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France : Société

Ceux qui ont une cause dans leur vie vont mieux que ceux qui n’en ont pas

Le Monde consacre un article à Pauline de Vaux, médecin addictologue. Extrait :

"Lorsqu'elle était étudiante en médecine à Montpellier, l'addictologie
en était à ses balbutiements. Pauline de Vaux s'est tout de suite
sentie attirée par cette spécialité. "L'alcoolisme ou la toxicomanie
sont des maladies existentielles. L'addiction vient répondre à un désir
d'infini et à une désespérance d'infini. On ne peut pas la soigner
uniquement par les médicaments
"
, souligne-t-elle. […]

A l'enterrement d'une amie, les mots d'un prêtre, soudain, résonnent fort : "Si
vous voulez donner un sens à cette mort, donnez-en un à votre vie
." "Je
sentais que j'avais fait le tour des après-midi piscine, soleil et
plage. En fait, je suis quelqu'un qui aurait aimé être futile, mais qui
n'y arrive pas !"
, dit-elle. Quelques mois plus tard, Pauline de Vaux participe à une retraite à Paray-le-Monial (Saône-et-Loire). "J'ai été envahie par un souffle, une puissance de feu. Au début, ça fait peur."

Elle décide alors de prendre des cours de philosophie, plonge dans Aristote – "Ça m'a sortie de Freud et de Lacan, du poids du destin. La foi, c'est se sentir libre jusqu'au bout" –, consacre son mémoire de DESS d'éthique médicale aux liens entre finalité de l'homme et guérison.

"En France, la médecine et la psychiatrie sont athées. La
difficulté, dans notre Etat laïque, c'est qu'en rejetant Dieu, on a
aussi rejeté la philosophie et pris le risque d'écraser la cause finale,
le
telos, d'Aristote. Or, ceux qui ont une cause dans leur vie
vont mieux que ceux qui n'en ont pas. Donc, c'est une histoire de
santé, aussi"
, souligne-t-elle.

Ce lien est au cœur de sa pratique médicale. "Le patient, je dois
l'aider à retrouver ses sources. Et pour cela, je me sers de tout ce
qu'il a en lui. S'il y a la foi, je prends la foi. Le spirituel est un
outil. Au lieu de dire au patient : 'Occupez-vous de vous, faites-vous
plaisir', je lui demande : 'Pour quoi donneriez-vous votre vie ?' Parce
que, quand on sait pour quoi ou pour qui on peut mourir, on sait pour
quoi on va vivre
."

Elle repense à Didier Janus et aux autres qui ont croisé sa route : "Le clochard dans la rue, il faut lui trouver l'occasion de donner et pas seulement de recevoir." Pauline de Vaux s'interrompt, un peu inquiète soudain d'en avoir trop dit sur sa vie. "Dans le milieu des psychiatres, la foi est mal vue, perçue comme un signe d'obscurantisme." Son visage s'éclaire à nouveau, elle sourit : "Même si eux aussi, quand il faut mourir, ils sont tout tremblants !"

Aujourd'hui, Pauline de Vaux consacre l'essentiel de son activité de
médecin aux Apprentis d'Auteuil, tout en assurant des gardes aux
urgences psychiatriques et une consultation d'addictologie à l'hôpital
Pompidou. […]"

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11 commentaires

  1. les accompagnateurs spirituels des communautés nouvelles retournent les âmes comme des crêpes, pourquoi? parce qu’elles leur permettent de rencontrer le bon Dieu. Qui en sortirait indemne?
    Dieu vient au cœur de nos blessures psychiques pour les guérir, à condition que nous nous reconnaissions comme blessés.

  2. “Dans le milieu des psychiatres, la foi est mal vue, perçue comme un signe d’obscurantisme.” Il faut leur rappeler que l’obscurantisme c’est eux, eux qui refusent la seule lumière, la seule vérité qui peut les libérer.

  3. Qu’arrive-t-il au Monde pour publier de tels articles, intéressants, objectifs, pas gauchistes ni anticléricaux?!!
    Ce journaliste ne fera sans doute pas très long feu là-bas…

  4. Magnifique, voilà qui remonte le moral.
    Merci !

  5. Très beau! Quel bel exemple!

  6. A mon sens, cet article peut de résumer en une phrase de St-Exupery :
    “Ce qui donne un sens à la vie donne un sens à la mort.” (Terre des hommes)

  7. Il y a aussi celle-ci dans Citadelle (toujours St-Exupery…) :
    “Ce pour quoi tu acceptes de mourir, c’est cela seul dont tu peux vivre.”

  8. Merci pour l’article.

  9. Le Monde serait-il touché par la Grâce…
    Cette jeune femme est en tous cas une belle lumière en cette fin d’été, qu’elle en soit bénie!

  10. Salon beige : Servir une cause donne la santé
    Très beau témoignage : Et surtout ce rappel de la cause finale d’Aristote qui est (parmi les trois autres : comment ? par qui ? par quoi ?) la cause essentielle, sans laquelle on aboutit nécessairement au hasard ou au chaos. Comme KERVIEL, le trader infortuné de la Société Générale, l’a expérimenté.
    Bien entendu la cause doit être juste, cela va sans dire, mais ça vaut d’être rappelé. Une cause finale injuste conduit aussi sûrement au chaos, comme certains Révolutionnaires, ou islamistes, nous le montrent tous les jours !!!

  11. Merci pour votre beau témoignage d’humanité, de fraternité, votre engagement solidaire pour la vie, votre foi en l’être humain.

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