BFM en crise
BFM ne se remet pas des annés Fogiel : après son rachat par l’armateur CMA CGM, BFMTV se voit plus que jamais « menacée » par CNews.
La chaîne d’information en continu BFMTV connaît une véritable cascade de départs, rapporte Ouest France. Des dirigeants quittent le navire… Ça avait commencé avec celui d’Arthur Dreyfuss (de la direction d’Altice Media, qui possédait BFMTV). Avaient suivi ceux du directeur général de la chaîne Marc-Olivier Fogiel et d’Hervé Béroud, directeur de l’info.
Lundi 14 octobre, c’est l’emblématique Philippe Corbé, directeur de la rédaction de BFMTV, qui a annoncé son départ à ses équipes, selon Le Parisien.
Plusieurs journalistes devraient également quitter la chaîne, parmi lesquels
- Stéphane Sellami, grand reporter police-justice ;
- Thomas Soulié, chef adjoint du service politique ;
- Perrine Vasque, journaliste politique ;
- Céline Pitelet, présentatrice du week-end ;
- Christophe Person, chef du service météo ;
- Candice Mahout, cheffe du service culture.
Que le dernier n’oublie pas d’éteindre la lumière.
Pour ne rien arranger, les audiences de BFMTV sont en baisse depuis la rentrée : avec 2,9 % de part d’audience, elle a été dominée par CNews (3,2 %, selon les chiffres de Médiamétrie). L’écart entre les deux chaînes n’avait jamais été aussi élevé.
Encore un proche de Hollande qui a des ennuis avec la justice
Faouzi Lamdaoui avait déjà été condamné.
La liste des proches de Hollande condamnés par la justice :
- Yamina Benguigui (mars 2014)
- Faouzi Lamdaoui (décembre 2014)
- Kader Arif (novembre 2014)
- Thomas Thévenoud (septembre 2014)
- Jean-Marie Le Guen (juin 2014)
- Aquilino Morelle (avril 2014)
- Jérôme Cahuzac (décembre 2012)
Deux policiers auraient diffusé des documents protégés par le secret professionnel afin de mettre à mal la réputation de Mohamed Belaïd. Ce dernier avait été le chauffeur de Faouzi Lamdaoui, ancien élu d’Argenteuil avant qu’il obtienne un poste à l’Élysée. Il reprochait à son ancien patron de l’avoir employé sans lui verser de salaire.
Ce mardi, un ancien commissaire de police, Abdelhafidh Chraiet, un autre encore en fonction, Dominique Serniclay, et un ancien conseiller de François Hollande à l’Élysée étaient appelés à comparaître devant le tribunal correctionnel de Paris. Faouzi Lamdaoui, qui travaille aujourd’hui pour Veolia, il sera jugé pour complicité.
Les entreprises ne sont pas des vaches à lait
De Christophe Machard dans Les 4 Vérités :
Les entreprises sont les véritables moteurs de la création de richesse et de la prospérité d’un pays. Elles génèrent de l’emploi, de l’innovation, et assurent la croissance économique. Pourtant, nombre d’entre elles se trouvent aujourd’hui dans une impasse, freinées par une fiscalité excessive et un manque criant de trésorerie. Pour éviter la fuite de nos talents vers des pays plus favorables à l’entrepreneuriat, il est urgent de revoir notre approche économique et fiscale.
- Libérer le potentiel des entreprises pour mieux rémunérer les talents
Les entreprises doivent être en mesure de se développer et de bien payer leurs employés. Un pays ne peut se permettre de voir ses talents fuir vers des nations plus accueillantes pour les entrepreneurs. Il est temps de mettre en place un environnement où les entreprises peuvent prospérer et attirer les meilleurs ingénieurs, chercheurs, et techniciens en leur offrant des salaires compétitifs. Cette approche permettrait non seulement de retenir les talents, mais aussi d’encourager l’innovation locale.
- Cesser de voir l’entreprise comme une vache à lait fiscale
Il faut changer notre regard sur l’entreprise. Trop souvent, elle est perçue comme une simple source de revenus fiscaux, à exploiter sans limite. Pourtant, l’entreprise est un bien social. Elle crée de la richesse pour l’ensemble de la société, pas seulement pour ses actionnaires. Si un entrepreneur qui fraude le fisc est accusé de nuire au bien commun, pourquoi continuer à taxer l’entreprise à la source, là où elle crée de la valeur ?
Il serait plus pertinent de ne taxer que lorsque les dividendes sont distribués. En supprimant l’impôt sur les bénéfices au bilan et en ne taxant que les distributions, on permettrait aux entreprises de conserver plus de trésorerie pour investir, se développer et embaucher.
- La trésorerie : le nerf de la guerre
Trop d’entreprises, notamment des PME, font faillite pour un simple problème de trésorerie. Pourtant, une bonne gestion de cette dernière est cruciale pour le développement. Pour augmenter la trésorerie, il faut permettre aux entreprises de conserver leurs bénéfices et d’investir à long terme dans leur croissance, au lieu de les ponctionner dès la première ligne de profit.
Si nous voulons que les entreprises soient résilientes face aux crises, nous devons cesser de les asphyxier fiscalement à chaque étape de leur développement.
- Supprimer les aides publiques et compenser par une baisse des charges sociales
Une entreprise doit être rentable par elle-même et non dépendre d’aides publiques. Ces aides créent des distorsions de marché, profitant souvent à une poignée d’entreprises plutôt qu’à l’ensemble du tissu économique. En contrepartie, il serait judicieux de baisser les charges sociales, ce qui permettrait de soutenir l’emploi de manière plus équitable.
Les aides sont sélectives, la baisse des charges bénéficierait à tous, indépendamment de la taille ou du secteur de l’entreprise. De plus, l’argent économisé sur les aides pourrait largement compenser cette réduction de charges, stimulant ainsi la compétitivité des entreprises.
Montants des aides publiques aux entreprises :
En 2023, le montant total des aides publiques directes et indirectes aux entreprises en France est estimé à environ 92,4 milliards d’euros pour soutenir divers secteurs économiques, notamment à la suite des crises récentes. Ce chiffre inclut des subventions, des allégements fiscaux, des aides à l’embauche, et des aides spécifiques pour faire face à la hausse des coûts de l’énergie. Si l’on prend en compte les aides d’urgence accordées entre 2020 et 2022, ce chiffre monte à 260,4 milliards d’euros, soit environ 10 % du PIB français(
Aides régionales et locales :
Les collectivités territoriales et les régions apportent également un soutien significatif aux entreprises, sous forme de subventions à l’innovation, de soutien à l’exportation, ou de subventions d’investissement. Les montants varient d’une région à l’autre, mais les régions françaises consacrent chaque année plusieurs milliards d’euros pour soutenir les entreprises locales. Par exemple, la région Île-de-France a un budget d’aides de près de 1 milliard d’euros par an(Vie Publique)
Charges sociales :
Le montant des charges sociales en France est considérable. En 2022, les entreprises françaises ont payé environ 540 milliards d’euros de cotisations sociales. Ce montant pourrait servir de base pour calculer la baisse possible des charges si les aides publiques étaient réorientées. En supprimant progressivement certaines aides sélectives, on pourrait envisager une baisse significative des cotisations sociales sur les salaires, réduisant ainsi le coût de l’emploi pour l’ensemble des entreprises.
Conclusion :
En réaffectant une partie des 92,4 milliards d’euros d’aides publiques directes et des subventions des collectivités à une réduction généralisée des charges sociales, il serait possible de renforcer la compétitivité des entreprises. Cela permettrait non seulement de soutenir la trésorerie des PME, mais aussi de favoriser la création d’emplois mieux rémunérés, notamment pour les ingénieurs et les profils hautement qualifiés.
- Éviter les effets de seuil et encourager les hauts salaires
Les effets de seuil, qu’ils soient liés à la fiscalité ou aux charges sociales, freinent la croissance des entreprises. Ils dissuadent certaines d’entre elles de se développer, par peur de subir un choc fiscal. Ces effets de seuil doivent être supprimés. De plus, la baisse des charges doit être appliquée de manière proportionnelle à tous les salaires, y compris les plus élevés.
Nous avons besoin de talents qualifiés, et pour attirer les meilleurs ingénieurs et techniciens, il est impératif de leur offrir des salaires compétitifs, sans que cela ne pèse trop lourdement sur les finances des entreprises.
Conclusion : Pour relancer l’économie et permettre à nos entreprises de se développer, nous devons leur offrir un cadre fiscal plus souple et un environnement propice à la création de trésorerie. Une entreprise libre de réinvestir ses bénéfices dans son développement plutôt que de les voir ponctionnés immédiatement est une entreprise capable de prospérer et d’offrir des emplois bien rémunérés. La baisse des charges sociales, combinée à une fiscalité orientée sur les dividendes plutôt que sur les bénéfices, permettrait de libérer le potentiel des entreprises tout en soutenant l’économie à long terme. C’est ainsi que nous éviterons la fuite de nos cerveaux et garantirons une prospérité durable pour tous.
La réussite des méthodes traditionnelles d’enseignement leur est insupportable
Du père Danziec dans Valeurs Actuelles :
Le Grand Fossé n’est pas seulement le 25ème album des aventures d’Astérix et Obélix, il est aussi l’abîme d’incompréhension qui sépare l’enseignement catholique d’avec la vision caricaturale que s’en font nombre d’acteurs du paysage politique et médiatique français. Sans aucun doute, le grand effondrement du catholicisme hexagonal de ces soixante dernières années, savamment analysé par le sociologue Guillaume Cuchet, n’est pas pour rien dans cette difficulté grandissante à se comprendre. A force de manquer de clarté évangélique, le rétablissement d’une proclamation authentique de la foi au sein des écoles privées fait grincer des dents, en interne, et pousser des cris d’orfraie, en externe.
Raccourcis idéologiques et vérité brutalisée
Il n’empêche, alors même que les progressistes chantent les bienfaits de l’ouverture, le bonheur de l’acceptation des différences, ce sont les mêmes bien-pensants qui s’érigent, sans gêne aucune, en censeurs à tout crin. Les apôtres du vivre-ensemble n’ont pas le dialogue pour tous chevillé à l’âme. Quand le dialogue et la confrontation d’idées favorisent le sens de la nuance, le pointage réflexe du doigt témoigne d’un déficit intellectuel, sinon d’une peur panique. On jette l’anathème ou l’on voue aux gémonies pour mieux s’affranchir de débattre. Lorsque l’outrance a valeur de carburant et que l’exagération tient lieu de boussole, l’excès se pratiquant au mépris du sens des mots, c’est toujours la vérité qui se trouve brutalisée.
S’il était nécessaire, une simple promenade sur les réseaux ou une revue de presse non exhaustive permettrait de s’en convaincre. A propos de la question scolaire, voici un petit florilège. L’universitaire Mathilde Larrère – par ailleurs membre du parlement de la Nupes et collaboratrice au site web Arrêt sur images – décrit sur X l’actuel gouvernement comme une « sortie de messe de Saint-Nicolas-du-Chardonnet ». L’Humanité titre en Une : « Ecole privée : Sous contrat mais hors de contrôle ». Sur France 3, à l’occasion d’un journal télévisé régional est évoquée une école hors-contrat catholique dans laquelle le journaliste affirme que « les enfants sont élevés à la dure », sans autre forme de procès. L’émission du service public Complément d’enquête diffusait jeudi dernier sur France 2 un reportage à charge – dans le sillage de celui réalisé sur le Puy du Fou – “sobrement” intitulé : « Stanislas : les dérives d’une école d’excellence ». Autoritarisme, sexisme, homophobie : tout y est passé…
La réussite des méthodes traditionnelles d’enseignement
« Les plus petits esprits ont les plus gros préjugés » estimait Victor Hugo. Lorsque l’on assiste, sinon consternés, le plus souvent impuissants, à la détérioration des conditions de transmission du savoir dans l’enseignement public – sans même parler du contenu –, on s’attendrait à davantage d’humilité et de retenue chez les détracteurs de l’enseignement privé. Mais derrière ces critiques, il est difficile ne pas y voir de la jalousie. « Leur comportement nous est un reproche vivant, leur seule présence nous pèse. » lit-on dans le livre de la Sagesse (Sg 2, 14). Comme le soulignait la journaliste du Figaro, Eugénie Bastié, un Complément d’enquête sur les dérives de Sciences-Po aurait été, sans aucun doute, bien plus pertinent.
La réussite en effet des méthodes traditionnelles d’enseignement où se mêlent ordre, discipline, vouvoiement, estrades (supposées dans l’école catholique, et qui prévalent spécialement dans l’écosystème “hors contrat”) est à mettre en balance avec l’adversité ordinaire à laquelle est confrontée une grande partie des enseignants du public. Ce contraste interroge nécessairement et la ligne éducative et le projet pédagogique de ces deux univers scolaires. Sardou pourrait-il encore chanter : « J’ai fait les deux écoles et ça n’a rien changé. » ?
Jules l’imposteur (Dominique Martin Morin), petit ouvrage rédigé par François Brigneau dans lequel, avec une plume vive et documentée, le cofondateur du quotidien Présent épingle l’anticléricalisme de Jules Ferry. En parcourant l’histoire de la Troisième République, il en rappelle l’ambition à peine cachée : celle d’extorquer de l’âme des enfants les vérités de l’Eglise catholique. Des “hussards noirs” de Ferry aux propos de Vincent Peillon vantant l’école républicaine comme l’instrument privilégié d’émancipation « de tous les déterminismes », il n’y a qu’une suite logique. Déjà en 1866, le fondateur de la ligue de l’enseignement, Jean Macé, déclarait : « Nous avons à faire, non de la pédagogie, mais de la propagande républicaine ».
Catholique donc signe de contradiction
Des catholiques, de plus en plus nombreux, constatent avec effroi que l’Etat ne cesse d’évider sa législation des dernières normes morales d’origine chrétienne. Année après année, le ministère de l’Education Nationale donne le sentiment d’être davantage préoccupé par le transformisme social de ses élèves que par leur instruction.
Sur l’autre flanc, celui interne à la vie des écoles catholiques, la politique du plus petit dénominateur commun prévaut depuis longtemps. Aux Assises de l’enseignement catholique de l’an 2000, son secrétaire général dénonça la nostalgie d’une « école citadelle » et se prononça pour une « école carrefour ». Cette posture débouchera sur deux désastres : l’analphabétisme religieux généralisé et la disparition d’une culture chrétienne élémentaire.
Dans ce contexte, certains chefs d’établissements catholiques sous-contrat et l’univers catholique hors contrat dans son ensemble souhaitent absolument sortir de la tiédeur d’un catéchisme affadi. Comment peut-on se satisfaire d’un humanitarisme bon teint duquel le Christ n’apparaît plus que comme un instrument de décor parmi d’autres ? Désormais, même le secrétaire général de l’enseignement catholique, Philippe Delorme, plaide pour l’instruction obligatoire de cours de culture chrétienne dans les établissements privés catholique.
Depuis Antigone et le Christ lui-même, c’est rendre hommage à la raison humaine que de défendre ses convictions. C’est participer à l’élévation du débat que d’apporter la contradiction. Vivre en chrétien, c’est d’ailleurs accepter d’en devenir un signe. Et vivre en Français, c’est se réjouir d’en voir se lever.
Il fait tuer sa femme par euthanasie et touche l’héritage
Un mari qui a « aidé » sa femme en phase terminale à se rendre en Suisse pour mettre fin à ses jours peut hériter de ses biens, a tranché la Haute Cour britannique.
Philip Morris, âgé de 76 ans, s’était vu initialement refuser cet héritage en vertu de la loi anglaise. Finalement, après avoir fait appel à la Haute Cour et après huit mois d’audience, un juge a ordonné que la législation ne soit pas appliquée dans son cas. Sa requête était appuyée par les deux enfants du couple et les autres bénéficiaires de la succession.
Actuellement, au Royaume-Uni, toute personne qui accompagne un parent dans un pays où l’euthanasie est autorisée peut être poursuivie pour « aide au suicide » et risque jusqu’à 14 ans de prison. Pour « éviter cela », la défunte avait rédigé « une déclaration exprimant les raisons pour lesquelles elle souhaitait mourir ». De plus, Philip Morris a signalé la mort de sa femme à la police à son retour à leur domicile. La justice a décidé de ne pas engager de poursuites à son encontre.
Cette affaire intervient alors qu’une proposition de loi doit être présentée au Parlement cette semaine.
Source : Gènéthique
“Nous sommes dans une situation d’extrême violence”
Extrait d’un entretien donné par le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau à Valeurs Actuelles :
Vous lisez tous les jours les rapports et synthèses de police de la veille. “France Orange mécanique”, “ensauvagement”, “décivilisation”… Quelle expression utiliseriez-vous pour décrire la situation de notre pays ?
Je reprends totalement ces termes à mon compte. Je suis marqué, depuis ma prise de fonctions, par la chronique de tous ces faits abominables qui tendent à devenir banals, et dont une partie minime seulement parvient à la surface médiatique. Nous sommes dans une situation d’extrême violence. Nous assistons à un délitement généralisé, et les forces de l’ordre en sont les premières victimes. Face à cet ensauvagement qui progresse, il faut réarmer l’État régalien, qui a été méticuleusement affaibli par des procédures qui semblent toujours protéger davantage le coupable que la victime. Je proposerai un renforcement de notre arsenal législatif et la simplification de ces procédures.
Vous avez annoncé vouloir revenir sur la circulaire Valls qui permet de régulariser 30 000 clandestins par an. Sur le même principe, que pouvez-vous faire sur le plan réglementaire pour lutter contre l’insécurité ?
Ce gouvernement n’aura pas de résultats concrets sans cohérence entre les deux ministres, de l’Intérieur et de la Justice. Prenez les individus multirécidivistes : une petite minorité de délinquants est à l’origine de 50 % des actes de délinquance. Le problème n’est pas qu’ils ne soient pas arrêtés, mais qu’ils ne soient sanctionnés que très tardivement par des peines de prison. Notre politique pénale repousse l’incarcération, en lui privilégiant notamment les peines alternatives. Je plaide pour un changement de pied radical. Il nous faut des courtes peines de prison dès les premiers délits, pour briser très tôt les parcours délinquants. Je me félicite que le Premier ministre se soit prononcé en faveur de ces courtes peines. […]
Sur X, Marc Vanguard publie des chiffres à donner le tourni :
La gestation pour autrui, y compris à l’étranger, sur le point d’être sanctionnée par l’Italie
Communiqué des Juristes pour l’enfance :
Le Sénat italien se prononce ce mercredi 16 octobre 2024 sur un projet de loi faisant de la gestation pour autrui de manière un délit universel (ICI).
Si ce texte est adopté, et tout porte à croire qu’il le sera, tout italien qui a recourt à une mère porteuse dans son pays ou à l’étranger encourra une peine de prison de 3 mois à deux ans et une amende de 600 000 à un million d’euros.
Le texte ayant été approuvé par la Chambre des députés, l’approbation du Sénat permettra au Président de la République italienne de promulguer ce texte.
La loi italienne interdit déjà à quiconque de réaliser, organiser ou faire, sous quelque forme que ce soit, la publicité de la commercialisation de gamètes ou d’embryons, ou de la gestation pour autrui.
La modification de la loi élargit le champ de compétence des autorités italiennes qui pourront juger des faits commis à l’étranger par un justiciable italien et condamner ce dernier pour des faits commis à l’étranger, fussent-ils légaux ou non dans le pays concerné.
Juristes pour l’enfance se réjouit de cette réforme italienne qui va dans la bonne direction. A l’heure où le marché de la gestation pour autrui est mondialisé, il est aisé pour les commanditaires de se rendre à l’étranger et d’échapper aux lois de leurs propres pays. L’Italie s’honore par cette modification de la loi et se présente ainsi comme le fer de lance de la protection des femmes et des enfants contre ce néo-esclavage et ces nouvelles traites des êtres humains que constituent la location d’utérus et la vente d’enfant.
L’Italie donne l’exemple: la répression pénale du recours à la GPA, y compris à l’étranger, est nécessaire. Les sanctions pénales sont avant tout dissuasives et, avant même de sanctionner si besoin, jouent d’abord un rôle pédagogique : faire comprendre aux citoyens que la GPA méconnait les droits des femmes et des enfants.
En France, Juristes pour l’Enfance s’est engagé depuis plus de 10 ans dans un sens similaire en proposant l’insertion après l’article 227-12 du Code pénal d’un article 227-12-1 ainsi rédigé:
« Art. 227-12-1. – Le fait d’obtenir ou de tenter d’obtenir la naissance d’un enfant par le recours à la gestation ou la procréation pour autrui est puni de dix ans d’emprisonnement et de 150 000 euros d’amende.
« Lorsque le délit prévu par le présent article est commis à l’étranger par un Français ou une personne résidant habituellement sur le territoire français, la loi française est applicable par dérogation au deuxième alinéa de l’article 113-6, et les dispositions de la seconde phrase de l’article 113-8 ne sont pas applicables. »
Les propositions de Juristes pour l’enfance pour le droit français
Aujourd’hui en droit français, il n’existe pas d’infraction visant spécifiquement le recours à la GPA. Seuls les intermédiaires entre clients et gestatrices encourent une sanction pénale. Les clients ne sont pas visés par une infraction spéciale de recours à la GPA mais se rendent coupables du délit d’incitation à abandon d’enfant et, le cas échéant, d’atteinte à l’état civil de l’enfant (notamment si la mère d’intention est déclarée comme mère à l’état civil, cela constitue le délit de supposition d’enfant).
Pour les actes commis en France, ces délits sont insuffisants car ils ne tiennent pas compte de la programmation de l’abandon et de la remise de l’enfant. Il ne s’agit pas seulement de solliciter une femme enceinte (ce qui constitue le délit de provocation à abandon d’enfant) mais de programmer une grossesse en vue de l’abandon de l’enfant, le contrat n’étant exécuté non pas seulement avec la « gestation » mais seulement avec la remise de l’enfant . Il convient donc d’introduire dans le code pénal une infraction visant spécifiquement le recours à la GPA.
Quant au recours à la GPA à l’étranger, il ne tombe pas du tout sous le coup de la loi française, car les infractions existantes relatives à la GPA sont des délits au regard du droit français. Or, si les crimes commis par des Français à l’étranger sont toujours punissables par les tribunaux français, les délits ne sont passibles des tribunaux français que si les faits sont également constitutifs d’un délit dans le pays où ils ont été commis (à moins que la victime ne soit elle aussi française et qu’une peine d’emprisonnement ne soit encourue) (C. pén. Art. 113-6). En conséquence, lorsque des Français recourent à une GPA dans un pays où elle est autorisée, ils ne se rendent coupables sur place d’aucun délit. Les faits n’encourent donc en France aucune sanction pénale.
Pour que l’infraction tombe sous le coup de la loi française y compris lorsqu’elle est commise à l’étranger, il faudrait qu’elle soit constitutive d’un crime : une telle qualification n’aurait rien d’excessif compte tenu de la gravité des principes en cause.
Mais, si l’on conservait la qualification d’un simple délit, il serait encore possible de le sanctionner lorsqu’il est commis à l’étranger en écartant l’exigence de la double incrimination, comme cela l’a déjà été fait par exemple pour permettre de sanctionner les agressions sexuelles sur des mineurs commises par des Français dans des pays où elles ne sont pas réprimées (art. 222-22 al. 3 C. pén.).
Le projet de loi italien
La loi en vigueur en Italie est la loi n° 40 du 19 février 2004 (LEGGE 19 febbraio 2004, n. 40 ), dont l’article 16 paragraphe 6 dispose que :
6. Quiconque, sous quelque forme que ce soit, réalise, organise ou fait de la publicité pour la commercialisation de gamètes ou d’embryons ou pour la maternité de substitution, est puni d’un emprisonnement de trois mois à deux ans et d’une amende de 600 000 à un million d’euros .
Le Projet de loi (C. 887), Présenté le 15 février 2023 par Carolina VARCHI et autres, « Modification de l’article 12 de la loi du 19 février 2004, n. 40, concernant la possibilité de poursuites pour le délit de maternité de substitution commis à l’étranger par une citoyenne italienne », approuvé le 26 juillet 2023 par l’Assemblée et transmis au Sénat , ajoute :
« Si les faits mentionnés dans la phrase précédente, en référence à la maternité de substitution, sont commis à l’étranger, le citoyen italien est puni conformément à la loi italienne ».
Le sénateur Pascal Allizard à la tête de la Fraternelle parlementaire
Affilié au Grand Orient, le sénateur Les Républicains Pascal Allizard vient d’être désigné à la présidence de la Fraternelle parlementaire, qui réunit députés et sénateurs francs-maçons.
A quand la séparation de l’Etat et de la franc-maçonnerie ?
À la tête de cette organisation qui réunit des parlementaires francs-maçons de toute obédience, il succède au député (Horizons) de Vendée Pierre Henriet. Pierre Henriet a trouvé un accord avec son successeur afin de respecter l’alternance qui prévaut entre le Palais Bourbon et celui du Luxembourg à la tête de l’organisation. Élu du Calvados, Pascal Allizard lui a en effet concédé une présidence déléguée, inaugurant une formule en tandem inédite.
Initié au Grand Orient de France, membre de la loge parisienne L’Etoile Polaire, Pascal Allizard devra, en plus de thèmes liés à laïcité ou l’école, reprendre la bataille sur l’euthanasie. L’adoption du projet de loi avait été stoppée, en juin, par la dissolution. Le texte n’a pas encore été inscrit à l’agenda par le gouvernement.
La Fraternelle parlementaire compte des élus dans la grande majorité des groupes, mais aucun parmi les rangs de La France insoumise ni ceux du Rassemblement national, selon La Lettre, ce qui reste à prouver puisque l’association ne publie pas la liste de ses membres.
Économiste de formation, Pascal Allizard est également vice-président de la commission des affaires étrangères et numéro deux de la délégation française à l’assemblée parlementaire de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), où il est chargé des affaires méditerranéennes. Il s’investit déjà avec la Frapar sur les questions de défense des droits des femmes, particulièrement en Iran, et préside le groupe d’amitié France-Pakistan. Auditeur de la session nationale de l’Institut des hautes études de défense nationale (IHEDN) en 2008, et membre de son conseil d’administration, il est co-rapporteur du programme 144 du budget défense, “Environnement et prospective de la politique de défense”.
Toulouse : en finir avec l’idolâtrie sataniste et antisémite de « Lilith »
Du 25 au 27 octobre, après le 1er opus du Gardien du Temple qui a eu lieu en 2018, les rues de Toulouse seront à nouveau le théâtre d’un grand spectacle de rue imaginé par la compagnie La Machine. Un spectacle aux relents satanistes dont l’affiche publicitaire figure des églises en flammes.
Bernard Antony, président de l’AGRIF, directeur de la revue Reconquête, communique :
La propagande pour le défilé, pendant trois journées dans les rues de Toulouse, des monstres-machines du carnaval démonophile doublement titré « Le gardien du Temple » et « La porte des Ténèbres », bat son plein depuis des jours et des jours avec d’énormes moyens.
Outre une incessante propagande sur les radios régionales, partout dans la ville, sur tous les autobus et sur des centaines de panneaux publicitaires, on voit l’affiche en haut de laquelle ces inscriptions très ésotériquement pensées avec, au sommet des horreurs, l’araignée Ariane chevauchant un scorpion crachant son venin dont les jets dessinent une transparente pyramide gnostique. À l’intérieur figure la tête « atrocement cornufiée » de « Lilith », l’infernale créature gardienne des enfers, notamment dans la démonologie babylonienne puis dans la démonologie talmudique.
Pour les juifs donc, une abominable symbolisation du Mal. La littérature cabalistique n’accuse-t-elle pas « Lilith » d’étrangler les nouveaux-nés ? Cette divinité monstrueuse y joue un rôle prépondérant dans la damnation des hommes qu’elle séduit durant leur sommeil afin de concevoir avec eux des « nefilim » (démons d’un genre particulier) qui empêchent les âmes de trouver le repos éternel (cf. dictionnaire encyclopédique du judaïsme p. 653-654 Cerf).
En plaçant ainsi au centre de son affiche, à des fins d’exaltation populacière, une créature démoniaque bien sûr abhorrée de nos frères juifs, n’y a-t-il pas eu chez François Delarozière, le créateur à prix d’or de l’infernale mascarade, une secrète propension antisémite ?
Nous exprimons ici notre reconnaissance aux amis juifs qui nous ont ouvert les yeux sur cela. Chrétiens ou juifs, à Toulouse comme partout, nous devons être dans le même combat contre l’exaltation diabolique et forcément antisémite de « Lilith », démon de la haine antihumaine.
Mgr Guy de Kérimel a raison d’affirmer : « Juifs ou chrétiens, on ne joue pas impunément avec Satan ».
Toulouse ce 16 octobre à 18 h 30 en l’église du Sacré-Cœur (quartier de la patte d’oie), consécration de la ville et du diocèse au Cœur-Sacré de Jésus par Mgr de Kérimel.
Jésus-Christ unique chemin vers Dieu
Mgr Athanasius Schneider, évêque auxiliaire d’Astana au Kazakhstan, vient de publier une profession de foi – particulièrement opportune en ces temps de confusion:
Nous croyons et professons inébranlablement ce que le Magistère ordinaire et universel de l’Église enseigne continuellement et infailliblement depuis le temps des Apôtres, à savoir
Que la foi en Jésus-Christ, Fils incarné de Dieu et l’unique Sauveur des hommes, est la seule religion voulue par Dieu.
Après l’institution de la nouvelle et éternelle Alliance en Jésus-Christ, personne ne peut être sauvé en adhérant aux enseignements et aux pratiques des religions non chrétiennes, parce que « la prière adressée à Dieu doit se relier au Christ, Seigneur de tous les hommes et unique Médiateur (1 Tm 2, 5 ; Hé 8, 6 ; 9, 15 ; 12, 24), le seul par qui nous avons accès auprès de Dieu (Rom 5, 2 ; Eph 2, 18 ; 3, 12). » (Présentation générale de la Liturgie des Heures, n. 6)
Nous croyons fermement qu’« il n’y a pas sous le ciel un autre nom qui ait été donné aux hommes, par lequel nous devions être sauvés » (Actes 4, 12), sinon le nom de notre Seigneur Jésus-Christ, qui a été crucifié, et que Dieu a ressuscité des morts (voir Actes 4, 10).
Nous croyons qu’il est « contraire à la foi catholique de considérer l’Église comme un chemin de salut parmi d’autres, [que] les autres religions seraient complémentaires à l’Église, lui seraient même substantiellement équivalentes, bien que convergeant avec elle vers le Royaume eschatologique de Dieu. » (Congrégation pour la Doctrine de la Foi, Déclaration Dominus Iesus, 21)
Nous soutenons en outre que la Révélation divine, fidèlement transmise par le Magistère pérenne de l’Église, interdit d’affirmer
– Que toutes les religions sont des chemins vers Dieu,
– Que la diversité des identités religieuses est un don de Dieu et
– Que la diversité des religions est une expression de la sage volonté de Dieu le Créateur. Nous soutenons donc que les chrétiens ne sont pas simplement des « compagnons de voyage » des adeptes de fausses religions – ce que Dieu interdit.
Nous implorons avec ferveur l’aide de la grâce divine pour tous ces hommes d’Église d’aujourd’hui qui, par leurs paroles et leurs actes, contredisent la vérité divinement révélée sur Jésus-Christ et son Église comme étant l’unique chemin par lequel les hommes peuvent atteindre Dieu et le salut éternel. Avec l’aide de la grâce divine, puissent ces hommes d’Église être en mesure de faire une rétractation publique, requise pour le bien de leur propre âme et de celle d’autrui. Car « ne pas accepter le Christ est le plus grand danger pour le monde ! » (Saint Hilaire de Poitiers, In Matth. 18).
Que par les prières, les larmes et les sacrifices de tous les vrais fils et filles de l’Église, et tout spécialement des « petits » de l’Église, les Pasteurs de l’Église, et en premier lieu le Pape François, puissent recevoir la grâce d’imiter les Apôtres, d’innombrables Martyrs, de nombreux Pontifes Romains et une multitude de Saints, en particulier saint François d’Assise, qui « était un homme catholique et entièrement apostolique, qui s’est dévoué personnellement, et a ordonné à ses disciples d’œuvrer avant tout, à la conversion des païens à la Foi et à la Loi du Christ. » (Pape Pie XI, Encyclique Rite Expiatis, 37)
Nous croyons à cette divine vérité prononcée par Jésus-Christ, pour laquelle, avec la grâce de Dieu, nous sommes prêts à donner notre vie : « Je suis le chemin, la vérité et la vie ; nul ne vient au Père que par moi » (Jean 14, 6).
+ Athanasius Schneider, évêque auxiliaire de l’archidiocèse de Sainte-Marie à Astana
avec les participants de la Conférence sur l’identité catholique 2024
Pittsburgh, le 29 septembre 2024
Neuvaine à saint Raphaël
L’abbé Billot (IBP) nous rappelle la neuvaine à saint Raphaël qui commence aujourd’hui.
Notre-Dame de Chartres – pour la gloire de Dieu
Un film diffusé par KTO à l’occasion de l’année jubilaire de la cathédrale de Chartres, qui se déroule du 7 septembre 2024 au 15 août 2025 en l’honneur de ses 1000 ans d’existence :
Liban : Une Sœur au cœur de la fournaise
De l’Aide à l’Eglise en Détresse :
Malgré les bombardements incessants, une religieuse a décidé de rester dans son couvent Saint-Joseph d’Ain Ebel, dans le sud du Liban, à seulement cinq kilomètres de la frontière israélienne, afin d’accompagner la communauté chrétienne. Propos recueillis par Sina Hartert le 30/9/2024.
« Ici, il y a encore environ 9000 chrétiens, répartis dans trois villages. Nous vivons dans un danger permanent », rapporte Sr Maya El Beaino de la Congrégation des Sœurs des Saints-Cœurs de Jésus et de Marie. « Ici, il n’y a pas d’hôpital à proximité et nous n’avons que trois heures d’électricité par jour. Cela signifie : pas d’eau, pas d’internet pour pouvoir joindre la Croix-Rouge ! »
1200 personnes sur place
Ces derniers mois, par l’intermédiaire de cette religieuse, l’AED a fourni une assistance médicale à 1200 personnes restées à Ain Ebel malgré le danger. L’association a également fourni des colis alimentaires à des milliers de familles nécessiteuses dans le sud du Liban.
Au cours de l’appel téléphonique avec l’AED, on entend en arrière-plan des explosions de bombes, « qui ont considérablement augmenté au cours des deux dernières semaines », explique Sœur Maya, qui, malgré le danger, reste seule dans son couvent pour aider la population locale.
Deux autres communautés religieuses sont encore présentes à Rmeich. La présence des sœurs est un réconfort pour ceux qui ont voulu rester chez eux malgré les bombardements : « Tout le monde parle des personnes qui ont fui à cause des attaques, mais personne ne parle des nombreux chrétiens qui ont choisi de rester, craignant de perdre leur maison et leur terre pour toujours », explique la sœur. « Beaucoup avaient certes quitté la région au début de la guerre de Gaza en octobre 2023, mais de nombreuses familles sont retournées chez elles car la vie à Beyrouth était trop chère et beaucoup ne pouvaient pas supporter la séparation d’avec les pères de famille restés seuls dans le sud. »
Même les écoles ne sont pas épargnées
Le couvent Saint-Joseph dirige la seule école catholique de la région et accueille les enfants de 32 villages environnants. Cependant, l’enseignement en présentiel a dû être interrompu en raison de la violence en cours. « Nous avons vu comment Israël a attaqué deux écoles à Gaza. Les enfants ne seraient pas en sécurité à l’école », explique Sr. Maya, qui est aussi la directrice de l’école.
« La situation est terrible », dit-elle. « Merci pour vos prières, merci pour votre soutien. Le traumatisme de la guerre de 2006 est encore dans toutes les têtes et la crainte que les ponts et les routes soient à nouveau bombardés est grande, d’autant plus qu’on parle déjà d’une invasion terrestre. »
L’AED lance un appel urgent à la prière pour les habitants du Sud-Liban, pour les victimes de la guerre, pour les réfugiés et pour la fin de la violence. « Nous demandons au ‘Dieu de toute consolation’ d’exaucer nos prières », a déclaré Regina Lynch, présidente exécutive de l’AED, « et de permettre à son amour et à sa compassion de toucher le cœur de ceux qui sont impliqués dans les combats, en les incitant à rechercher des solutions pacifiques, afin que la justice et la réconciliation puissent prévaloir dans toute la Terre Sainte et au-delà. »
Faire bouger la ligne de partage du bien ou du mal en nous : au moins 5% … !
Chronique d’Hermine paru dans le dernier numéro de la revue Europa Scouts de septembre 2024 :
« Sur la paille pourrie de la prison, j’ai ressenti pour la première fois le bien remuer en moi. Peu à peu j’ai découvert que la ligne de partage entre le bien et le mal ne sépare ni les Etats ni les classes ni les partis, mais qu’elle traverse le cœur de chaque homme et de toute l’humanité. Dans un cœur envahi par le mal, elle préserve un bastion du bien. Cette ligne est mobile, elle oscille en nous avec les années. Dans le meilleur des cœurs – un coin d’où le mal n’a pas été déraciné. »
Alexandre Soljénitsyne
Cet exergue nous rappelle la formule célèbre de Baden-Powell : « Dans la pire des crapules il y a au moins 5 % de bon. »* Cela signifie la dignité radicale de toute personne humaine, créée à l’image de Dieu, par laquelle grâce aux instruments de sa Miséricorde, même le pire des hommes en ce monde peut toujours retrouver, s’il y consent, sa dignité morale en vue de son salut éternel. Depuis le bon larron (saint Dysmas) repenti en croix, les exemples ne manquent pas.
Bien que fictif, l’épisode du roman de Bruce Marshall Un sou par homme (Gallimard, 1954), que le pape François évoque dans son livre Le nom de Dieu est miséricorde, rend bien compte de cette réalité positive et mystérieuse des « au moins 5% ». Un prêtre français, l’abbé Gaston, est amené à confesser un jeune soldat allemand condamné à mort par des résistants. L’homme reconnaît bon nombre de péchés, ses aventures notamment avec les femmes. Mais lorsque le prêtre lui demande : « Regrettez-vous ces péchés », il répond franchement : « Comment voulez-vous que je me repente ? Cela me plaisait, et si j’en avais l’occasion, je le referais même maintenant. » Alors le prêtre désolé mais très désireux d’absoudre cet homme inconscient, dont le salut est en jeu, a ce trait inspiré de lui demander : « Regrettes-tu de ne pas regretter ?! » … « Oui, je regrette de ne pas le regretter » !… C’est ce rai de lumière – à travers cette brèche des « 5% » de bon – qui lui permet de recevoir l’absolution !
À l’inverse, ce n’est pas parce qu’on suit le Christ et qu’on veut être, comme scout, témoin de la vérité et de la charité qu’il faudrait croire que nous serions indemnes d’une part possible d’erreur ou de mal. Cette part plus ou moins sombre en nous est quasiment inévitable du fait du péché originel, de notre nature blessée et des tentations de l’Adversaire. « Tout bien réel, pourvue de solidité et d’épaisseur, projette du mal », disait la philosophe Simone Weil. Il n’y a pas de bien sans revers ici-bas, de clarté sans ombre, le bien absolu étant impossible tant chez l’individu que dans la vie sociale, selon la dure mais éloquente parabole du bon grain et de l’ivraie.
C’est pourquoi, s’il nous faut discerner en chaque prochain (même le plus odieux) sa part de bon, il faut en même temps reconnaître notre part personnelle de haïssable ou d’indigne, qu’il faut évidemment tâcher de réduire au maximum. Mais comment la réduire sans admettre que cette part existe aussi au moins (symboliquement) à 5% !? C’est le propre du saint de se penser pécheur. La sainteté est comme l’humilité : « il y a équivoque (incompatibilité) entre leur présence chez un homme et la conscience que cet homme en a », affirme Fabrice Hadjadj. Combien de pharisiens (dont nous sommes aussi parfois ou souvent) beaux parleurs, fiers de leur théorie et de leur morale, comme de leur passé et de leur présent, qui ne se remettent jamais en cause, n’offrant à leurs interlocuteurs supposés défaillants ou inférieurs aucune intersection, aucune prise où pouvoir rebondir distinctement mais ensemble, charitablement, vers le vrai et le bien ? Il faudrait relire ici la parabole de la paille et de la poutre.
S’il y a une part de vérité dans beaucoup d’erreurs, n’est-ce pas parce que, hormis les cas maléfiques, nul ne se trompe délibérément pas plus qu’il ne veut habituellement le mal volontairement, comme le pensait Socrate ? Cette parcelle de vérité ou de justesse dans l’erreur, qu’il nous faut concéder (comme les 5% symboliques de bon du vaurien), ne fonde-t-elle pas précisément la légitimité de la rencontre et du dialogue (disputatio), comme point d’Archimède, où activer un levier vers la paix, vers le vrai et le bien infinis ? Il peut y avoir « des erreurs fécondes et des vérités stériles », avertit paradoxalement Gustave Thibon. N’y a-t-il pas aussi une part d’erreur dans toute vérité mal défendue ? Saint François de Sales disait joliment qu’« une vérité qui n’est pas charitable, procède d’une charité qui n’est pas véritable ». Et Pascal : « Car la vérité hors de la charité n’est pas Dieu, et son image est une idole, qu’il ne faut point aimer. » Ne rien accepter comme vérité qui soit privé d’amour et ne rien accepter comme amour qui soit privé de vérité, exhortait sainte Edith Stein.
C’est le sens par ailleurs de ce propos d’un évêque américain à des militants politiques :
« Permettez-moi de vous mettre en garde. Lorsque vous vous présentez comme le défenseur de la vérité, il est facile de se féliciter et de penser que nous sommes arrivés. Et il est facile de penser qu’il n’y a pas de mal à rogner sur les coûts, à être un peu malhonnête ou à attaquer injustement les gens si cela sert vos objectifs. Mais prenez garde et souvenez-vous de ce que le Seigneur a dit aux dirigeants, à l’élite, en son temps : “Foyer de vipères, comment votre discours peut-il être bon alors que vous êtes mauvais ? Car les paroles jaillissent de ce qui remplit le cœur”. C’est pourquoi, en allant de l’avant et en menant cette bataille, nous devons veiller à ne pas adopter l’attitude selon laquelle le Seigneur ne tiendra pas compte de nos transgressions parce que, après tout, regardez ce que nous sommes en train d’accomplir. Nous devons comprendre qu’au contraire, nous serons tenus à des normes de conduite plus élevées parce que – à qui l’on donne beaucoup, on demande beaucoup. »
S’il est impossible de chasser tout à fait le mal hors du monde, comme l’écrit Soljénitsyne, on peut du moins le réduire en chaque homme, à commencer par nous. Ou bien développer son « bastion du bien », c’est selon : faire en tout cas bouger les lignes ! N’hésitons donc pas, dans nos confrontations avec autrui, à faire amende honorable, à nous remettre systématiquement en cause, à reconnaître humblement nos présomptions et nos exagérations, nos erreurs ou nos fautes et nos péchés par un examen de conscience vigilant, authentique et sincère. Car il serait vraiment miraculeux que, dans chacune de nos démarches, nous en soyons dépourvus sans au moins ces 5% allégoriques ! Le combat apostolique et militant à l’extérieur commence par notre propre combat spirituel en interne. Ainsi, par notre attention vigoureuse mais bienveillante envers les autres comme aussi plus lucide et humble envers nous-mêmes, pourrons-nous permettre à la semence de la bonne Parole d’agir sur un terrain relationnel autrement plus apte à la charité, la grâce et la miséricorde.
Hermine (Rémi Fontaine)
(1) Cf. notre dernière chronique et Parole de scout, éditions Sainte-Madeleine, 2007, p. 45.
On a cru un certain temps que le Liban pourrait constituer un modèle de cohabitation entre communautés
De Gérard Leclerc dans France catholique :
La situation du Liban, pris en otage par le Hezbollah, a de quoi inquiéter, nous autres Français, tant les liens avec ce pays tiennent à notre histoire la plus ancienne. C’est, en effet, Saint Louis qui, au cours d’un séjour sur place, décida d’attribuer aux chrétiens de la région une protection égale à celle de ses sujets du royaume de France.
Ainsi s’établit la mission de protection des chrétiens d’Orient, à laquelle nous n’avons jamais renoncé, en dépit de toutes les vicissitudes. Le fait que la Société des nations ait investi la France d’un mandat sur la Syrie et le Liban en 1920 se comprenait aussi dans le fil d’une tradition bien établie.
« Pays étranglé »
L’évolution accomplie au cours des dernières décennies a malheureusement brouillé les perspectives. Le nombre de chrétiens libanais n’a cessé de se réduire, au point que, selon le patriarcat maronite, ils ne représenteraient plus que 19,4 % de la population. Ce chiffre s’explique par un exil massif. Les chrétiens représentent 80 % de la diaspora libanaise dans le monde, qui est de l’ordre de 15 millions.
Pourtant, on a cru un certain temps que ce pays pourrait constituer un modèle de cohabitation entre communautés, du fait d’un système institutionnel qui accordait aux chrétiens et aux musulmans une sorte de parité pour la conduite du pays. Mais les choses se sont dégradées, de guerre civile en occupation de fait du pays par une organisation islamiste, dont la finalité est la destruction de l’État d’Israël. Pour reprendre l’expression du spécialiste de géopolitique Vincent Hervouët : « Le Liban est un pays fantôme, comme un arbre mort étranglé par le lierre. » Les derniers événements, avec l’offensive de Tsahal contre son ennemi installé sur le territoire libanais, n’ont fait que renforcer la fragilité d’un pays impuissant à maîtriser sa situation interne.
Multiconfessionnalisme en question
Il n’est malheureusement pas sûr que les dirigeants français soient en mesure d’agir pour la sauvegarde d’un pays dont le passé nous a rendus indéfectiblement solidaires. Leurs dernières initiatives se sont soldées par autant d’échecs. On en est aujourd’hui à déplorer un phénomène de « libanisation » qui conduit à l’éclatement du tissu social et dont on redoute les effets chez nous. Pour beaucoup d’observateurs, le Liban offre, en effet, la démonstration d’un pays multiconfessionnel, condamné à une guerre intestine permanente.
Nous sommes en présence d’un défi de civilisation dont la nature est religieuse, l’islam constituant un modèle inassimilable, même à longue échéance. Puissions-nous, avec nos frères chrétiens libanais, invoquer l’intercession de saint Charbel pour desserrer cette étreinte mortelle, dans la perspective d’une paix bien problématique.
Connaissez-vous saint François Xavier ?
Chaque mois, Gloria vous fait découvrir un article du magazine et une citation en fonction du calendrier liturgique. Tous les ans, pendant la Semaine Missionnaire Mondiale, nous prions pour soutenir la vie et la mission de l’Église. En 2024, elle se déroule du 13 au 20 octobre et c’est l’occasion de vous présenter saint François Xavier, l’un des patrons de la Mission, à travers l’analyse d’un tableau de Rubens, dont vous avez le début ci-dessous. Vous pouvez télécharger gratuitement l’article complet sur le site.
On a du mal à localiser la scène tant les personnages sont différents : le peintre a voulu montrer la diversité des populations évangélisées par saint François Xavier. L’homme qui porte une armure est probablement un soldat portugais qui assure la sécurité des riches marchands portugais qui vivent aux Indes ou à Malacca (Singapour). Le missionnaire va rappeler aux Européens les préceptes de l’Évangile, car ils semblent plus soucieux de s’enrichir et de dominer la population locale.
Modernité, foi, liturgie… Conversation avec Sylvain Tesson
Ecrivain, voyageur et aventurier français né en 1972, Sylvain Tesson est connu pour ses récits de voyages et ses réflexions philosophiques sur la nature et l’errance, mêlant aventure et méditation. Son style poétique et contemplatif invite à une réflexion profonde sur la liberté, la solitude et notre rapport au monde. Son rapport à la modernité, à la foi et à la liturgie mais aussi l’œuvre littéraire « Culte » à ses yeux qui l’inspire encore aujourd’hui dans ses voyages…. Dans son style caractéristique, mêlant second degré et paradoxes, Sylvain Tesson est l’invité de Thomas Cauchebrais pour le Grand Entretien sur RCF Anjou :
L’humiliation de l’ennemi, germe de guerres à venir
Extrait d’une intéressante analyse lue dans Conflits :
Le 5 janvier 1477, Charles de Bourgogne, « Le Téméraire », que l’on appelait aussi en son temps le « Grand-duc d’Occident », le prince « le plus riche et le plus puissant d’Europe » meurt devant Nancy. Son corps méconnaissable est retrouvé deux jours après la bataille, « nu, dépouillé de ses atours, la tête prise dans la glace, une joue dévorée par un loup, le corps piétiné par les chevaux »[1] … Son armée est quant à elle anéantie et tout ce que la puissante Maison de Bourgogne avait patiemment édifié en un siècle, un État indépendant au centre de la Lotharingie historique, disparait en une seule journée. Le roi de France Louis XI peut prendre triomphalement possession de la Bourgogne. Victoire stratégique éclatante sur le court terme mais germe de conflits futurs.
Le Téméraire et sa suite
Ainsi Charles Quint, arrière-petit-fils « du Téméraire », héritera de cette humiliation comme certaines familles sont frappées d’un traumatisme transgénérationnel. De l’affront commis contre ses ancêtres, il tirera une incroyable énergie. Obsédé par la perte de la Bourgogne vingt-trois ans avant sa naissance, il n’aura de cesse tout au long de son règne d’étendre son empire, devenant le monarque le plus puissant du XVIe siècle.
Les Français garderont certes la Bourgogne mais François Ier aura à mener les interminables guerres d’Italie, vivra l’humiliation de Pavie, la détention pendant un an à Madrid, le déshonneur (il doit laisser son épée à Charles Quint) puis l’emprisonnement de ses deux fils aînés échangés contre sa propre libération… Ainsi, c’est l’humiliation infligée à Nancy qui engendre un quart de siècle plus tard Charles Quint, « cet aigle impérial qui couvrait sous sa loi le monde entier de tonnerre et de flamme », selon les mots de Victor Hugo[2]. D’une certaine façon, Pavie procède de Nancy…
Autre exemple de victoire à la Pyrrhus « à effet différé », la bataille d’Iéna. Celle-ci oppose les Français non plus aux Habsbourg mais à ceux qui deviendront justement, peut-être en partie à cause de Iéna, leurs successeurs pour la domination de l’espace pangermanique : les Prussiens. Le 14 octobre 1806, Napoléon remporte une victoire totale, éblouissante face au général de Hohenlohe, concomitamment à Davout qui triomphe de son côté à Auerstaedt. L’armée prussienne est pulvérisée, réduite à néant par celui que Clausewitz appellera « le Dieu de la guerre ». Napoléon entre à Berlin en triomphe à la tête de ses troupes, la Prusse est amputée de la moitié de son territoire et doit payer une indemnité de guerre insoutenable…
Mais de manière beaucoup plus pérenne, par le puissant et violent traumatisme qu’elle provoque en Prusse, la victoire française d’Iéna porte en elle les semences des conflits européens de la fin du XIXe et de la première moitié du XXe siècle. Car c’est de Iéna que naîtra le nationalisme allemand et un désir transgénérationnel de revanche. Le modèle révolutionnaire français va servir d’exemple aux élites prussiennes effrayées et fascinées par sa puissance militaire. Tandis que la France baisse progressivement la garde, la Prusse « emportée par une haine féroce » (Clausewitz), entreprend de profondes réformes en vue d’un réarmement moral et militaire qui montrera son efficacité en 1870. Et c’est Otto de Bismarck lui-même qui, au terme de la guerre franco-prussienne, prononcera cette sentence : « sans Iéna, pas de Sedan ». Mais le pangermanisme ne s’est pas arrêté à Sedan… Sans Iéna, pas de Sedan et peut-être pas la Grande Guerre puis l’avènement du IIIe Reich et ses conséquences terribles pour l’Europe et le monde… Comme si la parade de la Wehrmacht le 14 juin 1940 devant l’Arc de triomphe dans « Paris outragée » était un lointain écho du défilé triomphal de l’Empereur français sous la porte de Brandebourg à Berlin le 27 octobre 1806, après Iéna, et comme une intention d’exorciser ce traumatisme.
Violée, elle avorte ensuite plusieurs fois – Témoignage d’Émilie Quinson
Voici le témoignage d’Émilie Quinson, le 5e témoignage d’une série suite à leur rencontre avec des députés et sénateurs, organisée par l’ECLJ en mai 2024.
Dissidence scolaire
Extrait d’un entretien donné par François-Xavier Clément dans la revue Permanences :
Vous pouvez commander ou vous abonner à Permanences ici ou le retrouver chaque mois sur Le Club de la Presse.