Mgr Suaudeau, directeur scientifique de l’Académie pontificale pour la vie, estime que la pratique de la congélation des embryons in vitro soulève quatre graves problèmes éthiques :
"1/ Une offense à la dignité humaine
[…] Le maintien des embryons par cryoconservation dans un état « d’animation suspendue » est une offense à la dignité de ces embryons, dignité qui est implicitement reconnue par le préambule de la Déclaration universelle des droits de l’homme de 1948, puisque ces embryons sont membres de la famille humaine. […] En second lieu, ces techniques de congélation-décongélation comportent un risque important pour l’intégrité et la survie de ces embryons. Entre 20 et 30% d’entre eux sont détruits lors de la procédure, surtout d’ailleurs au moment de la décongélation […]2/ La porte ouverte aux fantaisies du désir
Le second problème éthique lié à la pratique de congeler les embryons en surnombre vient du décalage chronologique qui peut prendre place entre le moment de la fécondation des ovocytes, tel que l’a demandé le couple infécond, et le moment où les embryons résultant de cette fécondation, qui n’avaient pas fait l’objet d’un transfert et avaient été cryoconservés, deviennent sur le tard l’objet d’un nouveau projet procréatif, alors que les conditions dans lesquelles avait été donné l’accord originel pour la pratique d’une fécondation artificielle ont considérablement changé. […] Ce décalage chronologique peut du reste créer des situations paradoxales dans la famille, si les parents qui ont eu recours à une FIV et ont donné leur accord à la cryoconservation des embryons surnuméraires produits à cette occasion, et qui ont eu par la suite des enfants par procréation naturelle, décident, à un âge déjà avancé, d’utiliser les embryons cryoconservés pour une ultime grossesse.3/ L’abandon des embryons cryoconservés
[…] Le nombre de ces embryons ne fait que croître dans le monde. Selon les chiffres fournis par l’Agence de la Biomédecine (troisième rapport annuel), on comptait en France, au 31 décembre 2006, près de 177.000 embryons humains conservés par congélation, soit un chiffre en augmentation de 25% par rapport à 2005. […] Il est clair que ces embryons seront détruits une fois que sera atteinte la limite en temps de leur cryoconservation […]4/ Le mépris de la nature et de la vie
[…] Un embryon humain est un chef d’œuvre de la nature. Il est étonnant à ce point de vue de voir combien l’homme moderne, à commencer malheureusement par les savants eux-mêmes, a perdu cette capacité de s’étonner, d’admirer, qui est pourtant à la base de la démarche philosophique et scientifique. […] Pourtant, notre époque a redécouvert la nécessité de respecter et protéger la nature, au moins dans l’environnement. Mais cette redécouverte n’est que partielle, et volontiers sectorielle. En particulier, elle ne concerne pas l’homme en tant que tel, dans sa propre écologie. Ce qui fait que l’on en arrive à ce paradoxe navrant de voir des personnes, par ailleurs fort intelligentes et sensibles, consacrer temps, argent et intérêt à la sauvegarde d’une espèce de papillon menacée d’extinction, alors qu’elles acceptent sans aucun état d’âme de conduire à leur perte des milliers d’embryons humains. Il serait temps de plaindre un peu moins les ours blancs sur leur banquise fondante, et un peu plus les petits d’homme, traités comme du matériel cellulaire au rebut."
C.B.
“la limite en temps de leur cryoconservation”: quelle durée? déterminée par quoi ou par qui?
CC
Une petite fille de 4 ans raconte à ses copines de maternelle qu’elle a deux mamans et qu’elle a été “fabriquée” dans un congélateur !! Voilà ce qu’une collègue a entendu dans la cour de l’école !