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Valeurs chrétiennes : Culture

Réussir sa mort

En ce samedi Saint, je ne résiste pas au plaisir de vous retranscrire la critique par le Père Louis-Marie de Blignières, dans la revue Sedes Sapientae, de l’ouvrage écrit par Fabrice Hadjadj, Réussir sa mort. Hadjadj :

"s’attaque à rien moins que… la mort, et surtout à la conspiration du silence de la modernité occidentale autour de ce sujet. (…) En 6 chapitres, il mène une enquête serrée, riche d’érudition littéraire et parfois insoutenable de réalisme, sur les lieux de l’épiphanie de la mort et de ses dénis dans notre société. (…)

Le parcours s’ouvre sur une méditation sur le temps humain et le sens de la destinée de l’homme, avec une utile mise au pilori du mythe de la réincarnation. Il se prolonge avec une réflexion sur la peur de mourir où l’on retrouve le salutaire et trop rare accent du père Molinié : l’auteur évoque, comme le dominicain, "le courage d’avoir peur", considéré comme une grâce. Puis viennent les 3 chapitres "assassins" des fléaux modernes qui dénaturent la mort, mais tuent les humains dans leur âme comme dans leur corps : le suicide et l’euthanasie ; le terrorisme et l’avortement comme 2 aspects de la société du crime parfait ; enfin la mort de Dieu. (…)

Enfin, le sixième chapitre est une maïeutique socratique qui nous fait découvrir que notre désir le plus profond mais le mieux caché est celui du martyr. (…) C’est une fervente contemplation sur la beauté de la plus belle des morts (…). "Ou bien mourir en rendant témoignage au mystère, ou bien mourir dans l’emmurement de votre ego. (…) Martyre ou suicide." (…)

Dans notre époque de langue de bois et de silence sur l’essentiel, en un temps où "c’est à peine si la vie éternelle joue encore un rôle dans la prédication" des pasteurs de l’Eglise [Cal Ratzinger], Hadjadj, existentialiste, converti, philosophe impénitent, catholique encombrant, fait un chahut salutaire, avec la joie d’un étudiant enthousiaste. (…)

"La mort n’a pas un être distinct qui la sépare de la vie, mais elle n’est autre chose, sinon une vie qui s’achève" (Bossuet, Sermon sur l’impénitence finale)".

Michel Janva

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2 commentaires

  1. “La mort est notre meilleure ennemie. Elle rassemble les hommes par les prières comme aucun messie n’a jamais su le faire…” Legrif
    Désolé, je n’ai pas pu résister.

  2. Merci de parler de ce livre essentiel, que chacun devrait lire et méditer.
    Autrefois la préparation à la mort était une partie essentielle de la vie de tout chrétien.
    Avoir une intime connaissance de sa fragilité est une grande source de force.

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