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Sectes et satanisme

Hellfest, le danger de l’occultisme “soft”

Dans Présent, Jeanne Smits contribue au débat sur le Hellfest :

"Balayons d’abord deux objections aux critiques que l’on peut formuler à l’égard d’une « fête » de l’enfer. La première consiste à dire que paroles, images, blasphèmes, signes démoniaques et accoutrements chargés de symboles de mort ne sont que de l’humour au 25e degré que personne ne songe à prendre au sérieux. Le problème est que satan n’est pas une invention de l’esprit humain ni un Père Fouettard de contes de fées invoqué pour la rigolade et en jouant à se faire peur. Invoquer le démon, même à la légère, c’est s’ouvrir à quelqu’un qui n’aime pas l’homme et qui veut sa destruction et son malheur. Qui sait exploiter nos failles et nos faiblesses.

Ce n’est pas un hasard si, de l’autre côté de l’Atlantique, le P. Thomas Euteneuer qui dirige Human Life International vient de publier un livre sur l’avortement et l’exorcisme. Il écrit : «Les prêtres vont être submergés de demandes d’exorcisme pendant les dix ans à venir au moins car je constate que cela se produit déjà maintenant, là où les jeunes générations, surtout, ont été touchées par beaucoup d’occultisme dur ou “soft”. La version soft, c’est le Wicca ou le New Age. Harry Potter y contribue, avec plus de 400 millions d’exemplaires vendus dans le mondeCar même si beaucoup de jeunes ont lu cette série simplement pour se divertir, le P. Euteneuer estime qu’elle a contribué à former «les jeunes générations au langage et aux symboles de l’occultisme » : «Tout cela, inévitablement – en conjonction avec le manque de foi – va susciter de graves problèmes spirituels chez les plus jeunes, et ces problèmes vont être déposés au pied de l’Eglise.» […]

Non, je ne comprends pas ce prêtre qui se dit vieux fan de cette musique-là, qui relativise et appelle au dialogue avec ces jeunes pleins de bonne volonté. J’ai passé du temps à lire les textes des chansons, non pas de « cinq groupes qui posent problème », comme il dit, mais de bien davantage. Il y a de tout, mais il y a entre autres l’adulation de Caïn, la glorification du démon, la fascination morbide pour la mort et la putréfaction, l’obsession de la destruction et de la souffrance, l’omniprésence de la noirceur. Si cela correspond vraiment à la réalité poétique et artistique à laquelle ces « métalleurs » sont les plus sensibles, ce n’est pas seulement notre société qu’il faut sortir au plus vite de la culture de mort qui y est reflétée, mais toute une génération qu’il faut sauver de sa propre désespérance. Pas même d’abord pour sauvegarder les droits des chrétiens, mais pour rendre à ces jeunes leur dignité d’êtres pensants, et si possible priants."

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13 commentaires

  1. Le problème est que beaucoup de ceux qui jouent avec le diable ne croient pas en Dieu, et donc encore moins à satan (même si malheureusement certains y croient et sont de son côté). Il s’agit à tord de rigoler, de répondre à une fascination pour le gothisme, ou toute autre justification légère, d’où le côté 25ème degré sur lequel ces adeptes jouent plus ou moins consciemment pour défendre le hellfest.
    Les limites sont clairement dépassées quand leur satan invoqué est le satan du Christianisme par un appel au meurtre des chrétiens ou la profanation des cimetières par exemple, ou plus générallement quand ils appellent à nuire à autrui, chrétiens ou non, pour servir satan (satan n’étant pas l’exclusivité du Christianisme).
    Les festivalliers du hellfest en ont-ils conscience? J’entends par là se sont-ils vraiment intéressés aux textes?
    Les politiques et sponsors qui soutiennent le hellfest sont coupables car soit ils ne se renseignent pas, soit ils veulent juste servir leurs intérets électoral et financier, soit leur volonté est de nuire au Christianisme…
    Avec la médiatisation, à moins qu’ils n’ont pas fait l’effort de vérifier, on ne peut pas dire qu’ils ne soient pas au courant…

  2. L’adulation de Caïn, c’est anecdotique à côté de ce que l’on trouve à côté : les groupes Judas Priest ou Deicide, les titres du type “Judas be my guide” ou “hell ain’t a bad place”.
    Cela dit, Madonna est tout aussi blasphématoire que ces groupes de hard rock sataniques.

  3. Témoignage d’un prêtre, “pasteur Bob”, qui demande un autographe à un groupe qui s’en prend à son église – ignore-t-il que des gens lobotomisés peuvent ensuite s’en prendre aux chrétiens, comme ce jeune qui a tué un prêtre suite à un flash satanique en 96 en Alsace ?
    “A ses yeux, le Hellfest, c’est le must. Mais le prêtre a déjà participé à de nombreux concerts Metal. Parmi ses meilleurs souvenirs ? Le concert du groupe MORBID ANGEL à Montpellier. Pasteur Bob raconte son extase : «il y a eu le morceau ”Chapel of the ghouls” avec des paroles pas très tendres ni pour les prêtres ni pour l’Eglise : ”Crush the priest, The feeble church”… J’ai eu la chance de me trouver pendant tout le concert au premier rang de la fosse, c’est-à-dire aux pieds du guitariste Trey Azagtoth, ce qui m’a permis d’admirer la technicité et la rapidité de son jeu». Ebahi d’admiration, il repartira avec un autographe de Trey, le fameux guitariste.”
    http://topchretien.jesus.net/topinfo/view/69445/

  4. @ Cyrano
    Satan n’est pas l’exclusivité du christianisme, d’accord, mais c’est le christianisme qui est son seul problème. A cela, il y a une raison théologique : c’est que le salut ne vient aux hommes que par la foi en Jésus-Christ. Sans la foi qui sauve, les hommes demeurent dans le péché, et sont donc destinés à l’Enfer. Les hommes sont maudits “par défaut” ; pour être sauvés, ils ont besoin d’un plus, qui est la foi chrétienne.

  5. Hélas pour le hellfest (mais tant mieux par ailleurs), la débacle d’enfer des “bleus” a fait que les jtv n’en ont, cette année, pratiquement pas parlé (du moins sur Tf1 ; moi qui m’imaginait voir C. Chazal avec la tête de Linda Blair dans “l’exorciste”…).

  6. Voici une vidéo du débat entre cathos/hellfest :
    http://www.telenantes.com/Emission-du-29-05-2010,40676.html

  7. Catho et métal ne sont pas incompatibles. On peut aimer la musique sans se soucier des paroles tant qu’on est averti de leur danger, ce qui n’est certes pas le cas d’une partie des métalleux. Ceci dit, j’ai des gothiques parmi mes amis et ils n’ont jamais tenter de me poignarder. Bientôt, peut-être?

  8. @Gustave Minet
    Je ne dis pas le contraire et je suis d’accord avec vous.

  9. Cependant, il ne faut pas confondre “la fascination morbide pour la mort et la putréfaction, l’obsession de la destruction et de la souffrance, l’omniprésence de la noirceur” et le satanisme.
    Evidemment que ces attirances portent la marque du mal, mais les romantiques aussi en leur temps ont éprouvé ces attirances foudroyantes et ont voulu les sublimer par le beau.

  10. Qu’est-ce qu’Harry Potter vient faire dans cette histoire ?

  11. Cette intervention est tout à propos. L’interprétation soft de ce genre de musique satanique est à mon sens la plus dangereuse.
    En effet quand un jeune fan reçoit ses propos au premier degré, il est presque facile de lui démontrer la nocivité de ce qu’il adule car dans la cas présent, il s’applique souvent à lui même les propres théories diffamatoires par des comportements ostentatoires comme la scarification.
    Bien plus perverse est l’interprétation au second degré. Elle est le fruit bien souvent d’une totale absence de spiritualité et de sens du surnaturel dans l’éducation d’une part et d’un besoin incompressible de se faire peur par rapport à la mort d’autre part.
    Le comportement dans ce cas est beaucoup moins ostentatoire et se manifeste par un amour morbide pour la couleur noire, une fascination très virtuelle pour tout ce qui fait référence à l’hémoglobine, à l’horreur et à la mort. Il devient alors très difficile de démontrer à l’adolescent le caractère nocif de cette fascination car il est rétorqué en permanence, y compris bien souvent par les parents, que son comportement n’est qu’un besoin d’identification qui s’estompera à l’âge adulte.
    Connaissant personnellement deux cas dans mon entourage, je peux affirmer que la conséquence à l’âge adulte est celle d’une totale immaturité, une haine de soi qui confine de plus en plus, l’âge venant à un désir de suicide et enfin une incapacité à construire sa vie qu’elle soit affective ou sociale.

  12. D’accord avec Eloise, harry potter n’a rien a voir avec ca!

  13. Article fort intéressant, merci.
    “et ces problèmes vont être déposés au pied de l’Eglise.» […]”
    => http://www.dailymotion.com/video/xfj827_un-nazi-vs-un-pretre-catholique_shortfilms

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