… pratiquée par les médias français (il l’appelle "l’effet Doppler") quand ils couvrent les élections dans d’autres pays – notamment en Italie :
On se souvient avec quelle insistance les plateaux nous annonçaient la victoire de John Kerry. […] On a vu les télés se précipiter au Chili pour y couvrir la victoire d’une femme, dans l’espoir d’accréditer chez nous une candidate en tailleur beige. […]
[…] Comme beaucoup de Français, j’ai profité de la disponibilité des chaînes italiennes via Eutelsat pour regarder le débat Prodi-Berlusconi sur la Rai Uno.
Le lendemain, j’ai écouté les commentaires du plateau radiophonique de Ruquier sur Europe 1, afin de mesurer l’effet Doppler – vous savez bien, le décalage vers le rouge qu’on observe dans l’opinion quand elle s’éloigne à grande vitesse de la réalité.
Dès qu’on a prononcé le nom de Berlusconi, Steevy Boulay, le politologue du Loft, a devancé ses compagnons pour décréter qu’il avait été très mauvais. Pierre Bénichou, plus circonspect, a donné les protagonistes pour égaux sans avoir vu le débat, ce qui, après correction idéologique, atteste que Berlusconi a été nettement supérieur à son adversaire, et j’en témoigne : il a été drôle, mordant, imagé, notamment quand il a décrit les composantes de la gauche italienne. Or, le lendemain, le fait d’avoir caricaturé ses ennemis nous fut présenté dans les journaux français comme un “dérapage”.
Gyorgy
Il a tout à fait raison, désormais c’est par le commentaire de la politique à l’étranger que passe la propagande en France. On essaie de nous faire croir que tout le monde pense à gauche, mais nous voyons bien que ce n’est pas vrai. On a essayé de nous faire croire que Berlusconi était à la traîne de dix points, on a vu le résultat. Les instituts devraient payer une amende de cent mille euros par point A mon avis ils seraient rapidement plus fidèles la probabilité réelle au lieu d’essayer de l’altérer dans le sens de l’opinion.