Et si le diagnostic prénatal devenait «systématique pour ma maladie» ? C’est la question que pose aux Parlementaires français Nicolas Journet, scénariste, atteint du syndrome de Marfan. En tant que premier concerné et «en colère», il revient sur les auditions parlementaires du 7 février sur la révision de la loi de bioéthique et en particulier sur le diagnostic prénatal (DPN) ou préimplantatoire :
"Aujourd’hui on parle de rendre le diagnostic prénatal systématique pour cette maladie, pour ma maladie".
Cette mesure est censée permettre de mieux suivre ces enfants dès leur naissance.
"Encore faut-il qu’ils naissent. Qui expliquera aux parents que maladie génétique et bonheur ne sont pas des termes antinomiques ?".
Du diagnostic de sa maladie, à l’adolescence, Nicolas Journet a connu «la honte», «la fuite à l’intérieur de soi». Au bout du compte, il dit être «très heureux», «bien plus heureux que beaucoup de génétiquement corrects". En voulant généraliser le diagnostic prénatal ou préimplantatoire, notre société montre qu’elle «ne veut plus affronter la mort, ne veut plus du hasard», mais qu’elle veut au contraire «contrôler son destin».
"Quitte à sombrer dans l’eugénisme, quitte à renouer avec le nazisme".
En Allemagne, à cause de son histoire, le diagnostic préimplantatoire est interdit. Jean Rostand l’écrivait déjà :
"Quand l’habitude sera prise d’éliminer les monstres, de moindres tares feront figure de monstruosités. De la suppression de l’horrible à celle de l’indésirable, il n’y a qu’un pas… Cette société nettoyée, assainie, cette société sans déchets, sans bavures, où les normaux et les forts bénéficieraient de toutes les ressources qu’absorbent jusqu’ici les anormaux et les faibles, cette société renouerait avec Sparte et ravirait les disciples de Nietzsche, je ne suis pas sûre qu’elle mériterait encore d’être appelée une société humaine ».
senex
“La vie est une “maladie sexuellement transmissible” toujours mortelle.Voilà ce qu’en pensent nos biopenseurs.Le vertige du vide.