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Sciences

Dieu et la science: table ronde aux Bernardins

Dieu et la science: table ronde aux Bernardins

Voici la présentation d’Olivier Bonnassies en introduction de la table ronde qui s’est tenue aux Bernardins sur le livre qu’il a coécrit avec Michel-Yves Bolloré: Dieu, la science, les preuves.

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3 commentaires

  1. Remarquable ouvrage très abordable pour des non-spécialistes, à lire absolument, ne serait-ce que pour actualiser ses connaissances scientifiques… Curieusement (ou pas), 2 chroniques parues dans La Croix démolissent le livre : il est vrai que leurs signataires, un prêtre et un “scientifique” – je ne donne pas leur nom par charité chrétienne – ont confondu théologie et métaphysique … Apparemment, ces pseudo-intellectuels n’ont jamais lu saint Thomas d’Aquin…

  2. J’ai lu, j’ai aimé, mais le fond du problème est que parler d’une hypothétique “preuve scientifique de Dieu” est un non-sens épistémologique, du même niveau que d’imaginer pouvoir peindre le vent en bleu marine. Le fond du problème est l’irréconciliabilité entre une approche matérialiste et une approche spiritualiste: qu’est-ce qui est premier, l’esprit ou la matière?

    La science traite de ce qui est objectif et partageable, de la matière, des phénomènes, des concepts ; et en gros le reste « n’est pas scientifique », c’est de la méta-physique et du « subjectif », c’est-à-dire dépendant du sujet observateur (sous-entendu, de son humeur ou de son opinion). L’objectivité, c’est ce qui est, ne dépendant que de l’objet, indépendamment de l’observateur. Les lois scientifiques décrivent le monde, indépendamment de l’observateur.

    Inversement, l’indépendance de l’observateur ne peut décrire qu’un univers virtuel. C’est évident que la prétention matérialiste de décrire les phénomènes « indépendamment de l’observateur » est un non-sens : s’il n’y a pas d’observateur, personne n’est là pour dire ce qu’il faut décrire, pour apprécier la véracité d’un énoncé. La réalité première d’un sujet pensant ne peut être que spirituelle, la réalité de sa propre existence. C’est bien l’esprit qui est premier, et qui seul peut créer le réel, la matière n’est que secondaire. Il faut vraiment que « l’esprit se promène dans le jardin d’Eden à la brise du jour » (Gn 3:8) pour que la réalité elle-même puisse exister.

    Dans le détail, en terme de « preuve », il y a un match nul ontologique, indépassable, entre matérialistes et spiritualistes, en ce qui concerne la question d’une « preuve de l’existence de Dieu ». Aucun ne peut « prouver son point de vue » pour l’autre côté.
    • Côté matérialisme et scientifique, tout ce qui ressemble à une preuve sera par principe analysé en terme de manifestations objectives, sur des plans objectifs. Et de tels plans, par nature, ne peuvent pas impliquer par eux-mêmes une quelconque vision spirituelle.
    • Côté spiritualiste, tout ce qui est considéré comme « preuve » est plus exactement un « indice », quelque chose sur lequel on peut méditer et qui nous fait, ce faisant, toucher à quelque chose de divin. Mais la méditation n’étant pas un phénomène objectif, ces indices sont par nature irrecevables sur le plan scientifique.

    Mais “l’existence de Dieu” n’est qu’un premier pas. Après, en deuxième pas, pour être cynique, “Dieu existe, et alors?” La véritable question pour nous est celle de notre devenir. Si l’âme n’est pas immortelle, “mangeons et buvons, car demain nous mourrons”, comme le disait … St Paul (1Co 15:32). Certes, ce n’est pas sa pensée profonde, il ne fait que citer une phrase fameuse de … Isaïe (Is 22:13). La seule preuve objective de cette transcendance de l’âme est dans l’Evangile, à travers la signification de ce que sont la Transfiguration, la Résurrection et l’Ascension, dans ce que ces trois épisodes révèlent de la nature de l’Homme à travers celle du Christ, à la fois vrai Homme et vrai Dieu.

    Après, en troisième pas, si nous sommes de nature divine et appelés à la vie éternelle, pourquoi faudrait-il pour autant cultiver une relation à un Dieu qui pourrait n’être rien d’autre que “la nature du monde”? Qu’est-ce qui nous pousse à croire que Dieu serait une Personne, avec laquelle il est donc possible de nouer une relation personnelle? Et qu’est-ce que ça signifie réellement? Dieu, personne ne l’a jamais vu ; le Fils unique, lui qui est Dieu, lui qui est dans le sein du Père, c’est lui qui l’a fait connaitre (Jn 1:18).

    Comme disait l’autre, “L’expérience de Dieu est une évidence pour le cœur humain. Il ne s’agit pas d’une construction mentale mais d’une reconnaissance, pleine d’émerveillement et de gratitude, qui fait suite à la manifestation de Dieu. C’est dans le cœur et par le cœur que s’accomplit ce processus d’unification subtil et intense en vertu duquel l’homme reconnait Dieu et, en même temps, se reconnait lui-même, reconnait son origine, sa profondeur et son accomplissement dans l’appel à l’amour.”
    (https://www.vatican.va/content/francesco/fr/apost_letters/documents/20221228-totum-amoris-est.html)

  3. Je ressens ce débat comme nocif : partant d’un problème mal posé, il oriente les esprits vers des querelles stériles.

    1/ D’abord, Dieu est une notion relative (cf. Michée 4:5) ; si je prétends être rigoureux (scientifique), je dois commencer par préciser “le dieu de qui ?”.
    2/ Le Dieu des chrétiens est un outils pédagogique destiné à aider les humains à se penser comme les enfants d’un même père. Dans ce cadre, exiger que l’on prouve que ce “Dieu existe”, est aussi absurde (à mes yeux) que serait d’exiger que l’on prouve que “les nombres existent”, avant de s’autoriser à les utiliser pour faire des calculs !
    3/ Le Dieu de Monsieur Olivier Bonnassies est un outils intellectuel qui lui permet de se donner une vision plus cohérente du monde. Pourquoi pas ? Mais pas besoin pour cela de “prouver” que ce Dieu “existe” au même titre qu’un être physique sur lequel on pourrait se cogner !

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