Lors d’une conférence donnée le 6 août dans le cadre des cours d’été organisés par l’Université catholique de Valence (Espagne) à Santander, le cardinal Cañizares a parlé de la « Nouvelle évangélisation » dans le contexte de la crise économique espagnole. Extraits de la traduction de Jeanne Smits, parue dans Présent :
"Il y une urgence très grande : raviver les racines chrétiennes de notre Espagne. Ce n’est pas seulement une question de culture ou un mimétisme de domination, bien au contraire : c’est simplement parce que l’avenir est là. Les racines chrétiennes, c’est la confession de la foi en Notre Seigneur Jésus-Christ, fils unique. Il n’y a pas d’autre avenir. Il n’y en a pas d’autre."
"Il est nécessaire que nous promouvions et que nous encouragions la présence des catholiques dans la vie sociale et publique. (…) Beaucoup de fidèles chrétiens grossissent les rangs de ceux que j’appelle « la confrérie des absents ». C’est une confrérie qui a de nombreux membres qui ne veulent pas en sortir ; ce sont les absents de notre monde, les absents de la politique, les absents des moyens de communication, les absents du monde de la science : ils laissent de côté, dans le monde de la science, de la politique, de l’économie, de la culture, etc., ils laissent à la porte la réalité de la Foi.
"Nul dans l’Eglise, personne ou institution, ne devrait aller grossir ces rangs, où l’on établit quelque chose d’aussi antichrétien – d’aussi antichrétien ! – que la séparation de la Foi et de la vie, et la réduction de la Foi à la sphère privée. La plus grande tromperie qui puisse exister, c’est de croire que la Foi se cantonne à la vie privée : « Je suis croyant, mais au sein de mon parti je dois agir conformément à ses critères. » Non ! Non ! Je le dis clairement, non !"
"Il est nécessaire d’impulser la présence des catholiques dans la société, et d’encourager le témoignage de la charité chrétienne dans notre monde. Chrétiens, nous sommes appelés à offrir et à rendre présent le grand signe de la charité dans les réalités du monde d’aujourd’hui, ou, ce qui est la même chose, montrer la force de transformation et de renouvellement qui est celle de l’Evangile, dans les réalités de notre monde et de notre histoire."
"La charité qui réclame la défense de l’écologie environnementale, bien comprise, ne parle pas d’écologie de l’environnement, mais réclame une écologie humaine. La charité qui réclame le bien commun véritable, le bien social, ne sera pas une charité véritable si elle n’affirme pas la reconnaissance et la dignité de l’être humain, de tout être humain. C’est pourquoi le chrétien qui, par exemple, demeure impassible devant l’avortement, qui se limite à l’action économique en disant que l’avortement est une question privée, celui-là dit que la charité n’atteint pas tous les domaines de la vie".
"Les fidèles laïcs doivent être très présents dans le monde de la culture. Je ne sais pas si nous nous rendons compte que le monde ne se joue pas dans l’économie, mais dans la culture. Cela fait déjà bien des années que le monde actuel se joue dans la culture, une nouvelle culture qui tente de s’imposer, une culture sans Dieu. Où l’homme, par conséquent, ne compte pas. Une culture qui est terriblement marquée par le relativisme : une culture où la vérité ne compte pas. C’est la culture où la nature ne compte pas, où priment la décision et la liberté."