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France : Politique en France

Cessons de tout attendre de l’élection présidentielle

Extrait d'une chronique de Guillaume de Prémare, sur Radio Espérance :

"(…) Certes, 2017 ne compte peut-être pas pour rien, mais l’enjeu plus profond est ailleurs. (…) La vox populi le sait ou le sent bien : nous sommes entrés en post-démocratie.

Je suis régulièrement le fil Twitter d’Alexandre Jardin et j’y ai lu cette considération de bon sens : « Il est tout de même ahurissant que nos partis ne mettent pas au cœur de leur projet le rôle effectif donné aux citoyens ». Et pour cause : les partis n’ont aucune envie que les citoyens viennent faire concurrence à leur monopole partagé de la chose publique.

Alexandre Jardin se dit également « stupéfait que les maires français – élus du peuple – acceptent d’être niés ». « Soumission durable ? » demande-t-il ? Ici se situe un problème grave : la confiscation progressive des libertés et responsabilités locales, notamment via la réforme territoriale et les regroupements de communes en hyper-communautés d’agglomérations.

« Que voulez-vous que j’y fasse ? On n’a pas le choix, le Préfet de Région a pris sa décision », me disait récemment un maire des Yvelines, dépité de voir les prérogatives de sa commune bientôt absorbées par le futur Grand Paris. Juncker a affirmé qu’il n’y avait « pas de processus démocratique possible contre les traités européens », il semblerait qu’il n’y ait pas non plus de processus démocratique possible contre les desideratas technocratiques à l’échelon national.

La post-démocratie présente le paradoxe d’un univers kafkaïen ultra-étatiste et ultra-réglementé au service d’un projet global ultra-libéral lié à la Mondialisation et à la financiarisation. D’une certaine manière, l’Etat est partout là où il ne devrait pas être et quasiment absent là où il devrait se trouver. Quel est le rôle de l’Etat ? Servir et protéger. Protéger le pays et le peuple des prédations des puissants ; servir les libertés et responsabilités locales en favorisant leur déploiement ; arbitrer le cas échéant, selon le bien commun.

Dans un tel contexte, la politique est-elle encore possible ? Elle ne le demeurera que dans la mesure où les citoyens, avec les élus locaux, avec les responsables économiques et sociaux locaux, s’organiseront pour exercer les libertés et responsabilités qui demeurent et défendre les pouvoirs concrets qui sont en voie de confiscation. Il y a du pain sur la planche… C’est à mon avis la seule planche de Salut."

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7 commentaires

  1. Et la politique ne sera possible que si, comme le dit si bien Etienne Chouard, les citoyens écrivent eux-même leur puissance dans une vraie constitution.

  2. C’est tout à fait juste, mais comment s’y prendre ?

  3. Le citoyen est désarmé et a peu de moyens pour se défendre .
    Dans nos petites villes un tas de commerces de proximité ferment car ils n’ont pas les moyens de se mettre aux normes, accès handicapés entre autres, est ce nécessaire de l’imposer à tous les commerces?
    Des galeries commerciales s’installent en périphérie de villes avec toujours les mêmes enseignes!
    Toute une vie sociale disparait, les anciens étant de plus en plus isolés!
    A-t-on pensé au bien commun? en accédant aux besoins des uns on a isolé les plus âgés!

  4. Le concept des futurs grand paris et autres GPSO est en train de polluer toute la vie des proches banlieues, sans qu’on ait trouvé nécessaire de demander leur avis à ceux qui y résident. Même le mot a changé. Autrefois on disait j’habite à tel endroit, aujourd’hui on ne fait qu’y résider, comme un simple immigré en somme. Il est urgentissime de changer tout ça en effet! On n’a qu’un bulletin de vote pour le faire, alors la prochaine fois chassons tous ceux qui ont établi de telles structures.
    [Je ne crois pas qu’on n’ait qu’un bulletin de vote pour le faire : les maires sont sensibles à l’avis de leurs administrés, qui devraient suivre plus régulièrement les projets de leur commune et faire connaître leur avis. Par exemple, les habitants des villes des Hauts-de-Seine devraient s’intéresser de plus près aux deux projets délirants de fusions de communes qui sont évoqués par certains élus et encourager ou décourager leur maire selon qu’il est contre ou pour. Et éventuellement mobiliser autour d’eux pour exiger un référendum local. L.T.]

  5. Euh…. je vais dire une bêtise , mais le Référendum d’initiative populaire ? Non ?
    N’est-ce pas dans le programme du FN/RBM ?
    Ah, c’est vrai : c’est un gros mot sur le Salon Beige !
    [C’est amusant, il y a quelques semaines, un lecteur s’est plaint auprès de moi de nos supposées accointances avec le FN. Mettez-vous d’accord. L.T.]

  6. Il y a un grand mouvement populaire qui s’est levé : La Manif pour Tous, un “fruit de l’Esprit” selon Mgr Sarah.
    La Manif pour Tous a maintenant le statut de parti politique, c’est à dire qu’elle peut recevoir des dons déductibles de nos impôts. Elle ne fait pas de politique au sens strict, mais son but est de réveiller les consciences et de former les esprits. Ses compétences sont reconnues à ‘étranger. Un certain nombre de ses militants se sont engagés en politique à travers le mouvement Sens Commun qui s’est développé rapidement à l’UMP. Si 10% des manifestants de la Manif pour Tous s’engageaient à Sens Commun (ou prenaient au moins leur carte à Sens Commun) Sens commun serait majoritaire à l’UMP.
    Qu’attendons-nous pour encourager et soutenir cette jeune génération courageuse qui s’est levée ?
    Il en est de notre responsabilité morale !

  7. Le président de la république française n’a aucun pouvoir sauf celui de nuire.
    Il est aux ordres de Bruxelles et de Washington.
    80 % de nos lois sont imposées par Bruxelles.
    Nos interventions militaires sont décidées par Washington.
    D’ailleurs Normal le mou ne fait qu’inaugurer des chrysanthèmes, quitte à créer des événements bidons pour montrer sa grosse bouille de soche bien replet.
    Un panneau publicitaire tombe quelque part, le voilà immédiatement toutes TV sorties en train de pérorer comme un analphabête.

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