Quand on sait ce que représente le poids démographique de l'Ile-de-France (20% de la population française), il y a de quoi s'interroger sur la santé mentale de ceux qui disent que l'augmentation de l'immigration relève du ressenti. Qui peut nier, avec de tels chiffres, la réalité du phénomène démographique du Grand remplacement ? Voici quelques extraits d'une tribune publiée anonymement par un haut-fonctionnaire sur Figaro Vox :
"Les statistiques sur l'immigration rendues publiques hier révèlent l'ampleur des défis qui attendent Emmanuel Macron sur cette question. Si le gouvernement n'est pas responsable de la situation actuelle, il doit en revanche le saisir à bras-le-corps et ne pas se contenter d'effets de manche (…)
Les dernières statistiques révèlent une situation sérieusement préoccupante. L'augmentation du nombre des demandeurs d'asile en 2017 est spectaculaire. Ils étaient 20 000 en 1997, 61 468 en 2012, et pour la première fois, plus de 100 000 en 2017. Un rapport de la Cour des Comptes d'octobre 2015 souligne que 96 % d'entre eux, même déboutés, ne repartent jamais et deviennent donc illégaux.
En outre, la hausse de l'immigration régulière, mesurée par le nombre des «premiers titres de séjour» délivrés, est tout aussi marquée. En 2017, elle bat tous les records avec 262 000 étrangers supplémentaires. Ce chiffre est dans la continuité d'une évolution de long terme: 125 000 en 1995 ; 186 116 en 2002 ; 183 893 en 2008 ; 193 655 en 2012 ; 210 940 en 2014 ; 215 220 en 2015 ; 230 353 en 2016. En 2017, tous les volets de l'immigration sont à la hausse: professionnels, familial, études et surtout humanitaire.
Cette tendance à l'augmentation se reflète nettement, sur le long terme, dans la démographie française. Le pourcentage des naissances dans les familles composées d'au moins un parent immigré est passé de 26,3 % en 2007 à 30,4 % en 2016 (Ined). En Île-de-France, 38 % des femmes ayant eu un enfant en 2015 sont immigrées (Insee) (…)
Quoi qu'il en soit, accueillir chaque année plusieurs centaines de milliers de personnes, dont beaucoup fuient la misère, constitue un lourd défi dans un pays qui compte déjà 3,5 à 6 millions de chômeurs, 8 à 9 millions de pauvres, 4 millions de mal logés, une dette publique astronomique (100 % du PIB). Cette réalité, mal prise en compte par les différents gouvernements, s'est traduite au fil des décennies par une prolifération des cités-ghettos où s'entassent une partie des migrants et leurs descendants, dans des conditions dramatiques de pauvreté, d'exclusion, de chômage, de désœuvrement, d'échec scolaire et de destruction de la cellule familiale. Ces conditions chaotiques accentuent le risque de la radicalisation, de la révolte, des trafics et de la violence (…)
Dans la loi de finances de 2017, l'aide médicale d'État (la gratuité des soins dont bénéficient 300 000 migrants en situation irrégulière) est en augmentation, passant de 812 millions à 882 millions d'euros. Le dispositif national d'accueil en faveur de l'hébergement des «migrants» (souvent en situation irrégulière), qui comporte déjà 80 000 places réparties sur les régions, doit s'accroître de 7 000 places en 2018, puis d'autant en 2019 (…)
Macron et son gouvernement sont au pied du mur. Une politique d'une toute autre ampleur est nécessaire. Dans quatre ans et demi, si la situation continue à évoluer au rythme actuel, la France risque de connaître une grave crise de société autour de l'immigration et sanctionnera par son vote les dirigeants qui auraient laissé la situation se dégrader. L'affaiblissement politique du Front national n'est pas une bonne nouvelle pour le pouvoir, car il ouvre la voie à d'autres formes plus réalistes et raisonnables de contestation d'une politique mal maîtrisée d'immigration (…)"
C.B.
Nous avons un taux de chômage beaucoup plus élevé que la plupart des autres pays européens, avec à peu près 20% de “chômeurs inemployables”. Mais nous importons des bac – 5 (car l’histoire que les migrants sont des gens diplômés demande à être regardée de près, s’ils ont un diplôme de leur pays qui correspond à guère mieux que notre brevet des collèges, cela ne correspond pas à ce que nous appelons “diplômé”), ce qui ne peut qu’augmenter le pourcentage de chômeurs inemployables.
Antoine
Pour passer dans Figarovox ou avoir des propos lucides sur l’immigration, il faut payer sa taxe habituelle anti FN, seul parti à avoir alerté il y a des années la question et qui reste le seul à proposer un programme de bon sens (code d la nationalité en particulier)… on est pas sorti de la situation tant que le poids des tabous bienpensants reste si fort…
De surcroît amusant, tous les sondages disent strictement l’inverse de cette baisse du FN… cela devient juste un rituel.
[C’est pour ça que Marine Le Pen a bénéficié d’une tribune dans le même FigaroVox.
http://www.lefigaro.fr/vox/politique/2018/01/22/31001-20180122ARTFIG00328-marine-le-pen-finissons-en-avec-le-mythe-du-couple-franco-allemand.php
Qu’a-t-elle donc donné en échange ? L’abandon des fondamentaux du FN ?
Restons sérieux…
PC]
BOUHIER
Je ne suis pas d’accord avec le dernier paragraphe de l’article; dans 4 ans et demi, “ils” feront la loi…. et l’Assemblée!
Antoine
@PC Merci de votre réponse mais ne pensez-vous pas que cet article est une exception très remarquable ? Je pense un lecteur très attentif de Figarovox que j’apprécie par ailleurs.
Par ailleurs, sur l’abandon des fondamentaux, en matière d’immigration lesquels sont-ils exactement ?
[Avant toute chose, c’était de l’humour mais pas que…
Déjà, si vous me posez la question sur l’immigration, c’est que vous êtes d’accord pour constater l’abandon d’autres fondamentaux (défense de la vie, de la famille, de la peine de mort, des PME etc…).
Pour l’immigration, MLP surfe sur l’idée reçue que FN = opposition à l’immigration. D’où le service minimum durant la présidentielle sur ce thème, l’absence de combat identitaire au profit d’un souverainisme incompréhensible (Frexit ou pas, sortie de l’€ ou pas etc…)… Mais pourquoi MLP n’a pas utilisé la page blanche du débat pour enfoncer le clou sur l’immigration ? Pourquoi est-elle si frileuse avec le grand remplacement, terme pourtant employé par Zemmour et Philippe de Villiers ? Résultat : alors qu’elle était à 27% en début de campagne, elle est passée à 20% avec la suite catastrophique qu’on connait tous et qui la décrédibilise pour 2022 (ses affiches doivent déjà être imprimées).
Avec le changement de nom à venir pour le FN, il ne faudra pas s’étonner des conséquences car pour beaucoup d’électeurs l’opposition à l’immigration, c’est le FN et pas MLP !! MLP n’est pas JMLP, elle devrait se méfier car une candidature alternative pourrait lui faire plus de mal qu’à l’époque de son père avec Mégret ou Villiers…
Et le tournant identitaire de ces derniers mois, c’est un peu comme quand la droite fait une campagne de droite et met en œuvre une politique de gauche une fois au pouvoir. Le FN fait des campagnes soft et politiquement correct puis rentre dans le bois dur après les défaites…
2022, une nouvelle élection pour rien ?
PC]
Exupéry
Le “Grand remplacement” c’est aussi l’instrumentalisation des natalités différentielles…
Ces bébés nés de mamans immigrées ne remplacent apparemment personne de tangible… si ce n’est, d’abord, les bébés que les mères “de souche” ont jetés à la poubelle !
La contraception fut l’acte n°1 du “Grand remplacement”, l’avortement en fut l’acte 2.
Nos adversaires ont une qualité, ils savent voir loin, contrairement à la “droite” qui n’est trop souvent que “réactionnaire” au mauvais sens du terme, c’est-à-dire: tentant de réagir, mais n’ayant jamais l’initiative stratégique.
Cette initiative stratégique sera difficile à reconquérir, vu la compromission de trop de gens d’Eglise, avec “ce monde”.
Mais la prière est puissante.
patphil
c’est ce qu’ils s’appellent des “chances pour la France”