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Culture

Ferdinand de Lesseps, le plus illustre des Français de la fin du XIXe siècle, avec Victor Hugo

Ferdinand de Lesseps, le plus illustre des Français de la fin du XIXe siècle, avec Victor Hugo

Les éditions Via Romana publie une imposante de biographie de Ferdinand de Lesseps, rédigée par Ghislain de Diesbach. Diplomate en Égypte et en Espagne, Ferdinand de Lesseps conçut en 1854 le projet de percer l’isthme de Suez, ce qui lui valut de partager avec Victor Hugo la gloire d’être, pendant le dernier tiers du XIXe siècle, et dans le monde entier, le plus illustre des Français.

Cette biographie évoque avec forces détails le combat que dut soutenir Ferdinand de Lesseps, quinze ans durant, avec l’appui de Mohammed-Saïd, vice-roi d’Égypte, et celui, parfois hésitant, de Napoléon III, pour triompher des difficultés que les gouvernements britannique et turc s’ingéniaient à lui créer, sans parler d’obstacles naturels vaincus avec autant de persévérance et de volonté. L’inauguration, en 1869, du canal de Suez, accomplissement d’un rêve aussi vieux que le monde, fit de Lesseps un homme si prestigieux qu’il n’eut aucune peine à galvaniser l’opinion publique – et les épargnants français – lorsqu’il entreprit, à soixante-quinze ans, le percement de l’isthme de Panama. Trop âgé, trop éloigné aussi du lieu des travaux, il ne put faire face aux difficultés techniques rencontrées là-bas, comme aux manœuvres d’affairistes et de financiers décidés à ruiner l’entreprise. Après avoir désespérément lutté, il ne put éviter le retentissant scandale auquel le nom de Panama reste attaché. Scandale qui révéla autant la vénalité de la presse que celle d’un monde politique déjà corrompu. Prélude à bien d’autres, l’affaire de Panama ébranla le régime et l’auteur retrace dans les derniers chapitres un tableau saisissant de ce crépuscule tragique. Un instant éclipsée, la gloire de Lesseps, une fois cassée son inique condamnation, n’en fut que plus grande et les États-Unis, en achevant le canal de Panama, lui donneront tardivement raison.

Lors de la création du canal de Suez, Ferdinand de Lesseps avait écrit au pape Pie IX :

Nos missionnaires si dévoués et si courageux verront leurs piques conquêtes facilitées par la communication nouvelle : l’empire du christianisme ne s’en étendra que mieux

Et Mgr Dupanloup, l’un des prélats français les plus écoutés, a écrit dans une lettre pastorale :

Le canal ouvre un continent et par cette ouverture on verra passer Dieu. L’obstination victorieuse de M. de Lesseps perce les terres de Suez et, à travers les mers rapprochées, c’est un chemin plus rapide ouvert à l’évangile vers les Indes.

Ferdinand de Lesseps veillera notamment aux conditions de travail des ouvriers du canal, comme l’écrit l’auteur :

Il croit à la vertu rédemptrice du travail, mais il se refuse à exploiter son personnel persuadé que de bonnes conditions de travail ne peuvent qu’améliorer le rendement comme la mentalité du travailleur. Connaissant celle de l’Arabe, et son sens très vif, voire exacerbé, de la notion du juste et de l’injuste, il veille à ce que l’encadrement européen respecte les croyances et les moeurs des indigènes, mais il se refuse à toute faiblesse qui pourrait nuire à son prestige.

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