L’avocate Elisa Rojas, elle-même atteinte d’un handicap, a été interrogée dans Politis à propos du projet de loi sur l’euthanasie. Extrait :
Les inquiétudes de nombreuses personnes handicapées et/ou malades concernant ce projet me paraissent des plus légitimes. Le problème avec « la fin de vie » ou « l’aide à mourir », c’est que l’on ne peut pas raisonner de façon abstraite autour de la liberté en faisant fi du contexte dans lequel s’inscrit un tel projet de loi. Sans égalité, il n’y a pas de réelle liberté de choix, quel que soit le domaine. Or nous vivons dans une société inégalitaire, marquée par des systèmes d’oppression qui hiérarchisent les vies, et en cours de fascisation. Une société dans laquelle, d’une part, les vies des personnes malades/handicapées ne valent pas cher et, d’autre part, l’accès aux soins publics et gratuits devient de plus en plus difficile.
Aujourd’hui, on prétend que l’aide active à mourir ne concernera que les personnes atteintes d’une maladie incurable au pronostic vital engagé, mais que se passera-t-il si la liste des personnes éligibles est étendue, comme cela a été fait dans plusieurs pays, à celles qui souffrent sans que leur pronostic vital soit engagé ? Comment s’assurer que des personnes malades, handicapées et marginalisées, lasses de se battre contre une société qui ne fait rien pour les soutenir, ne seront pas orientées vers ce dispositif qui leur présente la mort comme « solution » ?
En tant que personnes handicapées, nous savons que notre mort est toujours considérée comme « libératrice » par cette société qui nous considère comme des fardeaux. Les risques de dérives eugénistes que représente l’aide active à mourir ne sont pas hypothétiques. Il existe des précédents historiques, comme des exemples à l’étranger, qui n’ont rien de rassurant. Avant de se précipiter pour faciliter l’accès à la mort des personnes malades et/ou handicapées sous couvert d’humanisme, peut-être faudrait-il d’abord s’assurer qu’elles puissent vivre dans de bonnes conditions.
Justement, des voix se sont exprimées pour exiger une « vie digne » avant une « mort digne ». Comment définiriez-vous cette notion de dignité ?
Toutes les vies sont dignes, mais il y a des catégories sociales, telles les personnes handicapées, à qui les pouvoirs publics imposent des conditions de vie indignes en organisant leur dépendance, leur précarité, et en les dépossédant de leurs choix de vie. Ne pas donner aux personnes handicapées les moyens financiers, matériels et humains dont elles ont besoin pour être autonomes et vivre dans les meilleures conditions, c’est leur imposer délibérément des conditions d’existence dégradées. […]
cadoudal
( références – st Thomas d’ Aquin – somme théologique- II-II – q 64; art 6 est-il permis de tuer un homme juste ?)
il est écrit dans l ‘Exode (23-7) : “tu ne feras pas mourir l ‘innocent et le juste”
A considérer l ‘homme en lui-même, il n’est jamais permis de tuer un homme ,parce que dans tout homme , fût-il pécheur , nous devons aimer sa nature qui est l ‘œuvre de Dieu et que le meurtre supprime.
Si la mort du pêcheur peut devenir licite , ce n’est que pour préserver le bien commun que détruit le péché.
Mais la vie des justes au contraire conserve et accroît le bien commun, car ils sont la partie la plus influente de la société.
c’est pourquoi il n’est aucunement permis de tuer un innocent.
Dieu est le maître de la vie et de la mort; car c’est par son ordre que meurent les pécheurs et les justes.
Celui, qui par l ‘ordre de Dieu , met à mort un innocent , ne pêche pas plus que Dieu, dont il est l ‘exécutant.( sacrifice d’ Abraham)
Celui qui tue un juste pêche plus gravement que celui qui tue un pêcheur.
Deuslovult
tu ne tueras point. C’est pas plus compliqué que ca.
Sicéron
En réalité, “Tu ne tueras point”, c’est plus compliqué que l’utilisation que l’on en fait couramment : si l’on cite Exode 20, 13, il ne faut pas l’interpréter de travers en faisant l’impasse sur la suite. Il faut aussi lire Exode 21, entre autres 21, 14 “Si un homme agit méchamment contre son prochain pour le tuer par ruse, tu l’arracheras même de mon autel pour le faire mourir.” ou 21, 17 “Celui qui maudira son père ou sa mère sera puni de mort” (cité par Jésus : Saint Matthieu, 15,4) ou Exode 22, 18 “Quiconque a commerce avec une bête sera mis à mort.” Cela démontre que “Tu ne tueras point” se limite à tu ne commettras pas de meurtre — ce qui s’applique bien sûr pour l’avortement comme pour l’euthanasie .
Deuslovult
À ceci prêt qu’il ne nous appartient pas d’en décider. Seul Dieu est souverain sur la vie comme sur la mort.
Irishman
Cependant, si nous laissons faire les criminels qui portent atteinte à la vie des justes, ne croyez-vous pas que cela fait de nous également des criminels ? Je ne dois pas tuer, alors j’abandonne l’innocent à son tourmenteur ?
Irishman
Pour ma part, je ne peux que constater combien le mal et l’injustice ont progressé dans notre cher vieux pays, et cela parceque les gens du bien n’ont pas voulu agir depuis trop longtemps !
Et pour faire le bien, et agir pour la justice, il est légitime d’employer la force (c’est pour le bien de tous), mais aussi la ruse pour mettre fin aux agissements d’un criminel.
Dieu ne nous a t-Il pas créé avec non seulement un cœur, mais aussi une cervelle ? Servons nous en !
Sicéron
Ce témoignage me touche personnellement. Lorsqu’elle dit “nous savons que notre mort est toujours considérée comme « libératrice » par cette société qui nous considère comme des fardeaux” cela me renvoie aux propos de Jacques Attali dans “L’avenir de la vie” de Michel Salomon (1981), en particulier : “dès qu’on dépasse 60/65 ans, l’homme vit plus longtemps qu’il ne produit et il coûte alors cher à la société” (p. 273) et “L’euthanasie sera un des instruments essentiels de nos sociétés futures dans tous les cas de figures. Dans une logique socialiste, pour commencer, le problème se pose comme suit : la logique socialiste c’est la liberté et la liberté fondamentale, c’est le suicide ; en conséquence, le droit au suicide direct ou indirect est donc une valeur absolue dans ce type de société. Dans une société capitaliste, des machines à tuer, des prothèses qui permettront d’éliminer la vie lorsqu’elle sera trop insupportable, ou économiquement trop coûteuse, verront le jour et seront de pratique courante. Je pense donc que l’euthanasie, qu’elle soit une valeur de liberté ou une marchandise, sera une des règles de la société future.” (pp. 274-275). Prévision ou conviction ?
cadoudal
l’ euthanasie à partir de 60 ans :
une grande valeur républicaine excellente pour régler le poids des retraités , de leurs retraites, des déficits publics .
le Ministre des Finances vous offre une bonne dose de mort aux rats à absorber lors de votre pot de départ en retraite.
avec les remerciements émus des héritiers impatients.
Gaudete
En fait cette dame ditbexactement ce queje pensais, parce qu’avec des charlots comme ceux qui sont aux manettes, d’abord on assassine les vieux et les incurables et ensuite viendra le temps des handicapés. Elle parle de fascisation c’est exactement ça , c’est de la nazification, on a bien vu pour le pacs qui se termine par le mariage des invertis, la pma et puis maintenant la gpa. On a bien vu aussi pour l’avortement, des chemins radieux que nous promet cet incapable suppôt de satan te grand manitou de la FM