Le Monde souligne le succès du film Sound of freedom, qui sort cette semaine sur les écrans français :
C’est le succès le plus improbable du box-office américain en 2023. Sorti le 4 juillet dans une combinaison relativement modeste de 1 500 salles, Sound of Freedom, d’Alejandro Gómez Monteverde (qui sort en France le 15 novembre), a accumulé 185 millions de dollars de recettes pour un budget de production à peine supérieur à 14 millions. Sound of Freedom est inspiré de l’histoire vraie de Tim Ballard, fondateur d’Operation Underground Railroad, une organisation qui lutte contre le trafic d’enfants.
Son distributeur, basé dans l’Utah, Angel Studios, qui s’appuie sur le crowdfunding pour financer ses films et séries télévisées essentiellement à contenu religieux, n’en est pas à son coup d’essai : cette année, le film de David Helling mettant en scène le sacrifice d’Isaac, a rapporté 12 millions de dollars, pour une mise de départ inférieure à 500 000 dollars. Pour Sound of Freedom, Angel Studios a attiré 7 000 investisseurs qui ont apporté 5 millions de dollars et mis au point un système baptisé « Pay It Forward », grâce auquel les spectateurs peuvent acheter des billets de cinéma à l’intention de ceux qui n’ont pas les moyens de se les offrir.
Dans le Journal du Dimanche, Elisabeth Caillemer écrit :
[…] Parce qu’il est soutenu par Donald Trump, Elon Musk et les milieux conservateurs, il est frappé du sceau de l’infamie. Puis il est taxé de complotisme en raison de sa prétendue proximité avec les thèses de la secte QAnon, laquelle affirme notamment qu’une certaine élite mondiale serait complice d’enlèvements d’enfants dont elle abuserait avant de les tuer pour en extraire l’adrénochrome, une substance aux vertus régénératrices. C’est ensuite au tour de Tim Ballard, mormon et père de neuf enfants, d’être pris pour cible, certains de ses pairs lui reprochant ses méthodes de travail douteuses. L’homme est en outre accusé d’extorsion de fonds et d’agression sexuelle par six femmes depuis le début du mois d’octobre. Sur le banc des accusés se trouve aussi Jim Caviezel. Ce catholique conservateur, qui a tenu le rôle principal dans La Passion du Christ de Mel Gibson, est suspecté d’adhérer aux théories conspirationnistes de QAnon. Enfin, arrive le tour d’Angel Studios. Fondée en 2021 par quatre frères mormons, la société est spécialisée dans le financement participatif de films d’inspiration chrétienne. Son tort : avoir ajouté à la fin du film une intervention de Jim Caviezel invitant les spectateurs à financer des places de cinéma pour ceux qui n’auraient pas les moyens de s’y rendre. D’aucuns y ont vu une manœuvre destinée à amplifier artificiellement le nombre d’entrées dans les salles.
Propagées par des médias américains, ces polémiques ont été relayées fissa par certains journaux français qui, pratiquant l’art du copier-coller, ont fomenté des critiques du film avant même de l’avoir vu. La ritournelle a tourné en boucle : l’extrême droite et les complotistes ont aimé ce film, donc c’est un film complotiste d’extrême droite. Une reductio ad hitlerum bien curieuse pour un film dont le sujet devrait normalement faire l’unanimité.
Face à ce déferlement, la société Saje, chargée de distribuer le film en France, s’est dite « sidérée de découvrir la polémique qui a entouré la sortie du film aux États-Unis en juillet dernier, tant l’écart avec le contenu du film était grand ». Ce que les spectateurs constateront sans mal.
Elle a donc publié un argumentaire pour laver le film de tout soupçon de complotisme. « La plupart de ces attaques se sont révélées infondées ou en parfait décalage avec le contenu réel du film », fait-elle valoir en guise d’introduction, avant de démonter un par un les arguments de ses détracteurs. « Le film en lui-même n’a aucune référence politique et ne fait absolument jamais mention des thèses de QAnon », poursuit-elle. Et pour cause : lorsqu’Alejandro Monteverde a écrit son scénario en 2015, personne n’a jamais entendu parler de cette mouvance qui sortira de l’ombre deux années plus tard. Saje met aussi en avant une étude publiée le 31 juillet dernier sur le site Newsweek 90 montrant que 59 % des Démocrates et 65 % des Républicains ont aimé le film. S’agissant des attaques sur les procédés de sauvetage de Tim Ballard, elle souligne que celui-ci a reçu une distinction pour l’opération « Triple Take » (racontée comme le sauvetage sur l’île, dans le film) et que, « par ailleurs, les réalisateurs n’ont jamais eu la prétention de faire un documentaire et ont pris des libertés à des fins créatives ». En revanche, elle ne se prononce pas sur les récentes accusations dont Tim Ballard a fait l’objet, celles-ci n’ayant « pas encore été éclaircies ». Quant à l’invitation à payer des places de cinéma pour d’autres spectateurs, Hubert de Torcy, patron de Saje, explique : « Angel Studios a inventé une nouvelle manière de distribuer un film au cinéma, le Pay it forward. C’est le principe du “café suspendu” : si j’ai aimé le film, je paye pour que d’autres qui n’en n’ont pas les moyens puissent le voir à leur tour. En France, le message de Jim Caviezel ne sera diffusé que dans les salles participant à cette opération basée sur la générosité des spectateurs. »
De son côté, Alejandro Monteverde s’agace de devoir rentrer dans le jeu de ses détracteurs et refuse de porter un jugement sur les accusations portées à l’encontre de Jim Caviezel. « Quand je recrute des acteurs, je ne leur pose pas de questions sur leurs croyances religieuses ou leurs opinions politiques. J’ai choisi Jim parce que c’est un bon acteur et qu’il ressemble physiquement à Tim Ballard. Accuse-t-on une voiture d’être conservatrice ou démocrate parce que l’ouvrier qui l’a construite appartient à l’un ou l’autre de ces partis ? Je ne comprends pas pour- quoi mon film a été attaqué de manière aussi vicieuse », déplore-t-il, avant de conclure : « J’ai fait ce film pour alerter les consciences et provoquer un débat social. Ce qui m’importe c’est de constater que depuis sa sortie je reçois de nombreux témoignages de victimes qui ont été bouleversées par le film, et de spectateurs qui ont décidé de s’engager dans la lutte contre le trafic d’enfants. » Pour Hubert de Torcy « la bonne question à se poser après avoir vu Sound of Freedom est la suivante : qui, du film ou des médias, a réellement propagé ces théories ? »
Cro-Magnon
Ben voyons ! Les pervers qui souhaitent continuer à se damner sans frein utilisent toujours les mêmes procédés pour se disculper. Ils tentent toujours de nous faire croire que le Belzébuth n’est pas complotiste contre l’homme.
F. JACQUEL
Sorti aux États-Unis le 4 juillet dernier, et en France le 15 novembre prochain, ce film connaît un immense succès, en dépit des critiques de la bien-pensance qui dénonce un film complotiste d’extrême-droite. Pour preuve de ce succès, il a déjà rapporté plus de 17 fois l’investissement initial…
Espérons que les Français y verront un outil de destruction de la chape de plomb qui recouvre le scandale planétaire du trafic des Innocents.