Dans Euthanasie, stade suprême du
capitalisme, le professeur et ancien député Jean-Claude Martinez démonte
l’hypocrisie des partisans du suicide assisté et les désinformations autour de
cette fuite en avant de la société dans la culture de mort :
« Dès que
la presse et les médias tiennent le « bon cas », les spin doctors
mettent immédiatement la France sous perfusion
« médiato-euthanasique ». La composition du cocktail injecté à haute
dose d’audience est toujours la même, avec quatre ingrédients :
- Un récit poignant à fendre les pierres ;
- Une plainte gémissant une adresse à Chirac,
Sarkozy ou à celui qui est à l’Elysée, d’en finir par pitié ; - L’intervention de l’ineffable président Roméro
et son association pour le droit de mourir manipulé ; - Et les inévitables grands témoins, experts et
grandes âmes, consultés pour faire un pâté d’alouette scientifique et
philosophique, c’est-à-dire le mélange d’un troupeau d’éléphants enragés lâché
sur la bougie qui vacille et d’une alouette apeurée étendant sa petite aile
pour tenter de la protéger. »
A propos de l’acharnement
thérapeutique, après avoir rappelé que la France manque de médecins et de
structures pour l’accueil du nombre croissant de personnes âgées et de malades,
Jean-Claude Martinez écrit :
« Maintenant,
avec le discours officiel sur l’euthanasie, l’excessif se poursuit. A le lire,
on ne pourrait plus passer près d’un hôpital sans entendre les cris et les
appels au secours des malades maltraités sous les coups de bandes en blouses
blanches s’acharnant sur eux pour qu’ils vivent. C’est tout juste si
Jean-Pierre Chevènement n’a pas subi le calvaire de trois équipes de
réanimation qui se sont succédées et acharnées sur lui, en une tournante
thérapeutique, l’entubant, le pressant, le ventilant, le piquant, avec
probablement des cris de « salaud
de Che tu vas vivre, on va pas te lâcher tant que t’es pas ranimé ». »
Vincent Humbert l’écrivait dans
sa lettre : son problème ce n’était pas sa souffrance, son handicap, mais
que l’hôpital, manquant de moyens, ne pouvait plus le garder. Il avait
clairement compris qu’il était de trop. Invoquer l’euthanasie contre
l’acharnement thérapeutique relève clairement du mensonge :
« Il y a
donc bien une désertification sanitaire structurellement installée pour des
décennies, ce qui réduit à néant tout risque d’acharnement thérapeutique,
puisqu’il n’y a plus assez de thérapeutes pour s’acharner. […]Autant dire alors que l’euthanasie au nom du
principe de précaution, pour éviter le supplément de souffrance d’un supplément
de soins, c’est comme se priver de boire dans le Sahara par peur de se lever
trop souvent la nuit pour faire pipi.Mais comme
toute personne qui a fait l’expérience de l’hôpital sait bien qu’en médecine,
on meurt d’abandon thérapeutique ou par incompétence du thérapeute, mais
rarement par excès de thérapie, chacun a compris que le souci politique de nous
épargner un acharnement médical par une injection finale est une hypocrisie.Il n’y a
aucune charité, aucun amour, aucune compassion. Il n’y a que le mépris masqué
du bien portant à l’égard du mourant dévalorisé. Comme les forts méprisent les
faibles et comme le pouvoir méprise ceux qui en sont privés. D’ailleurs si on
en doute, que dit-on du tétraplégique ? Comment appelle-t-on un assisté
respiratoire ? On dit que ces malades sont des légumes. »