Ce mercredi 10 juin au matin, l’association anticorruption Anticor a déposé un signalement au Procureur de la République, épinglant l’application StopCovid, lancée le 2 juin. L’association, critique le coût de l’appli. Si le développement a été réalisé gratuitement, « L’Obs » a révélé que ce n’est pas le cas de son exploitation, une source bien informée évoquant un total de l’ordre « de 200 000 à 300 000 euros par mois ».
Elise Van Beneden, présidente d’Anticor indique :
« Nous sommes toujours très attentifs aux marchés publics, car leur réglementation passe souvent au second plan en période de crise. La commande publique, qui s’élevait à 101 milliards d’euros en 2018, constitue un terrain favorable aux conflits d’intérêts, à la corruption, à la gabegie et aux petits accords. Or, ce n’est pas acceptable face à la crise économique. StopCovid, c’est une facture de plus de 200 000 euros par mois quand d’autres évoquent 1 000 ou 2 000 euros, dès lors, un risque de surfacturation apparaît ».
« L’Obs » avait interrogé le secrétaire d’Etat au Numérique Cédric O, qui bottait en touche, évasif :
« Le prix sera négligeable. Jusqu’ici, les partenaires privés ont travaillé gratuitement. Le coût vers lequel nous nous dirigeons sera inférieur à quelques centaines de milliers d’euros par mois. Il n’y a donc pas d’enjeu de coût financier. D’abord, parce que la santé n’a pas de prix. Ensuite, parce que ce montant est epsilonesque par rapport aux coûts et aux effets délétères évités d’une admission en réanimation par exemple. »
Anticor pointe l’atteinte aux règles de la commande publique. En effet, pour tout projet supérieur à 139 000 euros, le gouvernement doit recourir à un appel d’offres. Ce qui n’a pas été le cas pour StopCovid, la maintenance (les corrections de bugs et de failles, les éventuelles mises à jour) et l’hébergement seront facturés aux différents acteurs qui ont participé gratuitement à l’élaboration de l’application – en l’occurrence, le studio indépendant Lunabee, Capgemini et Outscale, une filiale de Dassault Systèmes.
Le signalement vise le Secrétaire d’Etat au Numérique Cédric O, le ministre de la Santé Olivier Véran ou le Premier ministre Edouard Philippe.
F. JACQUEL
Version corrigée :
Pas plus que les financements outrageusement illégaux de la campagne de JUPITER en 2017 n’ont finalement été l’objet de l’attention ni du Parquet financier, ni de la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques (dont le Président a été rétroactivement grassement remercié par JUPITER), ce “détail de l’histoire d’O” ne fera l’objet de la moindre remarque de la part des Autorités (théoriquement) concernées.
Meltoisan
Soutiens étrangers et internationaux
Comptes de campagne
Patrimoine du candidat
Dessous de l’affaire Benalla
…
Dès le début il y avait des os à ronger…