Le Cardinal George, de Chicago, est interrogé ici :
Le célibat des prêtres :
"Le célibat pour le Royaume de Dieu a une valeur évangélique. L’Eglise latine ne sélectionne comme candidats à l’ordination sacerdotale que ceux qui sont appelés au célibat. Etant donné que le prêtre représente le Christ comme tête de l’Eglise, cela vaut mieux que le prêtre soit marié à l’épouse du Christ : l’Eglise. Cette règle vient de la fin des persécutions romaines. Même dans les Eglises d’Orient, l’évêque doit toujours être célibataire. La relation entre le Christ et l’Eglise est conjugale, et par conséquent, l’est aussi celle du prêtre ordonné et de l’Eglise. Dans une culture post-freudienne, le célibat est objet de haine, parce que son témoignage est plus important que jamais. Il rappelle aux gens le don de soi total qui est au cœur de la radicalité évangélique. Ce n’est donc pas le moment de changer cette règle. La colère qui attire cette question et l’ordination des femmes, l’indissolubilité du mariage, la définition du mariage, témoigne d’une culture corrompue qui a elle aussi ses dévots. Ces derniers ont également des problèmes de classe – ils n’ont pas les mêmes préoccupations que les pauvres, mais bien plutôt des préoccupations liées aux tendances culturelles actuelles, en tâchant d’imiter ceux qui ont réussi et qui croient que le monde entier devraient penser comme eux. En même temps, nous devons aller chercher chacun là où il en est et en conséquent, chercher des façons d’expliquer et de présenter l’Evangile à toutes les cultures, y compris la nôtre."
Au sujet des divorcés remariés, des procès de nullité et des propositions du Synode:
"Je pense que nous devons écouter avec prudence ce qui se dit autour des discussions du Synode. Juger de la sacramentalité d’un mariage est un processus qui doit être repensé avec soin ; mais il doit demeurer loin de l’environnement de la conscience. Nul n’est juge de sa propre cause, comme dit le proverbe. Se tromper soi-même est un danger qui doit être abordé dans l’environnement judiciaire. J’ai entendu beaucoup de bonnes propositions pour améliorer le système actuel de nullités. J’espère qu’elles seront écoutées. La pratique pastorale, évidemment, doit aussi refléter la conviction doctrinale. Dire des mensonges aux gens n’est pas de la miséricorde ; c’est comme si l’Eglise avait autorité pour donner le droit à quelqu’un d’ignorer la loi de Dieu. Si deux personnes mariées par le sacrement sont toujours en vie, alors ce que le Christ a fait en les unissant ne peut se défaire, à moins qu’un évêque pense que c’est lui le Seigneur de l’univers. La difficulté dans le fait de donner la communion à deux personnes unies sans sacrements ne réside pas dans le péché d’avoir formé une union non sacramentelle. Comme tout péché, ce dernier peut être pardonné. La difficulté vient des conséquences de cette union. Il est stupide de croire qu’une exception permise publiquement, même si limitée à la discipline du sacrement, demeurera longtemps restreinte. D’un point de vue pastoral, un évêque doit se demander ce qui est bon pour toute l’Eglise, pas simplement pour aider un couple individuellement. Comment tout le discours pastoral autour du mariage changera avec un changement de discipline, est une question qui doit être adressée avant que soit prise toute décision."