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Le monastère latin « Amalfion », une page unique de l’unité spirituelle entre le monachisme des Églises d’Orient et d’Occident

Extrait d’un article d’Orthodoxie à propos du monastère bénédictin latin d’Amalfion, autrefois situé sur le Mont Athos :

[…] Le monastère « Amalfion » (de la ville italienne d’Amalfi, d’où sont originaires les premiers moines de ce monastère de l’Athos) a été fondé dans les années 980 par le père Léon de Bénévent, qui est venu à l’Athos de la « terre romaine » avec six autres moines bénédictins. Les patrons du monastère latin du mont Athos étaient saint Athanase l’Athonite et saint Jean d’Iveron, et les monastères d’Iviron et de la Grande Laure ont considérablement soutenu et aidé ces moines latins au début de la formation de leur communauté monastique. Nous assistons donc à une véritable alliance entre les moines grecs, géorgiens et latins au cours de cette période sur la Sainte Montagne.

Les premières signatures de moines d’Europe occidentale (en latin) sur des actes athonites datent de 984 et 985. Le monastère athonite latin et ses premiers habitants sont mentionnés dans les hagiographies de saint Athanase, de saint Jean et de saint Euthyme d’Ibérie. L’ascète ibérique Gabriel, auquel est associé le miracle de l’apparition de la célèbre icône ibérique de la Mère de Dieu (début du XIe siècle), a été impressionné et inspiré par les actes du fondateur d’Amalfion, le père Leo de Bénévent.

On sait que l’un des moines d’Amalfion, Jean, est devenu en 997 le 29e abbé de la célèbre abbaye bénédictine du Mont-Cassin, en Italie, fondée au VIe siècle par saint Benoît de Nursie. L’auteur de la Chronique du monastère de Cassin, moine de cette abbaye et futur cardinal Léon d’Ostie (vers 1045 – 1117), raconte cette histoire en détail. Il rapporte que sur le mont Athos, saint Benoît de Nursie est apparu à Jean dans une vision, lui a remis le bâton d’abbé et lui a ordonné de retourner à l’abbaye de Mont-Cassin, où il a été rapidement élu abbé. Un autre ancien moine et abbé de l’abbaye de Mont-Cassin, le futur pape Victor IIII (vers 1026 – 1087), se souvient de cette histoire.

Le monastère latin « Amalfion » était dédié à la Vierge Marie et occupait une place importante dans la hiérarchie des monastères athonites, avec la Grande Laure, les monastères d’Iviron et de Vatopedi.

Il est intéressant de noter que les signatures de ces moines latins figurent sur l’acte athonite de 1016, où le monastère athonite de la Vieille Russie est mentionné pour la première fois, ainsi que sur l’acte de 1169 relatif au transfert du monastère de Saint-Panteleimon (ou « Rossikon ») aux moines de la Vieille Russie, et sur d’autres actes. Ainsi, les moines latins athonites ont eu une certaine relation avec la fondation et le soutien du monastère de Hilandar (« Xilurgu ») et, plus tard, du monastère de Saint-Pantéléimon.

Étant donné que les moines bénédictins d’Amalfi étaient très honorés pour leur ascétisme et leur droiture par saint Athanase d’Athos, ainsi que par les saints pères fondateurs du monastère ibérique et d’autres ascètes athonites, il n’est pas exclu que saint Antoine des Grottes de Kiev, qui revint plus tard à Kiev depuis la Sainte Montagne avec la bénédiction des moines athonites et fonda le monastère de des Grottes de Kiev, ait pu les connaître au mont Athos, à cette époque.

Lorsqu’en 1198, le fondateur de la dynastie régnante serbe et père de saint Sava de Serbie, le Grand Prince Stéphane Nemanja (plus tard moine Siméon ; 1113-1199), dans son discours à l’empereur byzantin, justifia la nécessité de fonder un monastère serbe séparé sur le mont Athos, il se référa à l’exemple de l’existence du monastère latin « Amalfion » pour illustrer le statut international de la république monastique sur la Sainte Montagne.

Les documents de 1169, 1198 et d’autres années montrent que le monastère latin « Amalfion » a continué d’exister même après le grand schisme de 1054, servant de pont d’unité spirituelle entre les monastères des Églises d’Orient et d’Occident plus de 200 ans plus tard.

Il est intéressant de noter que le pape Innocent III (1161 – 1216) a placé les monastères du mont Athos sous son patronage direct et, dans ses lettres de 1211 et 1214, les a protégés contre les empiètements des évêques latins et les attaques des croisés. Il est possible que ce patronage ait été rendu possible par la médiation des moines latins athonites.

Amalfion déclina et cessa d’exister en tant que monastère indépendant après 1287. On pense qu’il a beaucoup souffert des attaques et des pillages des croisés, après quoi il s’est délabré. L’empereur byzantin Andronic II Paléologue l’a remis à la Grande Laure, mais même après cela, la vie monastique s’est poursuivie dans les murs du monastère pendant plusieurs siècles encore, jusqu’à ce qu’il cesse finalement d’exister.

Le destin de ce monastère et de sa confrérie est une page unique et peu connue de l’héritage international et de l’histoire de la Sainte Montagne, ainsi que de l’unité spirituelle et des relations entre le monachisme des Églises d’Orient et d’Occident.

I-Média : Premier ministre, un choix de loges et de médias ?

Cette semaine dans “I-Média”, Jean-Yves le Gallou et Lucas Chancerelle reviennent dans l’image de la semaine sur l’incendie d’une église dans le Pas-de-Calais par un multirécidiviste. Nous vous dirons ce que les médias taisent sur le profil du présumé coupable.

Le dossier du jour est consacré aux tergiversations d’Emmanuel Macron pour nommer son Premier Ministre et les enjeux de loges et de médias derrière ce choix.

Les pastilles de l’info abordent :
1- La suite du feuilleton Arcom vs Hanouna
2- Victoire de l’AfD en Allemagne : les médias amers
3- International : France Info au summum de sa forme !
4- Les intérêts des oligarques français en Ukraine
5- Dissonance médiatique quant aux JO de Paris

Pour conclure, le portrait piquant du jour en partenariat avec l’OJIM est consacré à Laure Mandeville, surnommée “bons baisers de Washington”.

Faire des soins palliatifs une réalité pour tous les Français en fin de vie

Communiqué de la Société Française de Soins Palliatifs (SFAP):

Avec l’annonce de la dissolution s’est arrêté l’examen d’un projet de loi clivant au sein du Parlement et de la société qui prévoyait, à son titre principal, de légaliser l’euthanasie et le suicide assisté.

Pourtant, aujourd’hui, moins de 1 Français sur 2 qui auraient besoin de soins palliatifs y a réellement accès. Différentes Unités et Équipes Mobiles de Soins Palliatifs ferment en ce moment sur le territoire, faute de soignants. Le monde de la santé en général fait face à d’énormes défis, et ne parvient pas à répondre aux attentes de nos concitoyens. Les soins palliatifs en sont une criante illustration.

Dans ce contexte, les soignants de soins palliatifs encouragent le nouveau Premier Ministre Michel Barnier à tout mettre en œuvre pour que chaque Français en fin de vie bénéficie de soins appropriés, comme la loi le promet à chacun depuis 25 ans.

La Société Française de Soins Palliatifs appelle ainsi le futur Gouvernement à maintenir les ambitions quantitatives proposées dans la Stratégie Décennale de soins palliatifs présentée en début d’année, et à éviter de faire à nouveau de la fin de vie un objet de conflit et de positionnement politicien. L’heure est au consensus, dans l’intérêt de tous les Français.

Pour Claire Fourcade, Présidente de la SFAP : « Le soin est une des grandes urgences pour notre pays. Trop de personnes terminent leur vie dans des conditions indignes, faute de prise en charge adaptée. Les soins palliatifs doivent être accessibles à tous et partout sur le territoire. Sur la fin de vie, c’est aujourd’hui la seule urgence. Alors que nous sommes actuellement en train de vivre les Jeux Paralympiques en France, prouvons collectivement notre attention aux plus fragiles, avec des politiques de soin ambitieuses qui sauront trouver un consensus à l’Assemblée et dans l’opinion ».

Les baptêmes d’adultes seraient-ils si déstabilisants et angoissants pour Libération ?

Dans son éditorial du 26 août publié dans Libération, Alexandra Schwartzbrod cherche des explications à la hausse des baptêmes d’adultes. C’est gratiné, à croire que l’on devrait envoyer les catéchumènes en psychiatrie!

Dans un autre article du même numéro, c’est la droitisation de la société (et l’inflluence de CNews) qui convertirait les jeunes adultes !

La crise politique se double d’une crise financière

La commission des finances du Sénat se réunit en urgence, à la suite des nouvelles données budgétaires transmises par Bercy. Le rapporteur général Jean-François Husson (ex-LR) fait part de sa colère après avoir pris connaissance des chiffres.

Depuis des semaines, les parlementaires attendent les grandes lignes d’un budget de l’État 2025, qui en l’absence d’un nouveau gouvernement, se limite à une reconduction des niveaux votés l’an dernier.

Les chiffres traduisent un nouveau dérapage, par rapport à la trajectoire budgétaire réactualisée au printemps. Certaines dépenses progressent, et les recettes ne sont pas au rendez-vous des attentes : le ministère de l’Économie et des Finances a mis en garde contre une nouvelle aggravation du déficit public (État, Sécurité sociale et collectivités territoriales). Il pourrait atteindre 5,6 % cette année, loin des 5,1 % ciblés en fin d’année. En l’absence d’économies significatives, il pourrait se creuser à 6,2 % du PIB l’an prochain, au lieu des 4,1 % imaginés.

Pour l’an prochain, la direction générale du Trésor estime que le respect « a minima » des nouvelles règles européennes imposera un effort de 30 milliards d’euros d’économies à placer dans le projet de loi de finances (PLF) et le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) 2025.

Jean-François Husson souligne :

« La situation est calamiteuse. On est au bord du précipice, les comptes publics sont dans le rouge violet ».

Accusé de « rétention d’informations » au printemps, Bruno Le Maire s’était engagé à faire preuve de transparence devant les parlementaires à l’avenir.

« Ne pas l’avoir transmise c’est proprement méprisant. C’est très grave. L’exécutif se livre à des pratiques qui datent. Tout cela va finir par ressembler à un très grand mensonge d’État sur la réalité de la situation budgétaire de notre pays. La démocratie, ce n’est pas confisquer le débat ».

Dans son courrier adressé aux parlementaires, le ministère de l’Économie et des Finances fait état de remontées inquiétantes : la Direction générale des finances publiques (DGFIP) anticipait des recettes de TVA moins importantes que ses modélisations.

Claude Raynal, à la tête de la commission des finances du Sénat, déclaré :

« Sans surprise les prévisions du gouvernement ont été trop optimistes. Le gouvernement démissionnaire n’a plus les moyens d’action pour tenir les dépenses. Cela accentue la perte de confiance dans les prévisions budgétaires ».

Par ailleurs, l’augmentation des dépenses des collectivités territoriales pourraient « dégrader les comptes 2024 de 16 milliards d’euros par rapport » à la trajectoire de déficit envoyée à la Commission européenne en avril. Jean-François Husson dénonce Bercy :

« Tout le monde va devoir être sérieux, mais de grâce, que l’État arrête de désigner d’autres coupables que lui-même ».

Claude Raynal qualifie la sortie du gouvernement sur ce sujet de « plaisanterie traditionnelle ». Les dépenses des administrations locales représentent environ 20 % de la dépense publique, et 10 % de l’endettement public.

La France, sous le coup d’une procédure pour déficit excessif, doit indiquer son plan d’action fin septembre à la Commission européenne.

Des pistes d’économies, on en connaît. Il y a quelques jours, l’hypothèse de la nomination du patron du CESE, le franc-maçon Thierry Beaudet, à Matignon nous rappeler que le CESE nous coûte chaque année 47 millions d’€ (budget 2024)… Evidemment, on peut évoquer aussi les subventions à la presse et aux associations politisées et souvent parasites. Sans oublier le gouffre financier que représente les aides à l’immigration, à commencer par l’Aide Médicale d’Etat.

Viktor Orban, une autre voie en Europe

D’Antoine de Lacoste dans Politique Magazine :

« Bref, la mère c’est une femme, le père c’est un homme et laissez nos enfants tranquilles ! Point final ! Fin de discussion. »

Être obligé de rappeler ces vérités élémentaires et en vigueur depuis que Dieu créa l’homme en dit long sur l’état de déliquescence des sociétés occidentales. C’est Viktor Orban, premier ministre hongrois depuis 2010, qui a tenu ces propos en 2020 devant le Parlement. C’était à l’occasion de l’adoption d’un texte sur la protection de l’enfance contre de « possibles interférences idéologiques ou biologiques ». Naturellement ce vote fut réduit à une « offensive anti-LGBT » dans la presse française.

Voilà donc quatorze ans que Viktor Orban trace un autre sillon en Europe, à rebours de la dictature des minorités qui s’installe progressivement comme elle le fit aux Etats-Unis il y a bien longtemps.

Orban a toujours fait de la politique. Dès sa vie étudiante, il s’engagea contre le régime communiste et rédigea un mémoire sur le mouvement polonais Solidarnosc. Avant la chute du mur, il participa en 1988 à la création du Fidesz, parti alors libéral. Rappelons que la Hongrie fut, après la tragédie de 1956, le pays le plus tolérant des dictatures communistes d’Europe de l’Est. Elu député en 1990, à 27 ans, il n’avait pas alors les idées qu’il professera ensuite. Il était indifférent à la religion, et ses discours étaient davantage libertariens que de tendance nationale-conservatrice. En 1989, il avait même obtenu une bourse de la fondation Soros pour étudier la science politique à l’université d’Oxford…

Ses dons d’orateur et son sens de l’organisation et du contact lui permirent de prendre la direction du Fidesz en 1993. A la tête d’une coalition de droite qui remporta les élections en 1998, il devint premier ministre et commença une sorte de rechristianisation de la Hongrie avec un patriotisme intransigeant comme support.

Qu’est-ce qui avait provoqué ce changement chez lui ? Question toujours délicate, mais il semble que son mariage ait joué un rôle majeur. Elevé, comme beaucoup de Hongrois dans la religion protestante, Orban épousa une catholique, Aniko Lévai, en 1993. Certes, ce fut un pasteur qui bénit le mariage mais c’est à partir de ce moment qu’Orban évolua vers le national-conservatisme au grand dam du pasteur qui devint un opposant. Le couple eut cinq enfants et fut reçu au Vatican par Benoit XVI.

Le premier mandat ne se passa pas très bien. La Hongrie connaissait une grave crise économique et Orban perdit d’un cheveu les élections législatives de 2002 remportées par les socialistes. Il n’avait pas eu le temps d’imprimer une nouvelle voie pour son pays mais avait tout de même posé un acte symbolique : l’installation au parlement de Budapest de la couronne de Saint Etienne, premier roi catholique et saint patron de la Hongrie (1000-1038).

Après un nouvel échec en 2006, Orban ne se découragea pas et remporta un succès éclatant en 2010 avec 53% des voix et la majorité des sièges. Cette fois, il mit très vite les choses au point et réforma la constitution pour préciser que le mariage est « l’union entre un homme et une femme ».

Peu de temps après, l’Europe fut confrontée à une grande crise migratoire, la première aussi spectaculaire : des millions de personnes venues de Syrie, d’Irak (des Kurdes essentiellement), d’Afghanistan, du Pakistan et de bien d’autres pays prirent la route des Balkans avec la complicité de la Turquie. Tétanisés, les dirigeants européens ne surent que faire, sauf Angela Merkel qui dit oui (« Wir schaffen das ») et Viktor Orban qui dit non et fit mettre à ses frontières des barrières pour bloquer les immigrés afin de ne pas se faire submerger. Le bras de fer avec les institutions européennes et la très sympathique Commission de Bruxelles commençait.

A partir de ce moment, Orban suivit son chemin dissident malgré les menaces des grandes démocraties européennes. Il rejeta le concept de quotas de migrants, réforma le système scolaire en y introduisant notamment des notions de religion : « on ne peut pas éduquer les enfants en leur disant qu’il n’y a pas de vérité » dira Bence Retvari, le secrétaire d’Etat à l’Education. La réforme de la justice fit couler beaucoup d’encre. Orban en avait assez de ces juges tout puissants qui se substituaient au pouvoir politique et bloquaient les réformes. Il reprit la main en créant de nouvelles cours administratives dont les magistrats étaient nommés par le ministre de la Justice.

Encouragé par sa large réélection de 2014, Orban s’attaqua ensuite à un symbole fort : la Central European University de Budapest. Créée par Georges Soros en 1991, cette université anglophone était le cheval de Troie des idées que le milliardaire d’origine hongroise voulait diffuser dans son pays natal : rejet de l’identité nationale au profit de l’Europe, ouverture aux minorités, soutien aux réseaux luttant contre les gouvernements aux tendances trop nationalistes. Soros avait fait de l’Europe centrale sa cible prioritaire afin d’y faire évoluer les mentalités.

En 2017, une loi obligea les universités étrangères à justifier d’une activité dans leur pays d’origine, en l’occurrence les Etats-Unis. L’Université ne pouvait rien justifier puisque ses cours n’étaient dispensées qu’à Budapest même si les Etats-Unis reconnaissaient ses diplômes. La Commission de Bruxelles vola en vain à son secours : l’école de Soros quitta Budapest pour Vienne.

La campagne électorale de 2018 fut délibérément orientée contre Soros et ses réseaux mondialistes. Des affiches représentant le milliardaire avec la mention « Stop Soros », recouvrirent le pays. C’était un pari audacieux : les Hongrois allaient-ils s’intéresser à ce duel identitaire ? La presse européenne y vit une erreur qui pouvait entraîner la défaite du vilain dissident. Mais les Hongrois, à l’exception de Budapest, accordèrent une nouvelle fois leur confiance à Viktor Orban.

Le bras de fer avec les instances européennes s’intensifia. Orban multiplia les initiatives diplomatiques qui déplaisaient, en particulier ses fréquents tête à tête avec Vladimir Poutine. Il rencontra également Marine Le Pen et se fit encore remarquer par un grâcieux baise-main. Il a récemment récidivé avec Giorgia Meloni ce qui lui valut moins d’attaques bien sûr.

Son seul échec réside dans la politique familiale. Malgré tous ses efforts pour faire construire des crèches, augmenter les allocations, créer des primes à la naissance, il n’est pas parvenu à faire remonter la natalité hongroise. Les perspectives démographiques sont moroses et, comme la quasi-totalité des pays européens, la Hongrie voit sa population diminuer. Elle n’est pourtant pas si importante avec 9,5 millions d’habitants. Poutine connait d’ailleurs le même échec en Russie malgré des incitations financières encore plus importantes.

L’échéance de 2022 semblait pleine de périls : toute l’opposition se regroupa y compris avec l’extrême-droite, le Jobic. L’invasion de l’Ukraine pouvait le mettre en difficulté et les médias européens prédisaient déjà sa défaite. Ce fut un triomphe dans tout le pays malgré Budapest, acquise aux idées libérales et opposant du concept de démocratie « illiberale » forgé par Orban.

La ligne de crête n’est toutefois pas facile à tenir. Orban sait qu’il ne peut quitter ni l’OTAN ni l’Europe car ce serait contraire au souhait profond de la population hongroise. Ses adversaires européens le savent bien et ont tenté d’abattre le récalcitrant par le gel des subventions dûes à la Hongrie. Trente milliards d’euros ont ainsi été gelés sous le prétexte fallacieux du non-respect de l’état de droit.

Orban s’en sortit avec habileté. Il mit son veto à l’adhésion de la Suède à l’OTAN alors que l’unanimité est nécessaire. Les Américains firent pression sur l’Europe pour lever la difficulté et la Commission lâcha 10 milliards à Orban qui leva son véto. Au moins, on sait qui commande en Europe ! Il reste 20 milliards à négocier…

Isolé en Europe, hormis la Slovaquie, Orban poursuit son chemin avec conviction. Il a commencé sa présidence de l’Europe par une rencontre avec son ami Poutine pour explorer les possibilités d’une paix en Ukraine. L’initiative a déplu car l’Europe veut continuer la guerre. Gageons qu’il récidivera.

Le parcours d’Orban, qui est loin d’être terminé, prouve une chose : un homme décidé peut faire beaucoup, même lorsqu’il dirige un petit pays. Par son courage et ses convictions, Orban restera dans l’Histoire. Ce ne sera pas le cas de tout le monde en Europe.

Antoine de Lacoste

La Géorgie vote une loi pour promouvoir la famille

Le Parlement de Géorgie a adopté en seconde lecture les amendements législatifs anti-LGBT, par 81 voix. Il n’y a eu aucun vote contre (l’opposition a boycotté le scrutin).

Sont interdits et passibles d’amendes ou de peines de prison :

  • tout mariage autre qu’entre un homme et une femme,
  • les adoptions par des personnes de même sexe ;
  • les procédures chirurgicales de transition de genre,
  • la promotion de l’idéologie LGBT dans les écoles,
  • la diffusion dans l’audiovisuel de scènes intimes impliquant des personnes de même sexe et la publicité pour ce type de contenu,
  • la fourniture aux mineurs d’informations sur la transition de genre ou les relations homosexuelles,
  • les rassemblements publics ou les manifestations visant à promouvoir les idées LGBT.

Le 17 mai est déclaré Journée de la sainteté de la famille et du respect des parents.

Face à cette atteint intolérable aux valeurs européennes, l’UE a immédiatement publié un communiqué :

« L’UE appelle les autorités géorgiennes à reconsidérer entièrement ce paquet législatif. Une telle proposition, combinée aux restrictions imposées à la société civile par la loi sur la transparence de l’influence étrangère, ne fera qu’aggraver les relations entre l’UE et la Géorgie. Ce paquet porte atteinte aux droits fondamentaux du peuple géorgien et risque de renforcer la stigmatisation et la discrimination d’une partie de la population. L’Union européenne regrette que le paquet ait été adopté sans consultations publiques en bonne et due forme et sans analyse approfondie de sa conformité avec les normes européennes et internationales. Le processus d’adhésion de la Géorgie est de facto interrompu. »

Des vitraux contemporains à Notre-Dame de Paris ?

Tout en étant empêtré dans sa recherche d’un premier ministre, le président de la République a trouvé le temps de demander au ministre de la Culture démissionnaire de remettre sur la table le sujet d’une commande de vitraux contemporains pour Notre-Dame. Le ministère a diffusé les 8 noms retenus pour le concours. Parmi eux, un certain Daniel Buren…

Les artistes et verriers en compétition sont les suivants: Jean-Michel Alberola (Atelier Duchemin), Daniel Buren (Manufacture Vincent-Petit-Atelier Duchemin), Philippe Parreno (Atelier Simon Marq), Yan Pai-Ming (Atelier Duchemin), Christine Safa (Atelier Simon Marq-Derix Studio GMBH), Claire Tabouret (Atelier Simon Marq), Gérard Traquandi (Atelier Duchemin) et Flavie Vincent-Petit (Manufacture Vincent-Petit).

Craignant une polémique lors des élections législatives, le gouvernement avait choisi de ne pas communiquer sur l’avancée du projet.

En juillet, la Commission nationale du Patrimoine et de l’Architecture (CNPA) a donné un avis défavorable à l’unanimité de ses 40 membres experts car ces vitraux contemporains remplaceraient des créations d’Eugène Viollet-le-Duc datant du 19e siècle.

Réparation des injures contre Notre-Dame : le 7 septembre “1er samedi du mois“

Cet article est une tribune libre, non rédigée par la rédaction du Salon beige. Si vous souhaitez, vous aussi, publier une tribune libre, vous pouvez le faire en cliquant sur « Proposer un article » en haut de la page.

Participez près de chez vous à la réparation nationale

Après les atroces injures publiques proférées par Charlie Hebdo à l’encontre de la Sainte Vierge, une réparation nationale est organisée selon la demande de Fatima, le prochain 1er samedi du mois, 7 septembre 2024.

C’est très simple à réaliser. Nous nous rassemblons spontanément dans nos cathédrales, nos églises lors de la messe du samedi matin, pour réaliser les actes demandés par ND de Fatima: communion, puis méditation et chapelet.

Note: L’Alliance “1ers samedis du mois“ coordonne un certain nombre de lieux que vous pouvez rejoindre (voir la carte). Si près de chez vous il n’y a pas encore de “groupes 1er samedi“ permanent, organisez alors spontanément après la messe la méditation (15 min en silence) suivie du chapelet.

Par amour pour Notre Dame, transférez cet appel à réparation. Il doit s’étendre partout.

En union de prière dans le Cœur Immaculé de Marie.

Irlande : un enseignant emprisonné après avoir refusé d’appeler un garçon « iel »

Lundi, le professeur de collège Enoch Burke a été arrêté et mis en prison.

Il a été arrêté à l’école, qui l’avait licencié. Il n’a pas respecté l’interdiction de se présenter à l’école qui lui avait été faite par un juge.

Le 30 août, quatre policiers étaient allés chez lui. Il n’était pas là. Ils étaient tombés sur son père, qui leur avait copieusement fait savoir que c’était une honte qu’on mobilise quatre policiers pour mettre la main sur un enseignant qui veut seulement faire son travail dignement selon sa conscience et sa foi.

L’affaire a commencé en 2022, quand Enoch Burke a refusé d’utiliser le pronom « non genré » pour désigner un élève qui prétend être une fille. C’est un collège appartenant à l’« Eglise d’Irlande » (anglicane). Un conseil de discipline a alors décidé de le suspendre. Mais il a continué à venir enseigner, considérant que c’était son devoir. L’école a appelé la police, qui l’a arrêté dans une salle de classe. Il a été emprisonné pour une période non déterminée. C’était le 5 septembre. Il a été libéré quelques jours avant Noël… Et en janvier 2023 il a été licencié.

A la rentrée 2023 il est retourné au collège, et il a été de nouveau arrêté, et emprisonné pendant toute l’année scolaire…

A la dernière rentrée, le 28 août, il est de nouveau retourné au collège, et c’est pourquoi il a été de nouveau arrêté, et incarcéré. Une audience est prévue pour le 11 octobre…

Certes, si Enoch Burke n’était pas retourné au collège, il serait libre. Mais son obstination attire l’attention non seulement en Irlande mais dans le monde anglo-saxon, et au-delà, sur la dictature LGBT qui règne dans les écoles, y compris celles qui se disent chrétiennes.

Le quotidien Le Monde décrit un monde qui n’existe pas

Juin 2024, dans Le Monde :

Giorgia Meloni n’arrive pas à sortir de son isolement au sein du Conseil européen

La présidente du conseil italien a été tenue à l’écart des négociations sur l’attribution des principaux postes à responsabilité à Bruxelles.

3 mois après :

Giorgia Meloni fait nommer un fidèle à la Commission européenne (Le Figaro)

Raffaele Fitto, actuel ministre italien des Affaires européennes du gouvernement Meloni, sera le premier membre d’un parti «populiste de droite» à devenir vice-président exécutif de la Commission, affirme Die Welt.

La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen va confier la vice-présidence exécutive en charge de l’économie au candidat de droite proposé par la dirigeante italienne Giorgia Meloni, Raffaele Fitto, rapporte le quotidien allemand Die Welt  mardi. Le média, qui affirme citer des diplomates européens et des sources informées au sein de la Commission, indique aussi que le commissaire européen au Numérique et candidat français Thierry Breton doit être désigné vice-président exécutif en charge de l’industrie et de l’autonomie stratégique.

Raffaele Fitto, actuel ministre italien des Affaires européennes du gouvernement Meloni, sera le premier membre d’un parti «populiste de droite» à devenir vice-président exécutif de la Commission, affirme Die Welt. Ancien eurodéputé et coprésident du Groupe des conservateurs et réformistes européens au Parlement européen, Raffaele Fitto est un fidèle de Giorgia Meloni, dont il a rejoint la formation, Frères d’Italie, après avoir été un temps l’étoile montante de Forza Italia, le parti conservateur de l’ex-chef du gouvernement Silvio Berlusconi.

Encore un socialiste condamné

La liste des proches de Hollande condamnés par la justice s’allonge encore :

L’ancien patron du Parti socialiste Jean-Christophe Cambadélis a été condamné à huit mois de prison avec sursis et 60.000 euros d’amende, dont 30.000 euros avec sursis, pour avoir utilisé à des fins personnelles 114.057 euros issus de ses frais de mandat parlementaire.

Le tribunal correctionnel a jugé l’ex-député de Paris coupable de détournement de fonds publics, considérant qu’il avait

«sciemment utilisé des fonds mis à sa disposition dans le cadre de l’indemnité représentative de frais de mandat (IRFM) à des fins contraires à leur objet».

Jean-Christophe Cambadélis a «volontairement transgressé la loi», soulignant que ces faits, «commis par un élu de la République», portaient «atteinte aux valeurs de la démocratie républicaine».

Il a également été condamné à cinq ans d’inéligibilité, et doit encore rembourser à l’Assemblée nationale un peu plus de 27.000 euros. Son avocat a indiqué réfléchir à faire appel.

Le député socialiste s’était servi de son IRFM pour s’acquitter de sa cotisation à son parti ou pour payer une partie de ses dépenses de campagne en 2017 – ce qui était pourtant expressément prohibé par les règles en vigueur à l’Assemblée. Il avait également régulièrement utilisé l’enveloppe de l’IRFM pour régler des dépenses personnelles, comme son loyer, ses factures d’énergie, ses impôts ou un voyage à Prague en famille.

Incendie de l’église de Saint Omer : l’AGRIF se porte partie civile

Bernard Antony communique :

Après l’incendie manifestement criminel de l’église de Saint Omer, un suspect au lourd passé pyromane a été interpellé et est actuellement en garde à vue, comme l’a déclaré le procureur de la République, Monsieur Mehdi Ben Bouzid. Ce dernier a annoncé que l’enquête se déroulait sous la qualification criminelle de « destruction par incendie en raison de la religion », caractère antireligieux qui est malheureusement trop souvent ignoré en bien d’autres affaires.

Par son avocat coordinateur Maître Jérôme Triomphe, l’AGRIF se constitue partie civile en cette affaire.

99 nouvelles écoles libres et 300 nouvelles classes / 3 000 fermetures de classe dans le public et le privé sous contrat

Au tour des statistiques de la Fondation pour l’école :

Cette rentrée est marquée par un contexte particulier: l’instabilité politique dure encore et encore.

Malgré tout, quelques décisions prises dans le cadre du « choc des savoirs » ont survécu à la dissolution: le port de l’uniforme et l’interdiction effective des smartphones dans certains établissements. Avec modération toutefois, puisqu’il ne s’agit que d’une expérimentation. Madame Belloubet a évoqué 200 collèges pour les smartphones et 90 établissements pour les uniformes.

C’est un petit pas dans la bonne direction et nous ne pouvons que nous en réjouir.

Mais, nous pouvons aussi nous étonner que l’expérience acquise dans ces deux domaines, aussi bien par les 7 500 écoles privées sous contrat que par les 2 600 écoles libres hors contrat, ait été négligée, voire ignorée. Le ministère y aurait trouvé des exemples variés, adaptés et éprouvés.

Pourquoi cette pusillanimité ? Si l’on considère que les adolescents sont en danger (harcèlement, exposition à des contenus dangereux, baisse d’attention, perte de temps, etc.), ne faudrait-il pas généraliser ces dispositions le plus rapidement possibleen s’appuyant sur les établissements qui ont été précurseurs en la matière ?

La bonne santé des écoles libres dites hors contrat

Un autre point important à noter à l’occasion de cette rentrée est le nombre de classes fermées. Nous ne pouvons que regretter que ce sujet soit si peu évoqué. Il est, en effet, question de plus de 3 000 fermetures de classe dans le public et le privé sous contrat. Un chiffre qui est lié à la baisse démographique constatée depuis le milieu du quinquennat de M. Hollande. En 2010, il y avait en moyenne 2,03 enfants par femme contre 1,68 en 2023. Ce sujet n’est d’ailleurs pas seulement préoccupant pour l’école, mais également pour notre système de retraite.

Pour revenir à l’école, ces fermetures font ressortir avec encore plus d’acuité les quelques 300 ouvertures de classes dans les écoles libres hors contrat qui servent de refuge à de plus en plus d’élèves. Il s’agit, comme pour les autres écoles, du solde net. A ce jour, nous dénombrons seulement 10 fermetures, chiffre en baisse par rapport à l’an dernier. L’une des explications possibles est d’une part l’accumulation des expériences et la qualité des formations proposées aux créateurs et directeurs d’école et d’autre part, l’effet secondaire positif du zèle de l’Administration qui a fortement réglementé et professionnalisé le secteur depuis 10 ans.

Quelques chiffres généraux

Réparties dans 99 écoles qui adoptent des pédagogies très variées – dans des proportions proches de celles déjà existantes – ces 300 nouvelles classes montrent que l’évitement du public et du privé sous contrat au profit des écoles libres se poursuit inexorablement.

Si l’on observe les chiffres des 30 dernières années, l’on constate même une forte accélération depuis 10 ans. Les écoles libres hors contrat, quasi-inexistantes il y a 30 ans, représentent aujourd’hui 4,4 % des écoles françaises, avec une pointe à 7 % dans l’enseignement secondaire, ce qui correspond à 2 574 écoles scolarisant environ 130 000 élèves.

Zoom sur les ouvertures de cette année

Si l’on rentre dans le détail des créations de cette rentrée, l’on peut constater que la répartition par confession évolue. Les écoles confessionnelles chrétiennes sont plus nombreuses: elles représentent 25,8 % des créations cette année contre 17 % l’an dernier. Les créations d’écoles musulmanes sont stables à 1 % et il n’y a pas d’ouverture d’école juive en 2024.

Autre observation notable : l’évolution dans la répartition des cycles primaire, collège, lycée.

Après une forte croissance du nombre de nouveaux collèges, nous revenons à une répartition plus «classique» des trois cycles.

Il faut signaler ici que la plupart des collèges ne sont pas des créations ex nihilo, mais le prolongement d’un primaire déjà existant. Il en est de même, dans une moindre mesure pour les lycées. Ceci s’explique par les très fortes contraintes scolaires liées à l’ouverture d’un lycée.

54 % de ces écoles sont installées en zone rurale, contre 44 % l’an dernier. Une tendance à surveiller… Enfin, il convient de noter que près de 50 projets d’écoles pourtant bien avancés sont reportés, pour des raisons diverses (locaux, personnel, etc.)

Les résultats scolaires des écoles libres hors contrat

Il est fréquent d’entendre les détracteurs des écoles libres mettre en doute leur niveau. Les résultats du baccalauréat et les mentions qui les accompagnent n’ayant plus grande signification depuis deux ans, nous enquêtons dorénavant sur les débouchés postbac des lycéens ayant passé le baccalauréat dans une école libre hors contrat. A la rentrée 2024, 16,8 % d’entre eux intègreront une classe préparatoire aux grandes écoles alors que la moyenne nationale était de 2,3 % l’an dernier. Les chiffres parlent d’eux-mêmes… Après une forte croissance du nombre de nouveaux collèges, nous revenons à une répartition plus «classique» des trois cycles. Il faut signaler ici que la plupart des collèges ne sont pas des créations ex nihilo, mais le prolongement d’un primaire déjà existant. Il en est de même, dans une moindre mesure pour les lycées. Ceci s’explique par les très fortes contraintes scolaires liées à l’ouverture d’un lycée. 54 % de ces écoles sont installées en zone rurale, contre 44 % l’an dernier. Une tendance à surveiller… Enfin, il convient de noter que près de 50 projets d’écoles pourtant bien avancés sont reportés, pour des raisons diverses (locaux, personnel, etc.)

Statistiques des écoles indépendantes à la rentrée 2024 : 116 ouvertures d’établissements ou de niveaux

Créer son école a tenu sa traditionnelle conférence de presse de rentrée ce mercredi 4 septembre au sein de l’école Atouts-Plus de Monique Canto-Sperber, ancienne directrice de l’ENS de la rue d’Ulm, à Paris Ve. Voici quelques statistiques présentées :

Le louvoiement de Trump sur l’avortement lui coûtera-t-il l’élection ?

Observateur des États-Unis, Alexandre Mendel livre chaque semaine, sur Conflits, une « Lettre d’Amérique » pour décrypter les élections en cours. En voici une sur l’avortement :

L’arithmétique électorale américaine est une science de laboratoire. Un mauvais dosage de promesses, un mélange de stratégies non miscibles entre elles et vous voilà à devoir refaire le retard que vous pensiez avoir rattrapé dans tel ou tel État. Donald Trump vient typiquement de faire les frais de cet exercice permanent d’équilibrisme, d’autant plus difficile à réussir quand on tient une ligne populiste et, donc, quand on essaye, par définition de plaire à tout le monde. Surtout, sur un sujet aussi sensible que le droit à l’avortement aux États-Unis. Un piège dans lequel tombe tout républicain depuis Romney en 2012.

Un piège pour les républicains

Voilà Trump surpris la semaine dernière à s’être mis à dos une fraction de son électorat, celle des anti-avortements (et singulièrement, les évangéliques) en voulant en conquérir une autre, celle des femmes de banlieue (les suburban women), catégorie où il est à la peine dans les sondages et dont l’importance lui avait carrément coûté l’élection en 2020. Car Trump pensait s’être sérieusement débarrassé du sujet.

Après tout, n’était-ce pas grâce aux trois juges conservateurs qu’il avait nommés à la Cour suprême pendant son unique mandat que l’arrêt Roe v. Wade, décision de 1973 de la plus haute juridiction, qui autorisait l’IVG sur tout le territoire américain, avait été abrogé en juin 2022, laissant le soin aux seuls États de légiférer sur la question ? Trump se frottait les mains : non, le droit à l’avortement n’était pas absolu. Oui, les États du sud, ceux de la Bible Belt, tels le Mississippi, l’Alabama ou l’Arkansas peuvent l’interdire complètement avec de très rares restrictions, souvent liées à la santé de la mère, tandis que les plus progressistes comme l’Oregon ou le Minnesota ne fixent pas de limite au délai de gestation. C’est à cause de cette grande variété de législation que Trump s’est retrouvé à préciser sa position. Car Trump, tout candidat qu’il puisse être, se trouve être aussi un électeur de Floride.

Or cet État, dirigé par le très conservateur Ron DeSantis, un temps son concurrent aux primaires républicaines, organise en même temps que la présidentielle un référendum sur le sujet. Dans le Sunshine State, depuis 2022, le délai de grossesse maximal pour avorter est de six semaines. Un amendement propose de le porter à 24 semaines, soit ce qui est habituellement considéré comme le moment de viabilité du fœtus. Que va voter Trump, qui se présente toujours comme « le président le plus pro-life que les États-Unis aient jamais connus » ?  Pour l’allongement du délai ! Enfin, c’est ce qu’il disait à NBC avant de se raviser, deux jours plus tard, sur Fox News, après le tonnerre de protestations des associations pro-vie et des évangéliques menaçant de ne pas voter pour lui le 5 novembre. Ce « yes » suivi d’un « no » peut avoir de lourdes conséquences.

Yes or no ?

En la matière, l’inconstance du républicain reflète la diversité de sentiments sur un sujet aussi émotionnel que politique et qui renvoie à la fois aux convictions religieuses et à la variété des opinions publiques État par État. Complexe de plaire à la fois aux chrétiens de Floride (latinos compris) et aux femmes des banlieues de Tampa !

Tant qu’il n’était pas engagé en politique, spécialement dans les années 1980 et 1990 où il était démocrate, Trump se fichait bien du vote des évangéliques : c’était aussi l’époque où le milliardaire, alors bienpensant, était invité sur toutes les chaînes de télévision pour commenter l’actualité. Ses idées très conformistes d’alors n’ont plus rien à voir avec celle de celui qui prétend aujourd’hui avoir la Bible comme livre de chevet sans toutefois être capable d’en citer un seul verset.

Ce grand écart permanent fait les délices du Parti démocrate dont l’avortement est devenu un des thèmes récurrents en campagne sous le vocable de « défense des droits reproductifs ». En 2022, alors que Joe Biden était au plus bas et l’inflation au plus haut, les démocrates avaient réussi à conserver le Sénat et à limiter la casse à la Chambre des représentants. Les femmes des grandes agglomérations des États pivots avaient sauvé la peau de dizaines de membres du Congrès.  Loin d’avoir réglé le problème, l’abrogation de Roe vs Wade a été l’épine dans le pied de Trump. 63 % des Américains, selon l’institut Pewresearch, sont opposés à l’abandon de cette célèbre jurisprudence.

L’élection de novembre prochain devait se jouer sur l’économie, et notamment sur l’inflation, mais aussi sur l’immigration, qui restent les deux sujets majeurs de préoccupation des Américains : c’était presque trop facile pour les républicains qui n’avaient qu’à pointer du doigt les piètres résultats en la matière de l’administration Biden/Harris. Les juges nommés par Trump en ont décidé autrement en remettant au centre de l’élection un sujet qu’on croyait réglé. Certes, dans la plupart des enquêtes d’opinion, l’accès à l’avortement n’arrive souvent qu’en quatrième position des motifs d’inquiétude de l’électorat, mais chez les femmes en âge de se reproduire, il se situe souvent en premier chez les noires, les jeunes et les électrices indépendantes.

Terrain glissant

En devenant subitement pro-choice, Trump ne fera pas bouger les lignes. Le Parti démocrate reste dans l’esprit des Américains le parti du droit des femmes et ce n’est pas le Grand Old Party qui le deviendra. Mais il aura abîmé son soutien chez les évangéliques qui voyaient en lui un champion de la protection des « unborn » et excusaient ses outrances ainsi que ses infidélités tant qu’il restait loyal envers les pro-life. 90 millions d’Américains appartiennent à des églises évangéliques. La militante anti-avortement Lila Rose, présidente de Liveaction, un important mouvement pro-vie, a d’ores et déjà annoncé qu’elle ne voterait pas pour le candidat républicain (sans pour autant voter pour sa rivale démocrate), estimant que « les positions prise par Trump ces dernières semaines, en rupture avec sa campagne de 2016 et sa présidence, lui coûteront son élection ».

Si Trump n’aura aucun mal à gagner globalement leurs suffrages, il suffirait que quelques dizaines de milliers d’entre eux choisissent de ne pas se déplacer le 5 novembre pour le mettre en difficulté dans des États comme le Nevada ou la Géorgie où le vote évangélique compte. Combien de femmes qui doutaient des intentions de Trump pour les remplacer dans les urnes ?

Pologne : Le gouvernement Tusk supprime les subventions du PiS

Imaginez que cela se passe dans la Hongrie de Orban ou dans la Russie de Poutine…

Après avoir connu une purge et une mise sous tutelle des médias publics en fin d’année dernière, la Pologne voit le principal parti d’opposition, le PiS (parti Droit et Justice), au pouvoir jusqu’en décembre 2023, privé d’une grande partie de ses sources de financement public par une décision de la Commission électorale nationale.

« Avec cette décision, le PiS va apprendre la véritable signification des mots “loi” et “justice” », a déclaré sur un ton menaçant Donald Tusk, le président du Conseil des ministres de Pologne, après l’annonce de la décision de la PKW (Państwowa Komisja Wyborcza), le principal organe de régulation de la vie politique polonaise.

Précisément, celui qui est aussi président de la Plate-forme civique répondait à son prédécesseur, Mateusz Morawiecki, lui aussi à la tête du gouvernement polonais entre 2017 et 2023, qui dénonçait le monopole du pouvoir exercé par la majorité, l’accusant au passage de vouloir détruire la démocratie. La décision de la PKW, dont la majorité des membres sont élus par le Parlement, s’inscrit selon Morawiecki « dans le cadre du jeu politique du gouvernement actuel, qui consiste à se venger et à marginaliser l’opposition ».

Jeudi 29 août, celle-ci avait, en effet, accusé le principal parti d’opposition d’avoir dépassé le plafond de dépenses autorisées dans le cadre des législatives de l’année dernière et d’avoir puisé dans les comptes publics, moyennant quoi la PKW, dont sept des neuf membres sont élus par la Diète et reflètent sa composition, avait décidé de rejeter le rapport du comité électoral du PiS et de raboter de 13,3 millions d’euros (soit 57 millions de zlotys, la monnaie polonaise) les sommes d’argent public lui étant destinées.

Italie : le concert d’un chanteur qui ne plait pas au lobby LGBT interdit pour la 40ème fois

Lu sur l’OJIM :

La censure dans le monde de la culture ne sévit pas qu’en France. Le chanteur italien Giuseppe Piova, appelé plus simplement Piova, vainqueur du festival de SanRemo 2006, 8 disques de platine et 3 disques d’or à son actif, est régulièrement victime de censure en Italie. Auteur d’une chanson Luca era gay (Luca était gay) où il raconte l’histoire d’un gay redevenu hétéro, il a également exprimé des positions sceptiques sur le vaccin pendant le Covid. Il n’en fallait pas plus pour que 40 (quarante !) de ses concerts soient interdits dont fin juillet 2024, le 40ème à Nichelino (Piémont), annulé par la municipalité PD (Partito Democratico, gauche). Il Fatto Quotidiano est un quotidien populiste de gauche, proche du Mouvement 5 étoiles, il aurait en France le même positionnement que Marianne. Son directeur Marco Travaglio a publié une belle tribune sur le sujet que nous avons traduite, les intertitres sont de notre rédaction.

Vous n’êtes pas obligé d’aimer, mais voici l’objet du délit :

L’Arcom pourrait bloquer les noms de domaines des sites pornographiques

Le week-end dernier, l’Arcom a fait fermer une centaine de sites illégaux qui diffusaient des matchs de Ligue 1.

L’Autorité a mis une demi-douzaine d’agents pour mettre en application les saisines. Elle s’appuie aussi un arsenal automatisé qui a permis la mise hors ligne de plus de 5 000 sites depuis deux ans.

174 noms de domaines ont été bloqués depuis le début de la saison de foot. Il serait donc possible de bloquer les noms de domaines de 200 sites pornographiques qui ne respectent pas la loi. Même les pouvoirs publics ont pris conscience du fléau de la pornographie.

Présidentielle : Édouard Philippe annonce sa candidature pour 2027… ou plus tôt ?

Longuement interrogé dans Le Point, Edouard  Philippe déclare :

Où en êtes-vous personnellement ? Il y a un an et demi, vous nous disiez à propos de 2027 : « Je me prépare. »

Ce n’est un mystère pour personne que je serai candidat à la prochaine élection présidentielle.

C’est le journaliste qui évoque 2027. Edouard Philippe parle de la prochaine… Comme Emmanuel Macron ne parvient pas à trouver le Premier ministre idoine, la solution de sortie de crise semble être sa démission…

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