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France : Société

Hommage à Badinter ? Sans moi

Hommage à Badinter ? Sans moi

Alors que Macron prévoit un hommage national mercredi à Robert Badinter (Nordahl Lelandais, Guy Georges et Salah Abdeslam viendront-ils exprimer leur gratitude ?), un sondage d’Ipsos, Cevipof, de septembre 2023 estmait que, 43 ans après son abolition, 51% des Français jugent qu’il faudrait rétablir la peine de mort (81% des RN mais aussi 51% des LR et même un tiers des proches de LREM et 37% des LFI).

L’an dernier, François Bernault, ancien président de chambre aux cours administratives d’appel de Marseille et de Lyon, estimait dans une tribune publiée par Valeurs Actuelles, que la France doit se poser la question de la peine de mort, en raison de l’augmentation du nombre d’homicides. Et pour ceux qui estiment que la peine de mort doit être abolie, rappelons ces mots de Jean de Saint-Jouin :

[…] Pour ceux encore qui, avec le Pape François, mettent de l’avant la dignité humaine qui défendrait de tuer tout homme, St-Thomas répond : Par le péché l’homme s’écarte de l’ordre prescrit par la raison ; c’est pourquoi il déchoit de la dignité humaine qui consiste à naître libre et à exister pour soi ; il tombe ainsi dans la servitude qui est celle des bêtes, de telle sorte que l’on peut disposer de lui selon qu’il est utile aux autres, selon le Psaume (49, 21) : « L’homme, dans son orgueil ne l’a pas compris ; il est descendu au rang des bêtes ; il leur est devenu semblable », et ailleurs (Pr 11, 29) : « L’insensé sera l’esclave du sage. » Voilà pourquoi, s’il est mauvais en soi de tuer un homme qui garde sa dignité, ce peut être un bien que de mettre à mort un pécheur, absolument comme on abat une bête ; on peut même dire avec Aristote qu’un homme mauvais est pire qu’une bête et plus nuisible. […]

[…] Il est tellement plus rassurant, pour l’homme déchu, de s’imaginer un monde où rien ne se paye. Où la peine n’existe que pour « réformer » le coupable. Où la stricte rédhibition des dettes est un conte de grand-mères. Un monde, bref, où la peine mort n’existe pas. Où les conséquences de nos actes sont magiquement effacées, par un coup de baguette magique, sans conséquences. C’est la rêverie hédoniste, l’adolescence élevé au rang de magistrat, qui s’invite dans le Temple.

Privé des échos répétés d’une liturgie signifiante et de la catéchèse du Salut, est-il réellement surprenant que l’homme cherche à cacher sa nudité?

Être contre la peine de mort, c’est au fond se mentir à soi-même. Si c’est refuser sa propre culpabilité ontologique et refuser la sentence de mort où figure son prénom, c’est aussi refuser la joie indicible de Pâques.

Mon frère. T’es-tu interrogé pourquoi tu réagis de manière si épidermique à cette question qui, au fond, devrait te laisser froid. Es-tu dans le corridor de la mort? A-t-on prononcé contre toi la sentence fatale? Alors pourquoi tant de passion à débattre de cette question?

Ne serait-ce pas qu’en fait, si! Tu sais bien, au fond de toi-même, que, comme moi, tu mérites la mort 100 fois. Jette-toi dans les bras du mystère et accepte ta culpabilité profonde. Ce mystère n’est pas néant ; Il est amour et vérité. Écoute la voie de l’Église qui psalmodie dans sa liturgie de toujours, avec tant de beauté, la Miséricorde de ce Dieu qui a réglé la note éternelle.

Tous, prions pour que nos contemporains puissent avoir accès, de plus en plus, à cette liturgie extraordinaire (sic) qui assure aux âmes la vraie joie de l’Évangile et à l’Occident, une culture qui soit digne de sa vocation.

Selon Georges Fenech, l’influence de Badinter ne se limite pas à l’abolition de la peine de mort. Il a placé des personnes du syndicat de la magistrature aux postes-clés, ce qui explique le laxisme d’une justice devenue idéologique. L’abolition de la peine de mort a eu pour conséquence l’effondrement mécanique de l’échelle des peines :

Avec l’arrivée de la gauche au pouvoir, le Syndicat de la magistrature rentrait en force à tous les étages de la place Vendôme et dans de nombreux postes juridictionnels sensibles. Pour lutter contre ce phénomène de politisation de la justice, nous avions créé avec une poignée de magistrats l’Association professionnelle des magistrats, dont je pris la présidence. Nous dénoncions avec vigueur la nouvelle idéologie dite « de la culture de l’excuse » promue par le nouveau garde des Sceaux, qui considérait le criminel comme la victime de nos discriminations sociales et économiques, et l’immigré clandestin comme une victime de nos péchés coloniaux. Cette vision rousseauiste de l’homme naturellement bon, corrompu par la société, portait en germes le dépérissement de la justice répressive et par conséquent, la perte de toute autorité, le sentiment d’impunité, l’explosion de la criminalité et de la violence, au point qu’il n’est plus tabou aujourd’hui de parler d’ensauvagement de la société.

Mai l’influence néfaste de Badinter ne s’arrête pas là. Selon la militante LGBT Irène Théry dans Le Monde,

« Robert Badinter a permis de mettre fin à plus de vingt siècles de définition du couple comme formé nécessairement d’un homme et d’une femme »

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7 commentaires

  1. Sa fille Elisabeth Badinter, était engagée dans le féminisme radical, surtout un mouvement juif. Elle fréquentait Simone de Beauvoir, une communiste, et Gisèle Halimi. Elles soutenaient l’idée, “qu’aucune femme ne devrait être autorisée à rester à la maison et à élever ses enfants. Il ne faut pas leur laisser le choix. car c’est ce qu’elles choisiraient.”

    • Bonjour, Jean-julesvanRooyen.
      Élisabeth est la femme de Robert Badinter.
      Par ailleurs, Simone de Beauvoir n’était pas hostile aux enfants, et quand une femme de lettres est venue lui rendre visite avec sa petite fille, Simone de Beauvoir a été charmante avec l’enfant.
      Il y a ce que l’on écrit, et il y a la vie.
      A vous lire, une femme comme Marie Curie aurait dû faire la soupe à la maison au lieu de se livrer à ses expériences – qui lui ont coûté la vie. Elle a fort bien élevé sa fille, et à elles deux, elles allaient sur les lignes de front pendant la Première guerre mondiale avec leur camion qui permettait de prendre des radiographies et de sauver des vies. A chacune et chacun sa vocation. Le Bon Dieu doit bien savoir ce qu’il fait !

      • Pourquoi, quand quelqu’un récuse un extrême, faudrait-il croire qu’il sombre forcément dans l’autre ?
        Ce n’est pas parce qu’on s’oppose à “aucune femme ne devrait être autorisée à rester à la maison et à élever ses enfants” qu’on souhaite forcément que toutes les femmes soient à la maison. Il y a quantité de nuances intermédiaires.

  2. Cette République se cherche en permanence des “saints républicains et laïcistes”. C’est une façon pour les gouvernements de trouver une sorte de légitimité dans le passé qu’ils n’ont pas dans le présent avec des soutiens populaires de plus en plus minoritaires.

  3. Christophe Hondelatte consacre son émission sur Europe 1 aux “héros ” Buffet et Bontemps ainsi qu’à leur avocat Me Badinter. L’avocat révèle ce qui apparaît comme de l ‘affection envers le lâche preneur d’otages, un gardien de prison pris avec Madame Nicole Comte infirmière et mère de famille – égorgée.
    Il dit aussi qu’il est l ‘auteur de la citation qu’il a toujours attribuée à Me Henri Torres, son grand modèle, en s ‘en amusant beaucoup : ” Plaider, c’est b….r, convaincre, c’est j…r.”
    Quel cynisme.

    • Madame Nicole Comte, infirmière à Clairvaux, mère de famille, a été trouvée égorgée- les mains jointes en prière.

      • Pensée pour Me Jacques Isorni, qui a vu Robert Brasillach condamné à mort porter de lourdes chaînes aux pieds.
        C’est ce grand avocat passionné qui a obtenu que les condamnés ne subissent plus ces procédés “inhumains et dégradants ” – termes de la Convention européenne des droits de l’homme.

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