Il fallait s’y attendre… Le député Emmanuel Pellerin, visé en septembre dernier par une enquête en lien avec sa consommation de cocaïne, a été prévenu des investigations en cours, pourtant censées rester secrètes. L’information lui a été transmise par Thierry Solère qui lui aurait dit la tenir du ministère de la justice. Le conseiller politique du président de la République et Éric Dupond-Moretti démentent.
Les liens entre Emmanuel Pellerin et Thierry Solère ne sont pas que personnels. Ils sont également professionnels et politiques. Le premier a un temps été l’avocat du second, poursuivi dans le cadre d’une vaste enquête portant notamment sur des soupçons de détournements de fonds publics. Début 2022, Thierry Solère a ensuite adoubé Emmanuel Pellerin pour qu’il soit investi à sa place par la majorité présidentielle dans sa circonscription des Hauts- de-Seine et prenne ainsi sa succession à l’Assemblée nationale.
Thierry Solère a par ailleurs déjà été mis en cause dans le passé pour avoir été le destinataire, par la Chancellerie, d’informations confidentielles sur une enquête judiciaire en cours. En mai 2017, l’élu avait reçu une note confidentielle, transmise par le ministre de la justice de l’époque, le socialiste Jean-Jacques Urvoas, sur une enquête judiciaire le concernant personnellement. L’ex-ministre a depuis été condamné, en 2019, pour violation du secret professionnel, ce qui lui vaut le statut de premier garde des Sceaux condamné par la Cour de justice de la République (CJR). Thierry Solère, qui a toujours affirmé qu’il n’avait « rien demandé » à Jean-Jacques Urvoas, est, lui, mis en examen pour recel de cette violation.
Le parquet de Nanterre a annoncé avoir ouvert, jeudi 26 janvier, une nouvelle enquête pour usage de produits stupéfiants à l’encontre du député. Le parti Renaissance doit statuer sur le sort d’Emmanuel Pellerin, qui risque l’exclusion, lors du bureau exécutif qui se réunira lundi 30 janvier.
Collapsus
Idée : le Parquet de Nanterre pourrait étendre son enquête aux occupants de l’Elysée. On pourrait peut-être y trouver du beau monde à inculper.
philippe paternot
le poisson pourrit toujours pas la tête