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Culture de mort : Avortement

Il faudrait qu’on nous explique comment l’Etat peut enregistrer la mort d’un enfant avorté que l’avortement n’aurait pas tué

Il faudrait qu’on nous explique comment l’Etat peut enregistrer la mort d’un enfant avorté que l’avortement n’aurait pas tué

Jean-Marie Le Méné, président de la Fondation Jérôme Lejeune, s’interroge dans le JDD quant à l’importance de l’inscription de l’avortement dans la Constitution :

L’annonce d’une inscription de l’IVG dans la Constitution mérite-t-elle autre chose qu’une lecture rapide et distraite ? Tout nous incite à ne pas nous y attarder. Deux guerres à nos portes, de la violence un peu partout, des manifestations hebdomadaires. La France a des soucis d’une autre envergure. Et le gouvernement d’autres chats à fouetter. D’ailleurs, dans les milieux politiques et médiatiques favorables à cette mesure, on minimise. Parfois même on ricane. Quels sont les partis politiques qui veulent remettre en cause l’avortement dans notre pays ? Aucun. Tout le monde convient qu’il n’y a pas de menace. L’histoire se résume à une surenchère politique où l’initiative, due à une députée devenue ministre, est reprise dans une proposition de loi d’extrême gauche, modifiée par un sénateur de droite, laissée de côté pendant un moment avant que le gouvernement ne rafle la mise sous la forme d’un projet de loi constitutionnelle dont il se flatte d’obtenir l’adoption par les deux chambres. Pour le pouvoir, il n’a jamais été envisagé de débat sur le fond. Rien que de la procédure parlementaire – proposition ou projet de loi, référendum ou Congrès – et un peu de chicanerie byzantine sur les mots dont on veut qualifier l’IVG – droit, liberté ou liberté garantie. L’affaire est bien partie et devrait trouver un dénouement au printemps pour la Journée de la Femme.

Il existe toutefois quelques oppositions au projet de loi, fondées sur l’inutilité et l’incongruité de la constitutionnalisation de l’IVG alors que l’on ferait mieux de s’occuper de l’école, de l’hôpital et de la sécurité du pays. En gros, ce n’est pas le moment et de toute façon cela ne changera rien. Cette position est celle de personnes qui expriment une certaine réserve vis-à-vis de l’acte de l’avortement. Elles n’y sont pas très favorables à titre personnel mais n’y voient pas d’inconvénient pour les autres. Inscrite symboliquement dans la Constitution, la liberté leur paraîtrait plus acceptable que le droit d’avorter. Elles soutiennent la loi Veil dans sa formulation initiale, tenue pour équilibrée, tout en déplorant ses extensions répétées. Leur attachement à la possibilité de recourir à l’IVG repose naïvement sur son encadrement, ses limites et sa régulation par la loi. En oubliant que toutes les lois transgressives sortent de leur cadre et étendent leur champ d’application. En réalité, la frange de l’opinion censée ne pas être d’accord avec le projet présidentiel n’exprime pas de critique au fond. Faute d’autre grief que l’opportunisme politique reproché au chef de l’Etat, l’IVG dans la Constitution ne choque pas grand monde.

Les trois coups de la constitutionnalisation étant frappés, apportons quand même une précision avant le lever du rideau. Si l’avortement semble pouvoir rejoindre facilement le socle de nos valeurs suprêmes, c’est qu’il repose sur un mensonge inaugural : avant la naissance, il n’y aurait pas d’enfant et donc l’avortement ne tuerait personne. Cette fiction pour éviter l’accusation d’homicide est démentie dans la vraie vie puisqu’après une interruption médicale de grossesse (IMG) l’enfant peut être inscrit à l’état-civil et sur le livret de famille. Il faudrait qu’on nous explique comment l’Etat peut enregistrer la mort d’un enfant avorté que l’avortement n’aurait pas tué. Vivant il n’était rien, avorté il devient un enfant. Pour l’IVG, le déni est total. L’enfant n’existe ni avant, ni après.

Que la République française, l’année où le taux de natalité est le plus bas et le taux d’avortement le plus haut, brandisse le « mensonge qui tue » en étendard laisse pantois. Que le chef de l’Etat, comme il l’a annoncé, souhaite cette inscription morbide dans la Charte des droits fondamentaux de l’UE, pour enchaîner les pays voisins au char du vainqueur, nous fait honte. Qu’il ajoute à la panthéonisation de l’avortement celle de l’euthanasie, dans la même année, dit tout de l’obsession qui presse un vieux pays de tuer son âme. Comment l’homicide du plus jeune, du plus malade et du plus vieux d’entre nous est-il devenu un humanisme ? L’immense mépris que le Sud global ressent devant ce basculement existentiel de l’Europe de l’ouest est un trait de lumière. Les pays qui aiment la vie nous montrent comment échapper à cette idéologie qui n’a que la mort à offrir en partage.

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6 commentaires

  1. Et la campagne en faveur de l’euthanasie suit exactement le même chemin que celle qui a abouti à la loi de 1975. Partant de quelques situations extrêmes et concernant des célébrités, commençant par l’assassinat programmé de Vincent Lambert en 2019 après 11 ans de souffrances, ce matraquage médiatique vise au conditionnement des moutons comme les manœuvres qui, un demi-siècle plus tôt, ont abouti à l’adoption d’une loi d’abord très encadrée, puis progressivement “libérée” de tous ses garde-fous pour aboutir à ce projet de constitutionnalisation de ces assassinats légaux pudiquement désignés sous un acronyme cynique, laissant croire que la vie de l’enfant à naître fonctionne comme une installation électrique que l’on peut arrêter et redémarrer à volonté.
    L’euthanasie sera votée avec tous les garde-fous que l’on pourra imaginer. Mais ces mesures d’encadrement seront supprimées beaucoup plus rapidement que pour la loi de 75, rejoignant, voire dépassant ainsi la situation de la Belgique où plus aucune limite d’âge, ni aucune situation de santé, ne limite la pratique.
    Et les initiateurs de cette loi inventeront certainement un acronyme tout aussi hypocrite que l’IVG.
    Je ne saurais trop recommander la lecture du livre d’Élisabeth Bourgois, “Les assassins sont si gentils” – Ed Salvator – 2006, après “Les chaussons par la fenêtre” – Ed du Triomphe – 1997. À 9 ans d’intervalle, elle décortique les mécanismes qui vont conduire, et qui ont conduit, à l’adoption de ces 2 instruments de suicide collectif de notre vieille Nation au profit d’un remplacement civilisationnel voulu par les grands-prêtres du mondialiste.

  2. Exceptionnelle synthèse.

  3. I V G : Immolation d’une Vie Génante.

  4. S’occuper de l’école de l’hôpital de la sécurité du pays, mais vous n’y pensez pas. Le nazillon a été mis en place pour détruire la France ;Les soros bill gates et autres pourritures l’ont mis là pour tuer le peuple de France, il n’a pas si mal réussi, 3.000 milliards de dettes pour un mozart de la finance, il peut pavoiser, il a réduit à néant notre industrie en vendant nos fleurons technologiques, l’Hôpital après avoir supprimé 120000 lits coûte toujours aussi cher, on a remplacé les toubibs par des fonctionnaires qui ne servent à rien. Quant à l’école les gauchiasses s’en chargent pour l’achever et faire des enfants des abrutis c’est plus facile à diriger que des gens qui réfléchissent, donc haro sur les écoles hors contrat. Voilà le beau bilan de ce guignol et il est plus tracassé pour tuer des enfants à naîtres et des vieux en fin de vie que de s’occuper des vrais problèmes des français

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