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Tribune libre

Crise au Vatican: le baptême des personnes transgenres et les parrains homosexuels

Crise au Vatican: le baptême des personnes transgenres et les parrains homosexuels

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Il y a quelques jours le monde catholique a été fort surpris par cette nouvelle provenant du Vatican: dans un texte publié par le Dicastère pour la Doctrine de la Foi le 3 novembre 2023, on acceptait, entre autres, le baptême des personnes transgenres et la possibilité, pour des personnes homosexuelles, de devenir parrains de baptême, sous certaines conditions. Le texte est actuellement publié seulement en italien et en portugais.

Face à cette nouvelle, la première réaction de beaucoup a été le respect et l’écoute, car il s’agit d’un choix pastoral provenant du Dicastère pour la Doctrine de la Foi, qui est censé protéger la foi catholique. Et dans le texte on rappelait que les enseignement de l’Église en matière de morale sexuelle ne changent pas. Mais au fond beaucoup se doutaient que quelque chose n’allait pas, surtout parce que l’un des signataires de ce texte, en plus du pape François, n’est autre Mgr Víctor Manuel Fernández, préfet du Dicastère en question. En effet, ce cardinal fait face depuis plusieurs mois à des accusations car il aurait protégé un prêtre abuseur en Argentine et en plus il n’a pas respecté les enseignements du Magistère dans le passé.

Or, durant ces dernières heures, des voix courageuses provenant de théologiens reconnus se sont levées pour dénoncer les dérives en cours. Il y a un texte Mgr Viganò et surtout celui du cardinal Gerhard Müller, qui fut préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi entre 2012 et 2017. Dans ce texte important, il rappelle que le baptême ne peut être effectué que si la personne a vraiment décidé de ne pas pécher. Il cite par exemple «la Tradition Apostolique», du IIIe siècle, qui stipule que les catéchumènes doivent abandonner le péché. Or, la personne qui se dit d’un autre sexe que celui biologique, pèche car elle ne reconnaît pas le plan de Dieu qui nous a créés hommes et femmes. Et le cardinal Müller cite aussi un passage de la Somme Théologique de Saint Thomas d’Aquin où il est écrit clairement que celui qui veut continuer à pécher ne peut pas être baptisé. Il rappelle aussi le problème des homosexuels qui veulent devenir parrains.

Ce rappel sur la «Somme Théologique» est important car, justement, dans le texte de Mgr Víctor Manuel Fernández on cite la «Somme Théologique», mais pas le passage cité par le cardinal Müller.

Comment expliquer ce problème ? En réalité, ce n’est pas la première fois que l’on voit une lecture guidée par des intentions pas forcément bonnes durant l’actuel pontificat. Il y a eu le cas de la lecture de l’œuvre de Pascal par le pape François, guidée par ses options théologiques, ce qu’ont signalé avec courage des académiciens. Et l’on sait que Víctor Manuel Fernández guide théologiquement le pape François. Il a participé notamment à la rédaction d’Amoris Laetitia.

Il est important aussi de se pencher sur la manière dont Víctor Manuel Fernández est devenu préfet du Dicastère pour la Doctrine de la Foi. Dans un livre récent, le cardinal Müller parle de son éviction brutal en 2017. Après lui c’est Mgr Ladaria qui a été choisi jusqu’en août 2023. Pendant cette période, le pape François a crée une section au sein du Dicastère pour la Doctrine de la Foi afin de traiter les cas d’abus sexuels. Et dans une lettre qu’il adresse à nouveau préfet, Mgr Víctor Manuel Fernández, il lui rappelle qu’il n’aura pas à se charger du problèmes des abus. Or, beaucoup pensent que tout cela est le résultat d’un plan orchestré depuis des années pour mettre Mgr Fernández à la tête de ce dicastère. En effet, le pape François connaissait les problèmes qu’avait Mgr Fernández avec des prêtres abuseurs.

Et la situation de Mgr Fernández est en réalité beaucoup plus grave qu’on ne le croit. Dans la presse argentine il y a eu aussi des enquêtes sur d’autres cas de protection de prêtres abuseurs.

Le problème aussi est que le pape François est visé par des accusations : il aurait, par exemple, aussi protégé un prêtre pédophile en Argentine, Julio Caesar Grassi. Et l’on s’est demandé si le pape François protégeait le père Rupnik, accusé d’abus.

Tout cela montre encore une fois qu’il y a un lien étroit entre abus sexuels et attaques contre la doctrine. Soit les personnes adonnées au péché attaquent la doctrine, les personnes qui attaquent la doctrine créent un climat de permissivité et des personnes haut placées dans l’Église, et qui veulent attaquer la doctrine, n’hésitent pas à engager des gens qui ont protégé des prêtres abuseurs, etc.

Tout cela montre aussi que nous arrivons au bout d’une période de troubles commencée dans les années 1960 avec les dérives post-conciliaires. Les dérives à Rome sont devenues visibles, grossières et néfastes pour l’Église.

En attendant le départ de Mgr Víctor Manuel Fernández, qui doit évidemment démissionner, il serait bon que les prêtres ne suivent pas les directives du texte en question.

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