Le dernier numéro hors-série de L'Homme Nouveau est consacré à l'Église catholique en Chine :
"À l'heure où je commence ces lignes, quatre évêques catholiques chinois sont toujours détenus ou portés disparus. L'un d'eux, Mgr James Su Zhimin, évêque clandestin de Baoding, est au secret depuis 1997. Âgé de 80 ans, cet évêque « clandestin » a passé 26 années en camp de travail. La dernière fois qu'il a été aperçu vivant, c'était en 2003. Dans un hôpital, mais sous étroite surveillance. Son crime ? Être catholique et fidèle à Rome. C'est-à-dire libre de toute inféodation au pouvoir chinois.
Depuis 1949, le gouvernement communiste chinois a bien sûr évolué dans ce pays, grand comme un continent. Finies les horreurs et la folie de la Révolution culturelle, place à l’économie de marché dirigée et à la société de consommation à la chinoise. Terminé le repli sur soi, désormais l’ouverture (contrôlée) aux échanges (commerciaux) est de mise. Et tant pis si l’ouvrier chinois est exploité. Le coût du travail offre aux Occidentaux la certitude d’écouler facilement ces marchandises. Saint « bénéf » priez pour nous !
Mais l’Église en Chine ? Elle ne fait pas la Une du Journal de 20 h 00, histoire de ne pas déranger notre délicieux confort. Avez-vous entendu parler, par exemple, de Mgr Côme Shi Enxiang ? Selon Église d’Asie, cet évêque clandestin de Yixian a passé 51 ans en captivité. Aujourd’hui âgé de 90 ans, il a tout connu : les travaux forcés, la résidence surveillée, la prison et la mise au secret.
Pourtant, l’Église catholique en Chine mérite vraiment que l’on s’y arrête. D’abord, parce qu’elle est toujours vivante malgré les persécutions, les entraves et cette société de consommation qui pourrit tout ce qu’elle touche. Ensuite parce que Benoît XVI en a fait un axe essentiel de son pontificat. Sa Lettre aux catholiques de l’Église en Chine témoigne de cet intérêt vital."