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Confrontation ouverte au Vatican sur l’encyclique Humanae Vitae

Confrontation ouverte au Vatican sur l’encyclique Humanae Vitae

Selon La Croix, la publication par un organe officiel du Vatican d’un entretien avec le président de l’Académie pontificale pour la vie, Mgr Vincenzo Paglia, en réponse à l’inauguration par le cardinal Luis Ladaria, préfet du dicastère pour la doctrine de la foi, du colloque organisé par la Fondation Lejeune sur l’encyclique Humanae vitae (voir ici), peut être considéré comme une confrontation d’idées ouverte, fait extrêmement rare surtout lorsque les sujets sont aussi sensibles que la morale sexuelle.

Et ce n’est pas la première fois que l’Académie Pontificale pour la Vie, dans sa composition remaniée, ouvre la porte à une “interprétation” différente de Humanae Vitae (voir ici en août 2022). Et c’est plutôt inquiétant quand on sait que Mgr Vincenzo Paglia, nommé par le pape François, s’est également exprimé de manière plutôt ambigüe sinon favorable au principe de suicide assisté (voir ici).

Extrait de l’article de La Croix :

Deux hauts responsables du Vatican ont exposé, vendredi 19 mai, des visions très différentes de l’encyclique Humanae vitae, un texte crucial de la morale de l’Église catholique sur la sexualité. Une confrontation d’idées très rare en public. Le cardinal Luis Ladaria, préfet du dicastère pour la doctrine de la foi a inauguré à Rome un important congrès sur l’encyclique Humanae vitae le 19 mai 2023.

Au Vatican, les confrontations ouvertes sont rares. Et encore plus lorsque les sujets sont aussi sensibles que la morale sexuelle. C’est pourtant ce à quoi l’on a assisté ce vendredi 19 mai, alors qu’était inauguré à Rome un important congrès sur l’encyclique Humanae vitae, connue pour avoir réaffirmé, à l’aube des années 1970, le refus de la contraception artificielle par l’Église. Ce congrès, organisé par la Chaire internationale de bioéthique Jérôme Lejeune, et auquel doivent participer, pendant deux jours, des chercheurs de plusieurs universités catholiques, a été inauguré par le cardinal Luis Ladaria, préfet du dicastère pour la doctrine de la foi. Un long discours au cours duquel le cardinal jésuite, gardien du dogme, a réaffirmé, en espagnol, la nécessité de défendre l’encyclique de Paul VI, porteuse selon lui d’une « vision prophétique ». « La vérité exprimée dans Humanae Vitae ne change pas », a-t-il martelé. « Il y a trop de voix – amplifiées par les moyens modernes de propagande – qui s’opposent à celle de l’Église », a-t-il regretté, reprenant un extrait de l’encyclique. Au fil de son discours, le cardinal Ladaria a insisté : « L’encyclique reste valable parce qu’elle est la réponse correcte du Magistère aux anthropologies dualistes qui veulent instrumentaliser le corps et qui ne sont pas de nouveaux humanismes, postmodernes et séculiers, mais de véritables anti-humanisme. »

Pour le cardinal, qui a fustigé le « relativisme moral » et « l’anthropologie contraceptive », la rupture du lien entre sexualité et procréation, contre laquelle a été écrite l’encyclique, aboutit in fine à réduire le corps à « un simple objet manipulable ». C’est précisément cette manipulation qui est promue par le « transhumanisme », a estimé le cardinal. « Transhumanisme » et « idéologie du genre » « Dans le transhumanisme, la personne est réduite à son esprit, ou plutôt à ses connexions neuronales comme support de sa singularité, a développé le théologien espagnol. La singularité est désormais l’essence de la personne, sans le corps qui l’identifie et qui peut être transféré dans un autre corps humain, dans un corps animal, dans un cyborg ou dans un simple fichier mémoire. » De même, il a affirmé que « l’idéologie du genre » s’appuyait également sur le principe selon lequel « la liberté est opposée à la nature ». « L’idéologie du genre nie que l’identité d’une personne soit liée à son corps biologique, a développé le cardinal. Une personne n’est pas identifiée par son corps (sexe) mais par son orientation. Elle efface toute relation au genre binaire pour proclamer la diversité sexuelle. » Toute relation conjugale « ne doit pas nécessairement être féconde »

Mais quelques heures après ce discours de défense résolue de l’encyclique de Paul VI, les médias officiels du Vatican ont publié un entretien avec le président de l’Académie pontificale pour la vie, Mgr Vincenzo Paglia, qui présente une interprétation sensiblement différente du même texte.

« La reconnaissance du lien inséparable entre l’amour conjugal et la procréation dans Humanae vitae ne signifie pas que toute relation conjugale doit nécessairement être féconde », explique ainsi Mgr Paglia. « Paul VI reconnaît que la procréation doit être “responsable”, et désigne les méthodes naturelles comme le moyen de réaliser cette responsabilité », poursuit-il. L’article, disponible en quatre langues, indique bien que le théologien, placé à la tête de l’Académie en 2012, s’exprime à l’occasion du colloque sur l’encyclique, auquel il n’avait pourtant pas, selon les informations de La Croix, été invité par les organisateurs.

« Dans les années 1960, la « pilule » semblait être le mal absolu » Alors que le cardinal Ladaria présentait l’encyclique comme un texte inchangé, Mgr Paglia en esquisse une autre vision : « Je considère qu’il est très important que nous continuions à réfléchir et à discuter sur le sujet, comme le pape François l’a réitéré précisément au sujet des contraceptifs, en affirmant “que le devoir des théologiens est la recherche, la réflexion théologique” ».

« Nous sommes confrontés à des défis d’époque : dans les années 1960, la « pilule » semblait être le mal absolu, explique encore Mgr Paglia. Aujourd’hui, nous sommes confrontés à des défis encore plus grands : la vie de l’humanité entière est en danger si nous n’arrêtons pas la spirale des conflits, des armes, si nous ne désamorçons pas la destruction de l’environnement. »

Débats internes intenses Cette confrontation, aussi franche qu’inattendue, s’inscrit dans un contexte de débats intenses au sein de l’Académie pontificale pour la vie. Récemment, plusieurs prises de position ont suscité des crissements au sein de cette institution, fondée en 1994 par Jean-Paul II et le professeur Jérôme Lejeune, découvreur de la trisomie 21. Ce fut le cas notamment en février 2022 lorsque le père Carlo Casalone, jésuite et membre de l’Académie, qualifia le suicide assisté de « plus grand bien commun possible » en comparaison de l’euthanasie – une prise de position publiée dans La Civiltà Cattolica, une revue jésuite dont les épreuves sont validées par le Vatican. Début juillet également, la sortie d’un livre acta le tournant pris par le Vatican en matière d’approche morale. Une Éthique théologique de la vie rassemblait pour la première fois des textes remettant en cause certains points de doctrine morale, faisant grand bruit au Vatican.

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4 commentaires

  1. il faut rétablir l ‘Inquisition , pour que les fidèles puissent savoir avec certitude ce qui est catholique et ce qui ne l’ est pas;
    puissent distinguer la voie du salut et celle de l ‘enfer.

  2. Paul VI affirme ceci : “L’amour conjugal révèle sa vraie nature et sa vraie noblesse quand on le considère dans sa source suprême, Dieu qui est amour (Cf. 1Jn 4,8), ” le Père de qui toute paternité tire son nom, au ciel et sur la terre (Cf. Ep 3,15)”.
    Le mariage n’est donc pas l’effet du hasard ou un produit de l’évolution de forces naturelles inconscientes : c’est une sage institution du Créateur pour réaliser dans l’humanité son dessein d’amour. Par le moyen de la donation personnelle réciproque, qui leur est propre et exclusive, les époux tendent à la communion de leurs êtres en vue d’un mutuel perfectionnement personnel pour collaborer avec Dieu à la génération et à l’éducation de nouvelles vies.
    De plus, pour les baptisés, le mariage revêt la dignité de signe sacramentel de la grâce, en tant qu’il représente l’union du Christ et de l’Église”.
    L’amour conjugal, qui s’origine en Dieu et que le Jésus-Christ rappelle avec force aux Pharisiens : “Homme et femme, Il (Dieu) les créa. Et l’homme quittera son père et sa mère, il s’attachera à sa femme et ils ne feront plus qu’un” à l’image de l’unité parfaite de la Sainte Trinité.
    La sexualité est une création de Dieu qui n’a pas besoin d’artifice pour se déployer et être fécond. Les méthodes naturelles de régulation des naissances ouvrent un large champ de liberté et de confiance réciproque alors que la chimie contraceptive est une contrainte et est source de méfiance.
    Dans le “débat” qui semble s’instaurer au Vatican sur ce sujet ô combien vital, les arguments avancés par Mgr Plagia, selon lequel “Aujourd’hui, nous sommes confrontés à des défis encore plus grands : la vie de l’humanité entière est en danger si nous n’arrêtons pas la spirale des conflits, des armes, si nous ne désamorçons pas la destruction de l’environnement” ne tiennent nullement compte du génocide abortif qui frappe le monde entier.
    L’avortement n’est-il pas le stade terminal du processus contraceptif ?
    Paul VI ajoute également : ” On peut craindre aussi que l’homme en s’habituant à l’usage des pratiques anticonceptionnelles ne finisse par perdre le respect de la femme et, sans plus se soucier de l’équilibre physique et psychologique de celle-ci, n’en vienne à la considérer comme un simple instrument de jouissance égoïste, et non plus comme sa compagne respectée et aimée”.
    Cette affirmation du pape, en 1968, n’est-elle pas prophétique, face à la violence conjugale qui sévit aujourd’hui dans notre société ?

    Humanae Vitae est d’une actualité brulante. L’Église a reçu mission de Jésus-Christ d’annoncer la Bonne Nouvelle de la sexualité responsable dans une perspective large et ouverte que Paul VI trace ainsi : “Comme tout autre problème concernant la vie humaine, le problème de la natalité doit être considéré, au-delà des perspectives partielles – qu’elles soient d’ordre biologique ou psychologique, démographique ou sociologique – dans la lumière d’une vision intégrale de l’homme et de sa vocation, non seulement naturelle et terrestre, mais aussi surnaturelle et éternelle. Et puisque, dans leur tentative de justifier les méthodes artificielles de contrôle des naissances, beaucoup ont fait appel aux exigences soit de l’amour conjugal, soit d’une ” paternité responsable “, il convient de bien préciser la vraie conception de ces deux grandes réalités de la vie matrimoniale, en Nous référant principalement à ce qui a été récemment exposé à ce sujet, d’une manière hautement autorisée, par le IIe Concile du Vatican, dans la Constitution pastorale Gaudium et Spes”.

    Tenons bon chers amis. Le Magistère et la Doctrine sociale de l’Église, tout comme le Catéchisme sont unanimes pour dire, redire et rappeler sans cesse la beauté, la vérité et l’éternité de l’amour conjugal responsable à l’Image et à la Ressemblance du Créateur Tout Puissant, notre Dieu.

  3. Et des théologiens, parfois de renom, qui collaborent parfois dans ces mêmes instances sont les mêmes qui font un militantisme LGBT en invitant un prêtre anglais ouvertement gay : chez les jésuites mardi, les Auxiliatrices le weekend prochain : https://centresevres.com/enseignant/james-alison/; https://www.reconnaissance.life/bible-et-homosexualite/

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