêtes laïques ont entraîné défaites morales, décadence des mœurs.
Dans le nouvel Ordo, cette fête a été renvoyée à la fin de novembre, au dernier dimanche de l’année liturgique, après celui où on lit l’Évangile de la fin du monde. M. Gire, notre ancien Secrétaire général et fin grégorianiste, contestait à juste titre ce déplacement qui semble reporter ce règne après le jugement dernier et dénature ainsi le sens de la fête. Le nouvel Ordo Missae assume cet esprit qui se veut plus eschatologique. Il suffit de lire les changements que les réformateurs ont effectués dans les oraisons (Collecte, Super Oblata ou postcommunion) pour s’en convaincre. Ou de constater que deux strophes de la splendide hymne Te saeculorum des vêpres de la fête ont été purement supprimées dans le Liturgia Horarum de 2002. Voici ces deux strophes :
Te nationum Præsides
Honore tollant publico,
Colant magistri, judices,
Leges et artes exprimant.Que les chefs des nations
Vous glorifient par des honneurs publics;
Que les maîtres et les juges vous confessent,
Que les lois et les arts portent votre marque.Submissa regum fulgeant
Tibi dicata insignia:
Mitique sceptro patriam
Domosque subde civium.Que les étendards des rois vous soient consacrés
Et resplendissent de vous être soumis,
Que votre douce autorité
Régente la patrie et les foyers.
Commentaires supplémentaires superflus !
► Introït : Dignus est Agnus
Le texte de l’introït est tiré de l’Apocalypse de saint Jean au chapitre V. C’est la grande vision de l’Agneau immolé qui est seul digne d’ouvrir le livre aux sept sceaux, ayant mérité la royauté universelle par son sacrifice. Il reçoit les louanges et les acclamations de multitudes d’anges auxquels s’unit toute la création.
Dignus est Agnus, qui occísus est, accípere virtútem, et divinitátem et sapiéntiam, et fortitúdinem, et honórem, Ipsi glória et impérium in sǽcula sæculórum.
Il est digne l’Agneau qui a été immolé, de recevoir la puissance, la divinité, la sagesse, la force et l’honneur. À lui la gloire et l’empire pour les siècles des siècles.
Cette dernière phrase est prise dans un autre passage de l’Apocalypse, au début du livre. La mélodie de cet introït est originale, mais on y retrouve des formules habituelles à bon nombre d’autres pièces. Elle est très noble et solennelle.
Cet introït est accompagné du 1er verset du psaume 71, grand psaume messianique que nous allons retrouver au graduel.
Deus judícium tuum Regi da : et justítiam tuam Fílio Regis.
Ô Dieu, donnez au Roi votre jugement et au Fils du Roi votre justice.
Les cinq chants du propre de cette messe sont modernes puisqu’ils furent composés à l’occasion de l’institution de la fête en 1925. Ils n’en demeurent pas moins de l’authentique grégorien. Il est vrai qu’ils sont des adaptations de types anciens. Cet introït est par exemple calqué sur l’introït Dum Sanctificátus du samedi de la Vigile de la Pentecôte.
► Graduel : Dominábitur
Le texte est issu du psaume 71, un des grands psaumes messianiques.
Dominábitur a mari usque ad mare, et a flúmine usque ad términos orbis terrárum.
Son pouvoir s’étendra d’une mer à l’autre et depuis le fleuve jusqu’aux extrémités de la terre.Et adorábunt eum omnes reges terræ : omnes gentes sérvient ei.
Tous les rois de la terre l’adoreront, toutes les nations le serviront.
C’est bien le Christ-roi, dont l’empire s’étend d’une mer à l’autre et à partir du fleuve, peut-être l’Euphrate, ou le Jourdain, jusqu’aux extrémités de la terre. C’est lui que tous les puissants de la terre doivent adorer et servir en se soumettant à sa loi. Ce texte nous rappelle évidemment la fête de l’Épiphanie où l’on retrouve à plusieurs reprises le psaume 71, et l’on ne s’étonnera donc pas que l’on ait repris pour ce graduel la mélodie de celui de l’Épiphanie qui s’adapte très bien au texte de ce jour.
Dom Gajard commente ainsi la mélodie sur la pochette d’un ancien disque 33T non réédité :
« Elle vaut surtout par sa beauté propre, sa ligne, d’abord ample, puissante puis, dans les enthousiastes envolées du verset, extraordinairement souple et balancée parcourant par deux fois toute l’étendue de la gamme modale pour aussitôt s’apaiser et se reposer dans un grand regard de complaisance ».
► Alléluia : Potéstas ejus
Le texte provient du prophète Daniel qui eut, la 1re année du règne de Balthazar, roi de Babylone, une vision qui ressemble à celle que rapporte saint Jean au chapitre XIII et XIV de l’Apocalypse.
C’est la proclamation de la royauté éternelle du Fils de l’homme.
Potéstas ejus, potéstas ætérna, quæ non auferétur : et regnum ejus, quod non corrumpétur.
Sa puissance est une puissance éternelle qui ne sera pas emportée, et son règne est un règne qui ne sera point bouleversé.
Le Fils de l’homme, bien entendu, c’est le Christ ; il s’est lui-même à de nombreuses reprises attribué ce titre, notamment devant Caïphe. La mélodie est celle de l’alléluia du IVe dimanche après Pâques, Christus resúrgens : le Christ ressuscité ne meurt plus, la mort ne l’emportera plus sur lui. Le rapprochement entre les deux textes est évident. Cette mélodie est une magnifique acclamation ample et solennelle au Christ victorieux de la mort et de ses ennemis.
► Offertoire : Póstula a me
Nous retrouvons un psaume messianique, le psaume 2.
Póstula a me, et dabo tibi gentes hereditátem tuam, et possessiónem tuam, términos terræ.
Demande-moi et je te donnerai les nations en héritage, et pour domaine les extrémités de la terre.
Dans le psaume, il s’agit du roi d’Israël, dont par l’onction sacrée Dieu a fait son fils, c’est-à-dire son représentant sur terre pour gouverner les nations en son nom, mais il est là aussi la figure du Messie, véritable fils de Dieu à qui toutes les nations doivent être soumises. La mélodie de cet offertoire emprunte ses formules à celles des offertoires de la messe de minuit et de la messe du jour.
► Communion : Sedébit Dóminus
Nous terminons les chants du propre de la messe du Christ-roi avec l’antienne de communion Sedébit dont le texte est extrait du psaume 28, un chant de louange à Dieu pour sa majesté et sa toute puissance. Ce verset a été choisi à cause du mot Roi qui y figure et qui s’applique aujourd’hui au Christ. En outre, il évoque la paix qui est un des bienfaits de la royauté de Notre Seigneur.
Sedébit Dóminus Rex in ætérnum.
Le Seigneur siège sur son trône, Roi pour l’éternité.Dóminus benedícet pópulo suo in pace.
Le Seigneur bénira son peuple dans la paix.
La mélodie est pleine de simplicité, et de cette paix dont parle le texte.
Non à la taxation de l’entrée à Notre-Dame de Paris
Notre-Dame de Paris – qui a été profanée en 1793 par le grotesque culte de la déesse Raison, avant d’être arrachée à l’Eglise en 1905 – continue son chemin de croix sous Macron. Après l’incendie de 2019 et les projets délirants de “geste architectural”, nous avons tout lieu de craindre le pire pour la restauration des vitraux. Et, désormais, un nouveau front s’est ouvert avec l’intense propagande médiatique en faveur de l’entrée payante – soutenue par Rachida Dati, ministre de la Culture.
Passons rapidement sur les prétendus “garde-fous” de cette nouvelle idée. Officiellement, l’argent ainsi récolté (autour de 75 millions d’euros par an, dit-on) servirait à financer les travaux dans les églises de France. Il est permis d’en douter: chaque fois qu’une nouvelle recette publique a ainsi été “fléchée”, elle a fini, au bout d’un an ou deux, par alimenter le tonneau des Danaïdes de la dépense publique. On voit mal pourquoi les frais d’entrée dans Notre-Dame finiraient autrement. Et, corollairement, on voit mal comment nous échapperions à l’ubuesque situation où les personnes souhaitant visiter cette magnifique cathédrale financeraient en réalité les horreurs wokistes de l’art comptant-pour-rien, un centre LGBT, l’islamisation de la France ou un nouvel avortoir. Par ailleurs, cette taxe serait censée ne concerner que les touristes. Mais à quoi distingue-t-on un touriste d’un pèlerin? Le diocèse de Paris a eu mille fois raison de dire qu’il serait « difficile de distinguer les visiteurs, les pèlerins et les fidèles ». Au nom de la séparation de l’Eglise et de l’Etat, demandera-t-on un billet de confession aux personnes désireuses d’entrer?
Mais, surtout, ce précédent serait extrêmement dangereux. Depuis des années, les pouvoirs publics cherchent à spolier l’Eglise de France pour la troisième fois en moins de trois siècles: après la nationalisation des biens du clergé (spoliation qui était une bien étrange façon de montrer ce qui signifiait le droit “inaliénable” à la propriété tout récemment énoncé dans la sacro-sainte Déclaration des droits de l’homme et du citoyen – et qui eut pour conséquence logique et lointaine l’énorme développement de l’Etat-providence dont nous crevons aujourd’hui, sans parler de l’effondrement du système scolaire et universitaire), après la rupture unilatérale du concordat et la nouvelle spoliation de 1905, les frères la gratouille et leurs idiots utiles prétendent contre tout bon sens que l’Eglise de France bénéficierait d’un avantage indu sur l’islam et qu’il serait illégitime de faire payer par l’Etat et les communes nos cathédrales et nos églises. Encore une fois, nous les entretenions très bien sans Marianne et, si cette dernière ne nous avait pas volés déjà deux fois, elle n’aurait nul besoin de les entretenir. Mais ce qu’il y a derrière, ce qui n’est pas dit mais qui est transparent, est évidemment que l’on violerait bien volontiers la loi de 1905 pour transformer les églises en salles de concert ou de théâtre, voire en musées, et, pourquoi pas, en mosquées.
Dans les pays civilisés, il peut être envisageable de faire payer l’entrée dans une église, parce que de telles menaces sont inexistantes. On y sait que les églises ont été construites pour abriter le Saint-Sacrifice et que leur splendeur n’est qu’un pâle reflet de la beauté de l’Eglise triomphante. Sous la tyrannie anti-chrétienne du régime d’occupation que nous subissons depuis plus de deux siècles, de telles menaces sont au contraire palpables. Alors, pour nous, c’est très clair: pas touche à Notre-Dame, pas touche à nos églises! Vous nous avez assez spoliés comme cela, cela suffit!
Guillaume de Thieulloy
Une version wokiste du Lac des Cygnes
Un lecteur de Clamart (92) nous signale cette pétition dénonçant le soutien de la municipalité à une version wokiste et LGBT du “Lac des Cygnes”:
La mairie de Clamart fait la promotion du spectacle “Le Lac des Cygnes” dans toute la ville. Elle fait venir des familles innocentes à un spectacle de propagande LGBT de Florence Caillon en leur faisant croire qu’il s’agit d’un ballet tout à fait classique.
En effet, l’affiche, qui attire particulièrement les familles et notamment les petites filles, représente une danseuse en tutu, la tête renversée.Mais en regardant de plus près et avec beaucoup d’attention, nous découvrons qu’il s’agit en réalité d’un homme barbu déguisé en danseuse.
Si nous analysons la conception de l’affiche (photo, date, texte de présentation), nous remarquons que celle-ci use d’une diversité de techniques pour tromper le spectateur.
D’abord la date : Le spectacle arrive au même moment que le démarrage des festivités de Noël, le 1er décembre, période à laquelle les petites et jeunes filles vont voir en famille un beau ballet de danse classique.
Ensuite, la structure de la photo de l’affiche : Réalisée en noir et blanc, un travail sur les jeux de clair-obscur met en valeur l’élément central : la blancheur et la beauté du tutu. La position du personnage semble étrange : tête renversée en arrière, son visage est dans l’obscurité.
Enfin, le texte de présentation : le ballet s’intitule bien “Le lac des cygnes”. Cela est écrit en gros. La mention “inspiré de” peut laisser penser à une version raccourcie comme il en est tant pour les enfants.
L’intention de tromper les spectateurs et essentiellement les familles est donc sans équivoque. L’intégralité de cette opération peut être tout simplement qualifiée de manœuvre dolosive à fins commerciales et surtout de lobbying de l’idéologie woke.
La complicité de la mairie en période de crise financière est tout simplement choquante: le prix de la place étant de 25 euros, une famille avec deux enfants va donc dépenser 100 euros pour se voir infliger un spectacle auquel elle n’aurait jamais pris part si elle avait été informée de la teneur réelle de ce dernier.
Nous sommes donc fortement inquiets de ce que les familles, en réservant leurs places, n’aient pas été pas pleinement conscientes de ce qu’elles allaient voir. Ces pratiques peu honnêtes les menant nécessairement à une expérience plus que désagréable pour elles et leurs enfants.
Nous demandons donc :
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Le retrait immédiat de l’affiche – ou la modification de cette dernière de sorte à ne pas tromper le client et qu’il soit bien clair que les spectateurs vont voir un spectacle LGBT
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Le rappel systématique par téléphone et par email de toute personne ayant réservé des billets pour l’informer clairement de la nature réelle du spectacle
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La possibilité d’être remboursé sans frais en cas de désistement.
Vous pouvez signer la pétition ici:
Nouveau record de visites pour le Puy du Fou
Avec 2,8 millions de visiteurs depuis le début de l’année et avant la fin de la saison début novembre, le Puy du Fou a déjà battu son record de fréquentation de 2023. Dans un communiqué, le parc se félicite :
“Alors qu’il avait déjà battu son propre record en 2023, avec 2.600.000 visiteurs, le Puy du Fou a surpassé cette année encore en France ses propres attentes en accueillant 2.800.000 visiteurs”.
Le deuxième parc, Puy du Fou España, en Espagne, a franchi pour sa quatrième année la barre des 1,4 million de visiteurs.
“Cet engouement pour le Puy du Fou témoigne du désir puissant de la société française, espagnole et européenne, de faire l’expérience d’un loisir familial enraciné, authentique, spectaculaire et émouvant”.
En France, en Espagne et aux Pays-Bas où le parc vendéen collabore depuis plusieurs années avec le parc d’attraction Efteling, “le Puy du Fou a joué cette année 11.828 représentations de tous ses spectacles, devenant désormais le premier créateur de spectacles au monde”.
En mars 2024, le Puy du Fou a reçu le prix du “meilleur spectacle du monde” pour l’une de ses créations, “Le Mime et l’Etoile”.
Pour l’année prochaine, Nicolas de Villiers annonce la création d’un nouveau spectacle mais aussi, la création d’un nouvel hôtel de 100 places. En 2025, le Puy du Fou crée L’Epée du Roi Arthur. Cette nouvelle création met en scène l’un des chevaliers oubliés de la légende arthurienne qui, par l’épée du roi Arthur, fut lié à la lignée du Puy du Fou.
🔴 En 2025, le Puy du Fou crée un nouveau spectacle de grande envergure : L’Epée du Roi Arthur.
⚔️ Cette nouvelle création met en scène l’un des chevaliers oubliés de la légende arthurienne qui, par l’épée du roi Arthur, fut lié à la lignée du Puy du Fou.
Sur une scène de 3 000… pic.twitter.com/AuMr3ViACw
— Puy du Fou (@PuyduFou) October 25, 2024
“J’ai surpris notre mère porteuse en train de boire de l’alcool et je l’ai obligée à avorter.”
Dans le meilleur des monde à venir, les Américains Marty et Melinda Rangers ont eu du mal à fonder une famille en raison de leurs carrières bien remplies. Après avoir fait fortune dans l’immobilier et pris une retraite anticipée, le couple s’est installé aux Caraïbes, enfin prêt à donner la vie. Cependant, à l’aube de la quarantaine et trouvant que les services médicaux locaux n’étaient pas fiables, ils ont décidé de renoncer à la FIV et d’opter pour la GPA.
Marty et Melinda ont investi des « centaines d’heures de recherche » dans ce processus. Le couple a choisi une agence de maternité de substitution réputée en Californie, qui leur a présenté une jeune femme qui « semblait fiable sur le papier et agréable au téléphone ». À partir de là, les deux parties ont fait l’objet d’un examen psychologique et la mère porteuse a passé un examen médical. L’embryon du couple a ensuite été transféré à la mère porteuse par une clinique de fécondation in vitro.
Mme Marty a déclaré que les frais de maternité de substitution s’élevaient à environ 100 000 dollars, dont « 30 000 dollars pour l’agence, 65 000 dollars pour la mère porteuse et 5 000 dollars supplémentaires pour les frais juridiques ». Dans le cadre de la procédure, Marty et sa femme ont dû signer un contrat avec leur mère porteuse « qui faisait environ 40 pages et contenait des accords couvrant des aspects auxquels on n’aurait jamais pensé ». Détaillant certains points du contrat, Marty a révélé :
La drogue et l’alcool sont strictement interdits pendant la grossesse, tout comme le fait de quitter le pays. Les voyages intérieurs en avion ne sont possibles que sur présentation d’une lettre du médecin. La mère porteuse ne peut pas non plus quitter le pays au cours du dernier trimestre et ne peut pas avoir de nouveau partenaire sexuel sans autorisation préalable.
Marty et Melinda étaient satisfaits de leur choix au départ, mais quatre mois après le début de leur grossesse, ils ont surpris leur mère porteuse en train de boire de l’alcool. Le couple s’entretenait toutes les deux semaines avec la mère porteuse au téléphone et, pour plus de tranquillité d’esprit, Melinda aimait vérifier ses activités sur les réseaux sociaux.
Nous avons été complètement choqués et lorsque nous l’avons confrontée à ce sujet, elle a dit que c’était de l’eau qu’elle buvait, mais il y avait quelque chose dans sa réaction qui ne m’a pas convaincu. Après mûre réflexion, nous avons décidé que la meilleure chose à faire était d’interrompre la grossesse à 20 semaines. La décision a été très difficile à prendre, mais la confiance avait été rompue et nous ne savions pas de quoi cette femme était capable.
Marty et Melinda ont demandé à leur mère porteuse d’avorter pour rupture de contrat, ce qu’elle a fait.
Saint-Hilaire-La-Croix (63) : l’ancien maire du village lègue toute sa fortune pour restaurer l’église du XIIe siècle
En septembre 2023, le maire actuel, Sylvain Lelièvre, a reçu un appel du notaire. L’élu découvre alors avec stupéfaction que son prédécesseur, décédé quelques semaines plus tôt, a émis la volonté de léguer la totalité de sa fortune à son village natal.
L’ancien premier magistrat, célibataire et sans descendance, a fait don au village de 368 âmes de la totalité de ses biens : maison d’habitation, terrains constructibles, appartements, assurance-vie, numéraire. Un patrimoine évalué entre 600 000 et 800 000 euros. Toutefois, Jean-Claude Habrial avait inclu dans son testament une clause incontournable.
« L’argent doit servir à la restauration de l’église du XIIe siècle. Mon prédécesseur avait déjà restauré l’extérieur et le prieuré de son vivant, durant ses deux mandats. »
Cette église s’inscrit dans les chantiers de la seconde moitié du XIIe siècle, à la charnière entre arts roman et gothique, conservant des structures traditionnelles mais accueillant progressivement les nouveautés. Son édification pourrait correspondre aux années 1175, lorsque les relations de la chapelle avec la collégiale d’Artonne sont formalisées.
“Le mouvement Woke est un memoricide du passé tout entier et du présent”
Dans l’émission Face à Philippe de Villiers, ce dernier a évoqué son nouveau livre, Mémoricide :
Un mémoricide, c’est un attentat à la mémoire et donc à la civilisation. J’ai écrit mon livre comme un viatique de survie. On a perdu un droit fondamental : le droit de rechercher et de faire vivre en soi le légendaire, l’imaginaire qui ont fixé dans le temps un romanesque venant embraser le roman de nos vies.
Il faut, peut-être, songer à regarder, différemment, Sandrine Rousseau, Rima Hassan ou J-L.Mélenchon, cette cinquième colonne, si jamais ça dérape avec les appels à l’intifada, la drogue… Il faut, sérieusement, envisager l’interdiction de LFI.
Sur le souhait de Rachida Dati de faire payer l’entrée de Notre-Dame :
«Je suis indigné par tant d’inculture, il fut un temps où c’était l’église qui faisait la quête, maintenant c’est l’Etat»
“Une partie de la crise de la modernité se nourrit du manque de croyance en la vérité”
Mgr Salvatore Cordileone, archevêque de San Francisco, en Californie, a été interrogé dans France catholique :
Un sondage réalisé par le Pew Center en 2022 montre que 31 % des catholiques américains ne croient pas en la Présence réelle… En quoi la question de l’Eucharistie vous paraît-elle centrale pour les catholiques américains dans les années à venir ?