Mgr Ginoux, évêque de Montauban, s'est exprimé vendredi dernier sur l'euthanasie dans un texte intitulé : Tuer en douceur ou la barbarie silencieuse : Une nouvelle tentative pour légaliser l’euthanasie.
En voici quelques extraits :
"(…) Il s’agit bien de procurer la mort volontairement, de tuer une personne (…) Mais que pouvons-nous répondre à cette nouvelle tentative puisque, depuis bientôt trente ans (…), de manière récurrente, ce courant de pensée veut imposer à la société française une loi autorisant l’euthanasie.
Pendant sept ans j’ai eu la charge des aumôneries d’hôpitaux et de la pastorale de la santé dans mon diocèse d’origine. Le nombre de personnes en fin de vie avec des pathologies lourdes (sida, cancer, etc.) que j’ai approchées – chrétiennes ou non – est important. J’ai vu des situations insoutenables. Je compte sur les doigts d’une main les personnes qui ont, à un moment, demandé vraiment la mort (…). Chaque fois que l’équipe des soins palliatifs pouvait intervenir, la personne retrouvait la paix (…). La demande de mort est un appel, l’expression d’une détresse, le besoin d’être accompagné. Si les soins palliatifs et l’entourage prennent en charge assez tôt cet accompagnement, la fin de la vie n’est plus une tragédie, même si mourir est toujours un passage angoissant (…)
La médecine est faite pour soigner. Comment lui demander de poser un acte de mort ? Quelle confiance pourrait avoir le patient devant la blouse blanche qui entre dans sa chambre ? Quelle perspective que de faire disparaître le malade qui est trop gênant ? Comment des « soignants » peuvent-ils devenir des « tueurs » (même en douceur !). Les tenants de l’euthanasie répondront que si le geste est légal les soignants n’auront pas d’états d’âme ou de scrupules de conscience. Une connaissance élémentaire de l’être humain nous apprend le contraire : un acte de mort reste toujours un poids pour celui qui le commet (…)
Il n’est pas possible de tenir pour certaine une demande de mort. Ces dernières années l’un ou l’autre cas de situations extrêmes (affaires Humbert, Sébire ) exploitées médiatiquement où il y avait une demande publique d’aide à mourir ont montré, une fois l’émotion passée, l’ambiguïté de ces cas. Ils sont d’ailleurs très rares et aussitôt survalorisés parce que les militants de l’euthanasie en ont besoin pour justifier leur revendication.
(…) je n’ai pas besoin d’invoquer la foi chrétienne pour affirmer que donner la mort volontairement est contraire au principe d’humanité, au pacte social qui permet le vivre-ensemble (…). La mort programmée d’une personne, que cette équipe va désigner comme « indigne » de vivre, en raison de son état d’anéantissement physique ou psychique (…), est un crime. Au nom de l’humanité, au nom du respect de toute vie humaine jusqu’à sa fin naturelle, au nom de la solidarité avec les plus faibles, nous devons proclamer la « dignité » intangible de chaque être humain. L’oublier c’est entrer dans la barbarie."
DelhoumeDelhoume
Il existe aussi un texte de Mgr Pascal Wintzer évêque auxiliaire de Poitiers qui courageusement s’est opposé à M Fouché sénateur de la vienne qui est le grand promoteur de l’euthanasie à l’UMP. En 2008 lors de la première tentatice Mgr Wintzer avait subi les foudres de l’ADMD. Je peublierai ce texte sur mon blog dés accord de l’auteur.
Patrice
Merci Monseigneur: il est nécessaire de rappeler la vérité à temps et contretemps.
Gualtiero
Très beau texte, intelligent et efficace.
Merci Monseigneur !
Nous sommes vraiment dans un processus de “décréation” : l’euthanasie n’est qu’une des nombreuses forces de la “Contre-genèse” moderne.
Nos élus n’ont pas conscience (?) de ne servir par leurs lois mortifères nul autre que le Prince de ce monde : ramener le cosmos au chaos, l’ordre naturel au tohu-bohu…
aml
Bravo et merci !