D’un lecteur, Thomas Jane :
Petite revue de presse des articles en ligne sur les embryons hybrides homme-animal que le Japon vient d’autoriser.
Une belle unanimité : ces techniques font utiliser des cellules embryonnaires reprogrammées [donc des embryons, mais cela a tellement peu d’importance que personne ne le signale]. Cela permettrait à terme de produire des organes pour des greffes et, une fois que tout sera artificiel, d’éviter le recours à des animaux cobayes. Mais attention à la souffrance et à l’intégrité des animaux.
Comme nous le demande France-Info, peut-on vraiment parler de bioéthique et manipuler des animaux ?
Marianne
Les scientifiques craignent que les cellules humaines puissent migrer à travers le corps de l’animal jusqu’à son cerveau. Une conséquence imprévue, qui pourrait alors affecter sa cognition.
Ces expériences soulèvent en outre de brûlantes questions éthiques. Les bioéthiciens s’interrogent notamment sur le bien-être des animaux.
Paris-Match
Beaucoup de chercheurs ont peur que les cellules humaines implantées dans un animal se déplacent au-delà des organes ciblés, se propageant dans son cerveau et affectant le bon fonctionnement de celui-ci.
Outre la faisabilité, la question éthique est elle-aussi pointée du doigt. Rongeurs, chiens, chats, chevaux, oiseaux, primates… chaque année, en Europe, 11,5 millions d’animaux servent de cobayes dans les laboratoires. Aujourd’hui, une partie de la communauté scientifique ne souhaite plus recourir à cette pratique cruelle.
Le Point
Beaucoup de scientifiques craignent que les cellules implantées dans un embryon animal ne se cantonnent pas aux organes que l’on cherche à développer à travers eux et qu’elles se propagent dans son organisme au point d’atteindre et d’endommager le cerveau. Le scientifique répond à cela que la question sera centrale au sein de ses travaux.
Ouest-France
L’idée est de créer un embryon animal dépourvu du gène nécessaire à la production d’un organe donné – comme le pancréas par exemple – puis à injecter des cellules-souches humaines de cet organe dans l’embryon animal. Ces cellules sont celles qui ont été reprogrammées à un état embryonnaire et peuvent donner naissance à presque tous les types de cellules.
Quid de l’éthique ?
C’est sans doute la question la plus délicate, la plus difficile à résoudre aussi. Permettre à tous les patients en attente de pouvoir recevoir une greffe est évidemment un but louable. Rien qu’en France, en 2018, on comptait près de 25 000 personnes en attente – et moins de 6 000 patients greffés. Aux États-Unis, ils sont 116 000 en attente. Un réel problème, donc. Mais les manipulations génétiques restent évidemment un domaine hautement sensible.
Le Point
Outre les nombreux soucis d’éthique que tout cela pose, de nombreux scientifiques sont pessimistes quant à l’aboutissement des travaux du Japonais. Le mouton ou le cochon seraient des espèces trop distantes pour permettre le développement de cellules humaines et les organes « produits » ne s’annoncent pas viables. De son côté, Hiromitsu Nakauchi compte, au moins, déterminer les limites du développement de cellules humaines dans des embryons animaux et comprendre ce qui empêche les chimères de devenir viables.
France-Info
Plusieurs questions éthiques sont régulièrement évoquées. Peut-on parler de bioéthique et pratiquer des manipulations génétiques sur les animaux ? Jusqu’où peut-on aller sans risque de confusion des espèces ? Il ne faut à aucun prix que le cerveau de l’animal soit humanisé et qu’on se retrouve avec un porc qui aurait un cerveau en grande partie d’origine humaine.
Pitié pour les porcs, Madame, Monsieur !
PS : Pour aller (un peu !) plus loin, deux articles plus anciens : La Croix (décembre 2018) ; Généthique (avril 2019)
C.B.
“comprendre ce qui empêche les chimères de devenir viables”
Faut-il comprendre qu’il y a déjà eu des tentatives de créer de telles chimères homme-animal mais qu’elles se sont avérées non viables? Apparemment oui si j’en crois https://www.futura-sciences.com/sante/actualites/medecine-embryon-chimere-homme-cochon-cree-scientifiques-11910/ (2017, et il y aurait eu ds tentatives antérieures en Grande-Bretagne en 2007 si j’ai bien lu l’article)
Y a-t-il eu au préalable des tentatives d’hybridation animal-animal ayant recours à des cellules embryonnaires reprogrammées d’un animal sur un animal d’une autre espèce? Si oui, cela avait-il soulevé des questions éthiques? Ces chimères sont-elles viables? Si non (si une telle tentative n’a pas été réalisée), c’est peut-être par là qu’il faudrait commencer: cela donnerait sans doute des éléments pour “déterminer les limites du développement de cellules d’un autre animal dans des embryons animaux”?
Meltoisan
À la fin de votre article, vous nous proposez de lire La Croix : « PS : Pour aller (un peu !) plus loin, deux articles plus anciens : La Croix (décembre 2018) ; … »
Ce que j’ai fait et qui m’a permis de répondre à cette angoissante question abordée dans votre article précédent sur le torchon précité. Voici ce que j’ai trouvé :
« Pourquoi lire La Croix ? La Croix vous explique, avec lumière et clarté, le monde qui vous entoure, afin que vous puissiez bâtir votre opinion. »
Eh oui, La Croix nous explique « le monde qui nous entoure » comme un quelconque autre média. Mais en revanche, La Croix ne nous informe pas sur ce qu’est le Christianisme ou ce qu’est qu’être Chrétien car ils ne le savent pas. Alors, il est temps de changer de boutique pour que notre foi et nos convictions permettent de discerner entre le bon grain et l’ivraie et non « se bâtir une opinion » !
https://www.la-croix.com/Sciences-et-ethique/Sciences-et-ethique/embryons-chimeres-risque-dun-brouillage-frontiere-homme-animal-2018-12-11-1200988863
philippe paternot
la croix ??? un journal catholique ou chrétien? j’en doute fort!