Les éditions Via Romana ont publié des Contes de chouannerie de Jean de La Varenne. Les textes de La Varende réunis ici parlent de grandeur et de sacrifice, de fidélité assumée et de dévouement jusqu’à la mort. N’écrivait-il pas dans une lettre en juillet 1957 :
« Cette Chouannerie jamais ne cessera de me troubler, de m’exalter, de me posséder. Ah ! que sommes-nous dans notre vie indifférente, en face de ceux qui voulurent tout risquer pour maintenir leurs convictions ? »
Avec son style si caractéristique, son écriture vivante, ample et jubilatoire, Jean de La Varende croit à la vraie joie, à la beauté d’une vie par l’accomplissement de soi, du devoir envers Dieu, envers son Pays et aussi le prochain, éléments inséparables de l’héroïsme et de la grandeur.
Dans les Derniers chouans, le dénommé Béliphaire fustige les nouveaux assermentés :
Mais y a plus de prêtres ; tous commis du gouvernement : des fonctionnaires capons ! La séparation les a fait tellement geindre, eh bien, la religion ne s’en portera pas plus mal ! Quand il faudra blâmer les autorités, pas un mot d’abbé qui ne soit pesé au trébuchet… Monsieur, j’ai été à la protestation de l’évêque pour la séparation. Y avait dix mille personnes. Il a lu son papier, ” parce que, dit-il, je ne veux pas passer les bornes”… les bornes, bon Dieu ! Agent voyer, va ! Et quand i peuvent trouver quelque chose de pas trop mauvais, chez leur ennemi, alors ” que j’te bénisse et te rebâtisse”. Mais pour ceux dont i sont sûrs, oh ! lô ! La scalp, et la poignée d’orties ! Monsieur ! Si le Loubet venait dans la cathédrale, et qu’i dirait à l’évêque : ” j’r’grett’ mais j’ai fait dans ton bénitier. – Amen !” que dirait not’violet ! Voulez-vous que je vous le signifie : c’est tous des assermentés !