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Culture de mort : Euthanasie

Euthanasies en hausse en Belgique et au Québec

Euthanasies en hausse en Belgique et au Québec

Le 22 janvier, en Belgique, la Commission fédérale de contrôle et d’évaluation de l’euthanasie a publié son rapport bisannuel. Ce onzième rapport traite des années 2022 et 2023. Les chiffres officiels recensent 33 615 euthanasies depuis 2002. Avec 3423 euthanasies pratiquées, l’année 2023 a enregistré une hausse de 15% par rapport à 2022. Bien qu’une mineure ait été euthanasiée, 70,3% des personnes l’ayant été sur la période étaient âgés de plus de 70 ans. Plus de la moitié étaient atteintes de cancer. A la deuxième place viennent les polypathologies, « une combinaison de maladies évolutives, non améliorables et de plus en plus handicapantes ». Parmi ces 1375 personnes, 45% ont indiqué souffrir d’affection du système musculosquelettique, avec troubles articulaires, 27% de « troubles croissants de la vue ». Ainsi, la moitié des patients décédés après une euthanasie alors que leur mort n’était pas « attendue à brève échéance » souffrait de polypathologies (soit 611 personnes). Depuis la dépénalisation de l’euthanasie, la proportion des patients atteints de polypathologies est en « hausse constante ». Elle a atteint 23% en 2023. Dans 19% des cas répertoriés, le décès des patients n’était pas « attendu à brève échéance ». Un chiffre en augmentation.

Au Québec, la Commission sur les soins de fin de vie vient de déposer son dernier rapport quinquennal. Il couvre la période du 1er avril 2018 au 31 mars 2023. Sur cette période, 14 417 Québécois ont eu recours à l’« aide médicale à mourir » (AMM) et les décès après une AMM sont passés de 1,9 % à 6,8 %, illustrant selon le ministère responsable des Aînés « une normalisation progressive de cette pratique dans le parcours de soins de fin de vie ». En 2018-2019, 1294 euthanasies ont été enregistrées contre 5213 en 2022-2023, faisant du Québec « un leader en la matière ». La croissance observée « témoigne de la grande place qu’occupe l’AMM dans les soins de fin de vie », peut-on lire dans le rapport.

Et cette croissance du nombre d’euthanasies n’est pas prêt de s’arrêter avec les nouveautés législatives :

  • les maisons de soins palliatifs ne peuvent plus « exclure l’AMM des soins qu’elles offrent » depuis le 7 décembre 2023.
  • l’infirmière praticienne spécialisée « partage les mêmes privilèges et responsabilités que le médecin concernant l’évaluation d’une demande d’AMM et son administration de même que la sédation palliative continue ».
  • Depuis le 7 mars 2024, une personne ayant une « déficience physique grave entraînant des incapacités significatives et persistantes » est admissible à l’AMM si elle présente les autres conditions fixées par la loi.
  • depuis le 30 octobre dernier, une personne ayant reçu « un diagnostic de maladie grave et incurable menant à l’inaptitude à consentir aux soins » peut formuler une demande d’euthanasie « anticipée ».

Avec ces modifications législatives, le rapport prévoit que « les prochaines années seront fort occupées pour la Commission ». Jusqu’où ira cette hausse ?

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