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Culture

Ce qui définit l’homme de droite

Ce qui définit l’homme de droite

Extrait d’un entretien donné par Julien Rochedy à Valeurs Actuelles :

Continuité, appartenance, autorité, hiérarchie, gratitude, humilité aussi ; quels sont, selon vous, les mots qui définissent ou devraient définir l’homme de droite ?

L’homme de droite est un classique ; c’est par nature un Ancien. Il craint que le chaos, originel et tapi derrière toute chose, ne revienne détruire l’harmonie qu’il souhaite dans la nature et la société. C’est pourquoi il aime l’ordre, qui est la condition du maintien des choses belles, rares et fragiles, ainsi que de la véritable justice. Il sait que cette dernière n’est réelle que dans la hiérarchie car elle consiste à donner à chacun ce qu’il mérite de par ses dons et son rang. Hiérarchiser, c’est avoir des critères, et donc croire au Beau, au Vrai et au Bien comme universaux, garde-fous des tendances nihilistes à la relativisation générale.

Il est davantage spiritualiste que matérialiste, car il croit à l’importance de la religion, des forces de l’esprit, des liens que l’homme doit toujours conserver avec un sacré. Il pense que la société est la conséquence d’un groupement de familles qui, avec le temps, se sont de plus en plus ressemblé jusqu’à créer une culture particulière, une identité singulière, une civilisation aux traits distincts que le devoir impose avant tout de perpétuer. Il n’est pas hostile par principe aux changements, mais ceux-ci doivent s’appréhender prudemment et être toujours regardés en fonction du bien commun, c’est-à-dire avant tout en fonction de ce qu’ils apportent à la survie et au développement de la communauté.

Enfin, c’est un homme qui aspire fondamentalement à la liberté, mais qui en connaît tellement la saveur qu’il sait, précisément, que celle-ci s’exprime et se maintient d’autant mieux dans les contours de la coutume, des traditions et, comme le disait Burke, grâce à une certaine virilité. Pardonnez-moi cette vision quelque peu romantique mais, au fond, c’est un chevalier : maître en son domaine et attaché à ses libertés ; croyant en Dieu et donc au Bien et au Mal ; protecteur des faibles et donc soucieux de son peuple ; garant de l’ordre et de la justice ; guerrier pour maintenir les traditions de son royaume ; et humble, enfin, vis-à-vis du passé qu’il honore et, par là, du futur qu’il prépare, certes sans espérances inconsidérées, mais toujours avec force et fidélité.

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8 commentaires

  1. Merci de nous offrir, en publiant ce très beau texte, l’occasion de nous émerveiller de la beauté de la création car « Nous périssons par manque d’émerveillement et non par manque de merveilles.. » (GK Chesterton)

  2. Vous oubliez peut-être la notion de mérite qui doit passer avant celle des dons qui ne sont rien s’il ne sont pas utilisés……. Et qu’est-ce don que ce rang auquel vous faites allusion ?
    Le rang doit être celui du mérite et non celui de la naissance !

  3. “Merveilleux”, en effet ; c’est le mot que je cherchais !

    Une bouffée d’air pur où le sens du mot “droite” s’élève à des lieues de la triste catégorie politique des plateaux télévisuels pour évoquer plus que jamais la fraîcheur de la droiture morale !

  4. Très beau texte !! Je ressens toutefois un malaise avec la notion de rang “il sait que cette dernière n’est réelle que dans la hiérarchie car elle consiste à donner à chacun ce qu’il mérite de par ses dons et son rang”. Sur quoi est il fondé ? Selon moi la justice n’a rien à voir avec la notion de rang. Quel est le rang d’une personne pauvre et grabataire ? J’aurais préféré un mot à propos de la reconnaissance de la dignité intrinsèque de chacun, et le nécessaire effort de tous pour permettre le bien commun. L’inverse de l’individualisme, l’inverse de l’assistanat. Mais très beau texte tout de même, ça fait du bien.

  5. Pas convaincu que Rochedy soit de droite…

  6. Beau texte, mais utopique.
    En réalité, la politique est fondamentalement la manière de gérer les rapports intra-sociaux, et les rapports de sa société avec l’étranger. Partant de ça, ce que l’on fait en interne se divise en deux grandes classes : soit on veut appliquer un programme pour construire une société idéale, à la force du poignet (et on est “de gauche”), soit on gère les problèmes quand ils se présentent pour que l’ordre social soit préservé au mieux (et on est “de droite”). Faire le bonheur des gens malgré eux???
    Je n’ai aucune sympathie pour l’approche “de gauche”, non pas parce que je n’adhère pas à un idéal, mais parce que cette vision conduit à diviser la société entre “les bien-pensants” qui sont pour le programme, et les affreux qui ne sont pas avec ce généreux idéal. C’est une approche qui divise au lieu d’unir, et en grec celui qui divise est le diabolos, c’est tout dire.
    Quand on aime son prochain, on ne cherche pas l’affrontement et la division, mais à préserver les bonnes conditions qui permettent à chacun de s’épanouir – c’est le sens noble de “conservateur”. Et quand il faut se battre contre des fauteurs de division, il ne faut pas hésiter à dénoncer leurs plans diaboliques – c’est le sens noble de “réactionnaire”.

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