La France a jusqu’à ce soir minuit pour faire appel de sa condamnation par la CEDH pour refus de transcrire à l’état civil les actes de naissance d’enfants nés à l’étranger d’une GPA.
Les ténors de l’opposition sont unanimes et multiplient les appels à François Hollande. La GPA, ou Gestation Pour Autrui, est synonyme d’exploitation de la femme et de marchandisation de l’enfant. Si elle est interdite en France, elle est autorisée dans certains pays du Sud où des agences peu scrupuleuses profitent de la pauvreté et exploite la misère des femmes. Des couples de Français, hétérosexuels ou homosexuels, font appel à ces agences pour littéralement « commander » un enfant. Comme le rappelait Manuel Valls,
« il est incohérent de désigner comme parents des personnes ayant eu recours à une technique clairement prohibée… tout en affirmant qu’ils sont responsables de l’éducation des enfants, c’est-à-dire chargés de la transmission de nos droits et de nos devoirs. Il ne faut pas laisser dire non plus que ces enfants sont sans filiation ni identité. Ils ont une filiation et une identité, mais établies à l’étranger. »
En condamnant à nouveau la France, la CEDH entend systématiser la transcription des actes étrangers, « ce qui équivaudrait, comme l’indiquait Manuel Valls lui-même, à accepter et normaliser la GPA dans notre pays ». Une pratique inacceptable et intolérable dans l’hexagone l’est aussi aux quatre coins du monde : la dignité des femmes et des enfants n’a pas de frontière.
C’est pourquoi la France doit faire appel de cette condamnation. Les heures sont comptées puisque le délai expire ce soir à minuit. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que tous les ténors sont favorables à cet appel. Presque tous les candidats à la primaire de la droite et du centre se sont prononcés en ce sens : Alain Juppé, Nicolas Sarkozy, François Fillon, Jean-François Copé et Jean Frédéric Poisson ont confirmé ce matin leur position à La Manif Pour Tous après celle de Bruno Le Maire hier soir sur France 2 (en conclusion d’un débat avec Ludovine de La Rochère dans L’Emission politique). Seule Nathalie Kosciusko-Morizet, en déplacement, n’a pas indiqué sa position. Debout la France et le Front National sont également favorables à ce que la France fasse appel de cette condamnation. Dirigé par Sylviane Agacinsky et réunissant des personnalités de gauche, le CoRP (Collectif pour le Respect de la Personne) a également communiqué sur cet arrêt de la CEDH, qu’il conteste également.
Il y a en France une très large majorité opposée à la pratique de la GPA. Au-delà des clivages, la France peut d’ici ce soir retrouver son unité. François Hollande a aujourd’hui l’occasion de passer, enfin, de la parole aux actes. Il serait injustifiable d’accepter cette condamnation par la CEDH. Il n’existe pas de « fantômes de la République ». Au nom de la dignité de la femme et de l’enfant, la France, pays des Droits de l’Homme, doit faire appel. Ne pas le faire, c’est encourager le développement de cette pratique scandaleuse dans des pays tiers. Pour François Hollande, c’est le jour J : les heures sont comptées.
Tic… tac…