Tribune du médecin réanimateur, Olivier de Soyrès, publiée dans le Parisien le 16 août dernier. Les médias commencent enfin à s’y intéresser :
Médecin réanimateur à Toulouse, j’ai eu l’honneur de soigner des patients Covid-19 graves. Ceux qui sont si malades qu’il faut les maintenir endormis, intubés, sous respirateur artificiel, parfois pendant six semaines. A ce titre, je me permets ici d’aborder les questions de maladie, de soins et de liberté que cette crise soulève. A l’heure où les villes françaises instaurent le masque obligatoire dans les rues, où les cinémas referment faute de public, où les restaurateurs constatent la frilosité des clients, où les plans sociaux se préparent, on désespère d’entendre la voix de la raison et de la liberté.A condition d’avoir des réanimations en état de fonctionner, on ne meurt pour ainsi dire plus du Covid-19. Cette phrase peut choquer mais c’est notre expérience. Quand les services n’étaient pas débordés, seulement très mobilisés, avec des personnels préparés et formés, ce qui a été notre cas à Toulouse, les patients ont survécu. Certains sont morts avec le Covid, mais pas du Covid. Comme ce patient cancéreux ne pesant plus que 37 kg pour 178 cm qui, en contractant le virus, a vu sa vie raccourcie de quelques jours. Ces patients ne peuvent justifier le chômage des jeunes. Ni les dettes abyssales laissées aux générations suivantes. Ni le renoncement massif à nos modes de vie.Oui, nous autres soignants, avons eu du travail, certains se sont contaminés. Peu en sont morts, et probablement plus aucun n’en mourrait aujourd’hui. C’est notre métier, et nous nous mobilisons tous les jours contre un tas d’autres maladies. La censure morale que certains soignants veulent exercer est une insulte à notre profession. Tous les jours, des gens meurent au travail ou en y allant. Les sauveteurs en mer nous demandent-ils d’arrêter baignade et plaisance au prétexte des risques ? Le virus est là. La majorité n’en subira pas de dommage significatif. Il est parfois virulent mais on sait maintenant soigner la majorité des cas graves. Alors remettons-le à sa juste place ; n’en faisons pas un terroriste, c’est-à-dire un agent dont l’impact psychologique et sociétal dépasse de loin son impact physique.Avant l’hiver qui risque de voir la contagiosité augmenter, il faudrait plutôt avoir un plan pour pouvoir mieux soigner les cas sérieux. Armons les hôpitaux pour faire face efficacement, formons du personnel médical supplémentaire à la réanimation spécifique des Covid graves. C’est possible. Et vivons. Libres. »
philippe paternot
mais toujours l’héxachloroquine interdite ! sauf à marseille encore pour quelque temps
sivolc
Du bon sens par un médecin au contact direct du “terrain” qui sait donc de quoi il parle! MERCI Docteur Olivier de Soyrès. Merci SB de transmettre sa déclaration à ceux qui ne lisent pas le “Parisien” mais Salon Beige.