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Culture de mort : Euthanasie

Ce que cache le délire euthanasiste

Jean-Claude Martinez réagit vivement à l’affaire Chantal Sébire. Extrait :

"Que se cache-t-il en effet derrière le tsunami d’euthanasie compassionnelle venant de gens qui, en août 2003, n’ont pas eu le millième de ces trésors de compassion qui les habite pour tendre un verre d’eau aux 14 803 papys et mamies morts déshydratés ? Il se cache le malthusianisme, l’obscurantisme et le pharisaïsme.

D’abord, l’actuelle propension à vouloir offrir à chacun le droit à s’euthanasier est inversement proportionnelle aux possibilités de se soigner dans l’efficacité. Dans l’Europe des austérités budgétaires, le droit à l’euthanasie devient un substitut du droit aux soins de plus en plus restreint. […] Chantal Sébire n’avait-elle par un neuroblastome olfactif curable ? Pour autant que des hôpitaux n’aient pas été fermés. Que des médecins n’aient pas été absents par le numérus clausus. Que les internes n’aient pas été recrutés au rabais. Que les chirurgiens et les anesthésistes n’aient pas renoncé faute d’assureurs pour les assurer. Que les appareils Petscan de diagnostic précoces n’aient pas été absents depuis des années de tous les hôpitaux français. Oui, Chantal Sébire n’a pas eu tous les moyens de se soigner. À cause des choix politiques malthusiens que les partis alternativement au pouvoir font depuis des années. […]

La première vérité cachée, c’est le malthusianisme économique. Il crée le misérabilisme ambiant qui donne le misérable débat que l’on voit et les pratiques misérables qui arrivent. Si Ariel Sharon avait été soigné à Berck, par le médecin de Vincent Humbert, il ne serait plus là. Or il est là. Ce qui révèle deux autres vérités cachées sur la secte de la libre euthanasiologie : la régression obscurantiste qui la caractérise et l’égoïsme pharisien qui la résume. Les obscurantistes ne veulent pas voir qu’après Pasteur et Fleming les pas de géant de la science continuent, acheminant vers la régénération neuronale ou la micro chirurgie vasculaire par exemple. Si bien qu’avant la fin de ce siècle, Vincent Humbert aurait remarché. Quel gâchis alors que de lui avoir refuser les moyens de pouvoir attendre, de s’adapter et d’espérer. Malthusianisme qui a fabriqué en Europe l’entonnoir à euthanasie, obscurantisme consternant qui ferme l’avenir et surtout pharisaïsme ambiant. Le discours sur l’euthanasie déverse en effet des torrents d’hypocrisie.

D’abord, la dénonciation d’un "acharnement thérapeutique" dans une France où les chirurgiens, les anesthésistes, les infirmières, les lits d’hôpitaux, les IRM et les petscans manquant, c’est le rationnement thérapeutique qui fait scandale et non l’excès de soins. Ensuite, la drôle de compassion, la seringue en bandoulière et la piqûre à la boutonnière, qui veut aider à mourir, parce qu’une minute suffit pour piquer, mais qui refuse d’aider à vivre, parce que là il faut plus de temps. Car enfin, les 400 personnes qui ont trouvé deux heures pour aller à la messe de Vincent Humbert éliminé n’avaient pas trouvé dix minutes pour aller parler avec Vincent Humbert quand il les attendait. Il le dit et s’en plaint dans son livre qui est un hymne à la vie et le récit d’une avalanche d’égoïsmes qui l’ont acculé.

Encore l’invocation d’une dignité pourtant tellement refusée aux milliers d’oubliés dans les maisons de retraite, que l’on ne voit pas comment elle serait sincèrement accordée aux enfermés dans la maladie. En vérité, l’euthanasie consiste moins à reconnaître la dignité de l’autre qu’à s’exonérer de sa culpabilité envers les autres. Notamment parce que, depuis vingt ans, on a voté n’importe comment en laissant se créer tellement la pénurie de tout que l’euthanasie organise en final la pénurie de la vie. Quand l’Europe des restrictions impose le choix budgétaire entre investir pour les dieux du stade ou les vieux au dernier stade, on choisit les premiers et on offre l’euthanasie aux seconds."

MJ

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7 commentaires

  1. Il serait bon de faire un article alertant les femmes enceintes de l’effarante façon dont on “déclenche” les naissances en abusant de ce procédé, de même pour les césariennes. Tout le monde se couvre, on ne veut “aucun” risque etc…

  2. Excellent article Mr MARTINEZ. Vous résumez parfaitement la situation dans laquelle se trouve l’ensemble de “la population” vivant en france. Mais malheureusement, l’ensemble de cette “population” enfle démesurement et les moyens financiers ne suivent pas du tout. Les arrivants et bénéficiares débarquent sur le sol avec leurs exigences et leurs droits mais les poches vides. Alors le désastre est inévitable et ma foi le choix de l’euthanasie est la voie de secours. Pas pour tout le monde hein…Les dieux du stade mais aussi tout le corps politique francais. La chute de votre article est réjouissante.

  3. Je trouve que c’est un très grand texte auquel j’adhère totalement car il met en évidence la logique malthusienne de l’euthanasie qui contredit totalement l’objectif d’améliorer les soins pour tous.
    Au fait, je me suis toujours demandé où commençait “l’acharnement thérapeutique” pour les partisans de l’euthanasie (cf le cas de l’écrivain Hugo Claus qui a reçu une euthanasie préventive alors que la maladie d’alzheimer n’avait pas débuté).

  4. Ce soir au info sur la Une RTBF en Belgique on annonce que le droit a l’euthanasie va être étendue aux enfants mineurs (souffrant de maladie incurrable et dont la souffrance serait insupportable par leur parents…) sur proposition de députés Flamand…

  5. Le style de JC Martinez au service d’une bonne cause. Beaucoup d’intuition. Bravo.

  6. En médecine d’urgence, des choix sont effectués, on laisse sans soins un blessé dans une situation désespérée pour pouvoir en soigner un autre, (à la guerre comme à la guerre, c’est compréhensible) mais l’on me dit que cela se pratique aussi dans des services de réanimation de certains hôpitaux ce qui est un scandale ; le SAMU rechigne à venir si le malade est âgé, une de mes amies infirmière chef a dû récemment se battre pour faire admettre et soigner sa vieille mère qui faisait un AVC (Accident vasculaire cérébral) dans un service d’urgence, la solidarité du milieu médical finissant heureusement par lui faire obtenir gain de cause.
    Autre exemple, la recherche embryonnaire in utero permet de déclarer ‘guérie’ la myopathie et la trisomie 21, (il suffit d’avorter !), les malades actuels ne verront pas l’espoir d’être guéris, (seule ou presque, la fondation Jérôme Lejeune continue à vouloir soigner les trisomiques et continue la recherche.)
    Jean-Claude Martinez nous éclaire sur les pratiques de notre système de santé où l’on laisse mourir bien des personnes pour des raisons économiques.
    Ecoutez JC Martinez sur Radio Courtoisie : http://www.dailymotion.com/relevance/search/martinez%2Beuthanasie/video/x1ta2k_martinez-euthanasie_family
    Notre système de retraite en faillite ne pourra survivre que grâce aux mesures d’euthanasie préconisées par Attali. La canicule de l’été 2003, et surtout l’incurie des services de santé, a permis de rayer 15 000 retraités de la carte, c’est un bon début !
    Puisque l’on peut euthanasier les personnes qui souffrent pourquoi continuer la recherche sur la douleur et développer les centres de soins palliatifs qui font cruellement défaut.
    Pour mémoire, l’euthanasie des personnes improductives est, ou était, pratiquée par certains peuples, exemple faire monter au cocotier les vieux, et s’ils n’avaient plus de force, une chute mortelle débarrassait la communauté de cette bouche inutile. Voir aussi le très beau film d’Imamura « La Ballade de Narayama »

  7. Il est evident que comme il ne pourra y avoir de soins pour tous, l’aristocratie de l’argent( selon la formule de Marat ) qui nous gouverne se les reservera pouer elle.

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