Le général Tauzin, candidat à l'élection présidentielle, a été interrogé dans Minute. Extrait :
"Pourquoi avez-vous décidé, vous aussi, d’être candidat à l’élection présidentielle ?
Dans ma vie militaire, il m’a été proposé dix fois d’entrer en politique. J’ai à chaque fois refusé parce qu’il fallait entrer dans un parti. Or de mon père qui fut un compagnon de De Gaulle dès 1942, j’ai une culture gaulliste totalement à l’opposé du régime des partis, sans être toutefois, je vous rassure, un gaulliste fanatique. La fin de l’Algérie me reste en travers de la gorge, non pas tant d’ailleurs cette indépendance en tant que telle, infligée à l’Algérie pour libérer la France, mais en raison de l’abandon des pieds-noirs et des harkis. Puis est arrivé le printemps 2013 et les grandes manifestations contre le « mariage pour tous ». Ce n’est pas le « mariage pour tous » qui m’a fait me décider, mais le fait qu’à ce moment-là a commencé à courir cette idée qui, depuis, ne fait qu’amplifier : nous allons vers la guerre civile. Or cela, je ne peux l’accepter. Parce que je sais ce que c’est. Des guerres civiles, j’en ai connues quatre sur le terrain, dont celles du Rwanda et de la Yougoslavie. La guerre civile, c’est l’horreur absolue. En tant qu’officier, je me suis dit que là, je ne pouvais pas rester à ne rien faire. Je ne cherche même pas à définir la probabilité de cette guerre civile : le simple fait qu’elle puisse être envisagée comme une hypothèse à court ou moyen terme me suffit. Et de fait, on ne peut l’exclure. Il suffirait d’une étincelle pour que ça démarre. Même des maires ruraux me disent maintenant que ça peut partir de chez eux. Il suffit d’un rien pour que ça dérape, pour que la France s’embrase et que les Français s’entretuent. Ça, jamais ! […]"