“Le tentateur est sournois: il ne va pas directement vers le mal, mais vers un faux bien”
Aujourd'hui, lors de l'Angélus, Benoît XVI a déclaré :
"Mercredi dernier, avec le rite traditionnel des Cendres, nous sommes
entrés dans le Carême, temps de conversion et de pénitence en
préparation de Pâques. L'Eglise, qui est mère et maîtresse, appelle
tous ses membres à se renouveler dans l'esprit, à se réorienter avec
décision vers Dieu, niant l'orgueil et l'égoïsme pour vivre dans
l'amour.
Dans cette Année de la Foi, le Carême est un temps
favorable pour redécouvrir la foi en Dieu comme critère de base de notre
vie et de la vie de l'Église. Cela implique toujours une lutte, une
lutte spirituelle, parce que l'esprit du mal naturellement s'oppose à notre sanctification et cherche à nous faire dévier de la voie de Dieu. C'est pourquoi le premier dimanche de Carême, chaque année est proclamé l'Evangile des tentations de Jésus dans le désert.Jésus,
en effet, après avoir reçu l'«investiture» comme Messie – «oint» par
l'Esprit Saint – lors du Baptême dans le Jourdain, fut conduit par
l'Esprit dans le désert pour être tenté par le diable. Au moment de
commencer son ministère public, Jésus a dû s'exposer et rejeter les
fausses images du Messie que le tentateur lui proposait. Mais ces
tentations sont aussi de fausses images de l'homme, qui, Ã chaque
époque, tendent un piège à sa conscience, se déguisant en proposositions
convenables et efficaces, et même bonnes.Les évangélistes Matthieu et Luc présentent trois tentations de Jésus, qui diffèrent seulement par l'ordre. Leur
noyau est toujours d'instrumentaliser Dieu pour ses propres intérêts,
donnant plus d'importance aux biens matériels ou au succès. Le
tentateur est sournois: il ne va pas directement vers le mal, mais vers
un faux bien, en faisant croire que les vraies réalités sont le pouvoir
et ce qui satisfait les besoins de base. De cette façon, Dieu
devient secondaire, est réduit à un moyen, devient finalement irréel, ne
compte plus, disparaît. En fin de compte, ce qui est en jeu dans les
tentations, c'est la foi, parce que Dieu est en jeu. Dans les
moments décisifs de la vie, mais, à bien y regarder, à tout moment, nous
sommes à la croisée des chemins: voulons-nous suivre "moi" ou Dieu?
L'intérêt individuel ou le bien réel, ce qui réellement le bien?Comme
nous l'enseignent les Pères de l'Eglise, les tentations font partie de
la «descente» de Jésus dans notre condition humaine, dans l'abîme du
péché et de ses conséquences. Une «descente» que Jésus a parcouru
jusqu'au bout, jusqu'à la mort sur la croix et aux enfers de l'extrême
éloignement de Dieu. De cette manière, Il est la main que Dieu a tendue Ã
l'homme, à la brebis perdue, pour le ramener en sécurité. Comme
l'enseigne saint Augustin, Jésus a pris de nous les tentations, pour
nous donner sa victoire. N'ayons donc pas peur d'affronter nous aussi le
combat contre l'esprit du mal: l'important est que nous le fassions
avec Lui, avec le Christ, le Vainqueur. Et pour être avec lui,
tournons-nous vers la Mère, Marie: invoquons-la avec confiance filiale
dans les moments d'épreuve, et elle nous fera sentir la présence
puissante de son Fils divin, pour rejeter les tentations avec la Parole
de Christ, et ainsi mettre Dieu au centre de nos vies."
Les Pussy Riot ne seront pas « citoyennes d’honneur » de la Ville de Paris
La proposition, examinée le 13, a été rejetée. Un dégât collatéral de leur blasphème à Notre-Dame de Paris ?
La nouvelle génération de catholiques décomplexés
Marc Baudriller, auteur des Réseaux cathos (qui parle de votre blog préféré) est interrogé par Sud Ouest. Extraits :
"Les catholiques ont changé. La génération des moins de 45 ans, forgée
par le « N'ayez pas peur » de Jean-Paul II, est décomplexée. Elle a
surtout intégré le fait d'être une minorité. Au lycée, quand ils sont
deux ou trois par classe, c'est beaucoup. Le dimanche matin, les cathos
font autre chose que les autres, sont un peu plus structurés sur le plan
philosophique et s'assument parce que l'époque valorise les minorités.
Quelle fut la mobilisation fondatrice de ces nouveaux cathos ?Clairement, celle contre le lundi de Pentecôte travaillé, voulu par
Raffarin, en 2003. Derrière, on trouve un chef de PME informatique,
Étienne Neuville, qui décide avec d'autres amis de sa chorale
paroissiale de réagir. Il crée un premier site s'adressant aux cathos,
comprend son erreur, structure son argumentation et lance un second
site, Les Amis du lundi, qui fédère au-delà du religieux : même des
députés comme Mamère le rejoignent. La campagne d'e-mails à une centaine
de parlementaires réussit au-delà des espérances, Neuville est sur
toutes les télés : il défend les pèlerinages, les tournois de foot de
pentecôte, les ferias, etc. La loi est vidée de sa substance. Le succès
sera moins fort lorsqu'il lancera la campagne « Mon dimanche, j'y tiens
», mais fera quand même reculer le gouvernement Fillon sur le travail le
septième jour, en 2008.
Qu'est-ce qui surprend à ce moment-là ?La rapidité de la mobilisation que permet le Net, mais pas seulement.
Les cathos élaborent des arguments accessibles aux 65 % de Français se
reconnaissant de culture chrétienne, ou cherchent des alliés objectifs. À
chaque fois, et ce fut encore vrai lors du mariage pour tous, ils
exposent les aspects philosophiques, juridiques ou économiques des lois
qu'ils contestent. Au dogme, ils préfèrent retrouver les raisonnements
qui ont conduit aux positions de l'Église.
Parallèlement, les évêques ont aussi réinvesti le champ politique…Oui, Mgr Lustiger est celui qui a relancé l'aumônerie parlementaire : il
nomme à Sainte-Clotilde Matthieu Rougé, un proche de Mgr d'Ornellas qui
a beaucoup travaillé sur l'éthique liée à l'embryon. L'aumônier
restaure la messe de rentrée parlementaire, organise des débats
mensuels. La communauté des élus catholiques s'y repère. Quand Jean-Marc
Nesme, député inconnu de Saône-et-Loire, et sa collègue sénatrice
Bernadette Dupont écrivent à leurs collègues sous le nom d'« Entente
parlementaire » pour combattre successivement les projets de loi sur
l'adoption ouverte aux homosexuels ou le statut du beau-parent, le feu
prend sur-le-champ. L'Entente parlementaire, ovni politique
trans-Assemblée, recueille plus de 350 signatures sur 900, notamment
dans les rangs de l'UMP. Nadine Morano et l'Élysée capitulent. Les
évêques ont aussi fait passer leurs messages par Matthieu Rougé. Marc Le
Fur ou Hervé Mariton sont déjà là , ce n'est pas un hasard s'ils ont
porté la contradiction à Christiane Taubira. […]
Les chrétiens face au défi de l’évangélisation d’un monde sécularisé
Début janvier, le P. Raniero Cantalamessa, membre de l'Ordre des Frères Mineurs Capucins, prédicateur de la Maison apostolique, est intervenu à l'Institut catholique de Toulouse sur les grans défis actuels de l'évangélisation : scientisme, rationalisme, sécularisme. Son intéressante intervention (14 pages) est ici. En voici un extrait :
"Face au sécularisme comme au scientisme et au rationalisme, la réponse la plus efficace ne consiste pas à combattre l'erreur contraire, mais à faire resplendir à nouveau pour les hommes la certitude de la vie éternelle, en jouant sur la force intrinsèque que possède la vérité quand elle est accompagnée par le témoignage de la vie. Nous devrions nous appuyer aussi sur la correspondance d'une telle vérité avec le désir le plus profond, même si réprimé, du coeur humain. A un ami qui lui reprochait sa soif d'éternité comme étant quasiment une forme d'orgueil et de présomption, Miguel de Unamuno, qui n'était certes pas un grand défenseur de la foi, répondit dans une lettre :« Je ne dis pas que nous méritons un au-delà , ni que la logique nous le prouve ; je dis que j'en ai besoin, que je le mérite ou pas, rien de plus. Je dis que ce qui passe ne me satisfait pas, que j'ai soif d'éternité et que sans elle tout m'indiffère. J'en ai besoin, j'en ai besoin ! Sans elle, il n'y a pas de joie de vivre et la joie de vivre ne signifie rien. Il est trop commode de dire : "Il faut vivre, il faut se contenter de la vie". Et ceux qui ne s'en contentent pas ? ».
Ce n'est pas celui qui désire l'éternité, ajoutait-il en cette même occasion, qui méprise le monde et la vie ici-bas, mais au contraire celui qui ne la désire pas : « J'aime tant la vie que la perdre me paraît le pire des maux. Ceux qui jouissent de la vie au jour le jour, sans se soucier de savoir s'ils devront la perdre à jamais ou pas, ceux-là ne l'aiment pas ». Saint Augustin ne disait pas autre chose : Cui non datur semper vivere, quid prodest bene vivere ? « A quoi sert la bonne vie si elle n'aboutit à la vie éternelle ? ». « Tout au monde, excepté l'éternité, est vain », a chanté un poète italien. Aux hommes de notre temps qui cultivent au fond de leur coeur ce besoin d'éternité, sans peut-être avoir le courage de l'avouer aux autres, ni se l'avouer à eux-mêmes, nous pouvons redire ce que Paul disait aux Athéniens : « Ce que vous adorez sans le connaître, je viens, moi, vous l'annoncer ».
Pour le croyant, l'éternité n'est pas qu’une espérance, elle est aussi une présence. Nous en faisons l'expérience chaque fois que nous faisons un véritable acte de foi en Jésus Christ, car celui qui croit en lui « a la vie éternelle » ; chaque fois que nous recevons la communion dans laquelle « nous est donné le gage de la gloire future » (futurae gloriae nobis pignus datur) ; chaque fois que nous entendons les paroles de l'Evangile qui sont « paroles de vie éternelle ». Saint Thomas lui aussi dit que « la grâce est le commencement de la gloire ». […]
Permettez moi de partager avec vous une petite histoire basée sur cette idée de la gestation. Il
y avait donc deux jumeaux, l’un de sexe masculin l’autre de sexe féminin, tellement
intelligents et précoces que, encore dans le sein maternel, ils parlaient entre eux. La petite fille
demanda à son frère : « D'après toi, y a-t-il une vie après la naissance ? ». Il répondit : « Ne
sois pas ridicule. Qu'est-ce qui te fait penser qu'il y a quelque chose en dehors de cet espace
exigu et obscur où nous nous trouvons ? ». La petite fille, s'armant de courage, insista : « Qui
sait, peut-être existe-t-il une mère, bref quelqu'un qui nous a mis ici et qui prendra soin de
nous ? ». Et lui : « Tu vois une mère quelque part ? Ce que tu vois est tout ce qu'il y a ». Elle,
à nouveau : « Ne sens-tu pas parfois, toi aussi, comme une pression sur la poitrine qui
augmente de jour en jour et nous pousse en avant ? ». « A bien y réfléchir », répondit-il, c'est
vrai ; je la sens tout le temps ». « Tu vois », conclut, triomphante, la petite soeur, « cette
douleur ne peut pas être pour rien. Je pense qu'elle nous prépare à quelque chose de plus
grand que notre petit espace ».
Nous pourrions nous servir de cette charmante petite histoire quand nous voulons annoncer la
vie éternelle à des gens qui n’y croient plus, tout en en ayant la nostalgie et attendant peut-être
que l'Eglise, comme la petite fille, les aide à prendre conscience de leur désir."
Conseils pour la manifestation du 24 mars
Catherine Rouvier, docteur
d’Etat en Droit public et en Sciences politiques de l’Université Paris
II, a publié une thèse d’histoire des idées politiques sur Gustave Le Bon, l'auteur de la Psychologie des foules, paru en
1895. Elle déclare au R&N :
Bonjour
Madame, qu’a pensé la spécialiste de la psychologie des foules que vous
êtes des manifestations contre le « mariage pour tous » ?
Le déroulement de la manifestation ; la nature même des mots d’ordre et
des chants ; la couleur rose apaisante et inoffensive des panneaux, des
tee-shirts, des écharpes ; la scission des cortèges, venus de trois
endroits différents, ce qui diluait l’effet de masse ; le caractère très
lent de la marche, souvent stoppée par de longues minutes passées dans
le froid, ce qui minimisait l’échauffement des corps mais aussi des
esprits ; tout était fait pour que ne se produise pas de phénomène de
foule, c’est-à -dire la fusion des individualités en un « moi collectif »
animé d’une pensée commune, et parcouru de sentiments contagieux comme
la colère ou l’enthousiasme. Or, seule la puissance invincible
d’une véritable "foule" au sens psychosociologique du terme peut faire
peur à un gouvernement jusqu’à le faire plier, comme ce fut le cas en
1984.Que faudrait-il, le 24 mars, pour que les gentils manifestants se changent en foule ?
En priorité, il faut deux choses : des mots d’ordres et un chef. […] Le message, pour générer l’action, doit être simple, clair, univoque.
On ne peut pas faire dire à une foule qu’on souhaite mobiliser vraiment
deux choses à la fois, surtout si elles sont presque exclusives l’une
de l’autre. Sinon le message est brouillé, donc inefficace. Ainsi, en
l’espèce, on ne pouvait pas, d’un côté, refuser d’appeler « mariage » la
légalisation de la vie commune de deux hommes ou de deux femmes et
refuser que cette union ait les mêmes conséquences que celle d’un homme
et d’une femme ; et, d’un autre coté, reprendre à son compte le terme
même qui justifie ces revendications : la lutte contre l’homophobie.
Donc mettre sur les tracts appelant à manifester, sous le mot d’ordre
principal, « manif’ pour tous » (qui était déjà un clin d’œil amical Ã
l’appellation fallacieuse de « mariage pour tous » des adversaires – ce
qui n’est pas très bon), un second mot d’ordre : « lutter contre
l’homophobie », lequel brouillait le message.[…] Virginie Telenne, alias Frigide Barjot, s’est attirée à juste titre la
sympathie et la reconnaissance des catholiques en soutenant le pape
Benoît XVI dans les médias à une époque où ceux-ci ne faisaient que
relayer les critiques de toutes sortes et les attaques les plus
violentes contre le « pape allemand ». Mais elle l’a fait en utilisant
le personnage de parodiste, forgé pour elle par son mari Basile de Koch
alias Bruno Telenne (qui, lui, reste dans la dérision dans sa
manifestation « le mariage pour personne » en marge de la manifestation
officielle). Or, ce surnom a une connotation positive, puisqu’il évoque
Brigitte Bardot, gloire nationale, très belle actrice, femme
attachante, passionnée de la cause animale. Mais dans le même temps, il a
la connotation péjorative à cause de deux adjectifs peu valorisants :
« frigide » et « barjot ». Or le sujet est grave et comme le notait déjà La Bruyère : « Le caractère des Français demande du sérieux dans le souverain ». Un chef doit être « auréolé de prestige » , ce que la dérision exclut de facto. Il n’est pas là pour plaire, et il ne doit pas craindre d’être accusé de ne pas être « gentil ».[…] Jean-François Copé a
manifesté, mais interviewé par les journalistes pendant la
manifestation, il a dit que ce qui le gênait surtout, c’était la GPA et
la PMA, plus que le texte lui-même : message non clair, là encore.
Monsieur Guaino a fait un beau témoignage, émouvant, sur sa propre
difficulté à avoir vécu une enfance sans père. Mais il a atténué
considérablement l’effet produit en protestant lui aussi longuement
contre l’« homophobie » comme s’il était accusé et non accusant.
François Fillon a été le plus clair, parlant lui aussi d’abrogation,
mais brièvement, dans une intervention liminaire au vote à l’Assemblée,
non médiatisée. Quand aux centristes, entre ceux qui « se sont trompés
de bouton » et « ceux qui étaient sortis au moment du vote » (zut, pas
de chance, c’est déjà voté !), on ne les voit pas en leaders sur ce sujet !Quelles sont les autres conditions du succès ?
Changer de style.
Le souci de satisfaire une mode « festive » et son métier, le
spectacle, ont conduit Frigide à organiser une sorte de parodie de gay pride
avec chars, chants, musique disco et techno, « tubes » de l’été… La
scène dressée sur le Champ-de-Mars évoquait un theâtre, une émission de
télé-divertissement, pas un meeting politique. Seul le jeune Xavier
Bongibault a eu un mot politique. Il a comparé Hollande à Hitler parce
qu’il veut « enfermer les homos dans une définition dictée par leurs
choix sexuels ». Mais pour cette remarque, à l’efficacité médiatique
immédiate, il s’est fait tancer par Frigide, et s’est tout de suite
excusé. Ce choix du festif et du non-politique n’est pas mobilisateur,
car il maintient les manifestants dans le bien-être des retrouvailles de
ceux-qui-pensent-comme-eux, et les bercent de la certitude fallacieuse
d’une opinion largement répandue. Se réunir devient alors le but de la réunion.
Par ailleurs, à cette foule qui attendait des mots d’ordre parce
qu’elle avait reçu un choc – celui d’un projet de loi ouvrant le mariage
à deux hommes entre eux ou à deux femmes entre elles – la réponse
apportée par Frigide Barjot a été de dire que c’était pas vrai, qu’à un
enfant il faut un papa et une maman, que les enfants naissent d’un homme
et d’une femme. Et la foule a récité ou chanté cela un peu comme une
litanie ou une comptine apaisante et auto-convaincante. Mais on ne lui a
pas demandé (et on le lui a même interdit – les mots d’ordre et chants
étant limités et imposés) de dire que ce n’est pas bien. Pour obtenir un résultat politique, il faut mener la foule vers une action politique.[…] Alors oui, on peut en effet imaginer qu’une foule immense réunie à nouveau le 24 Mars, sans flons flons, en un immense ruban compact comme en 1984
– et non divisée en trois cortèges, avec des slogans, banderoles et
chants non pas imposés par le rose bonbon mais décidés par des chefs
d’établissements scolaires, des religieux, des paroissiens, des chefs de
syndicats et de partis, qui défileront suivis de leurs adhérents ou
ouailles, dans une gravité et une colère véritable contre la dénaturation de notre modèle sociétal. Ceux qui l’imposent pourraient faire changer le cours des choses.[…] Autre modification nécessaire : il ne faudra pas isoler par un « cordon sanitaire » les manifestants du reste de la rue comme çela a été fait le 13 janvier.
Pour que la foule agisse, qu’elle remporte le combat qu’elle livre, il
faut que la rue puisse la rejoindre, la suivre, s’y agréger, il faut que
la rue réagisse. Pour et contre, pourquoi pas ? La manifestation de
Civitas du 18 novembre a été portée à la connaissance du monde entier en
moins de 2 heures par les médias à cause de l’attaque des Femen. Il ne
s’agit pas de provoquer les incidents, mais il faut laisser les
adversaires montrer ce qu’ils sont et ce qu’ils veulent. La présence de
la police doit suffire à éviter les débordements.
[…] Dans
le cas présent, des milliers d’officiers municipaux sont opposés à ce
projet. Devront-ils se démettre de leurs fonctions, renoncer à leur
mandat parce qu’ils se seront mis en infraction en refusant d’appliquer
cette loi et donc de « marier » des hommes entre eux ou des femmes entre
elles ? Un joli but politique serait alors atteint pour l’actuelle
majorité : démission garantie de tous les maires catholiques de droite,
et des élus « réfractaires » de gauche ! Ne vaudrait-il pas
mieux prendre les devants, et que les maires disent comme Mirabeau
qu’ils sont dans leur mairie « par la volonté du peuple et qu’ils n’en
sortiront que par la force des baïonnettes », mais qu’on ne les forcera
pas à faire cet acte contraire à leur conscience ? […]"
“La loi se réfère à un rapport de force. C’est le point de vue marxiste de la loi”
C'est l'aveu révélateur du rapporteur
de la loi au Sénat, Jean-Pierre Michel (qui était déjà rapporteur de la
loi sur le PACS quand il était député en 1998/1999 et qui est aujourd'hui favorable à la GPA) face au questionnement réfutatif de Thibaud Collin, auditionné jeudi, dans le cadre du projet de loi Taubira :
"Ce qui est juste, c'est ce que dit la loi. Voilà , c'est tout. Et la loi
ne se réfère pas à un ordre naturel. Elle se réfère à un rapport de
force à un moment donné. Et point final. C'est le point de vue marxiste
de la loi."
Jean-Pierre Michel à Thibaut Collin :"le… par Le_Salon_Beige
La saisine du CESE est-elle suspensive de la loi ?
Non, selon le président du CESE, Jean-Pierre Delevoye.
Pourtant, l'article 69 de la Constitution indique :
"Le Conseil économique, social et environnemental, saisi par le
Gouvernement, donne son avis sur les projets de loi, d'ordonnance ou de
décret ainsi que sur les propositions de lois qui lui sont soumis.Un membre du Conseil économique, social et environnemental peut être
désigné par celui-ci pour exposer devant les assemblées parlementaires
l'avis du Conseil sur les projets ou propositions qui lui ont été
soumis.Le Conseil économique, social et environnemental peut être saisi par
voie de pétition dans les conditions fixées par une loi organique. Après
examen de la pétition, il fait connaître au Gouvernement et au
Parlement les suites qu'il propose d'y donner."
Difficile de croire que le CESE peut se prononcer sur une loi déjà promulguée.
Des musulmans attaquent une église
Des centaines de musulmans ont attaqué une église copte dans le village égyptien de Sarsena le 15 février. Le prêtre a été blessé par les émeutiers. La police est accusée d’avoir laissé faire.
Lettre des ordinaires de Terre Sainte au Pape
Lettre des Ordinaires catholiques de
Terre Sainte au
Saint-Père.
"Saint Père,
Les Ordinaires catholiques de Terre Sainte s’inclinent devant la
décision de renoncer au ministère d’Evêque de Rome, successeur de
l’apôtre Saint Pierre, que Vous avez prise en vous abandonnant à la
volonté de Dieu et en toute liberté. Nous vous assurons de notre prière
et de notre soutien dans cette démarche.La nouvelle de votre renoncement a parcouru la Terre Sainte en un
éclair, suscitant d’abord incrédulité et étonnement, pour saluer
ensuite un acte de courage et de foi. A genoux comme Jésus à Gethsémani,
nous redisons avec Lui : Père, non pas ma volonté, mais la tienne.Saint Père,
Les Ordinaires catholiques de Terre Sainte veulent exprimer la
reconnaissance de tous les habitants d’Israël, de Palestine, de Jordanie
et de Chypre, avec tous les croyants qui y vivent, juifs, chrétiens,
musulmans, druzes. Tous les chrétiens, qu’ils soient catholiques,
orthodoxes, anglicans ou protestants, et surtout les fidèles de nos
diocèses et éparchies vous portent dans leur cœur.Nous vous sommes reconnaissants d’avoir visité à deux reprises – en
mai 2009 et en juin 2010 – les pays qui dessinent géographiquement la
Terre Sainte et d’y avoir rencontré les croyants des religions
monothéistes en les invitant instamment à vivre dans l’amour les uns pour les autres, et en harmonie les uns avec les autres.
Vous nous avez tous invités à ne pas avoir peur de cheminer, dans la
liberté et la vérité, sur les sentiers âpres et de traverser la porte
étroite qui conduit à une culture de paix, qui se bâtit sur des gestes
réels de pardon réciproque et de réconciliation des cœurs.Avec nos fidèles, nous vous sommes pleins de gratitude pour nous avoir encouragés au Cénacle à être des chandelles allumées qui illuminent les lieux saints chrétiens par la foi et la ferveur et pour nous avoir fortement invités à être un pont de dialogue et de coopération constructive surtout quand nos pas butent contre des murs et quand les horizons grand ouverts sont fermés par la hauteur de ces mêmes murs.
Saint Père,
Il nous sera difficile d’oublier votre foi authentique, votre ‘sentire cum Ecclesia’,
votre sens du devoir bien accompli dans la fidélité et le dévouement,
votre exemple d’honnêteté intellectuelle et votre grande simplicité et
profonde humilité.Nous, avec les Représentants Pontificaux, vous demandons de bien
vouloir continuer à prier pour la Terre Sainte et à bénir tous ses
habitants. Et de notre part, soyez sûr que nous bénirons toujours le
Seigneur du don de vous avoir eu comme Pasteur suprême de l’Eglise
catholique."
“Benoît XVI était pour moi un grand père de la foi”
Le cardinal Albert Malcolm Ranjith est né en 1947, ordonné
prêtre en 1975 par Paul VI, nommé secrétaire adjoint de la
Congrégation pour l’Évangélisation des Peuples en 2001 par Jean-Paul II, nonce apostolique au Timor Oriental en 2004, puis, en décembre 2005,
Benoît XVI le nomme secrétaire de la Congrégation pour le Culte Divin et
la Discipline des Sacrements. Il a été créé cardinal par Benoît XVI
lors du consistoire de novembre 2010. Il est actuellement archevêque de Colombo. Le cardinal Ranjith
parle dix langues : le cingalais, le tamoul, l'anglais, l'italien,
l'allemand, le français, l'espagnol, l'hébreu, le grec et le latin. Au
cours de son ministère, il a su montrer ses talents diplomatiques,
notamment dans la défense des minorités chrétiennes persécutées.
Il répond à Radio Vatican.
Bonjour Bayonne
Voici une action audacieuse et inédite menée samedi 16 février à Bayonne par les
opposants au projet de loi Taubira. Entre 10h et midi, alors qu'une quinzaine de bénévoles distribuaient des
tracts appelant à manifester le 24 mars à Paris, deux bateaux
qui se sont immobilisés sur la Nive, face aux Halles, et dont les
passagers étaient munis d'une grande banderole et de pancartes, ont
accaparé l'attention de plusieurs centaines de bayonnais qui profitaient
du beau temps pour faire leur marché. Muni d'un porte-voix, ces
militants, que de nombreuses personnes encourageaient par des
applaudissements, ont ainsi pu rappeler les raisons de leur opposition
au projet de loi Taubira, qui ne correspond nullement aux priorités
économiques et sociales de l'heure ni aux préoccupations des Français,
qui dénaturerait l'institution du mariage, priverait
délibérément certains enfants du droit d'être élevés par un père et une
mère et ouvrirait la porte à la PMA voire à la GPA pour les personnes de
même sexe…
Cette "manifestation fluviale" sera suivie, dans les semaines qui
viennent, d'un certain nombre d'autres initiatives pour montrer que les
défenseurs des droits de l'enfant resteront mobilisés jusqu'au retrait
du projet de loi Taubira.
De la loi Taubira de 2001 à la loi Taubira de 2013 : la même logique du communautarisme
Analyse du parcours de Christiane Taubira lue sur le blog de Bruno Gollnisch :
"(…) Preuve du conformisme du microcosme politico-médiatique, nos journaux et chroniqueurs ne tarissent pas d’éloge sur Mme Taubira, son intelligence, sa culture, sa fermeté dans les débats, son charme… Bref, l’émule de saints républicains comme Robert Badinter ou Simone Veil, là ou beaucoup de Français ont vu l’étalage d’un sectarisme et d’un extrémisme qui traduisent ses origines politiques.
Avec cette diction ampoulée, ce ton déclamatoire et le style pompier qu’elle affectionne, Mme Taubira a donc subjugué ses amis et adversaires politiques de l’UMP ; déjà quelques fins connaisseurs de la vie politique française, en font une possible (probable) « première ministrable ». Oubliées les critiques assassines contre celle qui, en se présentant à la présidentielle de 2002, fut désignée comme responsable de l’élimination de Lionel Jospin au premier tour…
(…) cette dernière en avait fait l’aveu, avait été draguée par Nicolas Sarkozy en 2007 qui souhaitait qu’elle entre dans le gouvernement d’ouverture de François Fillon. Nous rappelions aussi à l’occasion de sa nomination dans le gouvernement Ayrault, cet épisode un brin comique : invitée quelques temps auparavant sur RMC dans l’émission Les grandes gueules, elle expliquait, croyant être en off, qu’elle se verrait bien quitter notre pays d’ingrats pour aller faire carrière au Brésil ou en Afrique du Sud…
C’est d’abord pour cette terre qu’elle s’est battue comme économiste, sociologue, ethnologue. Comme militante indépendantiste et pourchassée (sic), qui votera Balladur en 1993. Comme candidate aux Européennes, sous la bannière de Tapie. Comme socialiste avant de se présenter, au risque de dévier l’histoire, contre Jospin, en 2002. Comme soutien de Montebourg après avoir été chargée d’un rapport par le président Sarkozy. Elle n’hésite pas à contredire son parti, le PRG, sur l’Europe, ou le PS sur les signes religieux à l’école. Les méchantes langues diront d’elle qu’elle mange à tous les râteliers. Christiane Taubira est surtout une incarnation de la liberté, la sienne et celle des autres : l’histoire dira si son nom restera davantage attaché au mariage gay qu’à la loi du 10 mai 2001 qui reconnaît la traite négrière et l’esclavage comme crimes contre l’humanité (…)
Ainsi de la loi Gayssot, de sinistre notoriété, ou encore de la loi Taubira qui ne désigne comme crime contre l’humanité que l’esclavage et la traite transatlantique de Noirs, mais pas les traites transafricaines ou arabo-musulmanes, pourtant identiques dans l’horreur et l’ignominie (…)
De fait, il y a une continuité idéologique entre la loi Taubira de 2001 et celle en faveur du mariage pour tous (…) qui porte le nom de logique communautariste, laquelle conduit à l’atomisation de la France au nom de la défense d’ intérêts particuliers. Il s’agit au nom d’une conception bien dévoyée de la politique et plus grave encore, de l’avenir de notre pays, de plaire à des clientèles communautaires dont le cercle de réflexion socialiste terra nova affirme qu’elles sont l’avenir électoral de la gauche…"
Un révisionniste du mariage condamné pour pédophilie
Lu dans Faits & documents :
"Silence total des médias français [sauf NDF] quant à la
condamnation début janvier, d’un des principaux
responsables homosexuels du Royaume-Uni pour
pédophilie aggravée. James Rennie, qui présidait
l’association LGBT Youth Scotland, était le
conseiller officiel du gouvernement écossais pour
les questions homosexuelles et les rapports avec
les enfants. Il a joué un rôle majeur dans l’évolution
du droit anglais et écossais, notamment
quant à l’adoption d’enfants en bas âge par des
couples de personnes du même sexe. En 2009, il
avait été interpellé pour viols réguliers et
aggravés sur enfants en bas âge (le premier viol
remonte alors que le bébé n’avait que trois
mois). Lors du procès, une vidéo, réalisée par le
violeur lui-même (et destinée à ses amis), a été
diffusée. Le réseau comprenait plusieurs dizaines
de membres, tous homosexuels."
Offensive sur l’enthanasie
Lu dans le dernier numéro de Faits & documents :
"La loi sur le « mariage homosexuel » n’était
pas encore adoptée que le Grand Orient de France,
par un communiqué du 28 janvier, annonçait que la
prochaine grande « conquête sociétale » devrait
être l’euthanasie, à la suite du rapport du Pr
Didier Sicard (remis au président de la République
le 18 décembre) et le dépôt d’un projet de loi en
juin 2013. « Le GODF attend par conséquent du
législateur la définition et l’adoption d’un
cadre légal précis dont il définira le calendrier,
afin de pouvoir respecter la volonté de
ceux qui décideront de mourir dignement. »"
La France doit contrôler la bande Tchad/Niger/Mali/Sénégal par intérêts stratégiques
Longue analyse en trois parties de la crise au Mali par Aymeric Chauprade :
"La bande Tchad/Niger/Mali/Sénégal doit rester sous contrôle sécuritaire français. Il en va des intérêts stratégiques de la France (hydrocarbures, uranium, or, et autres ressources) comme du maintien de son influence (la France conservera son intérêt aux yeux des Africains, à la condition de garantir à ceux-ci leur sécurité). Puissance francophone et historiquement liée à tous les États de la région (Afrique du Nord et Sahel), la France est légitime pour aider les pays de la zone à se débarrasser des groupes islamistes mafieux et à restaurer la stabilité."
Partie 1 : Réalités géopolitiques
Partie 2 : Les intérêts de la France
Partie 3 : Les intérêts de la France…et des autres