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Messe de l’Assomption à l’abbaye de La Garde

A l’occasion de l’Assomption, CNEWS diffuse la messe de la Solennité de l’Assomption de la Vierge Marie en direct du monastère Sainte-Marie de la Garde à Saint-Pierre-de-Clairac (Lot-et-Garonne) :

 

Campagne de réparation à Lyon

Cet article est une tribune libre, non rédigée par la rédaction du Salon beige. Si vous souhaitez, vous aussi, publier une tribune libre, vous pouvez le faire en cliquant sur « Proposer un article » en haut de la page.

Hier soir, prière sous la conduite de notre archevêque dans les jardins du rosaire, situés sous la basilique de Fourvière.

Sainte fête de l’Assomption

D’Aymeric Pourbaix dans France catholique :

Lorsque la Vierge Marie rendit son dernier soupir, tous les apôtres étaient réunis… sauf saint Thomas ! L’apôtre, selon cette tradition rapportée par saint Jean Damascène, désolé de n’avoir pas revu la Sainte Vierge, obtint qu’on ouvrît son tombeau pour lui rendre un dernier hommage. Dans ce sépulcre scellé depuis plusieurs jours, il n’y avait plus que des parfums qui embaumaient, et le chant des anges qui chantaient la gloire de Marie !

Ce parfum de Reine, exhalé grâce à la nouvelle absence de l’apôtre Thomas, semble courir à travers toute l’histoire des hommes, comme une fragrance discrète, presque imperceptible. Et c’est aussi un parfum de Mère, de protectrice, en particulier pour la France, ce « royaume de Marie » !

C’est vrai dès les origines avec l’encouragement de Marie à saint Remi, l’évêque qui baptisa Clovis – ce qui décida du caractère catholique de la foi en France contre l’hérésie arienne pourtant majoritaire. Cela se vérifie ensuite à intervalles réguliers dans l’histoire de notre pays, jusqu’à Louis XIII qui reçut de Marie le meilleur moyen de protéger le royaume : en assurer la pérennité par un héritier.

Au XXe siècle encore, les apparitions de L’Île-Bouchard, les dernières en date à être reconnues, en 1947, ont mis fin, par la prière des enfants, à de graves tensions sociales et politiques, une quasi-guerre civile attisée par les communistes.

Aujourd’hui encore, cette sollicitude maternelle demeure plus que jamais nécessaire pour conserver l’espérance chrétienne, quand le marxisme culturel semble encore très présent dans les esprits de nos concitoyens ; les récentes élections l’ont amplement prouvé…

Mais recourir au secours de Marie implique en retour une exigence : faire grandir en nous la dévotion à cette sainte Mère, notamment par le chapelet. « Mais priez mes enfants, Dieu vous exaucera en peu de temps. Mon Fils se laisse toucher », dit-elle à Pontmain en 1871. Seule la puissance de la prière mariale, comme la prônaient saint Jean Eudes et saint Grignion de Montfort, et son pouvoir d’intercession auprès de son Fils, pourra en effet susciter l’étincelle du véritable renouveau.

Immense désir du Ciel

Cette réponse parfaite aux problèmes du temps a été soulignée par un chroniqueur religieux lors de la proclamation du dogme de l’Assomption, en 1950, selon lequel Marie a été élevée corps et âme à la gloire céleste : « À un moment où on réduit la destinée de l’homme à cette terre, n’est-il pas opportun d’ouvrir les perspectives sur le Ciel ? (…) n’est-il pas opportun d’insister sur l’enseignement des fins dernières ? » N’est-ce là, en effet, la seule vraie réponse à la problématique actuelle de la fin de vie… ?

C’est ce que confirmait le peintre espagnol Murillo, en travaillant à son beau tableau de l’Assomption – qui ressemble fortement à celui de notre couverture. Sans doute saisi par ce parfum marial, un surcroît d’amour grandit dans son cœur pour la Vierge Marie, et un immense désir du Ciel. Au point qu’il prit comme devise : Vive moriturus« Vis comme quelqu’un qui doit mourir un jour ». Une sagesse à retrouver… Bon été !

Marie Médiatrice de toute grâce

Le Père Serafino M. Lanzetta, franciscain, est interrogé dans France catholique :

Qu’entend-on exactement quand l’on dit que Marie est « médiatrice » de la grâce ?

La Vierge Marie est médiatrice de grâces car non seulement porte-t-elle de façon parfaite notre prière à Dieu, mais elle a contribué, avec Jésus, à la formation de la grâce comme telle, puisqu’elle l’a porté dans son ventre ! Il faut également revenir au message de l’Ange lors de l’Annonciation. Il s’agit d’une prière mariale qui explicite bien que Marie est « pleine de grâce »… À ce titre, rappelons que s’il n’y avait pas eu la salutation angélique, il n’y aurait pas eu l’Incarnation ! Prier des « Ave », c’est donc prier les mystères de l’Incarnation du Verbe, présent avec nous par Marie.

Cette notion de médiation et, plus généralement, de prière à la Vierge, rencontre une objection courante : pourquoi ne pas prier Jésus directement ?

Tout simplement car il nous faut imiter les mêmes chemins que ceux empruntés par le Christ, qui est venu à nous par la Vierge Marie. Comme l’avait souligné saint Louis-Marie Grignion de Montfort, nous devons donc « aller à Jésus par Marie » ! Les théologiens qui disent qu’il faut prier « directement » Jésus ne comprennent pas le concept de médiation de Marie. Il faut l’entendre non pas comme un obstacle dressé entre le Christ et nous, mais comme la participation de la Vierge – qui a porté Jésus en son sein – aux mystères du Christ.

Au demeurant, la notion de médiation se retrouve ailleurs dans la vie chrétienne : le sacerdoce, par exemple, est une médiation où le prêtre joue le rôle de médiateur entre le fidèle et le Christ. Mais la médiation par excellence reste celle partagée par Notre-Dame. La Tradition chrétienne ne s’y est d’ailleurs pas trompée : la prière à la Vierge est une longue tradition de l’Église. Dès le IIIe siècle, nous trouvons la prière de consécration du « Sub tuum praesidium », qui demande à la Vierge Marie de se réfugier sous sa protection.

Est-ce à dire que toutes les grâces, données par le Christ, passent par Marie ?

Oui, car la Vierge et son Fils sont unis, comme l’avait souligné l’École française de spiritualité et en particulier Jean-Jacques Olier, qui avait explicité le concept de médiation en disant que la Vierge Marie était un « sacrement » du Christ, distribuant la grâce de son Fils. En effet, en accueillant Jésus en son sein, la Vierge Marie a participé activement à notre salut. La grâce a été acquise par Jésus, avec la contribution active de Notre-Dame. C’est pour cette raison que nous pourrions dire que Marie est « corédemptrice ».

Cette notion est au cœur des débats, pour savoir si cela doit être reconnu comme un nouveau dogme…

Je l’espère, même si cela sera sans doute difficile, car il y a des objections théologiques mais aussi un peu d’ignorance : quand on s’arrête au préfixe « co », on imagine que la corédemption place Notre-Dame au même niveau que Jésus. Ce qui n’est pas le cas ! La Sainte Vierge reste « subordonnée » à Jésus, tout en étant complémentaire. Elle a été choisie par Dieu pour être la coopératrice, tout comme Ève a été choisie pour être l’épouse d’Adam.

Comment comprendre la notion de « virginité perpétuelle », au cœur de votre livre ?

Dire que la Vierge est αειπάρθενοs, « toujours vierge », comme l’a défini le deuxième concile de Constantinople en 553, signifie que la Vierge l’était avant la naissance du Christ, pendant son accouchement et après. Avant l’accouchement, car Marie est enceinte par la puissance de l’Esprit Saint. La virginité pendant l’accouchement est assurément la plus difficile à comprendre, et aussi la plus niée de nos jours. Pourtant, ce mystère de la virginité est la manifestation que Jésus est vrai Dieu : sa naissance relève ainsi du miracle et démontre bien que le Christ est Dieu. Enfin, sa virginité intacte après la naissance de Jésus rappelle qu’elle n’a pas eu d’autres enfants. Pour les catholiques, c’est un dogme.

En quoi la virginité de Marie est-elle liée à sa médiation ?

Car dès lors, cela signifie que la virginité de Marie fait partie de la médiation originelle qui nous a donné le Christ. Elle permet également l’acte de médiation de Notre-Dame au pied de la Croix, aux côtés de saint Jean. En étant toujours vierge, Marie peut être à la fois la Mère du Christ et notre Mère à tous, comme Jésus l’a affirmé en lui disant, du haut de la Croix : « Femme, voici ton fils » puis, à saint Jean : « Voici ta mère ».

Prière

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Photo

La natalité dans l’angle mort du « Pacte d’action » de Gabriel Attal

Communiqué du Syndicat de la famille :

Dette, pouvoir d’achat, sécurité, services publics, environnement et laïcité sont les « six priorités » du Pacte d’action proposé par le Premier Ministre démissionnaire. Mais parmi ces enjeux majeurs, la natalité est le grand oublié. Loin des promesses du « réarmement démographique » d’Emmanuel Macron, la natalité et la famille se retrouvent donc une nouvelle fois hors du jeu politique.

La France s’enfonce dans l’hiver démographique malgré le désir toujours intact des Français d’avoir au moins deux enfants etalors que la natalité est indispensable pour préparer l’avenir et pour notre modèle social. Les retraites d’aujourd’hui, notamment, sont assurées par les actifs et celles de demain par les enfants à venir. L’enjeu est donc fondamental malgré une vision trop souvent enfantine ou caricaturale de la politique familiale.

La natalité, la famille, la stabilité des couples, l’éducation sont autant de politiques prioritaires pour préserver notre avenir commun. La situation issue des dernières élections devrait pousser les responsables politiques à œuvrer différemment. Hélas, ils restent cantonnés à leurs vieilles recettes inefficaces et n’ont toujours pas pris conscience de l’importance de la famille, au contraire des Français qui la plébiscite dans toutes les enquêtes d’opinion. Ce premier lieu de solidarité a d’ailleurs été célébré chaque jour pendant les Jeux Olympiques par des champions heureux de partager leurs joies et leurs médailles avec leurs conjoints, leurs enfants et leurs parents.

Il y a urgence à sortir la natalité de l’angle mort des politiques publiques et à reconstruire une société qui non seulement prenne appui sur les familles mais aussi les prenne en compte danstoutes les décisions sur l’éducation, le logement, l’emploi ou encore la culture. C’est ainsi que nous pourrons retrouver un dynamisme social et économique.

« Il faut arrêter de mépriser la famille et la natalité mais prendre enfin à bras le corps cet enjeu prioritaire. Quel que soit le futur Premier Ministre, il devra composer avec et pour les 19 millions de familles de France. C’est en soutenant une politique de la famille ambitieuse que nous pourrons avancer collectivement et essayer de sortir de cette impasse politique et du blocage institutionnel. La prochaine rentrée scolaire s’annonce difficile pour des familles victimes de l’instabilité politique avec des incertitudes parfois lourdes à gérer comme celles sur le congé parental, les modes de garde, les stages en milieu scolaire ou l’orientation vers l’enseignement supérieur »souligne Ludovine de La Rochère, Présidente du Syndicat de la Famille.

Tous à Pontmain le 12 octobre

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Parties depuis l’île Bouchard (sud de Tours), le 3 décembre 2022, les trois Vierges pélerines de l’association La France Prie ont déjà parcouru plus de 12 000 kms.

Dans toute la France, chaque Vierge a été accueillie et vénérée dans plus de 1 000 familles.
Elles sont actuellement dans le Nord de la France, le Béarn et le Roussillon et elles seront rassemblées le 12 octobre 2024 au sanctuaire de Pontmain afin de remercier Notre Dame pour toutes les grâces obtenues. Elles continueront leur périple à compter du début de l’année 2025.

Si vous désirez recevoir une Vierge pèlerine, il suffit de se connecter sur le site de l’association, https://www.lafranceprie.org/vierge-pelerine et de s’inscrire en ligne. Un correspondant vous contactera à l’issue et vous transmettra votre créneau d’une ou plusieurs semaines.

L’objectif est bien de développer le culte marial et de réparer publiquement toutes les offenses faites aux cœurs de Jésus et de Marie.

Venez nombreux le 12 octobre à Pontmain.
Contacter le secrétariat : 06 58 80 35 20

Cérémonie d’ouverture des JO : « La référence à la Cène est évidente » (entretien vidéo)

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Entretien sous-titré en français avec Janusz Janowski, peintre et théoricien de l’art, ancien directeur de la galerie nationale d’art contemporain Zachęta à Varsovie et président de l’Association des artistes plasticiens polonais pendant 8 ans.

Cette vidéo de 13 minutes fait partie d’un entretien plus long conduit le 29 juillet 2024 à Varsovie par Olivier Bault, de l’Institut Ordo Iuris pour la culture du droit.

Janusz Janowski explique les similitudes entre la disposition des acteurs et des éléments présentés pendant la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques de Paris et la célèbre fresque peinte par Léonard de Vinci. Il souligne également les différences avec le tableau « Le festin des dieux » peint au XVIIe siècle par le peintre néerlandais Jan van Bijlert, dont le directeur artistique nommé par Paris 2024 a prétendu s’être inspiré quand la polémique a éclaté en France et surtout à l’étranger.

Cet expert en art n’a donc aucun doute sur la référence à la Cène, une référence qu’il juge «hideuse et provocatoire».

CNews retransmet la messe du 15 août en direct de l’abbaye de La Garde

Fête majeure de l’Église, l’Assomption fut proclamée comme dogme en 1950 par Pie XII

De Défendente Genolini dans France catholique:

Un Juste devait absolument mourir à Jérusalem. Il semble évident que saint Jean, vivant à Éphèse, suggéra à Marie qui lui avait été confiée par Jésus, de regagner Jérusalem quand il sentit qu’elle allait quitter cette vie. D’ailleurs, dans cette Ville sainte, on vénère le tombeau de la Dormition, celui de Marie. Sans conteste, il n’y a aucune relique de la Vierge Marie dedans. Quelle stupéfaction sans doute pour les apôtres qui portaient le corps de la Mère de Dieu et pour les fidèles présents, de voir qu’à l’entrée du tombeau, cette dépouille mortelle s’évapore, disparaît. Peut-être à la manière dont ils avaient vu Jésus s’élever dans les Cieux au jour de l’Ascension. Ils avaient vu tellement de choses étranges pendant trois ans ! Une de plus ! Elle rappelait aussi le départ du vieux prophète qui perdit son manteau aux pieds d’Élisée tandis qu’il était enlevé dans les Cieux par un char lumineux qui arriva pour le saisir au vol. Marie ne connaîtra pas la corruption du tombeau. Elle est immédiatement transportée dans les cieux pour régner avec son Fils. Tous les chrétiens ont toujours cru à cet événement appelé Assomption ou Dormition. Ils n’ont pas attendu que cela devienne un dogme, établi en 1950 par Pie XII, qui ne fit que confirmer la foi antique.

Mais Marie n’a pas un privilège absolument unique. Elle est la première, mais nous entrevoyons à notre tour la destinée qui sera la nôtre. Notre corps ressuscitera. Il n’est pas destiné éternellement à la poussière de la terre. Son Immaculée Conception lui a permis cette grâce inouïe. Couronnée dans les cieux par son Fils, elle demeure la Reine des anges et des hommes. Elle veille sur chacun de ses enfants avec amour. Adoratrice éternelle de Dieu, elle nous apprend à connaître la Trinité.

Vieux proverbes de ce jour

« Du soleil à l’Assomption, beaucoup de vin et du bon. »

Pensée spirituelle de Pie XII

Pour la proclamation du dogme de l’Assomption 1950 :

« La Mère de Dieu immaculée dans sa conception, parfaitement vierge dans sa maternité divine, généreuse collaboratrice du Rédempteur, a remporté un triomphe total sur le péché et ses conséquences. »

Courte prière

« Sainte Souveraine, Mère de Dieu, faites-nous part des grâces qui vous ont sanctifiée » (Messe de la liturgie ambrosienne).

Le Président de la République fait Chevalier de la Légion d’honneur le pasteur René Léonian

De notre envoyé spécial, Antoine Bordier :

Le 13 juin 2024, à 18h59 exactement, René Léonian est fait Chevalier de la Légion d’honneur. Sous les ors de Matignon, c’est Gabriel Attal, le Premier ministre, qui remet au pasteur, entouré de sa famille et de ses amis, l’insigne napoléonian. Zoom sur un homme qui a fait de sa vie une cause au service de la France et de l’Arménie, une cause au service du Bien Commun.

Nous sommes à J-1 de cette remise de médaille. Le Bourbon est plein à craquer. Cette brasserie emblématique de Paris porte bien son nom. Elle est située, exactement, au numéro 1 de la place du Palais Bourbon. Le Palais Bourbon, qui abrite l’Assemblée nationale, est à un jet de pavé de la brasserie, ainsi, d’ailleurs, que les bureaux du parti LR, Les Républicains.

Des journalistes français et étrangers ont pris d’assaut la place, car nous sommes en plein épisode de la déchirure au sein du parti qui s’appelait UMP et auparavant RPR. Marion Maréchal est, aussi, dans les parages. Le 12 juin est le jour où LR flambe. Eric Ciotti, en tant que Président, avait, déjà, décidé de se rallier en catimini au Rassemblement National. Il fait, ce jour-là, une déclaration médiatique qui tonne comme une révolution, comme la prise de la Bastille du 14 juillet 1789. Il s’enfermera, d’ailleurs, comme Louis XVI, dans son Fort Knox franco-français de la place du Palais Bourbon…

Le décor est planté, la France retient son souffle.

A l’abri dans la brasserie, où se réalise la première partie de ce reportage, loin des cris d’orfraie et des mots qui demandent la démission du « traître » Ciotti, le pasteur René Léonian vient d’arriver. Son calme légendaire digne d’Olympe tranche avec l’actualité devenue dramaturge. Il commande un Perrier et moi un jus de citron. Les honneurs que la République va lui rendre ne lui ont pas fait tourner la tête. Nous avions croisé l’homme à plusieurs reprises en 2021, 2022 et 2023. Il est discret, doux, et se déclare « serviteur ». Un seul mot le définit : serviteur.

« Une grande joie »

« Oui, je vais recevoir demain la Légion d’honneur. C’est à la fois impressionnant, et, c’est, également, une grande joie. J’aimerais que cette joie soit communicative et diffusée au plus grand nombre. »

Depuis 50 ans (il en a 72), l’homme est engagé auprès de la France, où il officie en tant que pasteur, professeur et père de famille. Mais pas que…

Il retrace sa longue histoire familiale. Celle des survivants qui ont eu la chance d’échapper à la folie barbare des ordres donnés par les plus hautes autorités ottomanes d’exterminer les Arméniens. En 1915, démarre l’affreux génocide des Arméniens d’Anatolie et de Cilicie (en Turquie actuelle). Ils seront 1,5 million à périr dans des conditions les plus barbares.

« Cela fait, exactement, 100 ans que mes grands-parents sont arrivés à Marseille. Ils ont tout perdu, sauf la vie. »

La grande joie de recevoir la Légion d’honneur est parsemée de cette souffrance et de ce sang familial et communautaire qui ont abreuvé les terres ancestrales spoliées par les Turcs. L’homme est engagé, également, auprès de l’Arménie et de tous les Arméniens.

50 années de services

Difficile de retracer en moins d’une heure ses cinquante années où on pouvait voir le pasteur, tel un véritable berger, prendre soin de ses brebis, en France et en Arménie. Mais pas que…

« L’essentiel de ma vocation est un service spirituel. Quand je parle de service pastoral, je parle de toutes mes activités comme pasteur. Ma foi chrétienne, je ne l’ai pas gardée pour moi, uniquement. Je l’ai offerte au plus grand nombre. »

Le pasteur a du mal à le dire, visiblement, il n’aime pas se mettre en avant. Mais, son service est très humaniste, du 360° en perspective. Né dans les hauteurs célestes, il s’est déversé dans les profondeurs de l’humanité. Impossible de dénombrer tous les projets humanitaires qu’il a accompagnés, lancé et réalisé. Près d’un millier !

« Je suis un humaniste. Je me souviens, tout jeune pasteur, à 22 ans, quand j’ai commencé à Lyon. En dehors de l’enseignement et de la vie pastorale que je vivais auprès des jeunes, des adultes et des personnes âgées, j’ai eu le souci de travailler à améliorer la condition humaine. »

Une Légion d’honneur très française

Dans les coulisses des ors de la République, à l’hôtel de Matignon, au numéro 57 de la rue de Varenne, dans le 7e arrondissement de Paris, tout est prêt ou presque. Les invités sont là, le pupitre à l’effigie du drapeau tricolore, du Premier ministre et de la célèbre devise Liberté, Egalité, Fraternité, est dressé. Les 150 invités entourent le pasteur René Léonian. Un de ses six petits-enfants avancent vers lui : « C’est quoi la Légion d’honneur ? »

La plupart ne savent pas que cet ordre a une très vieille histoire derrière-elle. Même si elle est née le 19 mai 1802, il faut remonter aux… Romains pour retrouver les prémices du futur esprit de 1802. Plus tard, sous Louis XIV et Louis XV les honneurs sont principalement militaires. Il faut attendre Napoléon Bonaparte pour innover et ouvrir aux civils et aux militaires la possibilité de recevoir l’insigne honneur, qui à cette époque est impérial. Mais cette plus haute distinction devenue républicaine et dont le Président de la République est le Grand Maître, ne s’attribue pas à n’importe qui. Oui, il faut le mériter.

M comme Mérite 

Il est 18h45, ce 13 juin 2024. Gabriel Attal vient d’arriver. Le Premier ministre est devenu l’homme pressé, celui du film d’Edouard Molinaro, où jouent Alain Delon et Mireille Darc. Les deux hommes se ressemblent, ce sont des trentenaires : Alain Delon est Pierre Niox, un collectionneur qui désire tout avoir et brûle les étapes relationnelles. Gabriel Attal, lui, veut réussir ses 12 travaux d’Hercule. La campagne des législatives bat, alors, son plein. Comme un tsunami, elle a débordé son agenda. Mais l’homme est resté debout. Il veut en être le maître d’œuvre. Emmanuel Macron est en retrait. Gabriel Attal collectionne les déplacements, les interviews et les tractages sur le terrain. C’est pour cela qu’il ne restera que 30 mn avec le pasteur. Le temps de lui remettre le fameux insigne. Mais avant, il prononce son discours retraçant son parcours de dix lustres. Et après, il filera chez Barthes, sur le plateau de Quotidien.

Après avoir salué toutes les personnalités de l’assemblée présente dans le salon, Gabriel Attal s’adresse au pasteur :

« Cher René Léonian, l’actualité est un peu chargée (rires dans l’assemblée) … Je reviens du Pas-de-Calais où j’étais en déplacement… Je tenais à être présent ici. Car dans ces moments que traversent notre pays, il est important de revenir à l’essentiel. Et, l’essentiel, c’est de permettre à la République de célébrer ceux qui s’engagent dans la société, ceux qui s’engagent pour des causes, ceux qui s’engagent pour un peuple et qui montrent qu’il n’y a jamais de fatalité… A quelques milliers de kilomètres d’ici, en Arménie, des femmes et des hommes, des enfants souffrent. Ils ont connu le prix des bombes, le tribut du déracinement, nous ne les oublions pas. Nous sommes à leurs côtés. La France est à leurs côtés. »

« Vous êtes cette figure du courage et de l’espérance »

Le Premier ministre continue son discours élogieux et plonge dans l’histoire du pasteur, de sa famille, de ses grands-parents survivants du génocide de 1915. Un génocide, le premier du siècle dernier.

Il évoque

« la vie d’un homme de foi, guidé par une spiritualité profonde. D’un théologien passionné, capable de faire sans cesse le pont entre l’histoire millénaire d’une Eglise martyre et les défis du temps présent. Votre vie, c’est celle d’un paroissien, d’un pasteur depuis ses 22 ans, auprès des autres, au cœur de l’Eglise évangélique arménienne. Votre vie, c’est celle d’un mari, d’un père de famille, d’un grand-père profondément aimant et profondément attaché aux siens. Votre vie, c’est celle d’un homme engagé, pleinement Français et républicain, pleinement engagé dans la vie de la cité, ici en France. Pleinement engagé au service de ses racines, de son histoire, au service de l’Arménie. » 

La remise de l’insigne de Chevalier

L’instant est plus que solennel, le Premier ministre vient de terminer son discours dans lequel il a évoqué Charles Aznavour, qui se disait « 100% Français et 100% Arménien ». Il lui emprunte pour présenter de la même façon le pasteur-chevalier.

Il a salué son épouse, Sylvie, ses deux enfants, Fabienne et Christophe, et ses 6 petits-enfants qui ont revêtu leurs plus beaux habits pour l’occasion historique. On se croirait à des Noces. Celles de la République, de la France qui honore son nouveau chevalier-servant.

Le discours de Gabriel Attal aura duré près de 15 mn. Il a retracé toute la vie du pasteur. Ses 50 années consacrées à Dieu et à son prochain, même lointain. Il a retracé sa vie de pasteur, de père de famille, de pèlerin infatigable qui sillonne l’Amérique du Sud, l’Europe, l’Arménie, la Géorgie, la Russie et l’Ukraine, etc. Le pasteur a vu défiler sa vie et ses mille visages aidés, aimés, à la vie brisée.

Le discours prend fin, les applaudissements sont nourris. Ils tapissent les murs lambrissés, feuilletés à l’or fin, qui jaillissent au dehors du salon pour s’évader dans le parc de 3 ha qui entoure Matignon, tel un écrin de verdure.

L’aide de camps du Premier ministre s’avance, alors. Gabriel Attal dégrafe l’insigne de Chevalier de la Légion d’honneur et se dirige vers le pasteur.

« Monsieur René Léonian, au nom du Président de la République et en vertu des pouvoirs qui nous sont conférés, nous vous faisons Chevalier de la Légion d’honneur. »

Les applaudissements fusent de nouveau et éclatent en cris de joie comme un bouquet de feu d’artifice.

Reportages réalisés par Antoine Bordier

Copyright des photos A. Bordier R. Léonian

Sanctuaire et pardon de Notre-Dame des Portes

Avec le Père Yvon le Goff, curé à Carhaix de la paroisse de Saint-Herbot en centre Finistère, cette émission évoque le sanctuaire ainsi que le Pardon de Notre-Dame des Portes qui, en cette année 2024, sera présidé par Monseigneur Denis Jachiet, évêque de Belfort-Montbéliard.

Vendredi 16 août Pardon des Aînés à la Chapelle – Messe à 14h30 avec la proposition du Sacrement des Malades pour ceux qui le veulent. La célébration sera suivie du traditionnel goûter à la salle Saint Michel.

Samedi 17 août 20h00 messe du soir sur l’esplanade des pardons suivie de la procession aux flambeaux dans la ville de Châteauneuf du Faou.

Dimanche 18 août 10h30 Messe solennelle Notre Dame des Portes

15h00 Vêpres et procession mariale

Persécution des chrétiens au Nicaragua

Le 26 juillet 2024, le P. Frutos Valle, nommé « administrateur du diocèse d’Esteli après l’arrestation et le bannissement de Mgr Roland Alvarez » a été emprisonné.

Le père Frutos Valle a 90 ans, dont 50 ans consacrés à la vie sacerdotale. De plus, trois ordinations sacerdotales ont été annulées par le pouvoir, sans explication.

Toujours dans le diocèse de Matagalpa, les autorités ont arrêté deux prêtres le 1er août, en la fête de saint Dominique, patron du diocèse. Le motif de l’arrestation et le lieu de détention ne sont pas connus.

On estime à plus de 140 le nombre des membres du clergé et les religieux contraints à quitter le pays depuis 2018. Sans compter les nombreuses organisations ecclésiastiques expropriées ou privées de leur statut juridique.

Le 5 août, un autre prêtre du diocèse de Matagalpa, le recteur du séminaire San Luis Gonzaga, a été interpellé par les autorités ainsi qu’un agent pastoral de la paroisse Santa Maria de Guadalupe. Ce qui porte à 13 le nombre de prêtres arrêtés en quelques jours, la plupart du diocèse de Malagalpa.

Enfin, sept prêtres ont été bannis le mercredi 7 août et envoyés à Rome.

Il s’agit du cinquième groupe de prêtres expulsés par le Nicaragua en deux ans. Parmi les personnes expulsées se comptent deux évêques.

Le commissaire Breton menace de censurer le réseau X

Thierry Breton, commissaire politique de l’UE(RSS) a écrit à Elon Musk, car il a osé interroger Donald Trump sur son réseau X. Imaginez à l’inverse si un ministre américain réclamait la censure d’une interview sur un média français dans le cadre d’une campagne électorale française ?

 

La noblesse française écrit à Emmanuel Macron

Le président de l’Association de la noblesse française, le comte de Sèze, a écrit  au Président de la République. Il est assez rare que cette association réagisse ainsi :

Leurs valeurs de la République permettent de faire disparaître la France, la nation, la patrie

Voici une contribution de Patrick Buisson (+) publiée dans le numéro 72 de La Nouvelle revue universelle parue au 2e trimestre 2023.

Supprimez tous les journaux, mais, en tête du décret qui les supprimera, mettez six pages de considérations libérales sur les principes. Napoléon à Fouché

Qu’est-ce que la Convention ? La Convention est un régime insurrectionnel né d’un coup d’État contre la constitution de 1791, issu de la journée révolutionnaire du 10 août 1792.

Le nouveau régime s’appuie alors sur une assemblée élue en septembre 1792, avec un mode de scrutin indirect : on n’élit pas directement les conventionnels, il y a deux degrés. Sont exclus du corps électoral les contribuables, les paysans, les domestiques, les femmes… Bref, les deux tiers de la population. Le corps électoral est de 7 millions d’électeurs. Et sur ces 7 millions d’électeurs, seuls 700 000 iront voter : 10 % d’un corps électoral déjà extrêmement restreint !

Si l’on regarde les chiffres de plus près, on s’aperçoit d’autre chose, on voit que, dans la Commune insurrectionnelle de Paris, le 10 août 1792, sur 288 commissaires, il n’y a que deux ouvriers et artisans. Deux ! Et sur les 749 députés de la Convention, c’est la même statistique : deux ! La Révolution française est tout sauf prolétarienne.

D’ailleurs les bolcheviques qui vont s’en réclamer au moins pour une part, diront toujours que l’esprit de la Révolution fut petite-bourgeoise. Au moins, ils ne sont pas dupes !

Même si pour eux, nous le savons, la Convention reste une référence, nous verrons pourquoi. Marx lui-même ne s’y est jamais trompé, il a toujours désigné la bourgeoisie comme la caste évolutionnaire par excellence, il l’affirme à de multiples reprises.

La conclusion, très simple, que l’on peut en tirer est indiscutable. Là encore, nous sommes dans la leçon inaugurale de la Révolution et donc de la République : la Révolution française a été créée et imposée par le despotisme d’une minorité. D’une infime minorité ! 10% d’un corps électoral déjà extrêmement restreint. Elle ne cherchera plus, par la suite, qu’à maintenir le despotisme de cette minorité légale. Les lois révolutionnaires n’ont jamais exprimé la volonté générale, mais la volonté d’une infime minorité du pays.

La souveraineté parlementaire décrète sa primauté sur la souveraineté populaire

Quand on regarde comment les choses ont commencé, on s’aperçoit que tout a suivi un parcours parfaitement cohérent : dès le début tout se passe mal. ! La première chose que font les Etats Généraux, c’est de répudier les cahiers de doléances. On commence d’emblée par couper le lien avec le peuple. Puis on transforme l’Assemblée nationale en « assemblée constituante ».

Celle-ci, aussitôt réunie, quelle est sa première décision ? C’est d’interdire l’idée de mandat impératif. Qu’est-ce que c’est que le mandat impératif ?

C’est très simple : c’est une disposition par laquelle le mandataire (l’électeur) peut exiger du mandant (l’élu) de s’engager sur un certain nombre de points définis. Mais dans la démocratie française, c’est exactement l’inverse : l’élu ne s’engage à rien. Et la décision qu’il en sera ainsi est prise dès l’origine.

Le mandat impératif écarté, l’élu étant donc exonéré de la moindre obligation, la souveraineté du corps électoral se sera exercée uniquement… le jour du vote. Après, c’est fini, la souveraineté du peuple n’existe plus. C’est la base du libéralisme tel que l’abbé Sieyès le décria dans son fameux discours du 7 septembre 1789 devant les États généraux, un discours qui établit la souveraineté parlementaire aux dépens de la souveraineté populaire. Aussitôt, entre les deux, le cordon est rompu. Ce point est indiscuté, ce sont des faits, des faits historiques. Donc cette souveraineté parlementaire établie au détriment de la souveraineté populaire signifie que, dès le départ, l’on congédie le peuple : on le suspecte de se comporter de façon immature, d’être incapable de jugement objectif, de céder à ses passions, etc. Depuis ce moment-là, notre démocratie représentative n’a plus pour souci que de « protéger » le peuple tantôt contre son immaturité, tantôt contre sa dangereuse prétention à exercer lui-même sa souveraineté. Jacques Julliard parle à ce propos de « démocratie substitutive ». J’ajouterai qu’il s’agit de la démocratie des démolatres qui n’a rien à voir avec la démocratie des démophiles, ce qui est facile à prouver.

Toute l’histoire de la République s’inscrit finalement dans un combat contre la démocratie des démophiles, Notre République ne s’est jamais souciée, à aucun moment, d’accomplir la volonté générale, mais plutôt d’en restreindre l’expression par des procédures d’exclusion ou neutralisation. En frappant, au gré des circonstances, les diverses catégories de population, la plupart du temps les plus modestes. Il y a là une constante, comme si, victime d’un suprême paradoxe, la démocratie pouvait se survivre qu’en manipulant le corps électoral. Il n’y a de démocratie représentative qu’à la condition que ces représentants aient confisqué le pouvoir, cette oligarchie fixant seule les règles du jeu et les modifiant en fonction des circonstances.

En fait, depuis cette période, le « souverain » n’a jamais été autre que captif, pour mot d’un politique de l’avant-guerre, André Tardieu, auteur d’un livre très intéressant, précisément intitulé « Le Souverain Captif » (1). A tous les stades de l’histoire, la République n’a jamais été autre chose qu’un cratos sans démos, un pouvoir sans le peuple. En 1795, par exemple, qu’est-ce qu’impose la constitution de l’an III, qui est à l’origine du Directoire? Le suffrage censitaire, qui va prévaloir pendant tout le XIX siècle, et qui revient à exclure de l’expression de la volonté générale les ouvriers, les artisans et les paysans – autrement dit ce que l’historien Jacques Chevalier appelait les classes laborieuses, considérées par le pouvoir comme des classes dangereuses.

A cela s’est ajoutée pendant longtemps l’exclusion des femmes, jusqu’à l’assemblée d’Alger en 1944. Alors que toutes les monarchies européennes leur avaient octroyé le droit de vote, nous étions le dernier régime à ne pas l’avoir fait. La République s’y refusait, au prétexte que les femmes étaient supposées être aliénées, dominées par le cléricalisme et sujettes à des influences qui auraient nui aux intérêts de la République. Le parti radical a en effet été le dernier bastion du machisme parlementaire.

La Révolution contre les femmes

À propos des femmes, je voudrais introduire ici une incise d’actualité. On parle aujourd’hui beaucoup du féminisme, et aussi des valeurs républicaines. Je voudrais rappeler des réalités peut-être un peu oubliées mais qui permeettent de commencer un inventaire de ces valeurs républicaines. Car il faut bien savoir de quoi l’on parle. Personne ne veut plus s’en souvenir, mais la Révolution française s’est faite contre les femmes. La République, c’est la revanche virile des hommes sur le monde des femmes, identifiées à l’Ancien régime, et rejetées notamment parce qu’on les considérait comme saturées de libertinage C’est la revanche des mâles sur le pouvoir des femmes, pouvoir qu’elles exerçaient sur la langue, sur le goût, sur la politique, sur la littérature, et que dénonçait déjà Jean-Jacques Rousseau dans sa Lettre à d’Alembert sur les spectacles. Il y a là une constante: l’Ancien régime, que l’on présente aujourd’hui comme un régime de patriarcat, s’accommodait volontiers d’un pouvoir féminin qui n’est en rien l’apanage de la modernité. Ce que les sans-culottes reprochaient aux femmes, en fait, c’est à la fois d’avoir pris la place des hommes et d’avoir exercé un pouvoir. C’est cela qui va être le fil rouge de tous les procès faits à des femmes durant cette période : celui de Marie-Antoinette, celui de Charlotte Corday, celui de madame Roland, celui d’Olympe de Gouges…

Ce sont toujours les mêmes griefs qui leur sont faits. Pour la Convention, qui cherche à imposer un nouveau modèle politique placé sous le signe de la vertu, la femme c’est, je cite, le « dérèglement des mœurs » et, partant, du régime politique. A tel point que l’un des premiers actes, l’un des premiers décrets adoptés par les conventionnels, proposé par le citoyen Amard, a été de faire fermer des sociétés et des clubs de femmes. Et avec des motivations que j’ose à peine rapporter ici: « La constitution des femmes est mortelle pour les affaires publiques… La femme, c’est l’erreur et le désordre… » Voilà ce que dit la Convention qui fonde notre République. Il n’y avait donc rien de plus urgent, pour les conventionnels, que de renvoyer les femmes à leurs foyers.

Je ne miserais pas un liard aujourd’hui sur la pérennité de l’historiographie républicaine quand Mme Caroline De Haas et autres féministes se mêleront de la revisiter. Car la prochaine secousse à venir, elle est là ! Et c’en sera, croyez-moi, fini de la République des Jules ! Notamment du premier d’entre eux, peut-être le moins mauvais, le plus doué en tout cas, je veux parler de Jules Michelet. Il faut lire son livre Histoire de la Révolution Française. Il est évident que nos féministes ne l’ont pas ouvert, Vont-elles le découvrir? Michelet parle de « l’ennemi de la République ». Qui est-ce ? Qui fomente l’œuvre des ténèbres ? Les femmes ! Les femmes alliées au parti-prêtre ! Je ne résiste pas au plaisir de vous lire une de ces pages de Michelet, qui vous permettra de mesurer la gravité de son cas, et peut-être, à l’issue de mon intervention, d’appeler un numéro vert pour signaler ce cas de maltraitance littéraire.

Je cite Michelet: « La femme, qu’est-ce encore ? Le lit. L’influence toute puissante des habitudes conjugales. La force invisible des soupirs et des pleurs sur l’oreiller. Ainsi dans chaque famille, dans chaque maison, la Contre-Revolution avait un prédicateur ardent, zélé, infatigable. Nullement suspect, sincère, naïvement passionné, qui pleurait, souffrait, ne disait pas une parole qui ne fût ou ne parut un éclat du cœur brisé. Force immense, vraiment invincible ; à mesure que la Révolution, provoquée par les résistances, était obligée de frapper un coup, elle en recevait un autre : la réaction des pleurs, le soupir, les sanglots, le cri de la femme, plus perçant que le poignard. Peu à peu, le malheur immense commença à révéler ce cruel divorce : la femme devenait l’obstacle et la contradiction du progrès révolutionnaire que demandait le mari. »Voilà ce qu’a écrit Michelet !

À ceux qui penseraient que ces événements sont bien lointains, je voudrais rappeler, puisque nous faisons toujours cet inventaire des valeurs républicaines, qu’il m’a été donné de consacrer deux gros livres à l’histoire des mœurs sous l’Occupation – 1940-1945, années érotiques (2) – qui m’a demandé quatre années de recherches. On y voit que 1944, grand moment de restauration républicaine, n’a rien à envier à 1793 ! Cette restauration républicaine s’est accompagnée d’une révolution masculine, destinée à renationaliser symboliquement le corps des femmes qui ont fauté : par la tonte, ou le marquage du corps. Symboliquement, la République réaffirme sa propriété du corps féminin. C’est-à-dire le rétablissement du contrôle social des hommes, père, frère, mari, sur la sexualité des femmes, – les estimations les plus sérieuses parlent de cinquante mille femmes tondues – coupables d’avoir, avec trente ans d’avance, appliqué le slogan du MLF: « Mon corps m’appartient ». Certes, elles en ont fait profiter, avec une grande libéralité, l’armée d’occupation, mais enfin, c’est exactement ce que nous proposent les Lumières. Il y a là un sujet beaucoup plus profond auquel il faudrait consacrer une étude sérieuse : depuis que l’homme est propriétaire de sa vie et de son corps, on a assisté à une désacralisation, une destitution de la vie et du corps. De là ont découlé les génocides, l’avortement et aujourd’hui l’euthanasie.

Les relations entre les femmes et la République ont connu, il est vrai, des périodes diverses et contrastées. Mais jusqu’à cette période, elles étaient ce que je viens de décrire. C’est pour cela que, sans m’appesantir sur le sujet, je veux faire remarquer qu’en 1944, l’attribution du droit de vote aux femmes n’a été que l’arbre qui cache la forêt : au même moment, près de 100 000 femmes ont été traduites devant les Chambres civiques pour des faits de natures très diverses-mais, en gros, le seul reproche qui leur était fait, c’était d’être les épouses de gens accusés à tort ou à raison de collaboration. C’est à ce seul titre qu’elles se voyaient traduites devant les chambres civiques. Au moment même où on leur accordait le droit de vote ! Il y a là une contradiction qui n’a jamais été résolue, dont on n’a même jamais perçu la profondeur et la gravité.

La démocratie Potemkine ou le triomphe du petit nombre

Cette parenthèse fermée, est-ce que la République se montre plus inclusive aujourd’hui qu’elle ne l’a été dans le passé? On vient de voir ce qu’elle fut: suffrage censitaire, exclusion des pauvres, des ouvriers, des femmes… Le juriste allemand Carl Schmitt disait que « le mythe de la représentation du peuple supprime le peuple, comme l’individualisme supprime l’individu. » Nous y sommes. C’est exactement la situation que nous vivons. C’est ce à quoi nous assistons avec la combinaison du scrutin majoritaire et de l’explosion de l’abstention depuis une vingtaine d’années. La participation électorale ne cesse de décroître et cela aboutit à quoi ? Si l’on excepte la seule élection présidentielle, où le taux de participation reste supérieur à 80%, toutes les autres élections sont l’objet d’une désaffection croissante. Plus de 60% aux européennes, près de 60 % aux législatives. Même les municipales, qui résistent mieux, sont sujettes à ce reflux. Pour ces élections intermédiaires, ne vont voter, en réalité, que les « inclus », », les « insiders », les « bobos », les fonctionnaires, les retraités, ceux qui, à un titre ou à un autre, sont solidaires du système, soit qu’ils en profitent, soit que leur intérêt les y conduise. Autrement dit, on assiste au rétablissement de facto d’un suffrage censitaire, sans qu’il soit besoin de l’inscrire dans la loi. C’est ainsi que les choses se passent.

Rappelons les chiffres des élections présidentielle et législatives de 2017, qui sont à l’origine du phénomène Macron. Celui-ci, au premier tour, mobilise 23% des votants, soit 15% des inscrits. Avec quoi il va être élu et obtenir la majorité absolue aux élections législatives qui suivent. A la présidentielle, Mélenchon, Marine Le Pen et Dupont-Aignan représentaient 45 % des voix. Et aux législatives, les trois additionnés obtenaient 27 députés, soit 4% de la représentation nationale : 45 % des voix à la présidentielle et 4% de la représentation additionnés nationale à l’Assemblée ! (3)

Notre démocratie ne consacre plus la loi du nombre, elle consacre la loi du petit nombre. Ce n’est plus qu’un décor. Une démocratie Potemkine. Un rituel qu’utilise la classe dirigeante pour asseoir son pouvoir et lui donner une apparence légale. Notre démocratie consacre l’avènement de ce que le politologue Georges Burdeau appelait la « démocratie gouvernée », c’est-à-dire un régime fondé sur la délégation de souveraineté à une petite minorité (les minorités sont toujours petites !), à une assemblée qui n’est « représentative » que nominalement. A l’opposé de ce que pourrait être démocratie gouvernante, c’est-à-dire une démocratie qui associerait le peuple à la décision politique, par le référendum ou d’autres moyens.

Cette dénaturation de la démocratie correspond tout à fait à la définition qu’en donnait Paul Valéry : « l’art d’empêcher les gens de se mêler de ce qui les regarde »! N’importe quel autre mode de scrutin, y compris le tirage au sort, c’est-à-dire le retour aux origines de la démocratie athénienne, permettrait de redonner au peuple le sentiment qu’il participe, ou est, pour le moins, associé au gouvernement de la Cité. Ce qui n’est pas le cas aujourd’hui. On comprend que l’usage abusif qui est fait actuellement du mot « démocratie » aboutit à ce qu’il recouvre très exactement le contraire de ce qu’il énonce. Par une extraordinaire antiphrase, il désigne la privatisation des instruments de gouvernement par une minorité résolue à imposer sa loi au plus grand nombre, en excluant le peuple du processus de décision.

Ils ont si bien assimilé Tocqueville que, pour eux, laisser s’exprimer la volonté populaire ne peut qu’aboutir à maltraiter les minorités. Mais il y a minorités et minorités, et on sait ce que recouvre, aujourd’hui, la réalité sociologique des minorités es privilégiées.

C’est la raison pour laquelle la classe dirigeante n’obéit qu’à un seul impératif, un impératif sacré : se protéger de la volonté de la majorité en organisant le suffrage universel d’une manière qui permette de manipuler le corps électoral. Napoléon disait à Fouché : « Supprimez tous les journaux, mais, en tête du décret qui les supprimera, mettez six pages de considérations libérales sur les principes. » C’est ça, la post-démocratie. On n’affirme les principes que pour mieux les fouler aux pieds. On les proclame d’autant plus sacrés qu’on a la ferme résolution de ne pas les mettre en œuvre. Se voit ainsi aboli l’antique principe né au temps de la cité grecque qui voulait que la politique soit déterminée par l’accord de la majorité.

La majorité n’est plus une réalité arithmétique, c’est un concept politique résultant de l’application truquée et tronquée du scrutin majoritaire. Du principe majoritaire. Le poète anglais Coleridge disait que le vote est « une suspension provisoire de l’incrédulité ». C’est exactement cela. Il y a de la naïveté dans l’acte de voter : « Peut-être que ça va servir à quelque chose ? » Coleridge ajoutait : « Voter, d’une certaine manière, c’est croire au miracle ». S’il y a de moins en moins de Français pour voter, c’est bien qu’il y a de moins en moins de Français pour croire au miracle, pour croire à l’avènement d’un bon gouvernement, au seul service du bien commun.

Mais, paradoxe, la raréfaction des électeurs rejoint l’intérêt des élites dirigeantes : elles préfèrent voir le peuple rester chez lui le jour du vote, son mécontentement risquant de le pousser à « mal » voter… C’est ainsi que le slogan de mai 68 « Élections, piège à cons » est aujourd’hui la chose du monde la mieux partagée, à la fois par la France d’en bas qui sait que cela ne sert à rien, et par celle d’en haut qui ne veut pas risquer de voir remis en cause ses privilèges, ses prérogatives et la politique qu’elle entend mener.

Soutenir que la République n’a pas accouché de la démocratie, mais l’a détournée, empêchée d’éclore, ne relève nullement de la polémique. C’est un constat imposé par l’histoire

Que recouvre aujourd’hui le mot République ?

A ce stade, la question qui vient naturellement à l’esprit est : « Qu’est-ce que la République aujourd’hui ? » On vient de voir ce qu’elle été, mais qu’est-elle devenue ? Depuis la vague terroriste, il est d’usage commun, dans les médias et dans les décisions publiques, d’exalter les « valeurs de la République ». Et de présenter lesdites valeurs républicaines comme l’antithèse absolue du fanatisme islamiste, son unique antidote possible.

Comme si le promoteur du rasoir national en 1793, comme si les organisateurs de la Terreur révolutionnaire avaient obéi à des motivations radicalement différentes de celles des sectateurs de Daesh et autres adeptes de la décollation ! Comme si l’implacable machine de terrorisme d’Etat qui s’est mise en place en 1793 n’avait pas servi de matrice et de modèle à toutes les entreprises totalitaires des siècles suivants, Lénine se référant abondamment à Robespierre dans ses discours. Comme s’il avait fallu attendre l’été 2016 et l’assassinat du Père Hamel, en France, pour voir des prêtres innocents égorgés devant leur autel. Et il fallut que le sectarisme le dispute à l’ignorance à un niveau rarement atteint pour que celui qui nous a tenu lieu de Président de la République durant cinq ans, j’ai nommé François Hollande, ait osé dire, après l’égorgement de ce prêtre, dans un mélange de bassesse et de médiocrité inédit : « Attaquer une église, tuer un prêtre, c’est profaner la République ! » Dans ce cas, M. Hollande, dès les trois premières années son existence, n’a cessé de s’auto-profaner, en expulsant, déportant, guillotinant des prêtres par milliers dans l’objectif assumé, revendiqué même, d’asseoir son emprise sur les esprits.

Car tel était bien l’enjeu : créer une religion séculière. Une religion d’Etat qui réponde à ce besoin de croire qui n’est en rien une étape dans l’histoire de l’homme, mais un élément structurant de la conscience humaine. En deux siècles, on a eu droit à peu près à tout : le culte de l’Etre suprême, la théophilanthropie, Auguste Comte voulant ériger une statue de l’Humanité au maître-autel de Notre-Dame, Victor Hugo, adepte de l’occultisme, qui faisait tourner les tables pour convoquer les esprits… Chacun illustrait à sa manière et avec obstination le mot fabuleux prêté à Chesterton : « Quand on cesse de croire en Dieu, ce n’est pas pour croire en rien, c’est pour croire en n’importe quoi ! » Mais en deux cens ans, la République n’est pas parvenue à créer un appareil symbolique capable de prendre en charge le besoin d’absolu qui existe à des degrés divers en chacun de nous. L’homme est un animal religieux qui a besoin de sacré et, en deux siècles, la République n’a pas réussi à créer un sacré républicain ! On l’a vu encore à l’occasion des obsèques de Johnny Halliday en décembre 2017. Aussi déchristianisée que soit la France, au seuil de la mort, c’est l’Eglise qui conserve le monopole de l’accompagnement spirituel. Elle seule est alors apte à créer du sens. C’est la dernière instance pourvoyeuse de sens, , avec ce qu’il lui reste de liturgie, de décorum… Il n’y a que cela pour « faire sens ». Et si la modernité est une vaste tentative de destruction et d’annulation du sens, ce qu’il reste de l’Église s’inscrit en faux contre cette entreprise démiurgique.

C’est là que l’on voit ressurgir, non pas ce qu’Olivier Todd appelle le « catholicisme zombie », mais les racines chrétiennes de la France. Même si cela représente aujourd’hui quelque chose de culturellement très confus et diffus, cela existe toujours. Tandis que la République, elle, n’a rien à proposer. Il n’y a pas de sacré républicain. Alors même que la pratique religieuse s’est effondrée dans notre pays, face à la mort, l’instance pourvoyeuse de sens demeure l’Église. Il est de bon ton, dans certains milieux de pratiquer un syncrétisme prudent, en s’abritant derrière la célèbre phrase de l’historien Marc Bloch dans L’étrange défaite : « Il est deux catégories de Français qui ne comprendront jamais l’histoire de France, ceux qui refusent de vibrer au souvenir du sacre de Reims; ceux qui lisent sans émotion le récit de la fête de la Fédération ». En confidence, je ne me sens pas Français selon les critères de Marc Bloch, car je n’ai jamais vibré à la fête de la Fédération. Je partage sur ce point le sentiment de l’évêque d’Autun, Charles-Maurice de Talleyrand-Périgord, requis pour la célébrer le 14 juillet 1790, et qui montant à l’autel accompagné de La Fayette, s’est tourné vers lui pour lui glisser : « Par pitié, ne me faites pas rire ! »

Que recouvre aujourd’hui le mot « République » ? Dans la novlangue politico-médiatique, c’est devenu un mot-abyme, un mot qui permet d’ensevelir et faire disparaître d’autres mots tels la France, la nation, la patrie, etc. Née d’un mouvement d’affirmation nationale, la République est réduite aujourd’hui à son statut d’image ne servant qu’à exprimer quelques principes très vagues et très généraux. C’est ce que le philosophe allemand Jürgen Habermas appelle le « patriotisme constitutionnel ». C’est-à-dire le patriotisme sans patrie, purgé de toute référence à l’histoire de France, de tout lien avec notre patrimoine historique, débarrassé de tout affect culturel. Cette République, leur République, n’est qu’une pure abstraction, ouverte à n’importe quoi, n’importe qui. Sa valeur suprême, c’est l’ouverture, par opposition à la nation dont la référence à la naissance contrevient à cet universalisme abstrait. Leur République, c’est une absence, ouverte uniquement à la présence de l’autre, du tout autre. Au fond, pour ces républicains-là, la France n’est plus qu’un espace juridique et administratif, se définissant simplement par les droits de l’homme, et prioritairement les droits de l’homme déraciné, de l’homme migrant.

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(1)    Paru en 1936, réédité par Perrin en 2019, avec une préface de Maxime Tandonnet.

(2)    Albin Michel, 2 volumes, 2008-2009.

(3)    En 2022, la situation évoluera, mais rappelons que le « phénomène Macron » inattendu n’a pu éclore depuis 2017 qu’à l’occasion de l’élimination-surprise – encore que savamment organisée – de François Fillon (ndlr).

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Un spectacle inclusif imprégné des phantasmes du lobby LGBT, de la haine de la France et christianophobe

De Jean-Pierre Maugendre dans Renaissance catholique :

Ce devait être l’anti Puy-du-Fou (Thomas Jolly, directeur artistique et Patrick Boucheron, conseiller historique, dixerunt). Ce le fut !

Alors que la Chine en 2008 et la Russie en 2014 avaient fait de la cérémonie d’ouverture des JO une ode à la grandeur de leurs pays respectifs, la France d’Emmanuel Macron a fait de cet événement mondial (24 millions de téléspectateurs rien qu’en France) un spectacle certes flamboyant mais surtout inclusif et diversitaire tout imprégné des phantasmes du lobby LGBT, de la haine de l’histoire longue de la France et de son patrimoine, sans oublier une pointe acérée de christianophobie. En effet, nonobstant les dénégations embarrassées de Thomas Jolly, personne ne s’y est trompé : c’est bien la Cène peinte par Léonard de Vinci qui était parodiée. La « vision progressiste de l’histoire » (Patrick Boucheron) qui inspirait ce spectacle n’est, en définitive, que la concrétisation de la célèbre affirmation du Président Macron début 2017 à Lyon : « Il n’y a pas une culture française, il y a une culture en France et elle est diverse ». L’amour courtois et l’excision sont ainsi mis sur le même pied comme le Requiem de Fauré et un concert de djembés. Circonstance aggravante, dans culture il y a culte et cela, en France, laïcité oblige, c’est impossible. D’où les controverses récurrentes et surréalistes sur l’installation de crèches dans les lieux publics ou les déclarations ineptes de Christophe Castaner, alors ministre de l’Intérieur et donc des cultes : « Notre-Dame de Paris n’est pas une cathédrale ».

En réalité ces nains prétentieux usurpent le prestige des géants qui les ont précédés. Que doivent en effet à la République, aux droits de l’homme et à leur thuriféraires les bâtiments admirablement mis en valeur qui ont fait le rayonnement de Paris et ont contribué à la qualité du spectacle du 26 juillet : le Louvre, la Conciergerie, Notre-Dame, etc. Seul apport authentiquement républicain : la tour Eiffel !

Impiété, mauvais-goût et blasphème se disputent la première place sur le podium des valeurs olympiques des JO 2024 de Paris. Impiété quand sur les dix femmes mises à l’honneur à l’occasion de la cérémonie d’ouverture de ces JO une seule, Christine de Pizan, d’ailleurs d’origine italienne, a connu la France d’avant la Révolution française. Les autres célébrités étant essentiellement des militantes politiques de l’avortement (Gisèle Halimi, Simone Veil), de la révolution sexuelle (Simone de Beauvoir) ou de la Révolution tout court (Louise Michel). Exit Clotilde, Jeanne d’Arc et madame de Sévigné. Place à Alice Milliat et Paulette Nardal. Illustres inconnues qui devraient le rester !

Mauvais-goût de la représentation de la reine Marie-Antoinette décapitée, tenant sa tête entre ses mains, le jour anniversaire de la décapitation du père Hamel le 26 juillet 2016, alors que les décapitations et égorgements semblent devenus une pratique usuelle en France : Samuel Paty 16 octobre 2020, Dominique Bernard 13 octobre 2023.

Nous passerons pudiquement sur l’apologie du trouple pour en venir à ce qui a retenu l’attention du monde entier : une parodie blasphématoire de la Cène inspirée du tableau de Léonard de  Vinci. Les explications laborieuses et maladroites de Thomas Jolly affirmant qu’il s’agissait en réalité du Festin des dieux de Jan Van Bijert n’ont convaincu que ceux qui voulaient bien l’être. Une femme, représentant le Christ, couronnée d’une auréole est à table, entourée de personnages queers et trans représentants les apôtres. Barbara Butch, puisqu’il s’agit d’elle, est une animatrice des nuits parisiennes qui se définit tout simplement comme « femme, lesbienne, grosse, juive ». Voilà qui est charmant et délicat…

De nombreuses déclarations ont condamné ce blasphème :

  • d’abord des autorités musulmanes dont l’université Al-Azhar du Caire car dans le Coran Jésus est un prophète. Plusieurs pays, en particulier musulmans, ont d’ailleurs censuré cette séquence dans leurs retransmissions ;
  • la Conférence des Evêques de France le 27 juillet puis le Saint-Siège, une semaine après l’événement le 3 août. Ce qui frappe, voire stupéfie, dans ces deux textes c’est leur commun humanisme horizontal, étranger à toute transcendance. Il n’est question que de tristesse et « d’offense faite à de nombreux chrétiens et croyants d’autres religions ». Or, dans le blasphème le premier offensé est Dieu lui-même. Aucun de ces deux textes ne mentionne cet aspect pourtant essentiel du blasphème : c’est d’abord Jésus-Christ notre Créateur et Sauveur qui est humilié, offensé et outragé. Ce qu’il faut bien appeler la religion conciliaire se révèle une fois encore essentiellement anthropocentrique (« Nous autres, nous plus que quiconque nous avons le culte de l’homme » Paul VI, discours de clôture du Concile Vatican II). Là-contre la Tradition de l’Eglise est fondamentalement christocentrée. Logiquement aucune cérémonie de réparation n’est prévue par ces déclarations qui en appellent au respect de l’autre et à la fraternité humaine. Tragique illustration de ce que le cardinal Sarah, dans une remarquable conférence prononcée à Washington le 13 juin dernier qualifiait d « athéisme pratique » et dont il donnait la définition suivante : « perte du sens de l’Evangile et de la centralité de Jésus-Christ (…) souhait de modifier la voix de l’Eglise pour qu’elle soit acceptable pour la culture laïque ». D’où également ce réflexe de toujours faire référence aux croyants des autres religions ;
  • grâce à Dieu quelques évêques français (NNSS Brouwet, Rey, Aillet) ont sauvé l’honneur de Dieu et de son Eglise en organisant des messes de réparation pour cet abominable blasphème. De même aux Etats-Unis le cardinal Burke est en tête d’une déclaration de 27 évêques, essentiellement américains, qui appellent à une journée de jeûne et de pénitence.

Le premier ministre démissionnaire, Gabriel Attal, à l’issue de cette cérémonie d’inauguration, se félicitait du succès de cet évènement qui manifestait la fierté de la France. Au-delà des incontestables prouesses techniques qui manifestent que le peuple français est encore un grand peuple, il n’est pas certain qu’il faille être particulièrement fier de ce spectacle provocateur et profondément étranger à notre génie national fait de délicatesse, d’héroïsme, de grandeur, de mesure, de piété et de foi.

Mon pays me fait mal ! Quand sera-t-il guéri ?

Jean-Pierre Maugendre

La conception chrétienne du pouvoir chez les docteurs médiévaux

Cet article est une tribune libre, non rédigée par la rédaction du Salon beige. Si vous souhaitez, vous aussi, publier une tribune libre, vous pouvez le faire en cliquant sur « Proposer un article » en haut de la page.

Le dernier Sel de la Terre est paru !

Saint Marc, interprète de Saint Pierre

Le Sel de la terre 128 propose une approche très intéressante de l’Evangile de Saint Marc. Saint Marc est l’évangéliste de l’action. Il fut très proche du Prince des Apôtres et il se fit l’écho des prédications de celui-ci. Saint Pierre ne chercha rien d’autre que de montrer la divinité du Sauveur, à travers l’évangile de son disciple Marc. Papias, vers 110, le surnomma l’interprète de Saint Pierre. L’évangile de Saint Marc est le portrait du Fils de Dieu Rédempteur, incarné pour notre salut, faisant le bien, opérant de nombreux miracles parmi les hommes. La perspective de l’évangéliste est centrée sur la personne du Christ, et il a le don d’animer ses personnages. En somme il nous révèle deux volets de la vie du Christ : la proclamation de sa toute puissance et la révélation progressive du Messie souffrant, les deux facettes de la véritable identité de Notre Seigneur.

Des modèles à imiter ?

Dominicus nous parle des trois amours de Saint Joseph, modèle d’époux de père, défenseur de l’Eglise attaqué de toute part par les erreurs du communisme et du néocommunisme.

La joie, passion principale

L’étude des passions se poursuit également dans ce n° 128, se penchant tout particulièrement sur la joie, la première des quatre passions principales.

La conception chrétienne du pouvoir chez les docteurs médiévaux

Si les passions désordonnées caractérisent l’homme déchu depuis le péché originel, on en voit tous les désastres sur notre société contemporaine, et cela spécialement en politique. Que faut-il tirer de ces 250 ans de Révolution, si ce n’est que l’homme a voulu se débarrasser de toute transcendance, ouvrant la porte à la tyrannie et la barbarie, laissant place à ses passions ?

Un article de Pascal Gourgues, maître de conférences en histoire du droit, intitulé « La conception chrétienne du pouvoir chez les docteurs médiévaux » aidera à comprendre la juste hiérarchie et les liens entre les deux pouvoirs, temporel et spirituel. L’enseignement du Christ contient deux principes fondamentaux : la distinction entre le politique et le religieux (« Rendez à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu » Mt 22, 21) et l’origine divine du pouvoir (« Tu n’aurais sur moi aucun pouvoir si cela ne t’avait été donné d’en-haut » Jn19, 11).

Quel est donc ce rôle de l’Eglise et quelle est sa place par rapport au pouvoir civil ? Et quelles sanctions l’Eglise peut-elle employer pour corriger les princes ? Pascal Gourgues nous propose une réflexion passionnante sur le sujet.

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SOMMAIRE DU N° 128

É D I T O R I A L
 « Parare mensam in deserto – Dresser une table dans le désert »

É C R I T U R E S A I N T E
 La perspective doctrinale de l’Évangile selon saint Marc par Frère EMMANUEL-MARIE O.P.

É T U D E S
 La joie, première passion principale par Frère PIERRE-MARIE O.P.
 La maison de saint Pierre à Bethsaïde très probablement retrouvée par François TROUILLET

V I E S P I R I T U E L L E
 Les trois amours de saint Joseph par DOMINICUS
 La prière mentale par Père EMMANUEL O.S.B.

C I V I L I S A T I O N C H R É T I E N N E
 La conception chrétienne du pouvoir chez les docteurs médiévaux par Pascal GOURGES
 Flèche du Très-Haut (VIE DU BIENHEUREUX NUNO ALVARES PEREIRA – suite et fin) par Camille EVANCE

DOCUMENTS
 Un texte du Frère R.-Th. CALMEL O.P., « Rome m’a fait mal… »
 Comment préparer un petit enfant à aimer la lectu

Offensive ukrainienne : “Cette action de Zelensky s’apparente à un coup médiatique et un chant du cygne”

Depuis le 6 août, 1 000 à 5 000 soldats Ukrainiens ont pénétré l’oblast russe de Koursk sur une trentaine de km. L’attaque, qui a pris de court l’armée russe, aurait comme objectif tactique la centrale nucléaire de Koursk et aurait permis de prendre Soudja (information non vérifiable actuellement), qui abrite la dernière station de transit du gazoduc Ourengoï-Pomary-Oujgorod, qui transporte la moitié du gaz naturel russe encore exporté vers l’Europe de l’Est (Hongrie et Slovaquie). Extrait de l’analyse d’Alexandre Del Valle dans Valeurs Actuelles :

[…] L’incursion ukrainienne serait destinée à endommager le moral russe, à remonter celui des Ukrainiens et à prouver aux Occidentaux que l’Ukraine peut gagner avec plus d’aides. L’armée ukrainienne démontre sa capacité à masser des troupes rapidement sans être repérée par les forces de sécurité russes, dans le cadre d’une attaque foudroyante combinant infanterie, blindés et artillerie, avec une efficace couverture de drones.

Rappelons qu’un drone ukrainien de 1000 dollars a récemment abattu un hélicoptère Mig russe de 15 millions de dollars… Outre ce coup de com réussi, l’objectif serait également, d’après Mikhail Podoliak, le porte-parole de Zelensky, de « récupérer des terres russes pour les échanger contre des terres ukrainiennes dans un accord de paix ». Les objectifs tactiques sont également de détruire les bases arrières de Koursk qui servent à bombarder l’Ukraine (régions de Soumy et Kharkiv), puis de dégarnir l’armée russe sur le front nord-ukrainien ou ailleurs.

En réalité, le pari de Kiev est très risqué, car Moscou va pouvoir justifier en retour des représailles massives en Ukraine, y compris à Kiev ou Odessa, comme l’a annoncé Dimitri Medvedev dans son style habituel, ou sur plus de cibles civiles, comme on l’a vu avec le bombardement du supermarché de Kostiantynivka, qui aurait fait une dizaine de victimes.

Indépendamment de la réussite du raid en termes de guerre psychologique, celui-ci a poussé Kiev à allouer des ressources importantes à ce nouveau théâtre au détriment de la défense du sol ukrainien, où l’armée russe a avancé de 592 km2 entre le 3 mai et le 2 août 592km2 sur le front de Zaporozije au Donbass, d’après le Financial Times.

Une fois les forces ukrainiennes repoussées, le Kremlin va profiter de cet échec tactique pour rassembler l’opinion russe autour de la « nation attaquée » et galvaniser de nouveaux volontaires. « Cette action de Zelensky s’apparente à un coup médiatique et un chant du cygne à un moment où l’armée ukrainienne ne cesse de reculer et où le moral des troupes est au plus bas d’après les informations des médias dominants américains », conclut Nikola Mirkovic.

Vie et martyre de Sainte Philomène (10 août)

Cet article est une tribune libre, non rédigée par la rédaction du Salon beige. Si vous souhaitez, vous aussi, publier une tribune libre, vous pouvez le faire en cliquant sur « Proposer un article » en haut de la page.

Sainte Philomène est morte en affirmant sa foi chrétienne vers l’âge de 13 ans. Autrefois on se rappelait d’elle le 10 ou le 11 août. On n’a pas beaucoup de sources historiques sur sa vie mais depuis des siècles les chrétiens se rappelaient d’elle. Le Saint Curé d’Ars demandait son intercession et elle l’a beaucoup aidé. Au cours du XXe siècle certains ont commencé à émettre des doutes et finalement en 1961 sa fête a été retirée du calendrier de l’Eglise.

Au XIXe siècle, une sœur appelée Marie-Louise de Jésus eut une vision de cette sainte qui lui raconta sa vie (Biographie (https://www.santuariosantafilomena.it/fr/santa-filomena/biographie):

“Philomène était la belle princesse de l’île de Corfou,

née vers le 10 janvier 290 après Jésus-Christ. Son père, roi d’un domaine en Grèce, et sa mère, de sang royal, implorèrent les dieux de leur accorder la grâce d’avoir un enfant malgré leur propre stérilité. Un médecin chrétien romain, nommé Publius, leur promet une descendance s’ils reçoivent le baptême. En effet, le couple, converti au Christianisme, se réjouit de la naissance d’une fille, qu’il nomme Philomène, fille de la lumière de la grâce baptismale.

À l’âge de 13 ans, son père l’amena à Rome pour rencontrer l’empereur Dioclétien, qui menaçait de faire la guerre à son domaine. Dioclétien tombe immédiatement amoureux de Philomène et lui offre le trône d’impératrice de Rome. Cependant, elle avait fait vœu de chasteté à Dieu à l’âge de 11 ans et refusa le mariage, malgré l’accord de ses parents. Après 37 jours d’emprisonnement, la Vierge Marie lui est apparue et lui a annoncé qu’elle serait exposée à divers martyrs après 40 jours, mais qu’elle en sortirait indemne. C’est ainsi qu’elle fut exposée nue à la flagellation et miraculeusement guérie le lendemain ; condamnée au martyre par des flèches qui revinrent tuer les archers ; attachée à une ancre autour du cou et jetée dans le Tibre, les anges rompirent la corde et la sauvèrent, jusqu’à ce que Dioclétien la fasse décapiter. C’est le vendredi 10 août de l’an 302 qu’elle s’est envolée, triomphante et glorieuse, vers le ciel.”

Bien sûr, nous ne sommes pas obligés de croire aux révélations privées, mais cela devrait faire réfléchir.

Dans la page de Wikipédia on lit (https://fr.wikipedia.org/wiki/Philom%C3%A8ne_(sainte) ):

“Saint Pie X, pape, disait d’elle le 6 juin 1907 : « Ah ! Sainte Philomène ! Je suis bien attristé par ce que l’on écrit à son sujet. Est-ce possible de voir de telles choses ? Comment ne voient-ils pas que le grand argument en faveur du culte de sainte Philomène, c’est le Curé d’Ars ? Par elle, en son nom, au moyen de son intercession, il a obtenu d’innombrables grâces, de continuels prodiges. Sa dévotion envers elle était bien connue de tous, il la recommandait sans cesse. On lut ce nom Filumena sur sa tombe. Que ce soit son propre nom ou qu’elle en portât un autre […] peu importe. Il reste, il est acquis que l’âme qui informait ces restes sacrés était une âme pure et sainte que l’Église a déclarée l’âme d’une vierge martyre. Cette âme a été si aimée de Dieu, si agréable à l’Esprit Saint, qu’elle a obtenu les grâces les plus merveilleuses pour ceux qui eurent recours à son intercession… ».”

Plus d’infos:

https://fr.aleteia.org/2021/07/31/lextraordinaire-histoire-de-la-devotion-a-sainte-philomene

Sa vie doit nous rappeler que nous devons affirmer notre foi chrétienne avec confiance. Le Seigneur est avec nous. Les faits extraordinaires qui ont accompagné sa vie doivent aussi nous rappeler que le Seigneur est présent même quand le christianise est attaqué par les puissants de ce monde, comme on l’a vu lors de l’inauguration des Jeux Olympiques 2024 à Paris. Le lendemain, il y eut une coupure de courant à Paris et la Basilique du Sacré-Coeur resta illuminée malgré tout.

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